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Les quatre cavaliers de l'apocalypse

Chapter 4 Où APPARAISSENT LES QUATRE CAVALIERS

Word Count: 5846    |    Released on: 06/12/2017

uvelle, et ces nouvelles, presque toujours fausses, remuaient rudement l'opinion en sens contraires. Tant?t le péril de la guerre semblait conjuré; tant?t le bruit

?l'état de menace de guerre?; que les Austro-Hongrois, sans tenir compte des négociations en cours, commen?aient le bombardement de Belgrade; que Gu

acclamant la statue de Strasbourg. Dans les rues, les gens s'abordaient d'un air amical: il semblait qu'ils se connussent sans s'être jamais vus. Les yeux attiraient les yeux, les sourires se répondaient avec la sympathie d'une pensée commune. Les femmes étaient tristes; mais, pour dissimuler leur émotion, elles parlaient plus fort. Le soir, dans le long crépuscule d'été, les boulevards s'emplissaient de monde; les habitants des quartiers

pourquoi?? Le bon sens populaire qui, par instinct, cherche une explication à tous les attentats, demeurait perplexe. Les hommes d'ordre redoutaient une révolution. Jules Desnoyers craignit un moment que les sinistres prédictions de son cousin Otto ne fussent sur le point de s'accomplir; c

de guerre, se montraient les uns aux autres leurs livrets de soldats, annon?aient l

tive. Les Allemands envahissaient le Luxembourg et s'avan?aient jusque sur la frontière fr

anuscrites auxquelles succédèrent bient?t de grandes affiches imprimées qui portaient en tête deux dr

! dirent les gens arrêt

r était fini; la réalité cruelle était préférable à l'incertitude, à l'attente,

ansport étaient pour les militaires, toutes les courses aboutissaient aux gares. Les lourds camions de l'intendance, pleins de sacs, étaient salués au passage par l'enthousiasme général, et les soldats habillés en mécaniciens qui man?uvraient ces pyramides roulantes, répondaient aux acclamations en agitant les bras et en poussant des cris joyeux. La foule se pressait, se bousculait, mais n'en gardait pas moins une inso

ssait en revue les nations de l'Europe et les saluait par des rugissements d'allégresse: toutes ces nations, toutes sans exception, allaient se mettre du c?té de la France. Un vieux ménage de rentiers à l'existence ordonnée et médiocre, qui peut-être n'avaient pas souvenir d'avoir jamais été hors de chez eux à une he

eur demanda-t-il, que l'An

pas plus que son interlocut

oute. C'est c

'écria le petit vieux

ntonna une vieille chanson patriotique, en marqua

elui des deux autres et remonta vers l'Arc de Triomphe en leur compagnie. C'était à peine si Jules avait eu précédemment l'occasion d'échanger avec l'ami d'Argensola quelques coups de chapeau sous le porche; mais l'émotion dispose les ames à la sympathie. Quant à Tchernoff, qui n'était jamais gêné avec personne, il eut vis-à-vis de Jules absolument la même attitude que s'il

i; ils croient de bonne foi qu'ils vont défendre leur patrie attaquée; ils veu

us, Tchernoff? in

e passe aussi sur les bords de la Sprée: des chants, des rugissements de patriotisme, des drapeaux qu'on agite. En apparence c'est la même chose; mais, au fond, quelle différence! La France, elle, ne veut pas de conquêtes: ce soir, la foule a malmené quelques braillards qui hurlai

mme pour considérer en lui-même un spe

une dignité nouvelle, et l'aristocratie, qui a donné au monde les plus grands scandales des dernières années, vocifèrent aussi: ?A Paris! A Paris!?, parce que c'est la Babylone du péché, la ville du Moulin-Rouge et des restaurants de Montmartre, seules choses que

un éclat de rire qui résonna comme un clique

faisant massacrer les ouvriers grévistes et les populations annexées sont allemands; les hauts fonctionnaires qui soutiennent le despotisme et qui conseillent la répression sanglante, sont allemands. Et d'autre part, en Russie, la tyrannie a toujours vu se dresser devant elle une protestation révolutionnaire. Si une partie de notre peuple est encore à demi barbare, le reste a une mentalité supérieure, un esprit de haute morale qui lui fait affronter les sacrifices et les périls par amour de la liberté. En Allemagne, au contraire, qui a jamais protesté pour défendre les droits de l'homme? Où sont les intellectuels ennemis du tsarisme prussien? Les intellectuels se taisent ou prodiguent leurs adulations à l'oint du Seigneur. En deux siècles d'histoire, la Prusse n'a pas su faire une seule révolution contre ses indignes ma?tres; et, aujourd'hui que l'empereur allemand, musicien et comédien comme Néron, afflige le monde de la plus effroyable des calamités, parce qu'il aspire à prendre dans l'histoire un r?le théatral

omme pour préparer ses auditeurs à en

t-il, je su

du Russe, fit un geste d'étonnement. Tchernoff surp

placé le bonheur dans les réalités terrestres et veulent que tous les hommes puissent obtenir ici-bas leur part légitime. Or, où trouve-t-on le christianisme dans l'Allemagne d'aujourd'hui? Elle s'est fabriqué un Dieu à sa ressemblance, et, quand elle croit adorer ce Dieu, c'est devant sa propre image qu'elle est en adoration. Le Dieu allemand n'est que le reflet de l'état allemand, pour lequel la guerre est la première fonction d'un peuple et la plus profitable des industries. Lorsque d'autres peuples chrétiens veulent faire la guerre, ils sentent la contradiction qui existe entre leur dessein et les enseignements de l'évangile, et ils s'excusent en alléguant la cruelle nécessité de se défendre. L'Allemagne, elle, proclame que la guerre est agréable à Dieu. Pour tous les Allemands, quelles que soient d'ailleurs les différences de leurs confessions religieuses, il n'y a qu'un Dieu, qui est celui de l'état allemand, et c'est ce Dieu qu'à cette heure Guillaume appelle ?son puissant Allié?. La Prusse, en créant pour son usage un Jéhovah ambitieux, vindicatif, hostile au reste du genre humain, a rét

ra?tre au milieu des hommes. Déjà Thor, le dieu brutal, à la tête petite, s'étirait les bras et empoignait le marteau qui lui sert à écraser les villes; Wotan affilait sa lance, qui a pour lame l'éclair et pour pommeau le tonnerre; Odin à l'?il unique baillait de malefaim en attendant le

l allemand ne s'appuyait pas seulement sur cet inconscient paganism

és comme des marques de fabrique. Les savants illustres se font h?teliers de sanatorium. Un Herr Professor annonce à l'univers qu'il vient de découvrir le traitement de la tuberculose, et cela n'empêche pas les tuberculeux de mourir comme auparavant. Un autre désigne par un chiffre le remède qui, assure-t-il, triomphe de la plus inavouable des maladies, et il n'y a pas un avarié de moins dans le monde. Mais ces lourdes erreurs représentent des fortunes considérables; ces fausses panacées valent des millions à leur inventeur et à la société industrielle qui exploite le brevet, qui lance le produit sur le marché; car ce produit se vend très cher, et il n'y a guère que les riches qui puissent en faire usage. Comme tout cela est loin du beau désintéressement d'un Pasteu

eau Argensola. Mais pourtant la science moderne n'admet-elle

e de raison et de progrès, et son intelligence le rend capable de s'affranchir des fatalités du milieu, de substituer à la férocité de la concurrence vitale les principes de la justice et de la fraternité. Tout homme, riche ou pauvre, robuste ou débile, a le droit de vivre; toute nation, vieille ou jeune, gr

autour du monument allongeaient à perte de vue leurs doubles files de lumières. Les becs de gaz voisins illuminaient les bases du giga

e une civilisation qui aime la paix e

eur orgueil; mais ensuite la postérité, dont les vues sont plus larges, change la signification de l'édifice, le dépouille de l'égo?sme primitif et en grandit le symbolisme. Les statues grecques, qui n'ont été à l'origine que de saintes images données aux s

e qui entonnent la Marseillaise ne sont pas des soldats professionnels; ce sont des citoyens armés qui partent pour un sublime et violent apostolat. Il y a là quelque chose de plus que la gloire étroite d'une seule nation. Voilà pourquoi je ne puis penser sans horreur au jour néfaste où a été profanée la majesté d'un tel monument. A l'endroit où nous sommes, des milliers de casques à pointe ont étincelé au soleil, des milliers de grosses bottes ont frappé le sol avec une régul

e petits feux rouges ou blancs, entre de hautes berges formées par les maisons construites en bordure. Mais, familiarisés avec le panorama, il leur semblait qu'ils voyaient, malgré les ténèbres, la

oursuivre l'entretien. Argensola n'eut pas de peine à lui faire accepter cette invitation en parlant de déboucher une certaine bouteille de vin fin qu'il gardait dans le buffet de la cuisine. Ils montèrent donc tous les trois à l'atelier par l'ascenseur et s'installèrent autour d'une petite table, près du balcon aux fen

gards, sautant d'étoile en étoile, joignaient ces points lumineux par des lignes idéales qui en faisaient des triangles, des quadrilatères, diverses figures géométriques d'une capricieuse irrégularité. Parf

e ces astres savent-ils qu'il a existé un Bismarck? C

encore pendant quelques instants cette sorte de b

loper à travers le monde les quatre cavaliers ennemis des hommes. Déjà les chevaux malfaisants piaffent

es cavaliers?

précèden

aroles qui l'avaient précédée, et Jules pensa: ?Il es

le est c

à haute voix que la fin de ses rêvasseries, et il croyai

de l'Apocalyp

ons grandioses et obscures exer?ait encore de l'influence sur le révolutionnaire mystique, niché au plus haut étage d'une maison de Paris. Selon Tchernoff, il

èmes, et sur chacune des sept têtes le nom d'un blasphème était écrit. L'évangéliste n'avait pas dit ces noms, peut-être parce qu'ils variaient selon les époques et changeaient à chaque millénaire, lorsque la Bête faisait une apparition nouvelle; mais

e prime

a pas droit à

grand il fa

Jules qui craignait de voir Tchernoff

ce que représentent les c

igna rafra?chir la mé

ude. Autour du tr?ne, il y avait vingt-quatre autres tr?nes disposés en demi-cercle, et sur ces tr?nes vingt-quatre vieillards vêtus d'habill

l'un des animaux criait d'une voix tonnante au poète visionnaire: ?Regarde!? Et le premier cavalier apparaissait sur un cheval blanc, et ce cavalier tenait à la main un

lissait un cheval roux, et le cavalier qui le montait brandissait au-dessus de sa tête une grande épée: c'éta

c'était un cheval noir qui s'élan?ait, et celui qui le montait tenait un

mal. Et c'était un cheval de couleur blême qui bondissa

érir les hommes par l'épée, par la faim

e; sa face d'Oriental se contractait atrocement, comme s'il se délectait à renifler l'odeur des victimes. Tandis que son cheval galopait, il tenda

la course; il était jeune, mais ses sourcils contractés et sa bouche serrée lui donnaient une expression de féroci

échine du cheval noir, pressait de ses cuisses décharnées les flancs maigres de l'animal e

aissait voir les saillies et les creux du squelette; sa face de cadavre avait le rire sardonique de la destruction; se

s monstres horribles et difformes volaient en spirales au-dessus de l'effroyable fantasia et lui faisaient une répugnante escorte. Hommes et femmes, jeunes et vieux fuyaient, se bousculaient,

chernoff. J'ai un livre préc

vait pour titre: Apocalypsis cum figuris, et le texte latin était accompagné de gravures. Ces gravures étaient une ?uvre de jeunesse exécutée par Albert Dürer, lorsqu'il n'avait qu

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