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Une histoire d'Amour, George Sand and A. de Musset,

Chapter 4 No.4

Word Count: 16342    |    Released on: 06/12/2017

du les divertit quelques jours par son esprit mordant et ses blagues de célibataire sans préjugés. George Sand, dans l'Histoire de ma vie, insiste sur l'impression à la fois agréable e

ansant autour de la table avec ses grosses bottes fourrées, devint quelque peu grotesque et pas joli du tout76.? Deux dessins de Musset, dans l'album du voyage à Venise, présentent la charge de Stendhal, d'abord de profil, énorme et grave sous sa redingote op

oire de ma vie, cinqui

Marseille (qu'elle a trouvée ?stupide?, comme Avignon e

ries de tableaux et des jardins de cette ville. C'est durant ce séjour de Gênes, à en croire Paul de Musset, que leur serait malheureusement apparu l

roman est peu précis, quant à la succession des étapes de leur histoire. La lassitude qu'elle

our) Lui et E

our) Elle et

sur le bateau, en costume de voyageurs, Elle, appuyée au bastingage, la cigarette aux lèvres,

, ils jouèrent à pile ou face Rome ou Venise; qu'ils se rendirent à Venise par Florence80. Leur séjour à Florence fut de courte durée, George Sand toujours malade, et Musset préoccupé d'

oire de ma vie, cinqui

e. C'est le premier chapitre d'un roman qu'elle n'a pas écrit; mais l'identité parfaite de

é par M. de Lovenjoul.

mmes noirs nous fissent voguer rapidement. Ils faisaient entre eux une conversation suivie, comme s'ils eussent été au coin du feu. Nous traversions sans nous en douter cette partie dangereuse de l'archipel vénitien où, au moindre coup de vent, des courants terribles se précipitent avec furie. Il faisait si noir que nous ne savions pas si nous étions en pleine mer ou sur un canal étroit et bordé d'habitations. J'eus, un instant, le sentiment de l'isolement. Dans ces ténèbres, dans ce tête-à-tête avec un enfant que ne liait point à moi une affection puissante, dans cette arrivée chez un peuple dont nous ne connaissions pas un seul individu et dont nous n'entendions pas même la langue, dans le froid de l'atmosphère dont l'abattement de la fièvre ne me laissait plus la force de chercher à me préserver

ilosophique: Tout se peut! Donc, tout ce qui peut arriver peut aussi ne pas arriver, et tout ce q

oulisses qui servent de double persiennes aux gondol

font une si large et si majestueuse avenue à la cité reine! Devant nous, la lune se levait derrière Saint-Marc, la lune mate et rouge, découpant sous son disque énorme des sculptures élégantes et des masses splendides. Peu

es; surmontées d'aiguilles légères; les coupoles arrondies de Saint-Marc, qu'on prendrait la nuit pour de l'albatre quand la lune les éclaire; la vieille Tour de l'Horloge avec ses ornements étranges; les grandes lignes régulières des Procuraties; le Campanile, ou Tour de Saint-Marc, géant isolé, au pied duquel, par antithèse, un mignon portique de marbres précieux rappell

s vers. Et cette lune qui se lève exprès pour nous la montrer dans toute sa poésie! Ne dirait-on pas que Venise et le ciel se mettent en frais pour notre réception? Quelle magnifique entrée!

re! Tu ne pré

e, l'éternelle impératrice des lagunes, cité dolente de ses rêveries, Venise, Venise la

rgo, à l'entrée du Grand Canal, devant la Salute, près de la glorieuse place Saint-Marc. C'éta

t de Musset et de G. Sand à l'h?tel Davieli: deux chambres, sur une ruelle, aboutissant à un grand salon tendu de soie bleu foncé qui regardait l

enir du poète anglais est demeuré si vivace chez Alfred de Musset que, huit ans plus tard, on le retrouve dans son Histoire d'un merle blanc: ?J'irai à Venise et je louerai sur les bords du Grand C

, Alfred de Musset et George Sand

tous les poètes qui l'ont une fois go?té. C'était le dernier voeu de Théophile Gautier d'endormir ses jou

ant surtout, vivant la vie vénitienne. Bient?t son amie dut garder la chambre, décidément influencée par la malaria. Tout en continuant ses promenades, manqua-t-il d'égards envers cette compagne souffrante, plus agée que lui de six ans et surtout occupée de ses productions littéraires? Nous l'examinerons plus loin. Voici que Musset va tomber lui-même gravement malade. Ceci va jeter entre eux un troisième personnage, leur médecin, le docteur Pietro Pagello. Sans l'exceptionnelle qualit

ice et leurs amants, durant la réclusion volontaire de G. Sand a l'h?tel Danieli. Sans qu'on puisse peut-être s'y trop fier pour les détails, cette partie de son livre laisse une impressi

connut G. Sand à Venise. Un portrait d'alors peint par Bevilacqua en témoigne. Sans insister sur son caractère moral, disons du moi

on con?oit les répugnances du docteur Pagello à en entretenir le public85. Je n'ai pas hésité cepend

sset, dans une lettre au Corriere della Sera (traduite au Figaro du 14 mars 1881). Au cours de la même année, un rédacteur de l'Illustrazione italiana, qui l'avait interrogé sur ses aventures de Venise, cit

d et Musset à Venise, elle voulut bien demander à la fille a?née du médecin de Bellune, laquelle habitait Mogliano, de lui confier les documents qu'elle possédait. Avec plusieurs lett

des essais dramatiques et littéraires de sa fa?on, Mme Luigia Codemo a glissé le mémorial du médecin de Bellune86. Aux premières lignes, j'ai reconnu le texte même du vieux carnet. Il n'y avait

l. in-8°, Trévise, L. Zopelli, 1882. Le journal de Pagello, accompagné de quelques réfl

et 17 octobre 1896.-La vie de George Sand et du docteur Pagello à Venise et Sand-M

événements qu'il évoque.-écoutons le docteur raconter comment

t lettré de go?t. En passant sous les fenêtres de l'Albergo Danieli (ou H?tel-Royal), je vis à un balcon du premier étage une jeune femme assise, d'une physionomie mélancolique, avec les cheveux t

la désinvolture d'un soldat, elle fumait un paquitos en causant avec un jeune homme blon

asciné par cette charmante fume

te femme-là doit être en dehors du commun des femmes. Toi qui as

ne saurais rien décider de raisonnable: peut-être Anglaise romanesque ou Polonaise

mes à la place Saint-Marc

e crois pas commettre d'indiscrétion en le révélant). Il était à table avec sa fami

notre Pagello pense en ce mome

s vous assurer être une Fran?aise pur sang. Je lui ai fait visite il y a une he

a Lazzaro en écar

e lui tatai le pouls; je lui proposai une saignée qu'elle accepta; je la pratiquai et à l'instant elle fut soulagée. En me congédiant, elle me pria de revenir, si elle ne me faisait rien dire. Le jeune homme blond, son compagnon insép

e!-Mais qui est donc cette étrangère? demanda la Bianchina.-Je ne sais, lui répondis-je.-Mais pourquoi n'avez-vous pas demandé au moins à l'h?telière

dait souvent, avec un malin sourire, si j'avais vu la fumeuse; mais, à la dernière enquête qu'elle me fit, je tirai de mon portefeuille

inédite de George Sand, l'auteur l'accompagnait d'un bref aper?u des rapports de Musset, G. Sand et Pagello à Venise, et d'extraits de lettres à lui récemment adressées p

sieur Pa?ell

s pourrez, avec un bon médecin, pour conférer ensem

omme un enfant. C'est cependant un homme d'un caractère énergique et d'une puissante imagination. C'est un poète fort admiré en France. Mais l'exaltation du travail d

autour de lui, et criait de peur et d'horreur. A présent, il est toujours inquiet, et, ce matin, il ne sait presque ni ce qu'il dit, ni

de la surexcitation des nerfs, ou d'un principe de

ter par la difficulté que présente la disposition indocile du malade. C'est la personne

amitié que peuvent espérer deux étrangers.

S

o dottore Berizzo, un vieillard de quatre-vingts ans, coiffé d'une perruque jadis noire et roussie par le temps, dont tout

nise, représente un buste de vieillard penché, un

re, était-il Rebizzo? Je ne le pense pas,

de 1882, signé ?Un Vieux Parisien?, et vingt ans plus t?t Mme Louise Colet,

1er volume, p. 248. Personne n'a signalé ce document qui a sa valeur. Dans une

i jeune homme blond fut gravement malade ici.

docteur, d

epuis, l'élève du docteur Santini, ce bon Pietro Pagello, est devenu docteur à son tour; je puis vous en parler sciemment, car je suis le p

n beau, ce Pi

eu court, blond, ayan

. Une des charges de celui-ci, dans l'album de Venise, nous montre un vieux ménage endimanché, à la toilette ridicule, où je me plais à reconna?tre la Bianchina et son

let. Mais ce qui frappa d'étonnement mes amis Rebizzo, ce fut la

ui il était. Je leur répondis:-Le jeune patient est alité avec une maladie grave que nous avons jug

'est le romantique chantre de

ois; c'est d'une grande fantaisie un peu

belle fumeuse du balcon n'était pas restée, vraisemblablement, sans s'apercevoir de l'admiration du jeune Italien, quand le hasard le lui amena dans la personne du médecin demandé pour sa migraine. Elle songea de nouveau à lui pour remplacer l'imbécile docteu

ui, ?procès-verbal de nécropsie?, comme l'a qualifié Maxime du Camp, se plaint abondamment sinon d'infidélités certaines, du moins de négligences cruelles de la part de Musset, d'indifférence et d'abando

us tard, de retracer à son amant c

s yeux abattus et la tristesse profonde où me jetait ton indifférence. Je ne me suis jamais plainte, je t'ai caché mes larmes, et ce mot affreux a été prononcé, un certain soir que je n'oublierai jamais, dans le casino Danieli: ?George, je m'étais trompé, je t'en demande pardon, mais je ne t'aime pas.? Si je n'eusse été malade, si on n'e?t d? me saigner le lendemain, je serais partie; mais tu n'avais pas d'argent, je ne savais pas si tu voudrais en accepter de moi, et je ne voulais pas, je ne pouvais pas te laisser seul, en pays étranger, sans entendre la langue et sans un sou. La porte de nos chambres fut fermée entre nous, et nous avons essayé là de reprendre notre vie de bons camarades comme autrefois ici, mais cela n'était plus poss

ns conté (p. 68) comment e

atre mots effacés par Ge

) Revue de Paris

oment de l'avoir perdu, ne lui a-t-elle pas écrit: ?Oh! mon enfant! mon enfant! que j'ai besoin de ta tendresse et de ton pardon! Ne me parle pas du mien, ne me di

Revue de Paris du

u ?qu'il a mérité de la perdre94?..._-Lettres d'amants encore encha?nés l'un à l'autre!-C'est par des

retour) V.

Alfred de Musset (février 1834), tout heureux de se rapprocher enfin de

eure et à chaque instant davantage. Nous parlions de la littérature, des poètes et des artistes italiens; de Venise, de son histoire, de ses monuments, de ses coutumes; mais à chaque nouveau trait, elle m'interrompait en me demandant à quoi je pensais. Confus de me sentir surpris à

lit parce qu'il se sentait passablement bien et avait envie

s avez l'intention d'écrire un r

go qui était sur la table, et j'en lus quelques passages sans pouvoir y prêter la moindre attention. Ainsi passa une longue heure. Finalement, George Sand déposa la plume et, sans me regarder ni me parler, elle se prit la tête entre les mains et resta p

octeur, que la nui

répond

z partir, et au r

à mon logis où je m'empre

rceau à double fin, un chapitre de roman imaginé par George Sand pour se déclarer à Pagello. Elle le plia dans une enveloppe sans adresse et le lui remit, a raconté M. le professeur Fontana,

Revue hebdomadaire

arce que tu me plais; peut-être bient?t te ha?rai-je.? Elle ajoutait qu'observant devant l'intéressé lui-même la beauté de cette page, digne de l'auteur de

L. CODEMO, ouvra

ellune,-interview des plus méritoires, celui-ci, nonagénaire et sourd, n'entendant pas le fran?ais,-M. le Dr Cabanès

u Dr Payello. La déclaration d'amour de Georg

ion et jusqu'au style des

Mor

s ni les mêmes pensées ni le même langage;

et mélancoliques: le généreux soleil qui a bruni ton front, quelles passi

ont peur. Je ne sais ni combattre ta passion ni la partager. Dans mon pays on n'aime pas ainsi; je

ns ma langue, et je ne sais pas assez la tienne pour te faire des questions si subtiles. Peut-être e

s et des besoins inexplicables l'un pour l'autre. Ma nature débile et ton tempérament de feu doivent enfanter des pensées bien

connais-tu pa

t-être dans la conviction que les femmes n'ont pas d'ame. Sais-tu qu'elles en ont une? N'es-tu ni chrétien ni musulman, ni civilisé ni barbare; es-tu un homme? Qu'y a-t-il dans cette male poitrine, dans cet oei

mes-tu? Quand ta passion sera satisfaite, sauras-tu me rem

qui engraissent dans les harems? Ton oeil, où je crois voir briller un éclair divin, n'exprime-t-il qu'un désir semblable à celui que ces femmes apaisent? Sais-tu ce que c'est que le désir de

ou te jettent-ils dans une extase divine? Ton ame survit-ell

es ou si tu te reposes? Quand ton regard deviendra

ni ce que les hommes qui te connaissent pensent de toi. Peut-être es-tu le premier, peut-être le dernier d'entre eux. Je

rais et tu me comprendrais. Mais je serais peut-ê

oujours croire que tu le possèdes. Les regards et les caresses d'amour qui m'ont toujours menti, tu me les laisseras expliquer à mon gré, sans y joindre de trompeuses paroles. Je pourrai interpréter ta rêverie et faire parler éloquemment ton silence.

raient mes doutes et mes craintes. Je veux ignorer ce que tu fais de ta vie et quel r?le tu joues parmi

s déjà. Elle n'a encore trahi Musset qu'en pensée. Lui-même doutera longtemps qu'elle n'ait pas attendu son départ de Venise pour se donner à Pagello.-Mais reprenon

quoi pour la voir aussit?t, me jeter à ses pieds, lui jurer un amour impérissable; mais il était déjà tard, et je restais pourtant en face de cette feuille, la relisant deux fois avec le même enthousiasme.

je me demande: ?Sera-t-elle la première ou la dernière des femmes?? Ensuite, ma position me revenait à l'esprit; jeune, initié, je commen?ais à me procurer une clientèle pour laquelle la science ne suffit pas: il y faut encore une conduite sévère. En dernier lieu,

tu trouves, dans la vie, des attraits qui contrastent avec les principes moraux que je l'ai inspirés, ceux-là te rendront malheu

t causant avec lui, je n'osai demander où était sa compagne de voyage; mais un mouvement involontaire me fit maintes fois regarder derrière moi comme si je la sentais approcher, et j'épiais la porte d'une chambre vo

d'une belle plume d'autruche ondoyante, avec une écharpe de cachemire aux grandes arabesques, d'un excellent et fin go?t fran?ais. Je ne l'avais vue encore aussi élégamment parée et j'en demeurais surpris, lorsque s

se plaindre de lui, et qu'elle était déterminée à ne pas retourner avec lui en France. Je vis alors mon sort, je n'en eus ni joie ni douleur, mais je m'y engouffrai les yeux fermés. Je vous fais grace de la très longue conversation que j'eus avec George Sand, en nous promenant, trois heures durant, de-ci et de-là sur la place Saint-Marc. Nous parlames comme tout le monde en semblable cas. C'étaient les variations accout

ement tout à l'heure. Elle a pourtant protesté toute sa vie contre ?cette sa

à Sainte-Beuve, 1861. Cos

usqu'à l'évidence l'infidélité de son amie, c'est hors de doute. Il sera difficile po

la lui poétisera, en la justifiant à ses yeux, et le 30 avril, il n'hésitera pas à lui écrire: ?Je voudrais te batir un autel, f?t-ce avec mes os!? Cet autel, il l'élèvera dans les trois dernières parties de la Confession d'un enfant du siècle, où il n'accuse q

raient admettre, chez celle-ci, du découragement, sinon un dessein de revanche. On a parlé de légères infidélités de Musset dans les premières semaines de leur séjour à Venise,-elle, languissante de lièvre, mais surtout préoccupée d'écrire: obsession d'un travail régulier qui exaspérait l'éternelle fantaisie

Confessions d'A.

es dont elle avait la source dans son instinct de protection, quand tout à coup elle s'avise de prendre Pagello pour amant. Elle n'a pas à invoquer de nouvelles trahisons. Au début de cette grave maladie, elle a appelé Pagello, en lui

ait eue Musset, alors en grand danger, de l'étrange fa?on dont sa garde-malade remplissait les intermèdes avec Pagello. On conna?t la scène contée dans Lui et Elle: Falconey vient de s'entendre juger comm

ille du poète a toujours maintenu, au contraire, que Paul de Musset n'avait dit que la vérité. Comment mettre en doute une affirmation de la force de celle-ci: ?Il n'appartenait qu'à Edouard Falconey de raconter des événements qui ont exercé une influence considérable sur son génie et sur sa vie entière; lui seul a pu recueillir les détails de cette singulière soirée... En voici la relation telle qu'il l

E MUSSET A SON FRè

e mon lit. Je voyais l'un, je ne voyais pas l'autre, et je les entendais tous deux. Par instants, les sons de leur

is je ne l'essayai même pas, tant il y avait loin du siège de ma pensée aux organes qui auraient d? l'exprimer. A l'idée qu'on pouvait me croire mort et m'enterrer avec ce reste de vie réfugié da

ant, c'est ce que je ne saurais dire aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, je suis certain d'avoir aper?u ce tableau que j'aurais pris pour une vision de malade si d'autres preuves et des aveux complets ne m'eussent appris que je ne m'étais pas trompé. En face de moi je voyais une femme assise sur les genoux d'un homme. Elle avait la tête renversée en arrière. Je n'avais pas la force de soulever ma paupière pour voir le haut de ce groupe, où la tête de l'homme devait se trouver. Le rideau du lit me dérobait aussi une partie du groupe; mais cette tête que je cherchais vint d'elle-même se poser dans mon rayon visuel. Je vis les deux p

serai enterré.? Mais je songeai que les d?neurs comptaient sans leur h?te. En les regardant prendre leur thé, je m'aper?us qu'ils buvaient l'un après l'autre dans la même tasse. Lorsque ce fut fini, Pagello voulut sortir. G.S. le reconduisit. Ils passèrent derrière un paravent, et je soup?onnai qu'ils s'y embrassaient. G.S. prit ensuite une lumière pour éclairer Pagello. Ils restèrent quelque temps ensemble sur l'esca

ette phase de leur amour. Pagello n'en voulait rien livrer... Pourtant, après son Journal intime, j'ai pensé qu'il n'y avait plus d'indiscrétion à publier, non sans quelques retranchements util

mandé à George Sand de lui pardonner. Elle y aurait consenti ?par faiblesse et imprudence?, ne croyant pas au repentir, ne sachant elle-même ce que c'est que le repentir! Elle e?t préféré tou

it être généreuse: quand on l'a offensée et qu'elle a dit qu'elle n'aimait plus, c'est bien fini. ?Ma conduite peut être magnanime, mon coeur ne peut pas être m

ssion et de l'orgueil, en expliquant à Pag

remontrances pour déclarer à son amant qu'

; son coeur n'est pas usé. Ici, un hymne sensuel d'une étonnante vigueur, qu'attristé pour finir, comme une ombre

es torts recommencer après les larmes, le repentir qui vient après ne me semble plus qu'une faiblesse.-Tu me commandes d'être généreuse. Je le serai; mais je crains que cela ne nous rende encore plus malheureux tous les trois. Dans deux ou trois jours, les soup?ons d'Alfred recommenceront et deviendront peut-être des certitudes. Il suffira d'un regard entre nous pour le rendre fou de colère et de jalousie. S'il découvre la vérité, à présent, que ferons-nous pour le calmer? Il nous détestera pour l'avoir trompé.-Je crois que le parti que j'avais pris aujourd'hui était le meilleur, Alfred aurait beaucoup pleuré, beaucoup souffert dans le premier moment, et puis il se serait calmé, et sa guérison aurait été plus prompte qu'elle ne le sera maintenant. Je ne me serais montrée à lui que le jour de son départ pour la France et je l'aurais accompagné. Du moment qu'il ne nous aurait plus vus ensemble, il n'aurait plus eu aucun sujet

n caractère et souviens-toi

amare questo u

ar de amarmi pe

isse aimer un autre à prése

mes amis, et il y en a parmi eux que j'aime sans pouvoir les estimer. Mais l'amour, selon moi, c'est la vénération, c'est un culte. Et si mon dieu se laisse tomber tout à coup dans la crotte, il m'est impossible de le relever et de l'adorer. Mais je suis stupide de te faire de pareilles remontrances. Est-ce que tu es capable de dir

encontrer! Est-ce toi, est-ce enfin toi, mon Pietro, qui réaliseras mon rêve? Je le crois, et jusqu'ici je te vois grand comme Dieu. Pardonne

mes oreilles et à mon ame! Tout ce que tu penses, tout ce que tu fais est juste et saint. Oui, je t'aime, c'est toi que j'aurais d? toujours aimer. Pourquoi t'ai-je rencontré si tard? quand je ne t'apporte plus qu'une beauté flétrie par les années et un coeur usé

able d'aimer celui qui satisfera mon ambition. C'est toi, oui, c'est toi. Reste ce que tu es à présent, n'y change rien. Je ne trouve rien en toi qui ne me plaise et ne me satisfasse. C'est la première fois que j'aime sans souffrir au bout de trois jours. Reste mon Pagello, avec ses gros

euse. Cet amour si mal payé, si déplorable, qui agonise entre moi et Alf., sans pouvoir recommencer ni finir, est un supplice. Il est là devant moi comme un mauvais présage pour l'avenir et semble me dire à tout instant: ?Voilà ce que dev

'ennuyer d'elle: elle s'en savait maintenant profondément chérie. Mais c'est surtout à elle-même qu'elle devait ne point pardonner. Sa fierté n'eut point consenti à rendre un entra?nement des sens responsable

re. On l'en avertit. On lui dit: ?Il faut que vous ayez rêvé une fois de plus.? George, en outre, lui rappela les hallucinations qu'il avait eues dans son enfance et qui lui étaient même revenues devant elle.... Un jour qu'il répétait ce qu'il appelait ses rêveries de folles, l'on s'emporta jusqu'à lui faire la menace décisive, celle qu'il avait crainte jusqu'à ce moment de sa vie et dont il se souvint jusqu'au dernier soupir: on le mena?a de la maison de santé... La peur acheva donc de dompter les révoltes et les inquiétudes d'Alfred. Il admit dès lors ce qu'il plut à George de conter. Il alla plus loin. A la longue, le souvenir de ces soup?ons, également injurieux pour l'amour et l'amitié, le pénétrèrent de scrupules

tits ménages romantiques, dans la

rêter. L'auteur de Lui et Elle donne encore son récit pour conforme à une dictée de son frère. Elle a été conservée: on ne peut guère mettre en doute l'authentique valeur de ce d

m'apprit qu'elle cachait un papier dans son lit. D'ailleurs elle écrivait sur ses genoux et l'encrier était sur sa table de nuit. Je n'hésitai pas à lui dire que je savais qu'elle écrivait à Pagello et que je saurais bien déjouer ses manoeuvres. Elle se mit dans une colère épouvantable et me déclara que si je continuais ainsi, je ne sortirais jamais de Venise. Je lui demandai comment elle m'en empêcherait. ?En vous faisant enfermer dans une maison de fous?, me répondit-elle. J'avoue que j'eus peur. Je rentrai dans ma chambre sans oser répliquer. J'entendis George Sand se lever, marcher, ouvrir la fenêtre et la refermer. Persuadé qu'e

d'elle, et nous part?mes ensemble. Elle n'ouvrit pas la bouche pendant le voyage. En débarquant au Lido, elle se remit à courir, sautant de tombe en tombe dans le cimetière des Juifs. Je la suivais et je sautais comme elle. Enfin elle s'assit épuisée sur une pierre sépulcrale. De rage et de dépit, elle se mi

lle considère comme une calomnie. L'impartialité nous oblige à en donner un fragment,-non sans faire observer que si la dictée de Mus

cité: Revue de Paris du 1er ao?t 1896) a donn

d'Amore que l'on chantait et criait à un sou dans les rues de Venise. Il l'avait achetée le matin, et elle se trouvait sur la table. Il était alors tourmenté de visions et de soup?ons jaloux. Elle le veillai

one. Bisogna sapere dal gondoliere se non ha bevuto vino di Cipro, nella gondola, ieri. Se forse ubbri...? Ici elle fut interrompue; il avait fait un mouvement; elle mit ce q

e suis fou! je deviens fou!? Je crains beaucoup pour sa raison. Il faut savoir du gondolier s'il n'a pas bu du vin de Chypre dans la gondole

vée, que je sache, dans les papiers de Musset. Remarquons, en passant, que le

e fallait pas en parler au médecin devant lui, car il s'emportait sérieusement contre ces révélations. Comme lui-même craignait pour sa raison, il n'est pas étonnant non plus qu'elle ne voul?t pas lui montrer cette phrase: ?Temo molto per la sua ragione? et,

ion, que les boissons excitantes ramenèrent bient?t aux accès de délire, travailla énormément cette phrase: ?Temo molto per la sua ragione.? Il en parla peut-être à son frère: de là, l'épouvantable et infame accusati

teur Pagello? Pouvait-elle espérer qu'elle resterait à jamais médite?-A moins d'admettre que cette nuit-là, précisément, elle n'écrivit à son amant nouveau-rien dont p?t s'offenser son amant de la veille?... N'empêc

o, n'ignora plus, après la scène du Lido, les sentiments qui avaient germé entre eux durant sa maladie. Pagello lui-même nous a appris,

vons vue écrire à Pagello qu'il fallait info

elle froidement, qu'Alfred soit cap

es? deman

je ne suis plus votre ma?tresse; je serai seulem

lustrazione, d'après le témoignage du Vénitien Jacopo Cabianca qui en tenait le récit

e Pagello, aurait pardonné généreusement au jeune visiteur d'avoir su gagner l'affection de sa compagne104... Il omet d'ajo

our) Lui et El

c leur nouvel ami. Ses lettres témoignent d'un souci constant de sa dignité à cet égard, d'un besoin de croire à la délicatesse de celle qui l'avait aimé. E

, dans ses liens mal rompus avec ses anciennes ma?tresses, des situations ridicules et désagréables qui m'ont fait hésiter à me regarder comme engagée par des précédents quelconques. Donc, il y a eu de ma part une sincérité dont j'appelle à toi-même et dont tes lettres font foi pour ma con

n d'un enfant du siècle, où il expose, n'accusant toujours que lui-même, cette période navrée et résignée de son histoire, il sem

it sentie l'adorer. Lélia pouvait-elle aimer autrement qu'avec désespoir?...-Adieu pour jamais! lui avait dit le poète, et, rentrée chez elle, seule avec sa douleur, elle essayait de la soulager dans une sorte de journal in

ais je vois votre douleur, et je vous plains, et je vous aime. Je me dévoue à vous seule pour toute ma vie. Consolez-vous, vivez. Je veux vous sauver, je vous aiderai à remplir vos devoirs auprès d'un convalescent; vous le suivrez au bout du monde; mais vous ne l'aimerez plus, et vous reviendrez. Je crois en vous.? Un homme qui me disait cela pouvait-il me sembler coupable à ce moment-là? Et si, après avoir con?u l'espérance de persuader cette femme, emporté, lui, par l'impatience de ses sens ou bien par le désir de s'assurer de sa foi, avant qu'il f?t trop tard, il l'obsède de caresses, de larmes, il cherche à surprendre ses sens par un mélange d'audace et d'humilité.

Paul qui fut le confident de toute sa vie. Fils d'un agent de change parisien, intelligent, mondain, artiste, élégant, désoeuvré, Tattet menait largement l'existence du dandy cultivé, où, plus fortuné, Musset l'e?t sui

compagnon de sa jeunesse est immortalisée par

té fidèle où tant d'autres m'ont fui. Le bonheur m'a prêté plus

ent un billet de George Sand, acceptant d'aller au théatre avec lui, et une lettre qu'il adressait lui-même à Sainte-Beuve, après avoir quitté son ami.-Elle no

ai taché, pendant mon séjour à Venise, de procurer quelques distractions à Mme Dudevant, qui n'en pouvait plus; la maladie d'Alfred l'avait beaucoup fatiguée.

auprès de lui un ane qui le tuait tout bonnement. Dès qu'il pourra se mettre en route, Mme Dudevant et lui partiront pour Rome, dont Alfred a un désir effréné. Vous les verrez avant moi

r) Revue de Pari

art soi,-de cette aventure, l'aimable et faible Alfred Tattet semble avoir d'abord subi l'influence de George Sand. Nous le verrons plus tard essayant de détourner Musset de celle qui rendait sa vie si mal

ous m'avez dit que cet instant de confiance et de sincérité était l'effet du hasard et du désoeuvrement. Je n'en sais rien; mais je sais que je n'ai pas eu l'idée de m'en repentir et qu'après avoir parlé avec franchise pour répondre à vos questions, j'ai été touchée de l'intérêt avec lequel vous m'avez écoutée. Il y a certainement un point par lequel nous nous comprenons: c'est l'affection et le dévouement que nous avons pour l

aussi peu de foi en son désir que moi en ma puissance, et alors, je suis près de lui entre deux écueils: celui d'être trop aimée et de lui être dangereuse sous un rapport, et celui de ne l'être pas assez sous un autre rapport, pour suffire à son bonheur. La raison et le courage me disent donc qu'il faut que je m'en aille à Constantinople, à Calcutta ou à tous les diables. Si quelque jour il vous parle de moi et qu'il m'accuse d'avoir eu trop de force et d'orgueil, dites-lui que le hasard vous a amené auprès de son lit clans un

) Revue de Paris

... Avec la santé lentement revenue, Musset avait trouvé la solitude. Et sans oser encore se convai

t'y faire, à

sensé, tout prê

aimer et sais

'y faire, et soi

travail, ne po

ongtemps, faire u

nt gaté, qui n'a

ement et sans r

on coeur, quand

lque part att

éserte en vain

'elle fuit de co

cette terre un

te lieu qu'on ne

chait l'heure

orages probables

, le pauvre e

u passé et sa fai

plainte dou

appris, tu ne t'

on coeur renferm

it profonde, ? m

eurant tomber d

st morte, un jo

i doux qui fai

baiser nos deux

appris, tu ne t'

Vers publiès par la Revue

lamentable pour Musset. La jalousie torturait le malheureux, depuis sa vision de l'h?tel Danieli. Il n'avait pu prendre son parti de l'accord qu'avait ratifié sa faiblesse, autant qu'y avait consenti sa générosité. A en croire George Sand elle aima d'abord Pagello comme un père. A eux deux, ils avaient ?adopté? Musset. Et lui-même, l'inconstant poète, aux premiers jours de lassitude de son amour, avant cette maladie où elle le soigna si maternellement, n'avait-il pas engagé Pagello à consoler cette compagne dont il se sentait excédé.... C'e

ouard, article cité de l

l s'était déjà séparé de George Sand. Encore convalescent, il était sur le point de rentrer à Paris, accompagné seulement d'un

our toujours, j'ai senti que j'avais mérité de te perdre, et que rien n'est trop dur pour moi. S'il t'importe peu de savoir si ton souvenir me reste ou non, il m'importe à moi, aujourd'hui que ton spectre s'efface déjà et s'éloigne devant moi, de te dire

nd; Musset attendait devant la Piazzetta; elle lu

Musset in gondol

rgent qu'il faudrait pour le voyage d'Antonio110. Je ne veux pas que tu partes seul. Pour

res.-D'Elle a Lui (du 29 avril 1834): ?Je ne veux pas que tu songes à m'envoyer du tien, et ce que tu me dis à cet égard me fait beaucoup de peine. Ne te souviens-tu pas que j'ai

fred de Musset (publiées par M. Emile Aucante)

t re?u d'elle un carnet de voyage qui s'ouvrait sur cette dédicace: A son bon camarade, frère et am

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