Le Journal d'une Femme de Chambre
cto
ands tournesols qui montaient la faction à la porte de la cuisine. Il ne reste plus rien dans les plates-bandes désolées, plus rien que quelques maigres géraniums, ici et là, et cinq ou six touffes d'asters qui avant de mouri
, nous avons vécu dans un brouillard épais, un brouillard brun qui sentait la suie et qui ne se dissipait même pas l'apr
uent, des charnières qui grincent, y est assourdissant... Malgré l'urgence des réparations, j'ai eu toutes les peines du monde à obtenir de Madame qu'elle f?t venir le plombier, demain matin... Et je n'ose pas encore réclamer un poêle, bien que je sente, moi qui suis très frileuse, que je ne pourrai continuer d'habiter cette mortel
mort... Mais, je commence à être tellement abrutie, que je m'accommode de cet ennui, comme si c'était une chose naturelle. Même, d'être privée d'amour, cela ne me gêne pas trop, et je supporte sans trop de douloureux combats cette chasteté à laquelle je suis condamnée, à laquelle, plus t?t, je me suis condamnée, car j'ai renoncé à Monsieur, j'ai plaqué Monsieur définitivement. Monsieur m'embête, et je
de pharmacie, à feuilleter, d'un air distrait, de vieux livres de chasse... Il faut le voir, quand j'entre, à la nuit, pour fermer ses persiennes ou surveiller son feu. Alors, il se lève, tousse, éternue, s'ébroue, se cogne aux meubles, renverse des obje
ous avons échangé les c
esti
ésire quelq
chante avec moi... Pourquoi
ait bien que je s
yon
ale fi
s... v
e mauvaises
élestine!... Voyons, Cél
rde
ai assez... ?a ne m'amuse plus de lui mettre, par
es heures, avec Marianne et Joseph, cet étrange Joseph qui, décidément, ne sort plus et semble prendre plaisir à rester avec nous... L'idée que Joseph est, peut-être, amoureux de moi, eh bien cela me flatte... Mon Dieu, oui... j'en suis là... Et puis, je lis, je lis... des romans, des romans et encore des romans... J'ai relu du Paul Bourget... Ses livres ne me passionnent plus comme autrefois, même ils m'assomment, et je juge qu'ils sont faux et e
et c'est par là que je mesure le mieux l'étendue de ma solitude... En vain, j'ai écrit à mes anciennes camarades, à monsieur Jean surtout, des lettres pressantes et désolées; en vain, je les ai suppliés de s'o
t qu'il n'est point vrai qu'une chute accidentelle soit la dégringolade irrémédiable... C'est pourquoi, seule dans ma chambre, tandis que, de l'autre c?té de la cloison, les ronflements de Marianne me représentent
r lui avoir donné trop de vie... Et, depuis cinq années qu'il est mort-mort de moi-ce sera la première fois que, le 6 octobre, je n'irai point porter sur sa tombe les fleurs coutumières... Mais ces fleurs, que je n'irai point porter sur sa tombe, j'en ferai un bouquet plus durable et qui ornera, et qui parfumera sa mémoire chérie
chercher une place, on me présenta à une vieille dame en deuil. Jamais, jusqu'ici, je n'avais rencontré visage plus avenant, regards plus doux, m
qui me pla?t beaucoup. J'ai besoin d'une personne de confiance et de dévouement... De dévouement!... Ah! je sais que je demande là une chose bien difficile... car, enfin, vous ne me connaisse
t, tout de suite, je sens revivre en moi une ame d'enfant... Toutes mes rancunes, toutes mes haines, toutes mes révoltes, je les oublie comme par miracle, et je n'éprouve plus, envers les personnes qui me parlent humainement, que des sentiment
vénérable dame en deuil, je l'aima
sou
e bien gaie que je vou
siasme qui ne lui échappa p
Tout ce que Madame me d
i... J'étais p
'un bon regard ten
miens que j'ai perdus... il ne me reste plus qu'un petit-fils... mena
e l'indiqua, en posant sur sa poitrine sa vieille main g
qui j'ai mis mes dernières espérances. Car, après lui, je serai t
e de larmes... A petits coups de son
te étendu, au moins une heure, dans un lit bien chaud... Ce que je voudrais de vous, mon enfant, c'est cela, d'abord... Mais comprenez-moi bien, c'est surtout de la jeunesse, de la gentillesse, de la ga?té, de la vie... Chez moi, c'est ce qui lui manque le plus... J'ai deux serviteurs très dévoués... mais ils sont vieux, tristes et maniaques... Georges ne peut les souffrir... Moi-même, avec ma vieille tête blanchie et mes constants habits de deuil, je sens que je l'aff
avance d'être l'espèce de sainte que venait cherche
tre, il a besoin de ne rester jamais seul, d'avoir, sans cesse, auprès de lui, un joli visage, un rire frais et jeune...
squ'aux entrailles... Et que Madame soit
e, et que nous partirions, le surlendemain, pour Houlgate
on e?t dites br?lées par les flammes du regard!... Quel intense foyer de pensée, de passion, de sensibilité, d'intelligence, de vie intérieure!... Et comme déjà les fleurs rouges de la mort envahissaient ses pommettes!... Il semblait que ce ne f?t pas de la maladie, que ce ne f?t pas de la mort qu'il mourait, mais de l'excès de vie, de la fièvre de vie qui était en lui et qui rongeait ses o
?tre, tendue de claire cretonne,-en face de celle de M. Georges, de l'autre c?té d'un couloir, donnait sur un petit jardin où poussaient quelques maigres fusains et de plus maigres rosiers. Exprimer par des mots ma joie, ma fierté, mon émotion, tout ce que j'éprouvai d'orgueil pur et nouveau à être ainsi traitée, choyée, admise comme une dame, au bien-être, au luxe, au partage de cette chose si vainement convoitée, qu'est la famille... expliquer comment, par un simple coup de baguette de cette miraculeuse fée: la bonté, il arriva, instantanément que c'en fut fini du souvenir de mes humiliations passées, et que je con?us tous les dev
e criais à la pauvre grand'mère, qui ne cessait de se désespérer
Nous le sauverons... Je vous
i des tentes, sur la terrasse de la villa, attendant l'heure du bain, ?de la trempette dans la mer?, ainsi que le disait, ga?ment, M. Georges... Car il était gai, toujours gai, et jamais il ne parlait de son mal... jamais il ne parlait de la mort. Je crois bien que, durant ces jours-là, jamais il ne pronon?a ce mot terrible de mort... En revanche, il s'amusait beaucoup de mon bavardage, le provoquait, au besoin, et moi, confiante en ses yeux, rassurée par son coeur, entra?née par son indulgence et sa gentillesse, je lui disais tout ce qui me traversait l'esprit, farces, folies et chansons... Ma petite enfance, mes petits désirs, mes petits malheurs, et mes rêves, et mes
demandait de lui lire des poèmes de Victor Hugo, de Baudelaire, de Verlaine, de Maeterlinck. Souvent, il fermait les yeux, restait
ends mieux ainsi ces vers... j'entends mieux
n prolongeant les rythmes, les vers qui l'avaient le plus enthousiasmé, et il cherchait
et j'ai gardé ces par
s les méprisent, parce qu'ils ont trop d'orgueil... Pour aimer les vers, il suffit d'avoir une ame... une petite ame toute nue, comme une fleur... Les poètes parlent aux ames, des simples, des tristes, des malades...
eorges... vous vou
que tu m'as dit ces choses belles
nute, à la révélation de quelque chose d'inconnu de moi et qui, pourtant, était moi... Et, aujourd'hui, malgré de pires déchéances, toute reconquise que je sois par ce qu'il y a en moi de mauvais et d'exaspéré, si j'ai conservé ce go?t passionné pour
à toute la maison, dont j'étais, maintenant, la reine et la fée... On m'attribuait, on attribuait à l'intelligence de mes soins, à la vigilance de mon dévouement et, plus encore peut-être, à ma constante gaieté, à ma jeunesse pleine d'enchantements, à ma surprenante influence sur M.
nait les mains, les caressait, les embrassait,
... quand je vous ai v
voyages au soleil... des
ez plus jamais... plu
e que je le méritais... Si, comme bien d'autres l'eussent fait à
devait arr
fants, de gros nuages roux, où la tempête ne pouvait éclater. M. Georges n'était pas sorti, même sur la terrasse, et nous étions restés dans sa chambre
... Et, d'ailleurs, je sens que t
était revenu dans la chambre où il avait cru se distraire, un instant, en crayonnant d'après moi, quelques silhou
n tremble... Je ne sais ce que j'ai... Et toi aussi,
immense espace de mer... Des barques de pêche, au loin, fuyant l'orage toujours mena?ant, rentraient
tais, je m'agitais... afin d'inventer quelque chose qui occupat son esprit... Natu
.. Pourquoi t'énerver ains
avais d
pas être sur ces petites bar
.. A quoi bon dire des choses i
r lui devenant tout à coup insupportable, il m
Je ne veux pas la voir... Tout est horrible, aujourd
, je l'av
pas bien... Et si votre grand'mère venait, et qu'elle
vé un peu sur
s-tu ?monsieur Georges??...
nt pas vous appele
orges? tout cour
ais pas... je ne
l avait
es donc toujours une
t écoulé, moitié dans l'énervement, moitié dans le sil
ans un lit, les nuits sans sommeil!... Lui, sur la chaise longue, moi, assise près d'une petite table sur laquelle br?lait, voilée d'un abat-jour, une lampe qui répandait autour de nous une clarté rose et très douce, nous ne disions rien... Quoique s
coup, i
vrage, Célestine.. et
ait des effusions, des enthousiasmes d'amitié que j'attrib
i... encore plus
u
ta main, ma
e, je lui laissai prend
tes yeux sont jolis!... Et comme tu
s, jamais il ne me l'avait dit avec cet air-là... Surprise et, dans le fond, charmée de ces
me fait du bien que tu sois près de moi... comme cela me réchauffe... Tu vois... je ne suis plus ner
il m'obligea de m'asseoir près de lui,
ue tu es
! que je connais!-ce tremblement que donne aux voix de tous les hommes, le désir violent d'aimer... J'étais très émue, très lache... et la tête
; je suis très mal.. L
quittait p
e t'en prie!...
ne saurais rendre la do
ntive... Et de qu
e sentis son haleine chaude... qui m'apportait une od
une inexprimable
Laissez-moi... Vous allez vous rendre mala
embres... J'essayai seulement-avec quelles précautions!-d'éloigner sa main qui, gauche, ti
al ce que vous faites-là, mon
de ses bras ne tarda pas à faiblir. Durant quelques secondes, il respi
de à plaisir... vous ne voulez rien écouter... et il va falloir tout recommencer... Vous serez bien avancé, après... Soyez
ise longue, et, tandis que je repla?ais sous sa tête le
est juste... Je t
er pardon, monsieur Georges.
quoi m'aimerais-tu?... Cela me guérissait de t'aimer... Depuis que tu es là, près de moi et que je te désire... depuis que tu es là, avec ta jeunesse... ta fra?cheur... et tes yeux... et tes mains... tes petites mains tout en soie, dont les soins sont des caresses si douces..
tous les sens... Un élan me précipitait vers lui... un devoir sacré m'en éloignait... Et niaisement, parce que je n'étais pas sincère
ces vilaines choses-là... Cela vous fait du mal
il rép
is malade... Tu crains d'empoisonner ta bouche aux poisons de la mienne... et de gagne
de ces paroles me f
erdue... C'est horrible et méchant, ce que vous dites-l
et br?lantes. Je me penchai sur lui... son
rrible...
onti
ue j'ai bu... c'est la révulsion de ton amour qui m'a fait courir, sous la peau, un sang neuf... C'est parce que ton baiser, je l'ai tant espéré, tant voulu, tant attendu, que je me suis repris à vivre, à être fort... car je suis fort, maintenant... Mais, je
que vous dites là,
, tandis que je me
quand on a de l'amour... Tu ne sais pas que l'amour, c'est de la vie... de la vie éternelle... Oui, oui, je comprends... pu
... était-ce simplement l'amour impulsif et barbare qui, tout à coup, me posséda?... Je n'en sais rien... C'était peut-être cela, tout ensemble... Ce que je
comme j'ai peur... regard
ait que ma langue pénétrat dans les plaies profondes de sa poitrine, pour y lécher, pour y boire, pour en ramener
evait arriv
ux siennes, ce fut, d'abord et seulement, un mouvement impérieux, spontané de protestation contre les sentiments bas que Georges at
cette haleine, à la boire, à m'en imprégner la poitrine, à m'en saturer toute la chair... Et quand même tu serais réellement malade?... quand même ton mal sera
'arracher à cette étreinte, et de repousser ce baiser... Mais voilà!... Lorsqu'un homme me tient, aussit?t la peau me br?le et la tête me tourne... me tourne... Je deviens ivre... je deviens folle... je
ns ce premier baiser, je m'étais donnée, toute, avec cet emportement qui ne ménage rien, cette fièvre, cette volupté inventive, dure et brisante, qui dompte, assomme les males les plus forts et leur fait demander grace... Mais
r Georges!... Je vous ai fai
le reconnaissance éblouie, il se pelotonna contre moi, comme pour
... Maintenant,
pérais, comme je mau
te pas de toute la nuit. Seul, vois-tu, il me semble que je ne pour
is si courte qu'elle f?t, j'en eus l'ame déchirée... Est-ce qu'après l'avoir soulagé et guéri, j'all
ux... Et puis, je ne suis pas malade... je ne suis pas malade... Tu vas voir comme je vais bien dormir contre
e me sonnait, cette nu
and'mère ne sonnera pas...
une mystérieuse excitation à la volupté... Durant les quinze jours qui suivirent cette mémorable nuit-nuit délicieuse et tragique-ce fut comme une sorte de furie qui s'empara de nous, qui mêla nos baisers, nos corps,
encore...
ges faiblissait, je savais, par des caresses nouvelles et plus aigu?s, ranimer pour un instant ses membres bris
toujours...
nt, je sacrifiais sa vie et la mienne... Avec une exaltation apre et farouche qui décuplait l'intensité de nos spasmes, j'aspirais, je buvais la mort, toute la mort, à sa bouche... et je me ba
. donne.
e avidité meurtrière, comme j'e
ablement à une pièce anatomique. Et la joie qui avait reconquis la maison se changea, bien vite, en une douleur morne. La grand'mère recommen?a de passer ses journées dans le salon, à pleurer, prier, épier les bruits, et, l'oreille collée à la porte qui la séparait de
... pourquoi?... Et
disait
ourtant pas passer toutes vos nuits auprès de Georges
aussi de ce qu'ayant accompli déjà un miracle, je pouvais en accompl
?t causé en si peu de temps de tels ravages... Pas une minute, ni eux, ni personne, ne soup?o
il ne se plaignait jamais, mais son ame se répandait, toujours, en effusions de reconnaissance. Il ne parlai
h! je t'assure que, de mourir, ce n'est pas payer cher le surhumain bonheur que tu m'as donné... J'étais perdu... la mort était en moi... rien ne p
né le mal de mon ami, et de mourir avec lui, en même temps que lui... Là où l'horreur atteignait son paroxysme, là où je me sentais précipitée dans le vertige de la folie, c'était lorsque monsieur Georges, m'attirant à lui de ses bras moribo
.. Encore tes yeux!
ter les caresses et les secousses. S
evait arriv
ie de la chambre, et, couché sur la chaise longue, près de la baie, préservé de l'air par de chaudes couvertures, il avait respiré, pendant quatre heures au moins, et délicieusement, les émanations iodées du large... Le soleil vivifiant, les bonnes odeurs marines, la plage déserte, reconquise par les pêcheurs de coquillages, le réjouissaient... Jamais, je
me... tu es tous mes poèmes..
concentré dans son regard devenu un foyer ardent où l'ame, sans cesse, attisait un feu d'une surprenante, d'une surnaturelle intensité... Ce soir-là, le soir du 6 octobre, il paraissait ne plus souffrir... Ah! je le vois encore, étendu, dans son lit
n paravent, derrière lequel je pusse me déshabiller. Mais, je ne couchais pas, souvent, dans la couchette; monsieur Georges voulait toujours m'avoir près de lui. I
la. Il avait un peu de fièvre; la pointe de ses pommettes était plus rouge. Me voyant a
rendre triste, et me faire de la peine?... Pourquoi n
éterminer une congestion et que les suites en fussent redoutables... Sachant mes craintes, il en abusait... Mais
ous en prie!... So
voix tremblante de désir
ours la même chose... Pas ce soi
, secouée d
ue je vous tue?... vous voulez donc que j'a
que je voulais mourir avec lui,
ur Georges!... Par pitié po
sur mes lèvres... La mor
tant... Je ne t'ai jamais
ans la plus atroce des voluptés d'entendre, parmi les soupirs et les petits cris de Georges, d
image, rouge et sanglante... Je m'affolai, et courant, éperdue, dans la chambre, je voulus appeler au secours... Mais l'instinct de la conservation, la crainte des responsabilités, de la révélation de mon crime... je ne sais quoi encore de lache et de calculé... me fermèrent la bouche... me retinrent au bord d
de l'antichambre... et d'écouter... Aucun bruit... Tout dormait dans la maison... Alors, je revins près du lit... Je soulevai le corps de Georges, léger comme une plume dans mes bras... J'exhaussai sa tête de fa?on à la maintenir droite dans mes mains... Le
Georges!...
is... Il ne les entendait pas... il n'entendai
. Georges!.
lachai sa tête; sa tête retomba, lourde, sur l'oreiller...
Georges!...
ité rouge de ce cadavre... et de moi-même... Et brisée de douleur, brisée de
autres: faire dispara?tre ce qui pouvait m'accuser... Je me lavai le visage... je me rhabillai... je remis-oui, j'eus cet affreux courage-je rem
cette nuit-là, de tortures to
ommen?ai sur cette pauvre chair mon oeuvre de destruction... Et le hurlement du vent dans les arbres du j
s cesse de mon dévo?ment, de mon héro?sme, de m'appeler sa ?fille... sa chère petite fille?, de m'embrasser, avec de folles effusions de tendresse... Bien des fois, durant les quinze jours que je consentis, sur sa prière, à passer près d'elle, j'eus l'envie impérieuse de me confesser, de m'accuser, de lui dire tout ce que j'avais de trop pesant à l'ame et qui, souvent, m'étouffait... A quoi bon?... Est-ce qu'ell
un valet de chambre, avec qui j'avais servi, pendant six mois, dans la même maison. Il y avait bien deux ans que je ne l'avais vu. Les premiers mots
it-il, heureux de me revoi
ai, farceur, et qui aima
ait ensemb
loin de moi un tas d'images trop tristes,
lors!...
. Au contraire, j'éprouvai une certaine joie canaille, une sorte de sécurité crapuleuse, comme à la reprise d'une habitude perdue... Pour tout dire, je me reconnus, je reconnus ma vie et mon ame en ces
molle d'avoir bu trop de vin de Saumur. Dans le noir de la salle, pendant que, sur la plaque lumineuse, l'armée fran?aise défila
-t-il... Ah! nom d'un chie
x, un peu bêtes... Lui, du bout de sa canne, tapait la pointe de ses bottines... Moi, la tête pench
u revoir! l
isse-moi monter avec t
guement, pour la f
s?... Des peines de coeur?...
t noir, sa rampe gluante, son atmosphère ignoble, ses odeurs fétides, il tenait de la maison de passe et du co
villas d'Houlgate, ni les h?tels c
rrouillé la porte, il se rua sur moi et me j
n est vache, parfois!
isage, ses liaisons finies aussit?t que commencées... et ses saute
s... Je me tatais la poitrine, où par suggestion j'éprouvais des douleurs et des déchirements; j'interrogeais mes crachats où je voyais des filaments rouges: à force de compter les pulsations de mes veines, je me donnais la fièvre... Il me semblait, en me regardant dans la glace, que mes yeux se creusaient, que mes pommettes rosissaient, de ce rose mortel qui colorait les joues de M. Georges... A l
re suivait, qui portait une grosse gerbe de roses blanches et rouges... Je ralentis mon allure, ne voulant point les dépasser et qu'ils me reconnussent... Cachée derrière le mur d'un haut monument funéraire, j'attendis que la pauvre vieille femme douloureuse e?t déposé ses fleurs, égrené ses prières et ses larmes sur la tombe de son petit-fils... Ils revinrent du même pas accablé, par la petite allée, en fr?lant le mur du caveau où j'étais... Je me dissimulai davantage pour ne point les voir, car il me semblait que c'étaient mes remords, les fant?mes de mes
eu plus... elles sont peut-être mortes tout à fait. Après avoir erré encore, des jours et de
t monsieur Georges... Et vraiment, quand j'y repense, qu'elle n'ait jamais rien soup?onné... qu'elle n'ait jamais rien vu... qu'elle n'ait jamais rien compris
les... Dès qu'il m'a aper?ue, il a quitté son travail, et il est venu jusqu'à la haie pour causer. Il ne m'en veut plus du tout du meurtre de son furet. Il
s mains, noires de terre... Ah! il ne viendra plus gratter le terreau de mes chassis, le salaud... il ne ravagera plus mes semis, le chameau!
t... Et, tout à coup, les yeux pétilla
ans leur lit?... Les saligauds!... Ah! nom de Dieu, je vous
u
savez?... Kléber?.
.. Eh
'ai mangé... H
as très bon
st comme du
oraison funèbre
é un hérisson. Il est en train de l'apprivoiser... Il l'appelle Bourbaki... ?a, c'est
efsteack, du haricot de mouton, du lard salé, du fromage de gruyère, des confitures...
nt dans une brouette des pierres, de vieilles bo?tes de sard
... hèle le
ille, et Joseph en course, il prend dans la brouette chacune de ces pierres, chacun d
n!... Tiens,
ur une planche fra?chement travaillée, o
a encore!... Et encore,
s'exprime par une sorte de ululement et des gestes désordonnés... Puis retro
le, sacrebleu!... Faudra venir me voir, quand Rose
!... Il ne do
Romance
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Fantasy
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