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La mer

Chapter 7 LA TEMPêTE D'OCTOBRE 1859

Word Count: 3690    |    Released on: 04/12/2017

, dura le 29, le 30 et le 31, implacable, infatigable, six jours et six nuits, sauf un court moment de repos. Toutes nos c?tes occidentales furent semées de naufrages. Avant, ap

0 elle-même, jusqu'au jour où j'écris ceci, est livrée à la noyade obstinée des vents d'ouest et d

-

lité, me recueillant, interrogeant mon c?ur, y cherchant de quoi répondre au sujet que j'ai traité en 1859, sujet si délicat, si grave. Le lieu, le livre, se mêlent agréablement dans mes souvenirs. Aurais-je pu l'écrire ailleurs? je ne sais.

ventée dans ce village). Point de bruit. Une modestie rare chez les hommes de mer, la discrétion et le tact qu'on ne trouve pas toujours dans les classes les plus élevées. Bien vu, et bien voulu d'eux, je n'en eus pas moins la solitude nécessaire au travail. D'autant plus m'intér

érique, elle a la gaieté de Bordeaux. Royan est un lieu de plaisir où l'on vient de tous ces pays de Gascogne. Sa baie et celle de Saint-Georges sont gratuitement régalées du spectacle des jeux folatres auxquels les marsouins se livrent dans la chasse aventureuse qu'ils viennent faire en pleine rivière et jusqu'au mil

un peu monotone, de la Méditerranée. Celui-ci est très-changeant. Des eaux de mer et des eaux douces s'élèvent des nuages irisés qui projettent, sur le miroir d'où ils viennent, d'étranges couleurs, verts clairs

es, et les landes de l'intérieur vous envoient, même de loin, de salubres émanations. Celle qui domine aux dunes est quelque peu médicale, c'est l'odeur miellée des immortelles, où semblent se concentrer tout le soleil et la chaleur des sables. Aux landes, fleurissent les amers, avec u

dorée du soleil qui se couchait sur l'Océan. Sa voix qui venait de si haut (elle était peut-être à mille pieds), pour être tellement puissante, n'était pas moins modeste et douce. C'est au nid, à l'humble sillon, aux petits qui

fois sans grand éclat. La lune m'y paraissait lumineuse sans vive clarté, les étoiles très-visibles, mais peu seintillantes. Climat heureu

-

mobilité universelle? Est-ce le souvenir silencieux, mais nullement effacé, des persécutions protestantes? C'est aussi, et bien plus e

s'offrir à son époux gigantesque, le vieil Océan. Mais nulle part il n'est plus dur, plus rébarbatif. La triste barrière des boues de Charente, puis la longue ligne des sables qui l'arrêtent cinquante lieues, le mettent de mauvaise humeur. Quand il n'amoncelle pas sa fureur contre Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, il bat la pauvre Gironde. Elle ne so

s une barque, affrontant les coups qu'ils se portent, chercher le vaisseau timide qui attend à l'embouchure

e sait nul gré aux indiscrets qui viennent lui disputer sa proie. Si parfois il les laisse faire, souvent aussi

brisée en juin. Mais je ne sais quelle agitation faisait prévoir des malheurs. Septembre vint et octobre. Le monde brillant des visiteurs, qui ne veut de la

souffle d'orage venant du c?té toujours serein. Les nuits étaient parfois chaudes (et plus en septembre qu

ièrement claire et per?ante; d'un fin et fort timbre d'acier. C'était pourtant une très-jeune fille, fort petite, de profil austère. Elle passai

gricole, aime le foyer. Ce ne sont pas là les Basques, leur esprit d'aventures. Mais, malgré ses g

a laissé aller son anneau à la mer; le fils de la c?te s'y jette pour le chercher, mais

dans cette forêt gémissante d'orage imminent, m'émut, m

-

e je gravissais d'abord. Il pesait, plus lourd encore, dans la grande plage circulaire de Royan que je suivais. La lande, quoiqu'en octobre, avait tous ses parfums sauvages, et ils me semblaient par moments plus pénétrants que jamais. Sur

outai pas qu'il n'y e?t de grands sinistres. Nos marins étaient sortis. Dans ces longues fluctuations de la crise équinoxiale, on attend d'abord un peu; puis, les choses s

ait que t

dre. Il laissait trois enfants et une femme enceinte. Ce qui le rendait encore particulièrement regrettable, c'est que cet homme excellent, par un amour généreux qui n'est pas rare chez le

re métier, monsieur; c'est surtout quand la mer est mauvaise que nous devons sortir.? Le commissaire de la marine, qui a en main les registres des vivants e

, dont je suivais le rivage, attendait morne et passive. à ma droite, le Médoc, dont le fleuve me séparait, était dans un calme sombre. Derrière moi, venant de l'ouest, de l'Océan, montait un monde de nuages noirs. Mais, dev

ai Cordouan. Il me parut, sur son écueil, d'une paleur fantasti

-

ronde, enfon?ait, abattait tout obstacle inférieur, aplanissait par-dessous la voie aux hauts nuages sombres qui partaient de l'Océan; il leur faisait comme un rail glissant, sur lequel mon

champs, achevant en hate ce qu'ils avaient à faire, et pensant que de longtemps on ne pourrait tr

ait, qui répond à ses besoins impérieux de changement. Mais ici, cinq jours et cinq nuits, sans trêve, sans augmentation ni diminution, ce fut la même fureur et rien ne changea dans l'horrible. Point de tonnerre, point de combats de nuages, point de déchirement de la mer. Du premier coup, une grande tente grise ferma l'horizon en tous sens; on se trouva enseveli dans c

Du premier jour, en grande hate, et non sans beaucoup de peine, il fallut fermer les volets, allumer les bougies si l'on voulait voir en plein jour. Dans les pièces qui regardaient la campagne, le bruit, la commotion, étaient tout aussi sensibles. Je persistais à travailler, curieux de voir si cette force sauvage réussirait à opprimer, entraver

sses, comme d'une main forte pour arracher le volet; c'étaient des plaintes aigu?s par la cheminée, des désolations de ne pas entrer, des menaces si l'on n'ouvrait pas, enfin des emportements, d'effrayantes tentatives d'enlever le toit. Tous ces bruits étaient couverts pou

olets, je me sentis comme dans un tourbillon, demi sourd par l'horrible force d'un bruit égal au canon, d'un coup de canon permanent qu'on m'e?t, sans interruption, tiré sous l'oreille. J'apercevais, par les fentes, une chose qui donnait la mesure de ces forces incalculables. C'est que les vagues, croisées et brisées contre elles-mêmes, souvent ne pouvaient

ge peut-être. C'était l'inquiétude des gens du village, comme ils nous le dirent, leur pensée de chaque nuit. On nous conseillait

vité les rocs, les écueils, il était venu en face d'une petite plage de fin sable, où les femmes se baignent. Eh bien, sur cette douce plage, enlevé par le tourbillon et sans doute à grande hauteur, il retomb

e monde était à bout; elle, non. Je voyais nos pilotes se hasarder derrière un mur qui les couvrait du sud-ouest, observer soucieusement, secouer la t

ces vagues électrisées par un si furieux mouvement avaient pris une animation, et comme une ame fantastique. Dans la fureur générale, chacun avait sa fureur. Dans l'uniformité totale (chose vraie, quoique contradictoire), il y avait un diabolique fourmillement. était-ce la faute de mes yeux et de mon cerveau fatigué? ou bien en était-il ainsi? Elles m

que j'apprends de tous c?tés: que demandez-vous?-?Ta mort et la mo

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