La guerre et la paix, Tome III
mble, à nous qui n'avons pas vécu à cette époque, que tous, du petit au grand, ne devaient avoir qu'une seule et même pensée: celle de tout sacrifier pour sauver la patrie ou périr
faisaient à bonne intention n'était en définitive que folies sans but; exemples: les régiments de Pierre et de Mamonow, qui passaient leur temps à piller les villages, et la charpie préparée par les dames, qui ne parvenait jamais aux blessés. Enfin les discours de ceux qui ne cessaient de parler de la situation du pays étaient involontairement empreints, ou d'une certaine fausseté, ou de blame et d'animosité contre les hommes qu'ils accusaient de fautes dont la responsabilité ne retombait sur personne. C'est quand on écrit l'histoire que l'on comprend combien est sage la défense de toucher à l'arbre de la science, car l'activité inconsciente porte seule des
r l'état du pays, il aurait nettement répondu qu'il n'avait pas à s'en préoccuper, que Koutouzow et d'autres avec lui étaient là pour penser à sa place; il ne savait qu'une chose: on complétait les cadres des régiments, on se battrait encore longtemps, et dans les circonstan
les instructions et l'argent nécessaires, envoya un huss
maisons de propriétaires, des champs, du bétail qui y paissait en liberté, des maisons des postes avec leurs surveillants endormis, il ressentit une telle joie qu'il lui sembla voir tout cela pour la première fois. Ce qui surtout le frappa agréablement, ce fut de rencontrer des femmes jeunes et fra?ches, sans le cortège habituel d'une dizaine d'officiers occupés à leur faire la cour, m
ur comme s'il en avait le droit. Comme Nicolas était de bonne humeur, il s'en amusa, sans avoir un instant l'idée de s'en facher. De là il se rendit chez le gouverneur, petit homme vif et alerte, tout rond et tout aimable, qui lui indiqua les haras où l'on pouvait avoir de bons chevaux, lui recommanda un maquignon et u
possesseur d'une eau-de-vie agée de cent ans, et de vieux vin de Hongrie. Nicolas en deux mots bacla un marché, en lui en achetant pour 6 000 roubles dix-sept étalons de premier choix pour les besoins éventuels de la remonte; ayant bien d?né, en faisan
geait le même sentiment, il fut avec l'Italien d'une politesse affectueuse, pleine de réserve et de dignité. Aussit?t que, dans son uniforme de hussard, il fit son entrée au salon, en répandant autour de lui l'odeur pénétrante des parfums et du vin, il se vit entouré et eut l'occasion de répéter et de s'entendre dire à plusieurs reprises: ?Mieux vaut tard que jamais.? Devenu le point de mire de tous les regards, il se sentit dans une sphère qui lui convenait, il allait y retrouver, à son grand plaisir, la position de favori, dont il était depuis si longtemps privé. Les dames et les demoiselles faisaient assaut de coquetterie à son endroit, et les personnes agées intriguèrent aussit?t pour le marier, afin de mettre un terme, disaient-elles, aux folies de ce brillant officier. La femme du gouverneur, qui l'avait re?u comme un proche parent, et le tutoyait déjà, fut du nombre de ces dernières. Catherine Pétrovna joua des valses, des écossaises; les danses s'animèrent et donnèrent à Nicolas l'occasion de déployer toutes ses graces; son élégante désinvolture charma toutes les dames, et lui-même fut tout surpris ce soir-là d'avoir si bien dansé; jamais il ne se serait permis à Moscou ce laisser-aller qui
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