Elle et lui
t ne pas l'aimer d'amour, surtout en relisant les expressions dont il se servait. Il n'y avait pas d'ivresse dans le coeur de Thérèse, ou, s'il y en avait, elle y ét
erc?ment, le désespoir, la fièvre et la mort?... Après tout, pensait-elle, ce n'est pas sa faute, à ce malheureux esprit! Il ne sait ce qu'il veut, ni ce qu'il demande. Il cherche l'amour comme la pierre philosophale, à laquelle on s'efforce d'au
nquille auprès de moi? Que ferai-je, moi, pour réparer la niaiserie de mon inexpérience? Je n'ai pas été assez de mon sexe dans le sens de la présomption. Je n'ai pas su qu'une femme, si tiède et si lasse qu'elle soit de la vie, peut toujours troubler la cervelle d
parce qu'elle l'aimait plus que tout autre. Seule, dans son atelier, elle allait et venait, en proie à un malaise douloureux, tant?t regardant cette fatale lettre qu'elle avait posée sur une table comme n'en sachant que faire, et ne se décidant ni à la rouvrir ni à la détruire, tant?t regardant son travail interrompu sur le chevalet. Elle travaillait justement avec entrai
es petites agitations de la vie extérieure: mais il fut impuissant ce jour-là: l'effroi que cette pa
dit-elle en jetant son pinceau et en reg
ne se hatent de barricader la porte. La manière de dire ce non sans appel, qui ne devait laisser aucune espérance, et qui pourtant ne devait pas mettre un fer rouge sur le doux souvenir de l'amitié, était pour elle un problème difficile et amer. Ce souvenir-là, c'était son propre amo
e refuser sans trop faire souffrir. Catherine, qui la vit
t-elle, je su
reprit la bonne vieille,
ste que Catherine connaissait et qui
ouverte à qui voulait venir, il venait seul, soit que les autres fussent absents (c'était la saison d'aller ou de rester à la campagne), soit
rent arrivait, et Thérèse reg
ndu; aujourd'hui,
oeur un vide affreux
pas qu'il re
arriverait. La course était si longue et les fiacres allaient si lentement dans ce temps-là! D'ailleurs, il fallait s'habiller, et Thérèse, qui vivait en pantoufles, comme les artistes qui travaillent avec ardeur et ne souffrent rien qui les gêne, était paresseuse à se mettre en tenue de visite. Mettre un chale et un voile, envoyer chercher un remise et se faire promener au pas dans les allées désertes du bois de Boulogne? Thérèse s'était promenée ainsi quelquefois avec
ourrait recommencer pour lui qui souf
lir. C'était lui! Elle se leva pour dire à Catherine de répondre qu'elle était sortie. Catherine e
ns la lettre qu
m'aimez pas, et, moi, je
n'e?t jamais travaillé à éteindre dans son coeur, c'était l'amour maternel. Cette pla
e comme un enfant! Qu'est-ce qu'il dit là, mon Dieu! sait-il le mal qu'il me fait? Adieu! Mon fils savait déjà d
otion s'emparant du plus douloureux
rant. Mais, mon Dieu! qu'est-ce que vous avez d
elqu'un vient pour me voir, tu diras que je suis
din. Elle avait vu Laurent marche
a ma?tresse pleure; mais ?a doit être votre faute, vous lui faites
son dévouement pour Thérèse, était p
-t-il. Oh! mon Dieu!
d le petit jardin pour
ait dans le salon, l
blement bon, et Thérèse avait sur lui l'influence secrète de le ramener à sa véritable nature. Les larmes dont elle était baignée lui firent don
que j'ai menée et que je suis libre de mener encore? C'est une soif de l'ame que j'éprouve; pourquoi vous effrayerait-elle? Donnez-moi peu de votre coeur et prenez tout le mien. Acceptez d'être aimée de moi, et ne me dites plus que c'est pour vous un outrage, car mon désespoir, c'est de voir que vous me méprisez trop pour me permettre que, même en rêve, j'aspire à vous... Cela me rabaisse tant à mes propres yeux, que cela me donne envie de tuer ce malheureux qui vous répugne moralement. Relevez-moi plut?t du bourbier où j'étais tombé, en me disant d'expier ma mauvaise vie et de devenir digne de vous. Oui, laissez-moi une espérance! si faible qu'elle soit, elle fera de moi un autre homme. Vous verrez, vous verrez, Thérèse! La seule idée de travailler pour vous para?tre meilleur me
e. Aussi se montra-t-elle brave, et peut-être le fut-elle sincèrement, car elle se croyait encore assez forte. Et, d'ailleurs, elle n'était pas mal inspirée par sa faiblesse même. Rompre en ce moment, c'e?t été provoquer de
leur situation était essentiellement modifiée, et l'intimité avait fait un pas de géant. La crainte de se perdre les avait rapprochés, et, tout en se jurant que rien n'était changé
es remettre ensemble, comme elle disait, pa
que de vous creuser l'estomac avec ce thé!-Savez-vous, dit-elle à La
dites pas non, Thérèse, il le faut! Qu'est-ce qu
e d?ner. Dès lors Thérèse se fit un plaisir de lui donner à souper, et ils mangèrent ensemble pour la première fois; ce qui, dans la vie solitaire et modeste de Thérèse, n'était pas un fait insignifiant. Man
ellement à la gaieté des deux amis. C'était si peu pour l'appétit du jeune homme, que Thérèse s'en tourmenta. Le quartier n'offrait guère de ressources, et Laurent ne voulut pas que la vieille Catherine s'en m?t en peine. On déterra au fond d'une armoire un énorme pot
nfants. Il n'y a de bons que ceux qui sont traités par la douceur. Donnez-moi donc beaucoup
t. Il se reprocha son inattention et s'en confessa; puis, renvoyant Catherine, il voulut lui-même faire le thé et servir Thérèse. C'était la
e à genoux, je comprends qu'on puisse être domestique
toujours été prévenu et choyé sans avoir à rendre la pareille. Il y e?t eu manque de go?t et de savoir-vivre à se faire l'homme de la maison. Tout à coup, à la suite de ces pleurs et de ces effusions mutuelles, Laurent, sans qu'il s'en rend?t compte, se trouvait investi d'un droit qui ne lui appartenait pas, mais dont il s'emparait d'inspiration, sans que Thérèse, surprise et attendrie,
ctueux, qu'elle ne put se défendre d'en être touchée. Il se disait le plus heureux des hommes, il ne désirait rien de plus que son pardon, et, du moment qu'il l'avait obtenu, il était le roi du monde. Il acceptait toutes les privations, toutes les rigueurs, pourvu qu'il ne f?t p
n coeur à lui donner confiance dans la chasteté de leurs relations, et à chaque instant lui parlant avec exaltation de son culte pour elle, puis cherchant à la distraire quand il la voyait inq
s que ceux qui vivent dans le réglé et dans le positif. On doit donc leur pardonner des entra?nements plus soudains et des impressions plus fiévreuses. L'opinion sent qu'elle le doit, car elle est généralement plus indulgente pour ceux qui errent forcément dans la tempête que pour ceux que berce un calme plat. Et puis le monde exige
x poète qui disait de si belles choses, il s'est suicidé. C'est grand dommage, ma femme..
bourgeoi
e. Elle avait de continuelles aspirations à la vie domestique et réglée; elle aimait l'ordre, et, loin d'afficher le mépris puéril que certains artistes prodiguaient à ce qu'ils appelaient dans ce temps-là la gent épicière, elle regrettait amèrement de n'avo