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Nana

Chapter 5 No.5

Word Count: 12684    |    Released on: 06/12/2017

sseuse, était debout devant la console surmontée d'une glace, entre les deux portes d'angle, s'ouvrant en pan coupé sur le couloir des loges. Toute seule, elle s'étudia

entra, dans son costume d'Amiral suisse, avec son

se déranger, riant à la g

pri

ds... Ah! il doit venir. Il

et le baromètre, à gauche et à droite, que des sphinx dorés, de style Empire, accompagnaient. Puis, il s'allongea dans un vaste fauteuil à oreillettes, dont le velours vert, usé par quatre

ant, après avoir posé sa couronne sur le piano, sans dire une parole, il piétina, maussade, l'air brave homme pourtant, avec ses mains qu'un commencement d'alcoolisme agitait; tandis qu'une longue barbe bla

n de temps!

aleur du gaz. Sur un f?t de colonne, un buste de Potier, une des anciennes gloires des Variétés, regardait de ses yeux vides. Mais

esticulant, vous ne savez pa

ire, comme attirée par son grand nez et sa bouche lar

dire à madame Bron de monte

t, monta et descendit l'escalier, se perdit dans les couloirs: ?En scène pour le deux!... En scène pour le deux!...? Ce cri se rapproch

rullière, sans para?tre avoir

ra lentement le vieux Bosc, qui s'était assis sur un

. Elle tapait des mains, allumée, mangeant du regard Fontan, dont le masque en

rait-elle, il n'y a qu

mmes à demi nues, enveloppées dans des chales, toute la figuration du second acte, les chienlits du bastringue de la Boule-Noire; et l'on entendait, au bout du corridor, la dégringolade des pieds tapant les cinq marches de bois qui de

it pas chaud; et moi qui ai la

illant ses jambes, dont le maillot

ince es

t les autres

de droite, la même que jeudi. Hein? c'est la troisième fois qu'il vient en huit

un nouveau cri, qui éclata près du foyer. La voix aigu? de l'av

elle put parler. Vous savez qu'il ne veut pas aller chez el

ent Prullière, en se levant pour jeter dans la g

voix de plus en plus perdue de l'avertis

Bosc n'avait pas remué, plein d'indifférence. Ces machines-là ne l'intéressaient plus. Il caressait un gros chat rouge, couché en rond sur la banquette, béatement; et il finit par le prendre entre ses bras, avec la bonhomie te

champagne au café, il est meilleur, dit-il tout d'un

ngue et déchirée de l'avertisseur

u couloir brusquement ouverte, il vint une bouffée de musique, une lointaine

le avait manqué son entrée. Mais tous se turent, une grande fille venait d'allonger la tête, puis, voyant qu'elle se trompait, avait filé au fond du couloir. C'était Satin, avec un chapeau et une voilette, prenant des airs de dame en visite.

t Fontan en donnant

Fauchery q

les doigts, pendant que les de

le, ce soir? de

ndit Prullière. Il

be

ants, fit remarquer M

o

Bosc se leva avec l'instinct du vieux br?leur de planches qui sent

mademoiselle Simo

alla chercher sa couronne, qu'il se posa au front, d'une tape; puis, tra?nant son manteau,

ique, reprit Fontan en s'adressant à Fauchery. Seuleme

ignon, qui abattit ses mains énormes sur les ép

voir ce Fauchery n'apporter au ménage qu'une publicité discutable, avait imaginé de se venger en le comblant de marques d'amitié; chaque soir, quand il le rencontrait sur la scène, il le bourrai

reprit Mignon, poussant la farce. En gar

upière, Clarisse montrait aux autres Rose Mignon, debout sur le seuil du foyer. Rose avait vu la scène. Elle marcha droit vers le journaliste, comme si

Fauchery, qui, fami

le monde embrassait sa femme au théatre. Mais il eut un rire, en jetant un mince cou

retomba, soufflant jusqu'au foyer une tempête d'a

sait avec les autres, comme si on l'avait payé... Dites donc, connaissez-vous le grand monsieur q

le prince, avant-hier, chez l'impératrice, l'avait inv

s'adressant à Mignon. Tu sais, le marquis de Chouard, chez qui je suis allée chanter?... Ju

iffer son immense plumet, s

ose, al

it pour elle; mais la concierge, sans répondre, désigna du menton la loge de Nana, au fond du couloir. Cette Nana! on la couvrait de fleurs. Puis, comme madame Bron revenait, elle remit une lettre à Cla

après l'acte... Je vas lui c

ait précipi

donc, madame Bron... Montez à l'en

vait reparu, essouff

ène!... A vous, monsi

êch

répondit Fontan, ahuri. Et, couran

e champagne, dans le foyer, à l'entract

etit vieillard blême, gar?on de théatre depuis trente ans, s'était familièrement approché de Mignon, en présentant sa tabatière ouverte. Cette prise offerte et acceptée lui donnait une minute de repos, dans ses continuelles courses à travers l'e

a voici... Elle doit savoi

dans le corridor, vê

ncs, avec deux plaque

lle envoya simpleme

et à Fa

ur, ?a

qui, tout en lui marchant sur les talons, se penchait pour arranger les plis de sa jupe. Puis, derrière l'ha

demanda brus

t, dit Barillot, qui retournait sur la scène. J

sais, la cam

assant. Quand ils étaient seuls, Mignon dédaignait de le bourrer de tapes; à quoi bon? puisque personne n'aurait joui de la scène. Il se désintéressait trop pour s'amuser lui-même à ses farces de mari goguenard. Fauchery, heureux de ce répit de quelques minutes, allongeait languissamment les pieds devant le feu, les yeux en l'air, voyageant du baromètre à la pendule. Dans sa marche, Mignon se planta en face du buste de Potier, le regarda sans le voir, puis retourna devant l

s'écria tout à cou

den

ient les imbéciles. Quand il aper?ut Mignon et Fauchery, il les appela, pour leur montrer quelque chose: le prince venait de

rosses de Fernande et de Mari

e dignité de père noble, après s'être p

recevoir S

ges, tandis que les machinistes enlevaient rapidement le décor. Cependant, Simonne et Clarisse étaient restées au fond, causant à voix basse. En scène, entre deux de leurs répliques, elles venaient d'arranger une affaire. Clarisse,

l y avait des bouquets de fleurs, qui attendaient à c?té d'assiettes sales oubliées et d'un vieux corsage dont la concierge refaisait les boutonnières. Et, au milieu de ce désordre de soupente mal tenue, des messieurs du monde, gantés, corrects, occupaient les quatre vieilles chaises de paille, l'air patient et soumis, tournant vivement la tête, chaque fois que madame Bron redescendait du théatre avec des réponses. Elle venait justement de remettre une lettre à un jeune homme, qui s'était haté de l'ouvrir dan

selle Simonne, que voulez-vo

me elle avait là cinq ou six grands diables, encore vêtus en chienlits de la Boule-Noire, crevant de soif et pressés, elle perdait un peu la tête. Un gaz flambait dans l'armoire; on y voyait une table recouverte d'une feuille d'étain et

lle eut servi les figurants, c'est c

. C'est le maigre, à c?té du poêle, ce

ignaient, étouffant, pris à la gorge, et que les chienlits buvaient le long des marc

istes, qui n'en finissaient pas d'enlever le décor. C'était fa

uyez! criait l

qui guettait Fauchery, saisit l'occasion pour recommencer s

rde! ce mat a fa

inistes, Fauchery devint pale; ses lèvres tremblaient, il fut sur le point de se révolter, pendant que M

té, moi!... Fichtre! je serais j

Puis, le prince parut, grand, fort, la barbe blonde, la peau rose, d'une distinction de viveur solide, dont les membres carrés s'indiquaient sous la coupe irréprochable de la redingote. Derrière lui, marchaient le comte Muffat et le marquis de Chouard.

Son Altesse daignerait-elle passer par

une raie large de clarté. Muffat surtout, qui n'avait jamais visité les coulisses d'un théatre, s'étonnait, pris d'un malaise, d'une répugnance vague mêlée de peur. Il levait les yeux vers le cintre, où d'autres herses, dont les

out à coup le che

sis, contre les murs de la scène, et venaient les attacher aux mats, avec de fortes cordes. Au fond, pour produire le coup de lumière que jetait la forge ardente de Vulcain, un lampiste avait fixé un portant, dont il alluma

ujours. Le théatre n'est pas grand, nous faisons ce que nou

tières ouvertes, on apercevait les gaz br?lant dans les dessous; c'était une vie souterraine, avec des profondeurs d'obscurité, des voix d'hommes, des souffles de cave. Mais, comme il remontait, un incident l'

-elle brusquement

urchauffé, où tra?nait une odeur forte, cette odeur des coulisses, puant le gaz, la colle des décors, la saleté des coins sombres, les dessous douteux des figurantes. Dans le couloir, la suffocation augmentait encore; des aigreurs d'eaux de toilette, des parfums de savons, descendus des loges, y coupaient par instants l'empoisonnement des haleines. En passant, le comte leva la tête, jeta un coup d'oeil dans la cage de l'escalier, s

it le marquis de Chouard, de l'air ench

de Nana, au fond du couloir. Il tourna tranqui

esse veut bi

'à la ceinture, qui se sauvait derrière un rideau, tandis que son hab

'entrer comme ?a!

voyez bien qu'on

ut mécontent

hère, ?a ne fait ri

ons, ne soye

couée encore, riant déjà pourtant, il a

t bien comment une femme est fa

pas s?r, dit fin

jetaient des carrés jaunes. Une grande psyché faisait face à une toilette de marbre blanc, garnie d'une débandade de flacons et de bo?tes de cristal, pour les huiles, les essences et les poudres. Le comte s'approcha de la psyché, se vit très rouge, de fines gouttes de sueur au front; il baissa les yeux, il vint se planter devant la toilette, où la cuvette pleine d'eau savonneuse, les petits outils d'ivoire épars, les éponges humides, parurent l'absorber un instant. Ce sentiment de vertige qu'il avait éprouvé à sa première visite chez Nana, boulevard Haussmann, l'envahissait de nouveau. Sous ses pieds, il senta

la Bordenave, en passant

tandis que l'habilleuse, madame Jules, préparait le maillot et la tunique de Vénus. Madame Jules n'avait plus d'age, le visage parcheminé, avec ces traits immobiles des vieilles filles que personne n'a connues jeunes. Celle-là s'était desséc

eurs, dit Nana en écartant le r

nt mise en fuite, elle se déshabillait à peine, ?tant vivement son costume de Poissarde. Par-derrière, son pantalon laissait passer encore un bout de sa chemise. Et les bras nus, les ép

balbutiait-elle, en jouant la confusion, avec des

'on vous trouve très

ésitantes d'ingénue, se remuan

neur... Je prie Son Altesse de m

prince; mais je n'ai pu, madame, rés

d'un coup, elle parut reconna?tre le comte Muffat, et elle lui tendit la main, en amie. Puis, elle le gronda de n'être pas venu à son souper. Son Altesse daignait plaisanter Muffat, qui bégayait, frissonnant d'avoir tenu une seconde, dans sa main br?lante, cet

-il. Comment faites-vous, madame, pou

e Prullière et de Bosc, ayant tous trois des bouteilles sous les bras, et les mains chargées de verres. Il frappait, il criait que c'était sa fête, qu'il payait du champagne. Nana, d'u

ouf, moi payer

e savait pas là. Il s'arrêta court, il pri

corridor, qui demande à trin

ana demi-nue. Les trois acteurs avaient encore leurs costumes du second acte. Tandis que Prullière ?tait son chapeau d'Amiral suisse, dont l'immense plumet n'aurait pas tenu sous le plafond, Bosc, avec s

Altesse! dit royal

e! ajouta

us! cri

?ait son verre. Il attendit, il

.. amiral

appartements aux personnages de l'état. A chaque phrase, elle lachait les mots d'Altesse Royale, elle faisait des révérences convaincues, traitait ces chienlits de Bosc et de Prullière en souverain que son ministre accompagne. Et personne ne souriait de cet étrange mélange, de ce vrai prince, héritier d'un tr?ne, qui buvait le champagne d'un cabo

ant familier, nous allons fair

asque de grotesque. Se frottant contre lui, le couvant d'un regard de femme ence

verse, g

les verres, et l'on but, e

on Al

l'ar

nce du geste. Elle leva son

!... C'est la fête d

nt

Fontan. Le prince, qui avait regardé la jeune f

l avec sa haute politess

la pointe d'ivresse aigrelette du vin de champagne. Le prince et le comte Muffat, entre lesquels Nana se trouvait prise, devaient lever les mains, pour ne pas lui fr?ler les hanches ou la gorge, au moindre geste. Et, sans une goutte de sueur

pprochait. Quand il parut à la porte de la loge, il resta saisi, en a

ya-t-il, dépêchez-vous... On vie

llement Bordenave,

be de champagne, venait de l'?ter, et sous cette barbe vénérable l'ivrogne avait brusquement reparu, avec sa face ravagée et bleuie de

je l'a

e et le marquis. Bordenave s'était éloigné avec Barillot, a

se mit à refaire ses bras et sa figure, qu'elle

ur suffocante, avaient augmenté leur ivresse. Satin, en voyant les messieurs s'enfermer avec son amie, avait cru discret de dispara?tre derrière le

usement chanté votre

e passé du cold-cream avec la main sur les bras et sur la figure, elle étalait le blanc gras, à l'aide d'un coin de serviette.

e me gate, m

e le marquis de Chouard suivait d'un air

vous accompagner plus en sourdine? Il couv

e, si cambrée au-dessus de la toilette, que la rondeur blanche de son pantalon saillait et se tendait, avec le petit b

udre de riz, en évitant soigneusement d'en mettre sur les pommettes. Mais, comme le prince disait que, si elle venait chanter à Londres, toute l'Angleterre voudrait l'applaudir, elle eut un rire aimable, elle se tourna une seconde, la joue gauche très blanche, au milieu d'un nuag

sa femme une stricte obéissance aux devoirs conjugaux; lui-même éprouvait une sorte de répugnance dévote. Il grandissait, il vieillissait, ignorant de la chair, plié à de rigides pratiques religieuses, ayant réglé sa vie sur des préceptes et des lois. Et, brusquement, on le jetait dans cette loge d'actrice, devant cette fille nue. Lui qui n'avait jamais vu la comtesse Muffat mettre ses jarretières, il assistait aux détails intimes d'une toilette de femme, dans la

ondres, et nous vous recevons si bien, que jamais plus vous ne retournerez en France... Ah! voilà, mon

t le marquis de Chouard, qui se risquait d

x le gênait-elle devant cette fille? Il l'aurait battue. Mais Nana, en voulant prendre un pinceau, venait de le laisser tomber; et, comme elle se baissait, il se précipita, leurs souffles se renc

du père Barillot s'él

rapper? On s'impati

e, répondit tra

egardait. Il la voyait dans la glace, avec ses épaules rondes et sa gorge noyée d'une ombre rose. Et il ne pouvait, malgré son effort, se détourner de ce visage que l'

l'avertisseur, ils tapent des pieds, ils vont fi

pez, je m'en fiche!... Si je ne suis

avec un sourire, en se to

ne peut seulement

is du désir déréglé de cette jeunesse peinte, la bouche trop rouge dans la face trop blanche, les yeux agrandis, cerclés de noir, br?lants, et comme meurtris d'amour. Cependant, Nana passa un instant derrière le rideau pour

ils se fachent!

. D'ailleurs, Vénus était prête, elle portait simplement cette gaze aux épaules. Madame Jules tournait autour d'elle, de son air de petite vieille en bois, aux yeux vides et clairs: et, vivement, elle pr

e, en se donnant un dernie

iet, disant que le trois

En voilà des affaires! C'est tou

le prince avait témoigné le désir d'assister au troisième acte, dan

le donc? de

trouvée derrière le rideau, attendant sur

voulais pas te gêner,

uisque Bordenave consentait à la prendre! On terminerait l'affaire après le spectacle. Sa

ses. Il venait d'inventer un petit jeu, il lui appliquait des pichenettes sur le nez, pour le garantir des mouches, disait-il. Naturellement, ce jeu divertissait fort les artistes. Mais, tout à coup, Mignon, emporté par son succès, se lan?ant dans la fantaisie, avait allongé au journaliste un soufflet, un véritable

nsieur Bordenave! vint d

nui, Rose Mignon arrivait, essoufflée, juste à la minute de son entrée en scène. Vulcain lui jetait sa réplique. Mais Rose resta stupéfaite, en voyant à ses pieds son mari et son amant qui se vautraient, s'étranglant, ruant, les cheveux arrachés, la redingote blanche de poussière. Ils lui barraient

ment Bordenave dans le cou. Va donc! va donc!...

tête emplie d'un bourdonnement, elle descendit vers la rampe avec son beau sourire de Diane amoureuse, et elle attaqua la première phrase de son duo, d'une voix si chaude, que le public lui fit une ovation

savez pourtant bien que je n'aime pas ?a... Toi, Mignon, tu vas me faire le plaisir de rester ici, c?té cour; et vous, Fauchery, je vous flanq

rès du prince, ce

ut, murmura-t-il

, s'en allaient sur la pointe des pieds. Le gazier était à son poste, près du jeu compliqué des robinets; un pompier, appuyé contre un portant, tachait de voir, en allongeant la tête; pendant que, tout en haut, sur son banc, l'homme du rideau veillait, l'air résigné, ignorant la pièce, toujours dans l'attente du coup de sonnette pour la manoeuvre de ses cordages. Et, au milieu de cet air étouffé, de c

ramenant les coins de sa fourrure. Voyez donc, Barillot. Je par

. Les artistes se plaignaient toujours des courants d'air. Dans la chaleur lourde du ga

ir décolleté, continu

murmura

de vieilles affiches, puis un coin de la scène, la caverne de l'Etna creusée dans une mine d'argent, avec la forge de Vulcain, au fond. Les herses descendues incendiaient le paillon appliqué à larges coups de pinceau. Des portants à verres bleus et à verres rouges, par une opposition calculée, ménageaient un flamboiement de brasier; tandis que, par terr

nne, en train d'écouter une hist

s! la

t sa tournure de comtesse qui court les avoués. Q

ès un échange rapide de

eux petites figurantes la contemplaient avec émotion. Elle, un moment, parut hésitan

n Simonne. Dans

gnait, à cause de Son Altesse. Madame Bron, depuis trente ans dans le théatre, répondit sur un ton d'aigreur. Est-ce qu'elle savait? La Tricon faisait des affaires avec toutes ces dames; vingt fois monsieur le directeur l'avait rencontrée sans rien dire. E

st-ce pas? dit-elle

mo

suis prise.? Mais elle restait inquiète; ce jeune homme allait peut-être l'attendre quand même. Comme elle n'était pas du troisième acte, elle voulait partir tout de suite. Alors, elle

alier, pour jeter un coup d'oeil dans la loge. Et elle avait eu du flair. Est-ce que cet idiot de la Faloise n'était pas encore là, sur la même chaise, entre la table et le poêle! Il avait fait mine de filer devant Simonne, puis il était revenu. D'ailleurs, la loge était toujours pleine de messieurs, gantés, corrects, l'air soumis et patient. Tous attendaient, en se regardant avec gravité. Il n'y avait plus sur la table que les assiettes sal

ton, un farceur, qui remontait en s'e

se.? Et, paisiblement, habitué à la phrase sans doute, il avait disparu. Au moins en voilà un qui savait se conduire! Ce n'était pas comme les autres, ceux qui s'entêtaient là, sur les chaises dépaillées de madame Bron, dans cette grande la

de tête. Mais, brusquement, le comte Muffat obéit à une poussée de tout son être; il lacha Bordenave qui lui donnait des détails sur la manoeuvre des treuils et des tambours, et

court, je crois, disait le princ

s, elle avait fait glisser sa fourrure, que madame Jules, debout derrière elle, re?ut dans ses bras.

ut! souffl

percevait de dos, les reins tendus, les bras ouverts; tandis que, par terre, au ras de ses pieds, la tête du souffleur, une tête de vieil homme, était posée comme coupée, avec un air pauvre et honnête. A certaines phrases de son morceau d'entrée, des ondulations semblaient partir de son cou, descendre à sa taille, expirer au bord tra?nant de sa tunique. Quand elle eut poussé la dernière note au milieu d'une tempête de bravos, elle salua, les gazes volantes, sa chevelure touchant ses reins, dans le raccourci de l'échine. Et, en la voyant ainsi, pliée e

offrant de lui montrer les loges. Muffat, qu'une mollesse croissante laissait sans volonté, finit par suivre le journaliste, après avoir cherché des yeux l

eau de bienfaisance, nu et délabré, badigeonné de jaune, avec des marches usées par la dégringolade des pieds, et une rampe de fer que le frottement des mains avait polie. A chaque palier, au ras du sol, une fenêtre basse me

bain. Mais Fauchery appelait le comte, et celui-ci arrivait au second, lorsqu'un ?nom de Dieu!? furieux sortit du corridor de droite; Mathilde, un petit torchon d'ingénue, venait de casser sa cuvette, dont l'eau savonneuse coulait jusqu'au palier. Une loge se referma violemment. Deux femmes en corset traversèrent d'un saut; une autre, le bord de sa chemise aux dents, parut et se sauva. Puis, il y eut des rires, une querelle, une chanson commencée et tout d'un coup interrompue. Le long du couloir, par les fentes, on apercevait des coins de nudité, des blancheurs de peau, des paleurs de linge; deux filles, très gaies, se montraient leurs signes; une, toute jeune, presque une enfant, avait relevé ses jupons au-dessus des genoux, pour recoudre son pantalon; pendant que les habilleuses, en voyant les deux hommes, tiraient légèrement des rideaux, par décence. C'était la bousculade de la fin, le grand nettoyage du blanc et du rouge, la toilette de ville reprise au milieu d'un nuage de poudre de riz, un redoublement d'odeur fauve soufflé par le

chery, disparu depuis un

le rouleau, des fleurs roses courant sur un treillage vert. C?te à c?te, deux planches servaient de toilette, des planches garnies d'une toile cirée, noire d'eau répandue, et sous lesquelles tra?naient des brocs de zinc bossués, des seaux pleins de rin?ures, des cruches de grosse poterie jaune. Il y avait là un étal

te camaraderie des hommes chez les fille

retiré là. Il écartait les pieds, parce qu'un seau fuyait et laissait couler une mare blanchatre. On le sentait à l'aise, connaissant les bons endroits,

le vieux? demanda Simonne

! répondit cel

d'aider Simonne à mettre son manteau, se tordit de rire. Toutes tro

e le monsieur, répéta Fauch

rnant vers

e est très gentille, e

la concierge. D'ailleurs, elle était pressée de redescendre, on allait lui faire manquer sa dernière s

s, au moins! c'est pour

tir derrière Simonne très pressée, lui parlant dans le cou, pendant qu'elle refusait de la tête. Fauchery les suivait en riant. Alors, le comte se vit seul avec l'habilleuse, qui rin?ait les cuvettes. Et il s'en alla, il descendit à son tour l'escalier, les jambes molles, levant de nouveau devant lui des femmes en jupons, fai

'ai cru qu'ils nous garderaient, ce soir!..

exclamations, d'une hate brutale à se rhabiller et à partir. Comme le comte Muffat descendait la dernière marche, il ap

la, à tout

e; et, au moment où elle rentrait dans sa loge, il lui planta un rude baiser sur la nuque, sur les petits poils blonds qui frisaient très bas entre ses

z fait peur, dit

?t heureuse de l'avoir re?u. Mais elle ne pouvait pas, ni le soir, ni le lendemain. Il fallait attendr

, près d'Orléans, dans un pays où vous allez quelquefois. Bébé m'a dit ?a,

'il avait fait, la salua cérémonieusement, en lui promettant de se

sque, en passant devant le f

ieux sale! Fich

sue, par crainte de laisser échapper des bêtises; et elle voulait se rattraper, d'autant plus qu'elle était tombée, dans les coulisses, sur un ancien à elle, le figurant chargé du r?le de Pluton, un patissier qui l

a venir, vou

r qui va de la loge de la concierge au vestibule du théatre. Et c'était, le long de cette allée, un sauve-qui-peut de petites femmes, heureuses d'échapper aux hommes en train de poser dans le passage. Elles se bousculaient, serrant les coudes, jetant des regards en arrière, respirant seulement dehors; tandis que Fontan, Bosc et Prullière se retiraient lentement, en blaguant la tête des hommes sérieux, qui arpentaient la galerie des Variétés, à l'heure où les petites filaient par le boulevard, avec des amants de coeur. Mais Clarisse surtout fut maligne. Elle se méfiait de la Faloise. En effet, il était encore là, dans la lo

par ici, dit Bordenave, au bas de

humidité suintait des murailles. Les pas sonnaient sur le sol dallé, comme dans un souterrain. Il y avait là un encombrement de grenier, un établi sur lequel le concierge donnait un coup de rabot aux décors, un empilement de barrières de bois, qu'on posait le soir à la porte, pour mainte

xpliquer davantage à Fauchery, que Rose Mignon emm

laisance. Alors, Muffat, la tête en feu, voulut rentrer à pied. Tout combat avait cessé en lui. Un flot de vie nouvelle noyait ses idées et ses croyances de quarante années. Pendant qu'il longeait les boulevards, le roulement des dernières voitures

té goulue d'adolescent, br?lant tout à coup dans sa

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