Le Guaranis
mais si matinal que j'eusse été, mon compagnon m
ncontrer entrain de fume
réation, les chiens, sentinelles vigilantes, qui pendant la nuit avaient veillé sur notr
es venados lèvent leur tête effarée et jettent autour d'eux des regards craintifs. Les oiseaux, blottis frileusement sous la feuillée, préludent par quelques notes timides à leur hymne du matin; sur les monticules de sables formés par les tanières des vizcachas, de petites chouettes attardées, immobiles comme des sentinelles, et à demi endormi
aux eaux vertes et calmes, dont les rivage
ant une cigarette, je me pris à réfléchir, et bi
jamais je ne l'avais envisagée sous le j
alle inconnue. Cette perspective, surtout à l'age que j'avais, vingt ans à peine, lorsque par la surabondance de sève, l'ame dans le na?f enthousiasme de la jeunesse se sent entra?née vers les grandes choses, n'avait rien de fort gai, au contraire; mais si j'errais maintenant dans des savanes sans fin, en compagnie d'un homme rencontré par hasard, qui demeurait une énigme pour moi et m'imposait presque sa volonté, pour m'abandonner au premier caprice, ou peut-être à la premi
ngues années être la mienne, je me pris en pitié; c'est que le désert ne se révèle que peu à peu aux yeux de celui qui le parcourt il faut l'étudier longtemps avant
te tristesse qui me conduisait presque au découragement, c'est que je me sentais seul, isolé de tout homme de ma race, de tout ami avec lequel je pu
s plus indifférentes, il ne doit se fier qu'à lui, et ne compter que sur lui-même s'il ne veut être exposé aux trahisons de l'égo?sme,
as à la nature humaine plus qu'elle ne peut donner, et mes amis sont d'avance absous par moi du bien comme du mal qu'ils essayent de me faire; aussi ne demandant rien et n'attendant rien de personne, je suis parvenu à être sinon heureux, le bonheur, je le sais par expérience,
flexions par une voix qui m'inter
tournai
i, bien qu'il f?t à cheval, j
ton joyeux, la pampa est belle
-je sans trop savoi
a-t-elle
ce à votre génér
e; dame, les temps sont durs, il y a seulement quatre ou cinq ans c'e?t été autre chose, mais vous le sa
, au contraire; mais vous re
au ciel et en calculant mentalement la hauteur du soleil, il est temps de déjeuner; la se?ora doit avoir tou
as mon compagnon; il me semble qu'il serait peu co
o se pri
rrête, me dit-il, vous pouvez v
venir? de
re, il ne r
avec une surprise mêlée d
marquant combien ma physionomie s'assombri
verrons bient?t,
ez donc vu
s sommes sor
à la chasse,
i sait quelle espèce de gibi
ce me contra
s en y réfléchissant, vous paraissiez si fatigué hier soir,
ra sans dou
habitude de raconter ses affaires au premier venu. Dans tous les ca
is-je faire, moi qu
quoi
igner la route qu
r vous tourmenter; il m'a recommandé de vous pri
dant pas demeurer
rce
n'êtes pas riche, vous-même me l'avez dit; un
u'ils méritent; quand même il vous plairait de demeurer un mois dans mon humble rancho, je me trouverais heureux et fier de votre présen
gnai donc à patienter jusqu'au retour de don Zèno
fforcèrent de réveiller ma bonne humeur
ucho se passe à galoper de ?à et de là pour surveiller ses nombreux troupeaux, je lui demandai
r le sonder adroitement et le faire causer sur mon compagnon, qu'il paraissait fort bien conna?tre, de fa?on à obtenir certains rensei
me dire; cet homme si communicatif et si enclin à raconter, d'une fa?on souvent trop prolixe ses propres affaires, devenait d'une discrétion à
es ou par cette exclamation: ?Quién sabe?-qui sa
e presser davantage, et je me mi
l entra avec moi dans des détails techniques sur l'élève des bestiaux, détails que je fus contraint
ausa une vive joie, que notre tournée était terminée, et que nous allions reprend
aloper à l'aventure, n'est qu'une promenade pour les g
e deux heures en vue du rancho, s
ait à toute bride
c un vif sentiment de joie, était don Zè
res; je vous attends depuis plus d'une heure. Puis, s'adressant à moi: Je
m'écriai-je,
uis convaincu que
ndis-je, sans chercher à deviner
s dans la direction du rancho dont nous
onnaissant mon coquin d'Indien
que pensez-
dige; je ne comprends pas comment vo
toujours; pour un homme habitué à la pampa, rien n'est plus facile que de mettre la main dessus; celui-ci surtout, se fiant à votre qualité de forastero et à votre ignorance du désert, ne se donnait pas la peine de se cacher; il voyageait tranquillement et
us remercie de la peine que vous avez prise; mais q
'une fa?on exemplaire dont il garde le souvenir; puis, comme vous l'avez engagé pour vous servir de guide jusqu'au Brésil et
'ai pas grande confianc
s Indiens mansos-soumis;-celui-ci, une fois qu'il aura été corr
uelle qu'elle soit, je vous confesse que j
Torribio, qui n'a pas le c?ur aussi tend
x pour vous être agréab
ait sans doute ce qui le mena?ait, avait l'air fort penaud et fort mal à son
es pied
imperturbable sang-froid don Torribio s'occupait à p
é dans la pampa, mais encore tu l'as volé; tu mérites un chatiment, ce chatiment, tu vas le recevoir. Don Torribio, mon cher seigne
cience qu'il mettait à tout ce qu'il faisait, il leva son la?o qui retomba
on l'aurait cru changé en statue de bronze tant il était
, mais je n'osais intervenir convaincu d
assiblement les coups au fur
e le sang
o ne s'a
sibilité de marbre. Malgré moi, j'admirais le courage de cet homme, qui réussissait si complètement à dom
nistrés par le gaucho, sans qu'il en manquat un seul; au trente-deuxième, malgré tout son courage,
Zèno, lorsque le nombre
pauvre diable, que les cordes seules
e b?uf, de l'eau et du vinaigre les plaies saignantes de l'Indi
me est évanou
as, ces démons ont le cuir dur; dans un quart
et j'entrai dans le rancho; j'étais bien novice encore; j'étais réservé à assi
prolongea assez longtemps, don Zèno ordonn
e fixa quelques secondes avec attention, p
mérité le chatiment
Indien d'une voix sourde, mai
s où te trouver, quel que so
le s
sent à te pardonner et à te reprendr
s à une c
ta part, bribon, reprit durement
baissa
s à ma
que
s-tu
O
récompense, je me charge de
ent
d'ici demain au lever du soleil; il faut que dans neuf
a con
era-
y
e caballero soit rendu dans neuf jours à la fazenda do rio d'Our
répondit froid
ca?a pour te remettre des coup
n Zèno, la vida d'un trait avec une satisfactio
ai à don Zèno, de l'air le plus
vous certifie, se?or, que malgré ses promesses,
serait trop lui demander après ce qui s'est passé, mais par crainte, ce qui vaut mieux encore; il sait
si, ainsi que vous me l'avez laissé entrevoir, vous vous rapprochez des
nt je compte vous voir à la fazenda do rio d'Ouro, où probablement j'arriverai avant vous. Dans tous les cas, veuillez y demeurer jusqu'à ce que
ti de ce nouveau contre-temps, non pas pour vous rappeler l'événement auquel vous faites a
main, et la conversa
des h?tes qui m'avaient si bien re?us et que je croyais ne jamais revoir, je quittai le r
e me fiai que médiocrement à mon guide, et je lui ordonnai de marcher devan
a (langue des Incas); il signifie textuellemen