Le Guaranis
marchait à grands pas dans sa tente, maudissant la fatalité qui semblait s'attacher à ses pas et s'obstiner à détruire ses plus adroites combinaisons, éloignant constamment de lui, lorsque déjà il cr
ravé des périls immenses e
t d'un radieux éclair; il déchira une page de ses tablettes, écrivit quelques mots à la hate, plia le p
missive sur l'esprit de la jeune fille, le marquis, entièrement r
lots de pourpre et d'or, la brise matinale rafra?chissait doucement l'atmosphère et les ois
araient à traverser et qui, vu du point où ils avaient campé, leur apparaissait comme un immense tapis de verdure, coupé da
tueuse, que la main de l'homme n'avait pas encore déformée et qui
icieuse matinée et semblaient avoir oublié leurs fatigues et leurs périls passés pour ne plus songer qu'à l'avenir qui leur apparaissait si doux et si
que, br?lé par la honteuse passion de l'or, son c?ur recélait de terribles tempêtes et demeurait insensible aux magnifiques
placées sur une charrette tra?née par plusieurs b?ufs. Do?a Laura était montée dans son palanquin, qui
avoir oublié que tout était prêt pour le départ et que le moment était
un air embarrassé autour de son chef, dont il cherchait à attirer l'attention; mais tous ses efforts étaient en pur
touchement et fixant un regard
, don Diogo? lui de
'attend plus que votre bon pla
l en faisant un mouvement pour aller prendre son ch
; mais, avant que vous donniez l'ordre de la marche, j'aurais, si v
marquis en le reg
llence, répondit f
rit-il avec un sourire amer, et me voulez-vous abandon
ondit nettement l'Indien, je n'ai pas l'intention de vous ab
Diogo, et venez au fait, je vous prie; le temps se pa
fient rien, Excellence, nous arriverons toujou
vous dire? E
, Seigneurie, que pas un de nous ne reviendra de cet
it un geste
tres prédictions que vous m'arrêtez ai
os projets, je vous ai averti, voilà tout; malgré l'avertissement que j'ai cru devoir vous donner
mot à qui que ce soit des lubies absu
i les attend dans le désert qui se déroule à nos pieds, je n'avais donc rien à leur apprendre; quant à vos esclaves, à quoi bon les effrayer d'avance? Ne vaut-il pas mieux les laisser dans la plus complète ignoran
sourcils et se croisan
ue, mais que l'émotion faisait légèr
de pas mieux
que le temps s'écoule et que déjà, depuis
air embarrassé, mais semblant tou
isés ou à peu près, où nous ne courrions d'autres dangers que ceux ordinaires, c'est-à-dire les
bi
r nous défendre des pièges et des embuscades qui nous attendent à chaque pas, car nous serons en pays ennemi. Je sais bien, ajouta-t-il avec une na?veté pleine de bonhomie d'autant plus terrible qu'elle provenait d'une intime conviction, que t
le marquis auquel l'abnégation si franche de ce pauvre diable arracha
et des moyens à employer pour se défendre des uns et éviter les autres. Je crois, donc, avec tout le respect que je vous dois, Excellence, qu'il serait bon que vous me permissiez d'assumer sur moi seul, à partir d'aujourd'hui, la res
sur le visage calme et loyal du capit?o indien, comme s'il e?t
s se troubler le rega
en droit de compter ont été les premiers à m'abandonner; vous-même, vous considérez cette marche en avant comme une folie et semblez assiégé des plus sombres pressentiments; qui me
e les soldados da conquista sont tous des hommes éprouvés, choisis avec le plus grand soin, et que, depuis la formation de ce corps, il ne s'y est pas rencontré un tra?tre, je ne vous dis pas cela pour moi, vous me connaissez à peine depuis quelques jour
arches ont été loyales, toutes vos actions f
e la vie civilisée et non à celui du désert; donc, vous commettez, malgré vous, de graves erre
ar
rochaine, à quelques lieues seulement d'Indiens ennemis qui no
urmura le marq
xcellence; maintenant, supp
i pas d
us-même ici où nous sommes; de partir avec mes soldats, et, croyez-le, Excellence, vous seriez aussi irrémissiblement perdu que si je vous livrais demain ou un autre jour aux Indiens; car
ment du capit?o l'avait frappé en plein c?ur, en lui prouvant son impuissance et la grandeur du dévo
main et, s'incl
er, si vous le jugez nécessaire; je vous jure, sur ma parole d'honneur de gentilhomme, que je ne vous gênerai en rien et que, en toute circonstance, je serai le p
ec émotion la main
u'une vie à vous sacrifie
de cela, mon ami, et
rd, veuillez m'apprendre vers qu
, vous le comprenez, je ne connais nullement l'endroit et je n'y suis jamai
fron?a le
uaycurus et des Payagoas; puis nous passerons le Rio Pilcomayo pour entrer dans le Llano de Manso; c'est un
t prendre une mauvaise direction, et qu'il nous a
eure et la plus courte. Du reste, la fa?on dont il vous a abandonné montre qu'il avai
st j
ous pla?t de monter à cheval, n
ant signe à l'esclave qui tenait son cheval e
les ordres que vous jug
nvenu, Ex
el do?a Laura était renfermée, tandis que le capit?o r
c?té droit du palanquin, et, s'i
dit-il, m'e
lle, bien que malgré une légère agitat
pendant quelques minu
le de faire autrem
e?u ma lettr
ai re?
z-vous
e fille
lue? insist
l'ai
n remercie
ce remerc?ment que
quelle
'a en rien influé sur mon
fit un gest
ptez pas mes
N
danger terribl
de l'esclavage dans lequel vous me tenez, et de l'horre
e dernier m
dern
e obstination
t c'est tout ce que je puis désirer dans le malheureu
mort que v
que écoulées, dispensez-vous donc, se?or, de me parler davantage, car je ne vous répondrai
montagne; le sentier se rétrécissait de plus en plus, et une
vous!? s'écria le
répondit que par un
s éperons dans les flancs de son cheval, le fit bondir e
e ses dispositions en soldat aguerr
issaient toutes les ruses, avaient été par lui disséminés en avant et sur les flancs de la cara
van?aient, le fusil sur la cuisse, le doigt sur la détente, l
fussent armés, le capit?o, avec raison, n'avait
t des gens résolus, habitués depuis longtemps à parcourir le désert, et sur lesquels, avec raison, on pouvait compter le cas échéant. Quant aux dix qui restaient, c'étaient des esclaves nègre
nombreuse et aussi bien armée que la sienne de fusils et de pistolets; il taxait intérieurement don Diogo de lui avoir exagéré le
e son guide le laissait dans une situation assez embarrassante, il n'était pas faché que de son propre mouvement le capit?o e?t assumé sur lui la responsabilité du commandement et se f?t ainsi chargé de le tirer d'affaire, ce à quoi il convenait que lui n'aurait jamais réussi. Le marq
trempées, qui ne se rencontrent que dans les pays placés sur la limite de la barbarie, et pour lesquelles le dévouement et l'abnégation sont une des conditions vitales de l'existence. Aussi ne pouvait-il les comprendre, et malgré ce que lui avait presque prouvé Diogo pendant le
tagne, éclairée à droite et à gauche par les sold
e paysage changeait et prenait un aspect plus imposant et plus g
don Diogo, et, lui touch
n'avons vu ame qui vive; croyez-moi, capit?o, les menaces faites par les Indi
marquis avec une s
llence, répondit-il, croyez-vou
go, et tout me donne
e, moi, que les Guaycurus n'ont rien avancé qu'ils n'aient
que? fit le marquis avec u
re pas tout de suite, mai
ion! De la
t des Guaycurus
z rire. Sur quoi basez-v
s, Excellence; je
t, vous
utant, car, avant un quart d'heure, l'ho
Voilà qui
ns une certaine direction, voyez-vous ces herbes qui
les voi
ce mouvement n'est que partiel et
s qu'est-ce qu
u galop, et probablement cet Indien est porteur de quelq
Vous plaisan
, Excellence, bient?t
rai que lorsqu
o en dissimulant un sourire, croyez
quis r
à coup des hautes herbes et s'arrêta fièrement, en travers du sentier, à portée de pistolet des
'écria le marquis en
o l'arrêt
s en bien!
e pas un ennemi?
ce; mais, en ce moment, i
vous moquez de moi sans doute, s'écr
e, écoutons ce que ce
n? fit-il
jets de ceux qui nous l'envoient, il me semble
stant, puis rejetant sa
ser s'expliquer; qui sait ce que ces Indiens peuvent avoir
apit?o; mais, dans tous les cas, si vous me le
ogo, je suis curieux de
n sabre et son couteau, il se dirigea au trot de son cheval vers l'In
ant vers lui; comment, vous abandonnez vos a
dédain, et, retenant le cheval du marquis pa
pas que cet homme es
faction et s'arrêta; il n'avait
berté qui lui était laissée
I
GUAY
re par de nombreuses tribus indiennes répandues dans les
ui doivent cette pseudo-renommée à leur voisinage des établissements brésiliens et à la férocité qu'ils déploient dans leurs guerres contre les blancs. Ces Indiens, qui n'ont d'autre qualité qu'une haine poussée au plus haut degré pour le joug tyrannique de l'étranger, ne sont à part cela nullement intéressants. Sales, plongés dans la plus c
puissantes nations indiennes qui peuvent, au besoin, mettre jusqu'à quinze mille guerriers sous les
rt importante dans l'histoire des races aborigènes
plus particulièreme
s Brésiliens, paraissent, de temps immémorial, avoir occupé su
de plus en plus, leur position a un peu varié; cependant, on les y rencontre encor
thèse, partagé par beaucoup de voyageurs,-dans la hiérarchie sociale des peuples du nouveau monde à peu près le rang qu'y tiennent aujourd'hui
s m?urs de cette nation n'ont qu'un rappor
ois divisions comp
e nom de Lingoas; les habitants des rives orientales du grand fleu
ons, quant à présent
ujours en guerre entre elles, et qui parcourent en liberté d'immenses plaine
n'entreprend une guerre que dans le but de fair
lusieurs tribus voisines de se soumettre vis-à-vis d'eu
Nous citerons parmi elles les Xiquitos, les Guatos, les Lodeos et
riers et esclaves. Cette organisation intérieure est d'autant plus facilement maintenue, que les descendants des prisonniers ne peuvent, sous aucun prétexte, s'allier aux personnes libre
pureté primitive, peu de nations présentent dans la classe inférieure des éléme
ment placé sur les limites extrêmes de la barbarie et de la civilisation, et tenant, en quelque sorte, la balance égale entr
, don Diogo s'était avancé seul et sans armes vers l'Indien fièrement campé en tra
e la race aborigène et des premiers propriétaires du sol qu'ils foulaient, offraient
un sourire de dédain orgueilleux errait sur ses lèvres, représentait bien aux yeux d'un observateur, le type de cette race puissante, confiante en son droit et en sa force, qui, depuis le premier jour de la d
a fierté par de l'effronterie et ne fixant qu'à la dérobée un regard sournois sur son adversaire, représentait, lui, le type abatardi de cette race à laquelle il avait cessé d'appartenir et dont il avait répudié les
nt plus qu'à quelques pas l'un
n regard de mépris, toi qui portes des vêtements d'esclave, et q
ru; seulement, plus heureux que toi, mes yeux se sont ouverts à la vraie foi
i, répondit le guerrier, à me vanter les douceurs de l'esclavage. Les Guaycurus so
avec un accent de colère mal contenue. Mon bras est long et ma patienc
fit un ges
atter d'effrayer T
a sagesse dans les conseils; cesse donc de vaines forfanteries et laisse aux femmes débiles le
tit le guerrier; ce que tu dis est juste; a
iques. Ce n'est pas moi
ages pales dont tu es l'esclave, le me
ancs que tu ne l'es toi-même; je leur
ssement, ils ont conti
le v
vent-ils donc pas que tu les
s que vous, sans vous craindre, ils ne vous méprisent
ils puissent nous faire que d'oser, malg
e territoire, ils suivent l
e, les visages pales n'ont pas d
mpêcher le passage sur vos te
Guaycurus sont les seuls ma?tres de ces contrées, qu
léchit un
vos oreilles, afin que la vér
s-je pas ici p
e temps que nous serons forcés d'y demeurer, nous nous tiendrons près de la
ce pays où vous vous rendez? rep
s des F
r sur le n?tre; nous ne souffrirons pas cette violation. Va rejoindre celui qui t'envoie et dis-lui que Tarou-N
o demeura
e condition seule, vous pouvez espérer d'échapper tous autant que
les, le chef blanc ne consentira pas à retourner d'où il
t homme à jouer ainsi sa vie
ire, j'ai pour habitude de ne jamais
r ce que je lui dirai i
uis con
ourra. Que son de
la guerre qu
nnemis, ce sont des bêtes fauves que nous tuons, des reptiles ve
mes braves, nous ne vous attaquerons pas les premiers, mais si vous essayez d
ue mes fils n'ont rencontré d'
ant sans objet, laissez-mo
sa tête les malheurs qui, bient?t, fondront sur elle. Marchez sans craindre de vous égarer, ajoutat-il avec un sourire
nt, chef, je le mettrai à profit, s
dans les flancs de sa monture, il lui fit exécuter un saut én
ignit au petit
vec impatience le résu
-il dès que don Diog
cha tristem
prévu est arri
i sign
us aucun prétexte, nous laisser m
in
vertissant qu'au cas où nous n'y consentirions p
passant sur leurs cadavres,
qui vous accompagnent, aucun d'eux, pris individuellement
-vous donc
n'est pas dix, mais cen
hez à m'eff
sirait à vous persuader; que votre résolution est irrévocable, et que vous pousse
avez peur,? s'écria l
e, c'est-à-dire que son visage prit subitement une teinte d'un blanc sale, ses
en ce moment. Pourquoi insulter un homme qui pendant une heure, par dévouement pour vous, a supporté sans se plaindr
e laissé emporter à prononcer ces paroles, notre position est intolérable, nous ne
st trop boisé, le terrain trop inégal et trop coupé par les cours d'eaux pour qu'ils essayent de nous surprendre; je connais leur manière
fait sup
ur nos pas, au lieu de nous assaillir à l'improviste; après cela, ces démar
ptez-vou
si Dieu me vient en aide, si fins que soient les Guaycur
projets et à leur échapper, la récompense que je vous
haussa le
e à un homme mort, et je me considère
sée, fit le jeune h
au contraire, la liberté de mes actions et, au lieu de paralyser ma pensée, la rend plus claire et plus lucide. Sachant que je ne puis échapper au
it le marquis ave
d'action, il ne faut pas que, soit par paroles, soit d'une autre fa?on, vou
nné ma parole
us des ennemis dont l'arme principale est la ruse. Ce n'est donc qu'en nous montrant plus fins et plus rusés qu'eux que nous parviendrons à les vaincre, s'il nous est, ce que je ne crois
lus entière, si bizarres et si singulières que me paraissent les dispo
i sait, peut-être Dieu daignera-t-il faire un miracle en no
cela avec d'autant plus de joie, fit le marquis en souriant, que
i ont besoin d'être trompés. Maintenant, ajouta-t-il en étendant le bras vers un léger monticule situé à environ une lieue en avant et un peu
récria le jeune homme, et la j
e à finir si mal, je vous aurais donné certaines le?ons, Excellence, qui auraient fait de vous, j'en
se trouvait, le marquis ne put s'empêcher de
épargnez pas vos le?ons, on ne sait pas ce qui
ence. écoutez-moi bien, voi
s tout
roduisant jusque dans leurs villages; d'un autre c?té, lorsque leurs éclaireurs qui nous surveillent derrière chaque buisson et épient nos moindres gestes, nous verront nous arrêter et camper aussi hardiment, ils ne sauron
e demeure obscure pour moi
que
ême chercher des nouvelles et de vous
telle est m
it là une grande imprudence?
périlleuse que soit une telle expédition, elle ne l'est pas autant que vous le supposez, pour un homme qui, ainsi que moi, appartient à la race indienne et conna?t naturellemen
t à s'avancer lentement à travers les méandres inextricables d'un étroit sentier, tra
égnaient dans ce désert, que le pas de l'homme semblai
inquiets du long entretien qu'il avait eu avec le capit?o, se tenaient sur leurs gardes. Ils n'avan?aient, selon l'expression espagn
la colline sur laquelle don
es années à la vie si accidentée et si pleine de péripéties imprévues du désert, avait choisi admirablement le seul endroi
dépourvus de verdure, son sommet seul était recouvert d'un bois épais; du c?té de la rivière, la colline, taillée
sur la sagacité avec laquelle
était nécessaire, pour une seule nuit, de no
s indiquer ce lieu, mais les renseignements que nous avons à prendre seront peut-être longs à obtenir, et il
i, reprit le marquis avec u
us demain, peut-être non; cela dépendra des circonstances. Bien que notre position ne
mi, répondit le jeune homme; camp
les ordres nécessaires pour que le campement f?t
s de guerre; puis, ce soin pris, on installa le camp sur le bord même de la plate-forme de la colline; on forma un rempart de troncs d'arbres
vaient, non seulement donner de l'ombre aux Brésiliens, mais encore leur servir de défense en cas d'assaut, et, de plus, empêcher les Indiens
le camp se trouva complètement en
et jour au sommet de l'arbre le plus élevé de la colline, afin de surve
mp; aussi Diogo ne voulut-il confier le soin de veiller sur le salut commun qu'à un homme expérime
res en état de déjouer les ruses des Guaycurus e
ef des Aucas,2 vol.