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La comtesse de Rudolstadt

Chapter 9 No.9

Word Count: 4273    |    Released on: 30/11/2017

j'ai même passé plusieurs jours de suite avec mes camarades Porporino ou Conciolini; et ici, pour tenir le clavecin à ses

de Prusse; car je sais par expérience que mon cher frère, lorsqu'il fait de fausses not

ra?ner de la sorte, répare bient?t son tort par des actes de déférence et des louanges délicates qui versent du baume sur les plaies de l'amour-propre. C'est ainsi que par un mot

e lui, et avec ta droiture modeste, pouv

menade et m'être placée sur son chemin tout exprès. Il m'appelait alors ou venait courtoisement à ma rencontre, et je saisissais l'occasion par les cheveux pour lui parler du Porpora et renouveler ma requête. J'ai toujours re?u les mêmes promesses, sans en voir jamais arriver les résultats. Plus tard, j'ai changé de tactique, et j'ai demandé la permission de retourner à Vienne; mais le roi a écouté ma prière tant?t avec des reproches affectueux, tant?t avec une froideur glaciale, et le plus souvent avec une humeur assez marquée. Cette dernière tentativ

un air d'abandon si sincère; il a paru prendre, à causer avec moi, un plaisir si empreint de bonhomie, que je me suis habituée, à mon insu peut-être, et à coup s?r bien malgré moi, à l'aimer aussi d'une espèce d'amitié. Le mot est bizarre et sans doute déplacé dans ma bouche mais le sentiment de respect affectueux et de confiance craintive que m'inspirent la présence, le regard, la voix et les douces paroles de ce royal basilic, comme vou

; bon Dieu! si tu allais te laisser domine

de mes amis, ou tout simplement des autres, je défie le roi et de

rédéric. Allons, ne t'émeus pas, je ne vous compare point. Reprends ton histoire, et parle-moi de Caglios

onter encore une aventure pénible, que je voudrais pouvoir oublier, j'ai le dro

prête à t

leur figure, animée par l'apparence de la vie, puisse être évoqué au gré des magiciens et s'emparer

à rien de ce qui est impossible. Je ne crois pas plus au pouvoir de la magie qu'à la résu

roit pas à la magie, et cependant... Mais

te révéler tout ce qu'elle cache aux yeux du vulgaire, tout ce qu'elle dérobe à l'espionnage des cours et à la tyrannie des lois, ne serait pas l'affaire d'un instant. Prends patience, j'ai résolu de t'initier à tous mes secrets. Tu le mérites mieux que ma chère de Kleist, qui est un esprit timide et superstitieux. Oui, telle que tu la vois, cet ange de bonté, ce tendre c?ur n'a pas le sens

'après m'avoir promis de me faire voir la personne à laquelle je pensais, et dont il prétendait lire apparemment le nom dans mes yeux, il m'en montra une autre; et encore, en me la montrant vivante, i

lconque, et c'est ton imagina

lus avancée. Peu à peu, cependant, je vis une étoile lumineuse d'abord vacillante et faible, et bient?t claire et brillante, se dessiner devant moi. Elle semblait d'abord très-loin, et lorsqu'elle fut entièrement éclairée, elle me parut tout près. C'était l'effet, je pense, d'une lumière plus ou moins intense derrière un transparent. Cagliostro me fit approcher de l'étoile, qui était percée dans le mur, et je vis, de l'autre c?té de cette muraille, une chambre décorée singulièrement et remplie de bougies placées dans un ordre systématique. Cette pièce avait dans ses ornements et dans sa disposition, tout le caractère d'un lieu destiné aux opérations magiques. Mais je n'eus pas le loisir de l'examiner beaucoup; mon attention était absorbée par un personnage assis devant une table. Il était seul et cachait sa figure dans ses mains, comme s'il e?t été plongé dans une profonde méditation. Je ne pouvais donc voir ses traits, et sa taille était déguisée par un costume que je n'ai encore vu à personne. Autant que je pus le remarquer, c'était une robe, ou un manteau de satin blanc doublé de pourpre, et agrafé sur la poitrine par des bijoux hiéroglyphiques en or où je distinguai une rose, une croix, un triangle, une tête de mort, et plusieurs riches cordons de diverses couleurs. Tout ce que je pouvais comprendre, c'est que ce n'était point là le Porpora. Mais au bout d'une ou deux minutes, ce personnage mystérieux, que je commen?ais à prendre pour une statue, dérangea lentement ses mains, et je vis distinctement le visage du comte Albert; non pas tel que je l'avais vu la dernière fois, couvert des ombres de la mort, mais animé dans sa paleur, et plein d'ame dans sa sérénité, tel enfin que je l'avais vu dans ses plus belles heures de calme et de confiance. Je faillis laisser échapper un cri, et briser, d'un mouvement involontaire, la glace qui me séparait de lui. Mais une violente pression de la main de Cagliostro me rappela mon serment, et m'imprima je ne sais quelle vague terreur. D'ailleurs, au même instant, une porte s'ouvrit au fond de l'appartement où je voyais Albert, et plus

ation maladive, qui me sauva de la faiblesse: ?Vous feignez de prendre au sérieux vos propres mensonges, lui dis-je avec vivacité; mais vous jouez là un jeu bien cruel. Oh! oui, vous jouez avec les choses les plus sacrées, avec la mort même.-me sans foi et sans force! me répondit-il avec emportement, mais avec une expression imposante; vous croyez à la mort comme le vulgaire, et cependant vous avez eu un grand ma?tre, un ma?tre qui vous a dit cent fois: ?On ne meurt pas, rien ne meurt, il n'y a pas

Là-dessus, il me répondit qu'il lui était impossible de me satisfaire, et que je devais me contenter d avoir vu cette personne calme et utilement occupée. ?Vous me demanderiez vainement, ajouta-t-il, quelles sont ses pensées et son action dans la vie. J'ignore d'elle jusqu'à son nom. Lorsque vous avez songé à elle en me demandant à la voir, il s'est formé entre elle et vous une communication mystérieuse que mon pouvoir a su rendre efficace jusqu'au point de l'amener devant vous. Ma science ne va pas au delà.-Votre science, lui dis-je, ne va pas même jusque-l

sa manière de procéder; mais tous, au moyen d'un certain raisonnement captieux qu'on pourrait appeler la logique

répondre. J'essayai en vain de cacher mes pleurs à mes camarades, qui m'attendaient avec impatience dans le salon voisin. J'étais plus impatiente encore de me retirer; et dès que je fus seule, après avoir donné un libre cours à ma douleur, je passai la nuit à me perdre en réflexions et en commentaires sur les scènes de cette fatale soirée. Plus je cherchais à la comprendre, plus je m'égarais dans un dédale d'incertitudes; et je dois avouer que mes suppositions furent souvent plus folles et plus maladives que ne l'e?t été une crédulité aveugle aux oracles de la magie. Fatiguée de ce travai

espotisme, ajo

roidie moi-même, je reconnus bient?t que je

hat de toi, et je ne crois pas qu'il existe dans l'univers une cantatrice plus pa

et continuelle d'un public qui pense à ses affaires en nous écoutant, la haute protection du roi qui nous garantit des succès décrétés d'avance, l'absence de rivalité et de nouveauté dans le personnel des artistes et dans le choix des ouvrages, et surtout l'idée d'une captivité indéfinie; toute cette vie bourgeoise, froidement laborieuse, tristement glorieuse et forcément cupide que nous menons en Prusse, m'a ?té l'espoir et jusqu'au désir de me perfectionner. Il y a des jours où je me sens tellement privée d'énergie et dépourvue de cet amour-propre chatouilleux qui aide à la conscience de l'ar

oi-même. Je suis capable, pour te rendre service, de te siffler lorsque je te ve

stro surtout, une noire mélancolie est venue me saisir au fond de l'ame. Il ne se passe pas de nuit que je ne rêve d'Albert, et que je ne le revoie irrité contre moi, ou indifférent et préoccupé, parlant un langage incompréhensible, et livré à des méditations tout à fait étrangères à notre amour, tel que je l'ai vu dans la scène magique. Je me réveille baignée d'une sueur froide, et je pleure en songeant que, dans la nouvelle

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