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Horace

Chapter 3 No.3

Word Count: 3602    |    Released on: 30/11/2017

yais plut?t en lui un excellent enfant, généreux, candide, plus épris de beaux rêves que capable encore de les réaliser. Mais sa franchise et son aspiration continuelle vers les choses él

il obéit na?vement le lui révèle, ou il n'est qu'un brave jeune homme, qui, cette fièvre apaisée, verra écl

aisait et m'attachait. Ou j'avais à le seconder dans sa force, ou j'avais à le secourir dans sa faiblesse. J'étais plus agé que lui de cinq à six ans; j'étais doué d'une nature plus calme; mes projets d'avenir étaient assis et ne me causaient plus de souci personnel. Dans l'age des passions, j'étais préservé des fautes et des souffrances par une affection pleine de douceur et de vérité. Je sentais que tout ce bonheur était un d

mme aristocratique, en lui, républicain farouche, mauvais juge, à coup s?r, en fait de belles manières, et dédaigneux avec

oins un cours plus sage. Il la vit, et fut frappé de sa bonne grace, mais il ne la trouva point aussi belle qu'il s'était imaginé devoir être une femme aimée sérieusement. ?Elle n'est

Jusque-là il avait écrasé ma pauvre Eugénie de paradoxes fort spirituels qui ne l'avaient même pas fait sourire, ce qu'il avait pris pour un signe d'admiration. Lorsqu'il put pressentir en elle un juge au lieu d'une dupe, il devint sérieux, et prit autant de peine pour para?tre grave, qu'il venait d'en prendre pour para?tre l

er, une chambre à coucher, et, entre les deux, un cabinet d'étude que je décorais du nom de salon. C'est là que nous primes le café. Horace, voyant des cigares, en alluma un sans fa?on.-Pardon, lui dis-je en lui prenant le bras, c

e de mon tabac. Quand elle vit Horace sur le tapis au lieu de moi, elle baissa doucement et sans affectation le rideau de mousseline de la croisée entre elle et nous, feignant d'avoir trop de soleil, mais effectivement par un sentiment de pudeur qu'Horace comprit fort bien. Je m'étais assis sur une des caisses d'oranger, derrière lui. Il y avait de la place bien juste pour deux personnes et pour quatre ou cinq pots de fleurs sur cet étroit belvédère; mais nous embrassions d'un coup d'oeil la plus belle partie du cours de la Seine, toute la longueur du Louvre, jaune au soleil et tranchant sur le bleu du ciel, tous les ponts et tous les quais jusqu'à

t de la Restauration, n'avaient certainement pas eus. Horace était passionné pour Victor Hugo. Il en aimait avec fureur toutes les étrangetés, toutes les hardiesses. Je ne discutais point, quoique je ne fusse pas toujours de son avis. Mon go?t et mon instinct me portaient vers une forme moins accidentée, vers une peinture aux contours moins apres et aux ombres moins dures. Je le comparais à Salvator Rosa, qui a vu avec les yeux de l'imagination plus qu'avec ceux de la science. Mais pourquoi aurais-je fait contre Horace la guerre aux mots et aux figu

repasser bien vite le plus cristallin des sonnets de Pétrarque, n'en ont pas moins mis sur leurs yeux délicats ces lunettes aux couleurs bigarrées qui faisaient voir tant de choses nouvelles; et après qu'ils ont joui

orbeaux qui rasaient nos têtes, allaient se reposer avec eux sur les tours de Notre-Dame, éternel objet de notre contemplation. Elle a eu sa part de nos amours, la vieille cathé

r certains jours dans mes souvenirs sans rappeler l'influence que certaines lectures exercèrent sur Horace, sur moi, sur nous tous. Cela fait partie de notre

ntre la vitre, et j'allai ouvrir. C'était un élève en peinture de l'école d'Eugène Delacroix, nommé Paul Arsène, s

glacial sur sa blouse malpropre et ses cheveux mal peignés. Voici un jeune ma?tre

heure devant vous; je venais pour vous parler de choses qui me

t si mon ami est de trop, il

à vous dire, et, comme deux avis valent mieux qu'un,

allant chercher une quatrième

entre son coude et son genou, il essuya d'un mouchoir à carreaux sa figure inondée de sueur e

dans la médecine, parce qu'on me dit que c'est un meilleu

s, très-précaires. De grandes connaissances et une grande capacité ne sont pas des garanties certaines d'avenir; enfin je ne vois pas en quoi la médecine vous offrirait plus de chances que les arts. Le mei

n'est pas refusé, on n'est souvent pas plus avancé qu'auparavant. J'étais ce matin au Musée, je croyais que tout le monde allait s'arrêter devant le tableau de mon patron; car enfin c'est un ma?tre, et un fameux, celui-là! Eh bien! la moitié des gens qui passaient ne levaient seulement pas la tête, et ils allaient tous regarder un monsieur qui s'était fait peindre en habit d'artilleur et qui avait des bras de bois et une figure de carton. Passe pour ceux-

en se penchant vers mon oreille. Son

pour lui. Il fallait qu'une pensée que je ne comprenais pas f?t cachée sous ces manifestations de cupidité ingénue; et comme il avait déclaré, en commen?ant, n'avoir rien de secret à me dire, je prévoyais bien que c

t si rapide qu'il semblait toujours prêt à déchirer l'orbite. Le nez était trop court, et le peu de distance entre le coin de l'oeil et la narine donnait au premier aspect l'air commun et presque bas à la face entière; mais cette impression ne durait qu'un instant. S'il y avait encore de l'esclave et du vassal dans l'enveloppe, le génie de l'indépendance couvait intérieurement et se trahissait par des éclairs. La bouche épaisse, ombragée d'une naissante moustache noire, irrégulièrement plantée; la figure large, le menton droit, serré et un peu fendu au milieu; les zygomas élevés et saillants; partout des plans fermes et

ière si triviale.-Comment, Arsène, lui dis-je, vous quitteriez

-il sans le moindre embarras. Si maintenant j'étais assuré

autre, dit Horace ave

le métier de mon père, et je n'y serais pas plus maladroit qu

n de l'argent, mon pau

gagner mille francs; et, au lieu

drait avoir une trentaine de mille francs devant vous, tant pour les ann

it vos classes, dit Horace,

ans une semaine ce que les écoliers apprennent dans un mois. Car les écoliers, en général, n'aiment pas à travailler; et quand on est enfant, on joue, et on perd du temps. Quand on a vingt ans, et plus d

éclata

ui dit tranquillement le Masaccio, frappé

vous que les arts et l'industrie. Si vous n'avez ni argent ni crédit, il n'y a pas plus de certitude d'un c?t

me réservai de l'in

rtain, continuai-je; c'est encore

i qu'à entrer demain dans un magasin

laquais, ajouta Horace,

coup, dit Arsène; mais s

et une perte pour l'art. Est-il possible que vous ne compreniez pas

is il y a d'autres devoirs que ceux qu'on remplit envers soi-même. Tant pis! Allo

ne Horace, et s'enfon?a comme un chat dans la profondeur de l'escalier, s'arr

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