icon 0
icon TOP UP
rightIcon
icon Reading History
rightIcon
icon Log out
rightIcon
icon Get the APP
rightIcon

Les quatre cavaliers de l'apocalypse

Chapter 7 PRèS DE LA GROTTE SACRéE

Word Count: 6067    |    Released on: 06/12/2017

ait aucune terreur, et les Parisiens acceptaient cette visite comme un spectacle extraordinaire et plein d'intérêt. Les aviateurs allemands avaient beau laisser tomber sur la ville des drape

les bandits!? criait la foule en mena?ant du poing le moucheron malfaisant, presque invisible à deux mille mètres de hauteur; puis

comme les abonnés d'un théatre qui, à force de se voir, finissent par se lier d'amitié. ?Viendra-t-il? Ne viendra-t-il pas?? Les femmes étaient les plus impatientes, et quelques-unes avaient la face rouge et la respiration oppressée pour être accourues trop v

in la fusillade retentissait sur les toits et dans les rues. Chacun tirait: les locataires des étages supérieurs, les hommes de garde, les soldats anglais et belges qui se trouvaient de passage à Paris. On savait bien que ces coups de fusil ne servaient à rien; mais on tirait tout de même, pour le plaisir de faire acte d'hostili

ensola. Celui de demain ser

ement, la certitude de l'approche des armées allemandes que, la semaine précédente, beaucoup de gens croyaient en pleine déroute, ces taubes qui volaient sur la capitale, la mystérieuse menace des zeppelins, affolaient une partie de la population. Les gares, occupées militairement, ne r

la chance d'assister à un nouveau drame plus curieux encore. La seule chose qui le contrariait, c'était l'air distrait de ceux auxquels il faisait part de ses observations et de ses informations. Il rentrait à l'atelier avec une abondante récolt

lus désagréable des surprises. Elle était obligée de partir. Elle quittait Paris à l'instant même, en compagnie de sa mère. Elle lui disait adieu. C'était tout. Un tel laconisme avait beaucoup inquiété Jul

locataires, ne se fit pas prier pour dire à l'amoureux tout ce qu'elle savait; mais d'ailleurs elle savait peu de chose. Marguerite et sa mère étaient parties la veille par la gare d'Orléans; elles avaient d? fuir vers le Midi, comme la

our qu'il voul?t conna?tre le véritable motif de ce départ quasi clandestin. Il irait donc chercher Marguerite dans le Midi, où il n'aurait probablement pas grand'peine

s-élysées ou sur les boulevards sans que des regards significatifs lui donnassent à entendre qu'on s'étonnait de voir encore là un jeune homme bien portant et robuste comme lui. Un soir, dans un wagon du Métro, la police lui avait demandé à voir ses papiers, pour s'as

devenu

orraine; il est dans

un

tué dans l

un

sparu à

réaliser des prouesses. Plusieurs étrangers membres du cercle, des Polonais, des Anglais rés

es jeunes gens qu'il a exercés pendant la paix à la pratiqu

de rencontrer sur le visage de son interlocuteur une expression sévère ou ironi

à raison du grand nombre de ceux qui voulaient partir et qui souvent étaient obligés d'attendre plusieurs jours; mais cinquante francs glissés à p

aisaient irruption par les fenêtres comme des projectiles; les gens se poussaient avec la brutalité d'une foule qui fuit d'un théatre incendié. Dans l'espace destiné à huit personnes il s'en installait douze ou quatorze; les couloirs s'obstruaient irrémédiablement d'innombrables colis qui servaient de sièges aux nouveaux voyageurs. Les distances sociales avaient disparu; les gens du peuple envahissaient de préférence les wagons de luxe, croyant y trouver plus de place; et ceux qui avaient un billet de première classe c

iaux, en partie de wagons de marchandises pleins de gens assis à même sur le plancher ou sur des chaises apportées du logis. Chacun de ces trains ressemblait à un campement

ient la chance d'avoir une place sur la banquette. Les petits pleuraient avec des bêlements de chèvre affamée. Aussi le peintre renon?a-t-il bient?t à ses avantages de premier occu

ent à c?té du sien, dans une direction opposée. A chaque station on voyait quantité de soldats venus du Midi, qui attendaient le moment de continuer leur route vers la capitale. Ces soldats se montraient gais et désireux d'arriver

nt de gros canons et beaucoup de mitr

et les appréhensions de ceux qui s'enfuyaient de Paris. Un vieux monsieur déc

squ'à Tours?... Croyez-vous qu'i

ur sa famille et pour lui-même un refuge absolument s?r, il ac

toriaux qui gardaient les voies. Ils étaient armés de vieux fu

ui s'étaient écartés un instant pour aller chercher de l'eau ou pour se dégourdir les jambes, accouraient à l'appel. Parmi ces soldats il y avait beaucoup d'hommes de couleur: c'étaient des tirailleurs

riles saluaient d'un sourire les premières terres du Midi aper?ues à travers la brume matinale, terres égayées de soleil, royalement parées de l

ublique était logé à la préfecture; les ministères s'étaient installés dans des écoles et dans des musées; deux théatres étaient aménagés pour les

qu'on lui donna, la glace portait des noms de femmes gravés avec le diamant d'une bague, des phrases qui commémoraient des

Mais ils ne savaient rien de ce qui intéressait Jules. D'ailleurs ils ne s'occupaient guère que de leur propre sort, ne parlaie

s oui, elle doit être dans la

le lendemain, Jules poussa

remière personne qu'il renco

ls qui sont ici en villégiature me donnent sur les nerfs. Tous boches! Je passe mes journé

l'autre, la nouvelle de l'entrée du Kaiser à Paris. Des hommes graves qui dans toute leur existence n'avaient jamais fait quoi que ce soit, critiquaient aigrement l'incurie de la République et vantaient l'Allemagne comme le modèle de la prévoyance laborieuse et de la bonne organisation des forces sociales. Des jeunes gens d'un chic suprême éclataient en véhémentes apostrophes contre la corruption de Paris, cor

rotestait Chichi exaspérée. Mais non, c'est en France qu'ils viennent débiter leu

'un ami que la mère de madame Laurier était descendue à l'h?tel de l'Atalaye avec sa fille. Il courut donc à l'h?tel de l'Atalaye; mais le concierge lui dit que l

reprit le train po

t de mémoire et lui fournit un renseignement précieux. Madame Laurier n'avait fait que passer à Pau, et elle s'en était allée avec un blessé. Il y avait à Lourdes beaucoup

it si fréquemment le nom. Pour Luisa, Lourdes était le c?ur de la France, et l'excellente femme en tirait même u

se qu'elle a choisie pour y accomplir ce miracle. Cela ne prouve-t-il pas que la France est moins m

transformée en h?pital. Il y apprit qu'il ne pourrait parler au directeur que dans l'a

ent malpropres; la boue, le sang, la pluie y avaient laissé des taches ineffa?ables, avaient donné à l'étoffe une rigidité de carton. Quelques hommes en avaient arraché les manches pour épargner à leurs bras meurtris un frottement pénible. D'autres avaient encore à leurs pantalons les trous faits par des éclats d'obus. C'étaient des combattants de toutes armes et de races div

tes voitures qui, naguère encore, servaient à transporter vers la grotte de la Vierge les pieux malades. Les éclats d'obus, ajoutant à la violence destructive une sorte de raillerie féroce, avaient grotesquement défiguré beaucoup d'individus. Certains de ces hommes n'étaient plus que d'effrayantes caricatures, des haillons humains disputés à la tombe par l'audace de la science chirurgicale: êtres sans bras ni jambes, qui reposaient au fond d'une voiturette comme des morceaux de sculpture ou comme des pièces anatomiques; cranes incomplets, dont le cerveau était protégé par un couvercle artificiel; visages sans nez, qui, comme les têtes de mort, montraient les noires cavités de

is chaque groupe prétendait occuper sur le pont la meilleure place. Des hommes considérés comme supérieurs excitaient les groupes à se ha?r, afin d'obtenir eux-mêmes le commandement, de saisir la barre et de donner au navire la direction qui leur plaisait; mais ces prétendus hommes supérieurs en savaient tout juste autant que les autres, c'est-à-dire qu'ils ne savaient absolument rien. Aucun d'eux ne pouvait dire avec certitude ce qu'il y avait au delà de l'horizon visible, ni vers quel port se dirigeait le navire. La sourde hostilité du mystère les enveloppait tous; leur vie était précaire, avait besoin de soins incessants pour se conserver; et néanmoins, depuis des siècles

et des friandises. En se voyant si bien fêtés et régalés par la race qui tenait leur pays sous sa domination, ils s'enorgueillissaient, devenaient hardis comme des enfants gatés. Heureuse guerre qui leur permettait d'approcher de ces femmes si blanches, si parfumées, et d'être accueillis par elles avec des sourires! Il leur semblait avoir dev

s. La grotte miraculeuse resplendissait de centaines de cierges allumés. Une foule pieuse, agenouillée en plein air, fixait sur les roches sacrées des yeux suppliants, tandis que les esprits s'envolaient au loin vers les champs de ba

ait une infirmière. Jules allait passer son chemin, lorsque l'infirmière fit un mouvement brusque et détourna la tête, comme si elle craignait d'être vue. Ce mouvement attira l'attention du jeune homme

testa silencieusement des yeux, des mains, de tout le corps; et soudain elle prit une résolution, dit quelques mots à l'officier, se leva et marcha droit vers J

t si ému qu'il ne trouvait pas de mots pour exprimer ses reproches, ses supplications

st cet

rite n'en fut point déconcertée. Elle fixa sur le jeune homme des yeux limpides, sereins, qui s

t mon

. En un mois il avait vieilli de vingt ans. Et, par une inexplicable contradiction, il paraissait plus jeune, d'une jeunesse qui semblait jaillir du fond de son être, comme si son ame vigoureuse, après avoir été soumise aux émotions les plus violentes, ne pouvait plus désormais conna?tre la crainte et se reposait dans la satisfaction ferme et super

nner ton adresse? Tu m'as quitté pour le rejoindr

le devais, r

t le besoin de travailler pour son pays, de supporter sa part de la douleur commune, de se rendre utile comme les autres femmes. Disposée à donner tous ses soins à des inconnus, n'était-il pas naturel qu'elle préférat se dévouer à cet homme qu'elle avait tant fait souffrir? La pitié qu'elle éprouvait déjà spontanément pour lui s'était accrue, lorsqu'elle avait co

armes, comme beaucoup d'autres choses d'avant la guerre, étaient dev

'aimes! s'é

aissa la tête, hésita une second

ra-t-elle, mais autrem

arguer

aussi apaisé brusquement sa colère: il s'était senti en présence d'une situation tragique où les jalousies et les récri

e-t-il tes soins

une dame belge qui a perdu les siens, qui n'a plus personne au monde. Lui, il ne m'a dit que quelques mots de sa vie antérieure, comme s'il redoutait d'insister sur un passé odieux; mais je n'ai entendu de sa bouche aucune parole sévère contre la femme qui l'a

n instant; pu

ice. Je crains tant qu'il me reconnaisse et qu'il s'éloigne de moi! Mais, malgré tout, je désire être reconnue et être pardonnée... Hélas! par moments, je me demande s'il ne soup?onne pas la

rtit sèchement Jules. Tu m'

de dire une parole imprévue et malséante; puis, avec la r

e séparerai de cet homme que j'ai si cruellement offensé, qui maintenant est seul au monde et qui aura peut-être besoin jusqu'à son dernier jour d'être soigné et servi comme un enfant. Séparons-nous donc et suivons chacun notre chemin; le

les yeux, per

ma force, je n'ai été jusqu'ici qu'un inutile; mais je puis réparer le temps perdu. La France est le pays de mon père et le tien: je me battrai pour ell

A quoi bon prolonger c

lui, mais tout à coup devenue pale. Il f

une main qu'elle prit et serra sans

der en arrière, tandis qu'

apparaissaient nettement, à la lumière des paroles qu'elle lui avait dites. Alors que l'humanité tout entière pensait à de grandes choses, il n'avait connu que les désirs égo?

ta l'indicateur, prit le premi

Claim Your Bonus at the APP

Open