Comeback Of The Adored Heiress
Love Unbreakable
Unspoken Hearts: My Neglected Mute Wife's Escape
Bound By Love: Marrying My Disabled Husband
Moonlit Desires: The CEO's Daring Proposal
Poor Billionaire Wife: Who Is The Real Boss?
Love After Divorce
Tears Of The Moon: A Dance With Lycan Royalty
The CEO's Runaway Wife
A Second Chance With My Billionaire Love
La première classe était plongée dans les douceurs de l'étude, comme d'ailleurs l'institut tout entier. Le lourd soleil d'ao?t brillait sur les toits de t?le verte et se reflétait dans les vitres des immenses fenêtres à demi fermées; un souffle d'orage grondant au loin arrivait par bouffées, et la voix somnolente du professeur détaillait les causes de la décadence de la maison d'Autriche aux élèves à moitié endormies.
Les trois premières de la classe, les plus intelligentes, spécialement favorisées du ma?tre, griffonnaient assid?ment les brouillons qui devaient leur valoir des notes brillantes aux examens de fin d'année,-ceux qui précéderaient leur sortie de l'institut, et, par conséquent, leur retour dans la famille. La dame de classe, vieille fille pédante et guindée, continuait au crochet un interminable couvre-pieds dont personne dans l'établissement n'avait vu le commencement, et, de temps à autre, son ?il vigilant et soup?onneux parcourait les rangs de son troupeau juvénile.
Soudain, dans ce milieu somnolent, correct et routinier, il arriva un événement extraordinaire, dont n'avaient jamais été témoins les murailles de l'institut de demoiselles placé sous le patronage de S. A. I. madame la grande-duchesse X... Le professeur resta bouche bée, les élèves pouffèrent de rire, et la dame de la classe se leva de toute sa hauteur, surprise et indignée... pendant que les dernières vibrations d'une gamme chromatique, filée avec une douceur exquise par une belle voix de contralto, allaient s'éteindre sur les cartes murales frissonnantes d'indignation entre leurs rouleaux de bois noir.
-Ranine! tonna la dame de classe.
La jeune fille ainsi interpellée par son nom de famille, suivant l'usage des instituts, se tint debout, la tête basse, prête à recevoir sa mercuriale.
-Venez ici, Ranine, dit la dame de classe;-ici,-son index mena?ant indiquait la chaire en bois verni où tr?nait d'un air ahuri le professeur encore mal revenu de sa stupéfaction,-venez ici et faites vos excuses à M. le professeur.
La délinquante s'approcha à tout petits pas, les bras pendants, la tête baissée, écrasée, pour ainsi dire, sous le poids non de sa honte, mais de son opulente chevelure blond cendré, aux reflets dorés comme les épis lors de la moisson.
-Pourquoi vous permettez-vous de chanter pendant l'heure de la le?on? interrogea la dame de classe, sans attendre même que la coupable f?t arrivée auprès d'elle.
Celle-ci fit encore deux pas, s'arrêta devant la chaire, leva timidement ses yeux gris foncé sur le professeur, et sans répondre directement:
-Je vous prie, monsieur, dit-elle d'une riche voix de contralto, je vous prie sincèrement d'agréer mes excuses. Je ne voulais pas troubler la le?on, je ne l'ai pas fait exprès.