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Horace

Chapter 4 No.4

Word Count: 3790    |    Released on: 30/11/2017

obtins, non sans peine, la confidence que je pressentais.

ui avait fait des avances, parce qu'il était beau gar?on et bon enfant; mais il l'avait menacée de tout raconter à mon père, et elle avait pris les devants, comme dans la tragédie de Phèdre, que je n'ai jamais vu jouer depuis sans pleurer. Elle avait accusé mon pauvre frère de ses propres égarements d'esprit. Alors mon frère s'est vendu comme rempla?ant, et il est parti. Le second, qui prévoyait que quelque chose de semblable pourrait bien lui arriver, est venu ici chercher fortune, en me promettant de me faire venir aussit?t qu'il aurait trouvé un moyen d'exister. Moi, je restais à la maison avec mes deux soeurs, et je vivais assez tranquillement, parce que j'avais pris le parti de laisser crier la méchante femme sans jamais lui répondre. J'aimais à m'occuper; je savais assez bien ce que j'avais appris en classe; et quand je n'aidais pas mon père à la boutique, je m'amusais à lire ou à barbouiller du papier, car j'ai toujours eu du goùt pour le dessin. Mais comme je pensais que cela ne me servirait jamais à rien, j'y perdais le moins de temps possible. Un jour, un peintre qui parcourait le pays pour faire des études de paysage, commanda chez nous une pa

aussi pure qu'un enfant de dix ans, et avec cela, fière comme était notre pauvre mère. Louison, désespérée, au lieu de filer doux comme je le lui conseillais, se pique, répond, et menace de quitter la maison. Mon père veut la soutenir; mais sa femme a bient?t pris le dessus. Louison est grondée, insultée, frappée, Monsieur, hélas! et la petite Suzanne aussi, qui voulait prendre

de faim et de soif; nous n'avons pas seulement la force de pa

, ou qu'elles retournent à la maison pour périr sous les coups. Mon père avait cinq enfants, et il ne lui en reste plus. Les

fait quelques progrès, car, malgré moi, à mes heures de loisir, le dimanche, j'avais toujours barbouillé quelques figures ou copié quelques images dans un vieux livre qui me venait de ma mère. Le jeune peintre m'encourageait, et je n'eus pas la force de refuser les le?ons qu'il voulut me donner gratis. Mais il fallait subsister pendant ce temps-là, et avec quoi? Il connaissait un homme de lettres qui me donna des manuscrits à copier. J'avais une belle main, comme on dit, mais je ne savais pas l'orthographe. On m'essaya, et dans les quatre ou cinq lignes qu'on me dicta, on ne trouva pas de fautes. J'avais assez lu de livres pour avoir appris un peu la langue par routine; mais je ne savais pas les principes, et je n'osais pas trop le dire, de peur de manquer d'ouvrage. Je ne fis pourtant pas de fautes dans mes copies, et ce fut à force d'attention. Cette attention me faisait perdre beaucoup de

ée, par une chaleur de tous les diables. Nous causions tristement de nos petites affaires, moi encore couché et si faible, que je comprenais à peine ce que Jean me disait. Pendant ce temps-là, nous entendions tirer le canon, et nous ne

eux secondes, je passe un mauvais pantalon et une blouse en guenilles, qui me servait de robe de cha

s la raison, je deviens furieux. Ah! je ne me serais jamais cru capable de répandre tant de sang. Je m'y suis baigné pendant trois jours jusqu'à la ceinture, je puis dire; car j'en étais couvert, et non pas seulement de celui des autres, mais du mien qui coulait par plusieur

bes, ni bras, ni estomac, ni mémoire, ni conscience, ni parents, ni amis. J'allais devant moi par les rues, sans savoir où je voulais aller. J'étais toujours ramené, sans savoir comment, au tour des tombes de Juillet. Je ne savais pas si mon pauvre frère était enterré là, mais je me figurais que lui ou les autres martyrs, c'était la même chose, et que, presser cette terre de mes genoux, c'était rendre hommage à la cendre de mon frère. J'étais dans un état d'exaltation qui me faisait sans cesse parler tout haut et tout seul. Je n'ai conservé aucun souvenir de mes longs discours; il me semble que le plus souvent je parlais en vers. Cela devait être mauvais et bien ridicule, et les passants dev

l pas faché de se montrer avec un des bras-nus des glorieuses journées, et de faire croire par là aux badauds qu'il s'était battu. à cette époque-là, les jeunes gens de la bourgeoisie tiraient une grande vanité de pouvoir montrer un sabre de gendarme qu'ils avaient acheté à quelque voyou après la fête, ou une égratignure qu'ils s'étaient faite en se mettant à la fenêtre précipitamment, pour regarder. Celui-là me parut un peu de la trempe des vantards: il pré

'objet de leur explication. Comme le déjeuner m'avait rendu un peu de sang-froid, je commen?ais à comprendre que ma mauvaise tenue était choquante, et que l'antiquaire aurait bien pu me prendre pour un voleur, si l'autre ne lui e?t répondu de moi. M. Dusommerard est très-bon; il n'aime pas les faiseurs d'embarras, mais il oblige volontiers les pauvres diables qui lui montrent du zèle et du désintéressement. Il s'approcha de moi, m'interrogea; et voyant mon désir de travailler pour lui, et prenant aussi sans doute en considération le besoin que j'en avais, il me remit aussit?t quelque argent pour acheter des crayons, à ce qu'il disait, mais en effet

lui dire que je désirais participer à ses le?ons, je crus devoir en même temps lui porter quelques croquis. Il les regarda, et me dit:-Ce n'est vraiment pas mal. On m'avait prévenu qu'il n'était pas causeur, et que, s'il me disait cela, je devais me tenir pour bien content. Aussi, je le fus, et

sert à payer le loyer de la salle et les modèles, mais que le ma?tre ne recevrait rien pour lu

ujours. Mais cela ne se peut plus; il faut que ma position change, et qu'au lieu de marcher pat

il était tombé. Il me montra une lettre de sa soeur Louison, qui contenait de fra?ches nouvelles de la tante Henriette. Cette bonne vieille parente était devenue tout à fait infirme, et ne servait p

le souffrirait pas; et il ne serait pas de son devoir de le souffrir; et alors leur sort serait pire; car non-seulement elles seraient exposées aux mauvais traitements de la belle-mère, mais encore elles auraient sous les yeux les mauvais exemples de cette femme, qui n'est pas seu

onc pas que vous soyez forcé de vous créer un état qui donne des appointements fixes aussi considérables que vous le disiez l'autre jour. Il ne s'agit que de trouver l'argent nécessai

ns que je peux supporter? J'aime la peinture, je suis forcé de l'abandonner, tant pis pour moi. Si vous faites un sacrifice pour que je continue à peindre, vous vous trouverez peut-être empêché le lendemain d'en faire un pour un homme plus malheureux que moi;

er mille francs par an et entrer en fonctions, f?t-ce en service comme laquais, le pl

e que vous n'en avez, soit en vous faisant copier encore des manuscrits, soit

stant; mais, ajouta-t-il, cela vous donne

e. Il me serra encore la main et partit

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