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Le Guaranis

Le Guaranis

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Chapter 1 LA PREMIèRE CAMPAGNE.

Word Count: 4543    |    Released on: 04/12/2017

u la douleur d'assister, du haut d'une falaise assez élevée, au départ du baleinier à bord duquel je m'étais embarqué, au Havre, en qualité de harponneur, et qui, après des recherches inf

e avec l'horizon les voiles blanches du navire sur lequel j'avais, pendant deux ans, été si heureu

aire, je me laissai tomber sur le sol en proie à un sombre désespoir, accusant le ciel de mon mal

lui qui m'attendait parmi les sauvages, et sa fin devait être enveloppée d'un mystère impénétrable. Ainsi que je l'a

illard, il aura heurté une banquise, et son vaillant équipa

voulait donc, en me séparant ainsi brusquement de mes compagnons

t à celle plus affreuse encore, sans doute, à laquelle me réservaient les sauvages féroces dont j'étais si fatalement deve

chés par les poignets à la queue des chevaux des Patagons, nous

conter tant de fables, ne sont ni aussi grands de tail

e, ne demeurant stationnaires au même endroit qu'autant que leurs chevaux trouvent à pa?tre u

'indépendance poussé à la plus extrême limite. Le moindre joug leur pèse; plut?t que de consentir à se courber sous la volon

ous menions avec eux était horrible, tellement horrible que, six mois à peine après notre capture, un de mes compagnons était

avec mes compagnons, de leur parler de la patrie perdue, de les encourager, et d'être à mon tour en

ée dans mon esprit: presque à mon insu, l'espoi

s à peine de captivité, me sauvèrent de moi-même, en me permettant de réfléchir et d'envisager ma position sous son vérita

s sauvages, ce à quoi je réussis assez facilement, plus facilement même que je n'aurais osé l'espérer; ma situation

du bivouac, tandis que les sauvages riaient et chantaient entre eux, souvent je sentais ma poitrine sur le point de se briser à cause des efforts que je faisais po

, à l'instant le plus critique, l'espoir de la délivrance surgissait plus vivant dans mon c?ur; ma souffrance se calmait peu à peu, mes artères cessaient

ure, seconde à seconde, dans une incessante et affreuse torture,

ce des Patagons; j'avais toujours affecté, au contraire de ne pas trop m'éloigner de la tribu pendant les chasses ou les marches; aussi les Indiens avaient-ils fini par me laisser jouir d'une liberté re

lement que je pouvai

e, je devins en peu de temps un jinete consommé et un véritable hombre de a caballo; c'est-à-dire que, si sauvage et si

es environ du Carmen de Patagonnes, le fort le plus avancé construit par les E

r la nuit, à peu de distance du fleuve, au

enue. Je me préparai à en profiter, comprenant que, si je ne m'échappa

naseaux fumants des chevaux, lancés à ma poursuite, sur la croupe de celui que je montais; après avoir échappé vingt fois par miracle aux bolas que me jetaient les Patagons, et à la p

e les hautes herbes leur avaient dérobés jusque-là, tournèrent brid

ais

erreur rendue plus probable encore par mon teint halé, par les intempéries des saisons auxquelles j'avais été si longtemps exposé et qui avait contracté presque la couleur du cuivre. Aussit?t que je re

s de la plus vive sympathie le récit de mes souffran

au milieu de mes sauveurs

ais et pleurais à la fois, tant je me trouvai

quelles j'avais, pendant un si grand laps de temps, été condamné; mais, grace aux soins dont j'étais entouré et surtout grace à ma jeunesse et à la forc

Buenos-airien, alors mouillé devant le fort, et je partis pour Buenos Aires dans la ferme intention de retourner en France le plus t?t possib

our ne plus la quitter,-je devais errer pendant vingt ans à l'aventure dans toutes les contrée

fut de me présenter au consul de France, afin d

nant que je me trouvasse dans une position difficile par le manque d'argent, si un malheur m'était arrivé pendant mon voyage, avait écrit à tous nos agents à l'étranger, afin que celui devant lequel je me présenterais me donnat, sur ma demande, une somme nécessaire pour su

nts piastres, somme que je jugeai suffisan

issances agréables parmi les membres de la bonne société Buenos-ai

épendait entièrement de ma volonté, mais chaque fois, sous un prétexte ou sous un autre, je déclinais ses offres, ne pouvan

à la pensée de recommencer l'existence décolorée, compassée et mesquine à laquelle m'obligerait la civilisation européenne. Ces intérêts étroits, ces jalousies basses et sournoises de nos villes du vieux monde me répugnaient; j'aspirais secrètement à me lanc

chassé avec eux les taureaux et les chevaux sauvages; toute cette poésie du désert m'était montée à la tête, je n'aspirais plus q

presque promis au consul, pour retourner en France, j'alla

lequel l'expérience a tué une à une toutes les illusions, de la jeunesse, me compta la somme que je lui demandai, me

ents et accompagné d'un Indien guaranis que j'avais engagé pour me servir de gu

-je faire

savais pa

nt vingt ans, sans motifs sérieux et sans la moindre cause logique aux yeux des hommes habitués aux joies et aux douceurs de la vie européenne, si bien réglée par toises, pouces et mètres, me

que j'entreprends aujourd'hui, et qui, sans cela, n'aurait peut-être pas été aussi clairement expliqué qu'il faut qu'il le soit pour être bien compris. Sautant donc d'un seul bond par-dessus quelques aventures de ch

près de l'?le Santa Catarina. Son cours est rapide, obstrué par des récifs et des cataractes; son embouchure est entre

des lianes nombreuses, des plantes parasites, des fleurs de l'air,-flores del aire,-qui s'entrelacent de toutes parts en semant des fleurs de toutes couleurs, jusqu'aux sommets des arbres les plus touffus. Ce spectacle charmant, offert par les rives du fleuve, forme un complet contraste avec les savanes qui s'étendent à droite et à gauche jusqu'à l'horizon, en plaines basses faiblement ondulées, dépouillées d'arbres, n'offrant à l'?il

gagé à Buenos Aires ne semblait plus m'obéir qu'avec une certaine répugnance; il était triste, morose, et le plus souvent ne répondait que par des monosyllabes aux questions que parfois j'étais dans la nécessité de lui adresser; cette disposition d'esprit de mon guide m'inquiétait d'autant plu

contre lui, s'occupa, avec une activité dont je lui sus gré intérieurement, à ra

s'enveloppa dans ses couve

z fort dont je ne pus tout d'abord m'expliquer la nature; mon prem

c'était le galop du cheval sur lequel

ace, mon bivouac venait d'être envahi par les eaux du fl

hate, et, me jetant en selle, je m'élan?ai à toute bride dans la direction d'une colline as

nts aux environs du lieu où j'avais cherché un refuge, que parce que ma position présente devenait assez critique, seul, abandonné dans un p

it la solitude la plus complète, rien ne me laissait l'espoir, tant le paysage affectait une apparence s

ant rien de positivement triste en elle-même. Je possédais un bon cheval, des armes, des munitions en abondance, que pouvais-je désirer de plus, moi qui depuis si longtemps aspirais après la

guide, et je me préparai, moitié riant, moitié pestant contre l'ingra

ercher mon déjeuner en tuant une ou deux pièces de gibier, chose facile dans les parages où je me trouvais; puis je repris insoucieusement ma route à l'aventure, ne sachan

oup, sans cause apparente, plusieurs venados se lever du milieu des hautes herbes, et, après avoir senti le vent, détaler avec une rapidité extrême en passant à por

ien que novice encore dans mon nouveau métier, je compris instinctiv

ême sur le sol, j'attendis le doigt sur la détente de mon fusil, le c?ur palpitant, l'?il et l'oreille au guet, inter

mait une espèce d'oasis au milieu de ce désert morne et désolé; je me trouvais donc dans

il, que le bruit d'une course précipitée arriva distinctement à mon oreille; bient?t j'aper?us un cavalier couché sur le cou

et, se faisant un abri d'un quartier de roche masqué par un bouquet d'arbres, il arma son fus

noblesse, et respiraient une audace peu commune; sa taille était un peu au-dessous de la moyenne, mais bien prise; ses épaules larges dénotaient une grande vigueur; il portait le costume des gauchos de la Banda Oriental, costume que j'avais moi-même adopté: la jaquette marron, gilet blanc, chiripa bleu de ciel, calzon

'une mystérieuse auréole, avait quelque chose de grand, de fier

ment en arrière, mit un genou

squ'alors les avaient dérobés à ma vue, et se précipitaient en brandissant leurs longues lances, faisant tournoyer leurs

étaient des

ensée d'un homme seul contre dix, car le gaucho, bien que, sans doute, il ne conservat aucun doute sur l'issue funeste de cet assaut, demeurait froid et calme en apparence, le

anis, urugua, lima?on d'eau, et y, eau;

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