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Une histoire d'Amour, George Sand and A. de Musset,

Chapter 7 No.7

Word Count: 9018    |    Released on: 06/12/2017

z mélancolique, sans le trop préciser. De George Sand elle-même nous n'apprendrons rien: nous savons qu'elle n'avoue jamais... Cette grande sincère-pour les autres-s'acharne à tout dissimuler de s

nnête amant, elle ne songeait plus qu'à revoir ses enfants,-à retrouver aussi l

appara?t, pour lui, maussade et triste, mais pour elle libérateur. Son ame compliq

s avec elle pour Milan sans prendre congé de mes parents ni de

j'écrivis

; je n'ai pas répondu à cette lettre parce que je ne savais pas me disculper et que je dédaignais de mentir avec de fausses promesses. Je te réponds aujourd'hui de Milan: je suis au dernier stade de ma folie et je dois le courir encore le

e la raconte, je me sens l'ame soulagée, comme celui qui confesse ses fautes. De Milan, nous allames, la S

ir examiné les fissures qui laissent voir l'épaisseur de la glace à 400 pieds de profondeur, après nous être réjouis de l'écho éclatant des Mortarets qui rebondissait avec un long hululement dans cette vallée désolée, hérissée de récifs de glace, parmi les neiges éternelles, nous sommes revenus à Chamonix, laissant quatre

logerie. Mais ce qui me procura un grand plaisir, bien que je n'en pusse go?ter pleinement aucun, ce furent ses délicieux environs, et tout d'abord le lac: il la c?toie d'une onde si limpide qu'on en peut voir les poissons frétiller à O pieds de profondeur, comme si on les avait dans la main. De plus, les bords du lac jusqu'à Lausanne sont un pays enchanté. Je n'oserais le décrire d'abord parce que vous avez l'intention de le visiter, puis parce qu

onté, George Sand n'avait osé lui déconseiller le voyag

it du pauvre Italien, doublement e

nue avec Musset,-et toujours exaltée, malgré l'espèce de lassitude que nous y avons constatée dès le mois

s'y résigner, et il en eut d'amers tourments. L'instinctive générosité de leur a

Musset, comme nous allons voir. A peine peut-on soup?onner, entre les lignes, qu'il connut

taires? Alors, machinalement, je me levai, et machinalement j'ouvris ma malle pour en tirer quelques vêtements; et, tout en soulevant mon linge, je découvris un paquet que je connaissais bien, que je saisis et décachetai avec un grand respect. C'était le portrait de ma mère. Je le couvris de baisers et le pla?ai sur une armoire qui faisait face au petit lit; ainsi je pouvais le voir toujours. Et je restai longtemps à le co

comme frère, à M. Boucoiran. Elle voulait partir avec ses deux petits enfants pour la Chatre, le jour suivant, et moi j'avais manifesté la ferme volonté de ne pas la suivre. La Sand voyait toute la singularité de ma position, tous les sacrifices que j'avais faits à son amour: ma clientèle perdue, mes parents quittés et moi exilé sans fortune, sans appui, sans espérance. Elle me regardait fixement bien en face, stupéfaite de me v

a présence de l'Italien, la facheuse rumeur du monde ne troublent pas cette première ivresse. Mais voici qu'en se retrouvant ils ont retrouvé l'amertume. Qu

oi en voulant te revoir et

re de là-haut ne m'appellera pas lache quand je para?tra; devant lui. J'aurai tout fait pour tenter de vivre. J'attendrai de l'argent là-bas, et si Dieu le permet, je reverrai ma mère, mais je ne reverrai jamais l

ndrais-tu d'entendre hautement la voix solennelle de la destinée? N'as-tu pas pleuré hier, lorsqu'elle nous a murmuré à cette fenêtre entr'ouverte le triste air de ma pauvre valse? Ne pense pas retrouver jamais en moi ni orgueil offensé, ni douleurs importunes. Re?ois-moi sur ton coeur, ne parlons ni du passé, ni du présent, ni de l'avenir. Que ce ne soit pas l'adieu de monsieur Un tel et de madame Une telle. Que ce soient

r son amie une dernière fois. Il sera fort

que j'aurai de ma vie. Je te le dis franchement et hautement, parce que j'ai raisonné avec cet amour-là, jour par jour, minute par minute, dans la solitude et dans la foule, depuis cinq mois, que je sais qu'il est invincible, mais que tout invincible qu'il est, ma volonté le sera aussi. Ils ne peuvent se détruire l'un par l'aut

e Desherbiers, qui est sous-préfet de Lavaur;

z-vous. Suprême coquetterie de femme, ou craint

changée. Mon amour-propre, dis-tu? écoute, écoute, George: si tu as du coeur, rencontrons-nous quelque part, chez moi, chez toi, au Jardin des Plantes, au Cimetière, au tombeau de mon père (c'est là que je voudrais te dire adieu). Ouvre ton coeur sans arrière-pensée; écoute

e souffrances, Dieu m'accorde peut-être la consolation de t'être bon à quelque chose. Sois-en s?re, oui, je le sens là, je ne s

t cinq mois, partir pour souffrir plus encore, partir pour toujours, te savoir malheureuse quand j'ai tout perdu po

uble: Pagello est malheureu

ant, moi, je vais passer là les vacances avec mes enfants. Je ne veux pas que tu t'exiles à cause de moi. Je lui ai tout dit. Il comprend tout, il est bon. Il veut que je te voie sans lui une dernière fois et que je te

crit George Sand, ?il n'a plus rien compris.? Au lieu du saint enthousiasme de jadis, il n'éprouvait plus que de l'irritation quand ses deux amis la prenaient à témoin de la chasteté de leurs baisers: ?Le voilà qui re

'après les règles de la morale vulgaire. Mais le monde ne peut pas admettre qu'il y ait des privilégiés ou, pour parler plus exactement, des dispensé

ARVèDE BARINE, Alfr

amour pour Musset, au vertige de son désespoir. Et presque fière de la mortelle emprise qu'elle sait avoir sur le poète, elle consent à lui dire un dernier adieu.-Cet adieu n'a pas été aussi triste qu'ils pouvaient, elle l'esp

evet de mon lit, avec un doux sourire sur les lèvres. C'est l'amie qui part avec moi. Elle porte au front ton dernier baiser. Pourquoi craindrais-je de te le dire? N'a-t-il pas été aussi chaste, aussi pur que ta belle ame, ? ma bien-aimée? Tu ne te reprocheras jamais ces deux heures si tristes que

. J'ai fini sur la terre. Il ne m'était pas réservé d'avoir un plus grand bonheur. Eh bien, ma soeur chérie, je vais quitter ma patrie, ma mère, mes amis, le monde de ma jeunesse;

si mes lettres même hors de France troublent ton bonheur, mon enfant, ou seulement ton repos, n'hésite pas, oublie-moi. Je te le dis, je puis souffrir beaucoup sans me plaindre, à présent, sois heureuse à tout prix. Oh! sois heureuse, bien-aimée de mon ame! Le temps est inexorable, la mort avare; les dernières années de la jeunesse s'envolent plus rapidement que les premières. Sois heureuse, ou, si tu ne l'es pas, tache d'oublier qu'on peut l'être. Hier, tu me disais qu'on ne l'était jamais. Que t

toi (sur toi surtout). Non, ma belle, ma sainte fiancée, tu ne te cou

s dit que les révolutions de l'esprit humain avaient toujours des avant-coureurs qui les annon?aient à leur siècle? Eh bien, le siècle de l'intelligence est venu. Elle sort des ruines du monde, cette souveraineté de l'avenir; elle gravera ton portrait et le mien sur une des pierres de son collier. Elle sera le prêtre qui nous bénira, qui nous couchera dans la tombe, comme une mère y couche sa fille le soir de ses noces. Elle écrira nos deux chiffres sur la nouvelle écorce de l'arbre de la vie. Je terminerai ton histoire par mon hymne d'amour. Je ferai un appel, du fond d'un coeur de vingt ans, à tous les enfants de la terre; je

tre le style de son frère. Or, Sainte-Beuve, qui avait eu l'original sous les yeux, en avait déjà tiré une phrase: ?Non, non, j'en jure par ma jeunesse...? pour être plac

Plus humble était la plainte que lui dictaient jusque-là ses tourments. Elle traduisait sa souffrance sans aucun souci d'art ni de gloi

A peine installé, il mesure sa solitude, et tout le passé doulou

er septe

dé d'amour; je ne sais plus si je vis, si je mange, si je marche, si je respire, si je parle; je sais que j'aime. Ah! si tu as eu toute la vie une soif de bonheur inextinguible, si c'est un bonheur d'être aimée, si tu l'as jamais demandé au Ciel, oh toi, ma vie, mon bien, ma bien-aimée, regarde le soleil, les fleurs, la verdure, le monde! Tu es aimée, dis-toi cela, autant que Dieu peut être aimé par ses lévites, par ses amants, par ses martyrs. Je t'a

u ce que c'est d'attendre un baiser cinq mois? Sais-tu ce que c'est, pour un pauvre coeur qui a senti pendant cinq mois, jour par jour, heure par heure, la vie l'abandonner, le froid de la tombe descendre lentement dans la solitude, la mort et t'oubli tomber goutte à goutte, comme la neige? Sais-tu ce que c'est pour un coeur serré jusqu'à cesser de battre, de se dilater un moment, de se rouvrir comme une pauvre fleur mourante, et de boire encore une goutte de rosée vivifiante? Oh, mon Dieu! je le sen

ends un quart d'heure de calme, un seul moment pour t'écrire. Je le sais bien que je suis jeune, que j'ai fait na?tre des espérances dans quelques coeurs aimants; je sais bien qu'ils ont tous raison; n'ai-je pas fait ce que je devais? Je suis parti, j'ai tout quitté; qu'ont-ils à dire? Le reste me regarde. Il serait trop cruel de venir dire à un malheureux qui meurt d'amour qu'il a tort de mourir. Les taureaux blessés dans le cirque ont la permission d'aller se coucher dans un coin avec l'épée du matador dans l'épaule, et de finir en paix. Ainsi, je t'en supplie, pas un mot. écoute: tout cela ne fera pas que tu prennes ta robe de voyage, un cheval et une petite voiture, et que tu viennes. J'aurai beau regarder, me voilà assis devant cette petite table, au milieu de tes lettres, avec ton portrait que j'ai emporté. Tu me dis que nous nous reverrons, que tu ne mourras pas sans m'embrasser. Tu vois que je souffre, tu pleures avec moi, tu me laisses emporter de douces illusions. Tu me parles de nous retrouver. Tout cela est bon, mon ange, tout cela est doux. Dieu te le rendra. Mais j'aurai beau regarder ma porte, tu ne viendras pas y frapper, n'est-ce pas? Tu ne prendras pas un morceau de papier grand comme la main, et tu n'é

l'Occident et pense à ton enfant qui va mourir. Tache d'oublier le reste: relis mes lettres, si tu les as, ou mon petit livre. Pense, laisse aller ton bon coeur, donne-moi une larme

POSTE RESTANTE. Affranchis jusqu'à la frontière, et mets: PRèS STRASBOURG. C'est à douze lieues de Strasbourg. Je n'irai ni plus près ni plus loin; mais que j'aie une lettre où il n'y ait rien que ton amour; et dis-moi que tu me donnes tes lèvres, tes dents, tes cheveux, tout cela, cette tête que j'ai e

Hé), PRèS STRASBOU

n coeur, ? mon George, ma belle ma?t

à l'heure où son ami lui

ue d'amour et de désespoir.-?Viens me voir, écrivait-elle à Gustave Papet, je suis dans une douleur affreuse. Viens me donner une éloquente poigné

dieuse, perdue, impossible, et je veux en finir absolument avant peu. Nous en reparlerons.... J'aurai à causer longuement avec vous et à vous charger de l'exécution de volontés sacrées. Ne me sermonnez pas d'avance... quand je vous aurai fait

ur) Corresponda

31, continue de se désoler. Sa plainte du 1er septembre arrive à Nohant. Et,-comme jadis à Venise la lettre si longtem

du 18 ao?t.-Cf. M. Cloua

housiasme, cette amitié pure... Pagello lui-même est jaloux. Il faut se séparer tous les trois. ?Ne m'aime plus: je ne vaux plus rien... Il faut donc nous quitter, puisque tu arrives à te persuader que tu ne peux guérir de cet amour pour moi, qui te fait tant de mal, et que tu as pourtant si solennellement abjuré à

s avons donné le passa

a jamais vu aussi clairement, lui dit-il, combien il est peu de chose dans

ur qu'en face de Dieu tu manques à la parole qui, depuis trente ans, disais-tu, n'a pas encore été faussée. Elle le sera donc une fois, et j'aurai perdu le seul jour de bonheur qui me restait encore. Qu'il en soit ce qu

deux pas de la Maison de Conversation. Je n'ai qu'à mettre mes souliers et mon habit pour aller faire autant de déclarations d'amour que j'en voudrais à autant de jolies petites poupées qui ne me recevront peut-être pas toutes mal; qui, à coup s?r, sont fort jolies, et qui, plus certainement encore, ne quittent pas leur amant, parce qu'elles ne veulent pas se voir méconna?tre. Quoi que tu f

tu m'écris afin que je ne prenne aucune idée de rapprochement entre nous. Eh bien, écoute, adieu, n'écrivons plus... Tout cela, vois-tu, est horrible, au bout du compte. Tu souffres, toi aussi. Je te plains, mon enfant; mais puisqu'il est vra

? Mourir sans cesse! Oh mon coeur, mon amour, je ne t'en veux pas de cette lettre-ci; mais pourquoi m'as-tu

ocha certaine phrase passionnée qu'il disait y avoir surprise. Or cette phrase n'était que dans son imagination. Musset répond à son amie que personne n'a rien pu voir de sa lettre tandi

tour, tu n'en prisses aucune idée de rapprochement avec moi.? Cela est-il dur? Peut-être. Il y a une région dans l'ame, vois-tu, lorsque la douleur y entre, la pitié en sort. Qu'il souffre! Il te possède. Puisque ta parole m'est retirée; puisqu'il est bien clair que toute celte amitié, toutes ces promesses, au lieu d'amener une consolation sainte et douce au jour de la douleur, tomb

d'octobre, George Sand rentrait de Nohant, et Musset lui-même arrivait le 13 à Paris. Sa

t tu sauras jusqu'à quel point je suis à toi, corps et ame. Tu verras qu'il n'y a plus pour moi ni douleur, ni désir, du moment qu'il s'agit de toi. Fie-toi à moi, George. Dieu sais que je ne te ferai jamais de mal. Re?ois-moi, pleurons ou rions ensemble; parlons du passé ou de l'avenir, de la mort ou de la vie, de l'espérance ou de la douleu

FR

re précisée, que dans les lettres de George Sand. Ni Pagello, dans son journal, ni Musset,

i avoir témoignés quand elle a voulu revoir le poète. Bien mieux, nous n'y trouvons mentionnée qu'u

ester ce doute qui dans ce moment lui était pénible, elle redoubla avec moi de courtoisies et d'offres, me priant de ne pas abandonner aussit?t l'occasion qu

it à ma porte et me trouvait préparé à le suivre au secrétariat de l'H?tel-Dieu. On me délivra un permis de pratique pour tous les grands h?pitaux de Paris. Ayant visité l'H?tel-Dieu et ensuite la Charité, où je fus présenté à Lisfranc, qui m'accueillit avec grande courtoisie, j'allai avec mon Mentor faire une visite d'un autre genre à M. Buloz, Savoyard, directeur de la Revue des Deux Mondes. Boucoiran portait un gros paquet et il le lui remit; c'était le second volume de Jacques, écrit chez moi à Venise. ?Elle est donc arrivée? dit Buloz.-Oui, répondit Boucoiran,-Depuis quand?-Depuis deux jours.-Cette diablesse de femme me fait devenir fou; voici un volume que j'attends depuis un mois! Mais on m'a dit qu'elle s'était entortillée dans un nouve

e plus agréable: qu'il m'ait offert de travailler à sa revue, me sachant collaborateur de George Sand pour les Lettres d'un voyageur. Il me donna de curieu

basses, ses secondes parties et ses choeurs, c'est une joie que de voir cet homme s'agiter avec sa virtuose canaille et suivant les

,-qui promet de le livrer dans quinze jours, un mois, un an.... Je me suis convaincu qu'en général il vaut mieux conna?tre de loin les célébrités littéraires: j'ai su des choses à confondre, sur la vie privée de ces monstres de grands hommes. Figurez-vous Chateaubriand

ciers de Lamartine?... Je vous dis qu'

amabilités et m'aidèrent à acquérir de nouvelles lumières dans les sciences médicales. Et de funestes pensées survenaient pour me travailler l'esprit, lorsque de ce monde bruyant et agité je

rner à Venise. Le temps, qui est un grand honnête homme, amena le jour redouté et désiré par moi du retour de la Sand à Paris. J'eus d'elle les autres 500 francs, je préparai mon bagage, et, deux jours après, j'allai chez George Sand où Boucoiran m'attendait. Nos adieux furent muets; je lui serrai la main sans pouvoir la regarder. Elle était comme perplexe: je ne sais pas si elle souffrait; ma présence l'embarrassait. Il l'ennuyait, cet Italien qui, avec son simple bon sen

r l'un ou l'autre, les faisant tous deux malheureux. ?Tout de moi le blesse et l'irrite, écrivait-elle au poète, et, faut-il te le dire? il part et je ne le retiendrai pas, parce que je suis offensée jusqu'au fond de l'ame, de ce qu'il m'écrit, et que, je le sens bien, il n'a plus la foi et par

contrèrent, Pagello lui ouvrit son coeur simple, et à la veille de retourner à ses lagunes, il lui adressa ce billet d'adieu: ?Mon bon ami, avant de partir, je vous envoie encore un baiser. Je vous conjure de ne souffler jamais

eunette encore, m'écrit Mme Antonini, quand je m'exer?ais dans la langue fran?aise, il me souvient d'avoir écrit sous la dictée de mon père à George Sand, et que celle-ci fut toujours des mieux disposées pour tous ceux que l

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