La guerre et la paix, Tome III
qui appartenait évidemment à l'état-major, tenait à la main une liste et fit l'appel des noms qui s'y trouvaient. Pierre y était ainsi inscrit: ?Celui qui n'avoue pas son n
t le Kremlin, que le feu n'avait pas atteint, blanchissait au loin avec ses tours et son Ivan Véliki. à deux pas brillait gaiement la coupole du monastère de Novo-Diévitchy, où résonnait le carillon sonore qui appelait les fidèles à la messe. Pierre se souvint alors que c'était un dimanche, et le jour de la Nativité de la Vierge; mais qui donc célébrait cette fête au milieu de la ruine et de l'incendie? à peine rencontrait-on, de temps à autre, quelques gens déguenillés, effrayés, qui se dérobaient bien vite à la vue des Fran?ais. Il était évident que le nid de la Russie était détruit, mais Pierre sentait confusément que la conséquence de la destruction de ce nid dévasté serait l'établissement d'un nouvel ordre de
logeait actuellement le maréchal prince d'Eckmühl, ainsi qu'il l'apprit par les propos des soldats. On les introduisit un à un: Pierre était le n° 6. Il traversa une galerie vitrée, un vestibule, et entra enfin dans un cabinet long et
ix basse en s'adressant à Pierre,
ogue sévère qui daigne témoigner quelque patience en attendant la réponse demandée, il comprenait que chaque seconde d'hésitation pouvait lui co?ter la vie; mais que dire? Répéter ce qu'il avait répondu au premier interrogatoire lui
voix dont l'accent rude et heurté é
e fri
ouvez pas me conna?tre,
vout en l'interrompant et en s
venant que Davout était prince. Non, monseigneur, vous ne pouvez pas m
? reprit l
sou
e prouvera que v
Pierre d'une voix plut?
tre, il s'établit entre ces deux hommes des rapports humains. Au premier regard que le maréchal avait jeté sur lui après avoir consulté la liste où les hommes n'étaient pour lui que
z-vous la vérité de
t le nomma, lui, son régiment et
ce que vous dites
les qu'il lui apportait; il se prépara à sortir. Il avait oublié le prisonnier, lorsque l'aide de camp l'en fit souvenir; il donna l'ordre de l'emmener. Mais
une question qui lui adressait son su
it enfi
condamné à mort. Ce n'étaient pourtant pas ceux qui l'avaient interrogé: aucun d'eux n'aurait voulu ni même pu le faire. Ce n'était pas Davout, qui l'avait regardé avec tant d'humanité: une minute de plus, et il aurait certainement compris qu'il agissait mal, mais l'aide de camp l'en avait e