La comtesse de Rudolstadt
ur le front de son cher Trajan, et d'effacer la mauvaise impression qui rejaillissait sur les autres convives. Mais ce soir là, Voltaire, triste et souffran
éelle entre ces deux grands hommes3. Tant il y a qu'il ne dit mot. ?Ma foi, pensait-il, qu'il jette l'écorce de La Mettrie quand bon lui semble
finissait plus t?t que de nos jours. Fr
n aurai plus que faire, et je m'en débarrasserai. Je presse l'orange, et après je j
xécuter et de reprendre tout s
t vous jugerez ce qu'il faut croire de la science des sorciers. Mon histoire est très-véritable, et je la tiens de la personne même à qui elle est arrivé
lle un peu effrayant
e! répond
est derrière moi. Je ne peux pas souffrir une porte
la porte, et le
les morts, elle le vit, elle en eut grand'peur, et sortit toute bouleversée du cabinet noir où le sorcier l'avait mise en tête-à-tête avec le revenant. Je soup?onne fort la Barberini, qui est un peu gausseuse, comme dit Voltaire, d'avoir joué l'épouvante pour se moquer de nos histrions italiens qui, par état, ne sont pas braves, et qui refusèrent net de se soumettre à la même épreuve. Mademoiselle Porporina, avec cet air tranquille que vous lui connaissez, dit à M. Cagliostro qu'elle croirait à sa science s'il lui montrait une personne à laquelle elle pensait dans ce moment-là, et qu'elle n'avait pas besoin de lui nommer, puisqu'il était sorcier et devait lire dans son ame comme dans un livre. ?Ce que vous me demandez est grave, répondit Cagliostro, et pourtant je crois pouvoir vous satisfaire, si vous me jurez, sur tout ce qu'il y a de plus solennel et de plus terrible, de ne pas adresser la parole à la personne que je vous montrerai, et de ne pas faire le moindre mouvement, le moindre geste, le moindre bruit pendant l'apparition.? La Porporina s'y engagea par serment, et entra
e que sur la connaissance qu'il avait, à coup s?r, de quelques particularités de ma vie; mais c'est une connaissance incomplète, et je ne vous conseillerais pas, Sire (c'est toujours la Porporina qui parle, observa le roi), de le prendre pour votre ministre de la police, car il ferait de
est beaucoup plus sorcier q
messieurs, continua Frédéric, comment ces sorciers se trompent en voulant tromper les autres, et comment leurs trames sont déjouées par un ressort qui manque à leur police secrète. Ils pénètrent jusqu'à un certain point les mystères des familles et celui des affections intimes. Comme toutes les histoires de ce monde se ressemblent plus ou moins, et qu'en général les gens enclins au merveilleux n'y regardent pas de si près, ils tombent juste vingt fois sur trente; mais dix fois sur trente ils donnent à c?té, et on n'y fait pas attention, tandis qu'on fait grand bruit des épreuves qui ont réussi. C'est absolument comme dans les horoscopes, où l'on vous prédit une série banale d'événements qui doivent nécessairement ar
'affirme, cela prouve contre l'argument de Votre Majesté. Le sorcier s'est trompé, il est vrai, en tirant de son magasin un mort pour un vivant qu'on lui demandait; mais il n'en est que plus certain qu'il di
nt des regards comiques que lan?ait La Mettrie à Quintus Iciliu
re compère Satan, qui est si calomnié et
aire en approchant une bougie
ou la charmante Porporina est folle et crédule, et elle a vu son mort; ou elle e
n'est pas sortie de cette épreuve aussi saine qu'elle y est entrée. Depuis ce temps, elle a été sujette à des accès de mélancolie noire, qui sont toujours une preuve de faiblesse ou de désordre dans nos facultés. Je suis s?r qu'elle a l'esprit frappé, bien qu'elle le nie. On ne joue pas impunément avec
croire, chère Majesté, dit La Mettrie. Vous
qui ne dites rien, et qui avez l'air de n'en pas penser davantage? Et vous aussi, peut-ê
i fit un effort de complaisance en voyant le roi en train de parler; peut-être que certains hommes n'ont le droi
qué de moi pendant un quart d'heure que j'ai été absent, Eh bien! pendant ce quart d'heure, pourtant, vous ne pouvez supposer que j'aie eu le
it Voltaire, et il ne vous faut pas plus d
t; demandez à Quintus Icilius. Quant au marquis, qui conna?t si bien la vertu des f
sire, cel
s de peine. Tant il y a, messieurs, que je n'ai pas vu mademoiselle Porporina cette
e? s'écria
s spasmes d'estomac qui me faisaient quelquefois perdre connaissance. Eh bien, vous ne dites mot? Vous voilà tous ébahis? Vous avez envie d
mortel, je ne le trouve pas mauvais, dit La Mettrie,
ur d'être roi de France, et les m?urs galantes qui conviennent à un grand monarque comme Louis XV iraient fort mal à un petit marquis de Brandebourg t
etite chanteuse de l'Opéra, dit La Mettrie; et, à moins que ce ne
p tard, et M. de Voltaire s'endort. Qu'il vous suffise de savoir que si je suis ici, et non dans l'enfer, où la dévotion voulait m'envoyer, je le dois à cette fille. Vous comprenez maintenant que, la sachant dangereusement indisposée, je puisse aller voir si elle n'est pas morte, et lui porter un flacon de Stah
e mettre dans son lit de satin rose, lorsque sa première femme de chambre, en lui pla?ant ses mules sur son tapis d'he
élie, en entr'ouvrant son rideau: qu'a
ltesse royale n'a p
n ce cas, va vo
serait frapper à la porte de Votre Alt
c'est une personne morte. Va lui ouvrir en attendant
ive, se tra?na vers la porte, et dema
n connue; si la princesse ne dort pas encore, dites
-la entrer, cria la pri
seules, cette dernière s'assit sur le pi
de la Porporina, et il n'est pas encore son amant, ce qui donne certai
is-tu cela dep
une s?ur au service de cette Porporina. Là-dessus je la questionne, je lui tire les vers du nez, et, de fil en aiguille, j'a
ien s?r
être. Le roi s'est informé de la santé de la Porporina avec une sollicitude extraordinaire; il a frappé du pied d'un air tout à fait chagrin, en apprenant qu'elle ne cessait de pleurer; il n'a pas demandé à la voir
cesse, et je n'ose en croire mes oreilles. Ta
ireur cinq minutes à l'avance pour voir s'il n'y avait personne chez la belle. Pendant ce temps, l
our, ou je ne m'y connais pas, de Kleist. Et tu es venue, malgré le froid e
elle dans le chateau depuis quelques nuits, et que mon chasseur tremblai
c'est? encore l
la Bal
ma pauvre de Kleist! Nos fant?mes sont bien loin, et
passage. Mais, ce qui m'a fort étonné, c'est que le sabbat ne se passe pas autour de ses appartements, ni sur sa route pour aller chez la Porpo
pourrais-tu croire aux spectre
mite, cela les fache, et qu'ils se mettent
peine. Certainement c'est quelque page ou quelque bas officier qui vient la nuit demander des prières à la plus jolie de mes femmes de chambre. Aussi la vieille, à qui on ne demande rien du tout, a-t-elle
a, et nous dépêcher avant que sa
du Porpora; elle doit avoir beaucoup de choses inédites des ma?tres italiens. Tu lui promettras en retour des manuscrits de Sébastien Bach. J'en ai plusieurs. Nous comm
emain mat
e, toi; va te coucher, et si tu rencontres la Balayeuse dans les