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Elle et lui

Chapter 10 No.10

Word Count: 5237    |    Released on: 30/11/2017

'y accusait par écrit de tout ce dont il s'était accusé en paroles,

Mais ce que je dis là, hélas! n'a pas le sens commun. Qu'est-ce que le mal, sinon une maladie morale? Celui qui tue son père ne pourrait-il pas invoquer la même excuse que moi? Le bien, le mal, voici la première fois que cette notion me tourmente. Avant de te conna?tre, et de te faire souffrir, ma pauvre bien-aimée, je n'y avais jamais songé. Le mal était pour moi un monstre de bas étage, la bête apocalyptique qui souille de ses embrassements hideux le rebut des hommes dans les bas-fonds infects de la société; le mal! pouvait-il approcher de moi, l'homme de la vie élégante, le beau de Paris, le noble fils des Muses! Ah! imbécile que j'étais, je me figurais donc, parce que j'avais la barbe parfumée et les mains bien gantées, que mes caresses purifiaient la grande prost

exaltation dont la sincérité se trouvait confirmée par des détails de

paraissait une tentation irrésistible. Que lire en voyage? Je ne peux pas souffrir les livres de voyage précisément, à moins qu'ils ne parlent de pays où je ne pourrai jamais aller. J'aime mieux les po?tes, qui vous promènent dans le monde de leurs rêves, et je me suis payé cette édition. Et puis j'ai suivi au hasard une très-jolie fille court vêtue qui passait devant moi, et dont la cheville me paraissait un chef-d'oeuvre d'emmanchement. Je l'ai suivie en pensant beaucoup plus à mon gilet qu'à elle. Tout à c

enfant que cette pa

rs, il

de moi d'aimer? Tu n'as pu m'inspirer le véritable amour, toi, et tu crois que je rencontrerai une femme capable de faire le miracle que tu n'as pas fait? Où la trouverai-je, cette magicienne? Dans le monde? Non, certes: il n'y a là que des femmes qui ne veulent rien risquer ou rien sacrifier. Elles ont bien raison certainement, et tu pourrais leur dire, ma pauvre amie, qu

verte que son amant ne voulait pas lui donner. Elle disait na?vement: ?Dame! c'est sa faute, à lui; que ne me donnait-il cette perruche!? Et, depui

ant que je ne me sens pas la force de remplacer. Non, non, Thérèse, je ne peux pas aimer, moi! Je demande trop, et je demande ce que je ne sais pas rendre; donc, il faudra bien que je retourne à mon ancienne vie. J'aime mieux cela, parce que ton image ne sera jamais souillée en moi par une comparaison possible. Pourquoi ma vie ne s'arrangerait-elle pas ainsi: des femmes pour les

ue, quand tu m'as laissé deviner le secret que tu n'étais pas forcée de me confier, j'ai senti, au milieu de ma douleur, qu'en acceptant ton bonheur je réparais toutes mes fautes. J'ai examiné attentivement votre manière d'être ensemble: j'ai vu qu'il t'aimait passionnément et qu'il me témoignait pourtant la tendresse d'un père. Cela, vois-tu, Thérèse, m'a bouleversé. Je n'avais pas l'idée de cette générosité, de c

nce, je n'aurais jamais osé me risquer. J'avais une trop belle dose de cet orgueil que nous portons si fièrement, nous autres hommes du monde, et qui a été si

t là ce qui achevait de m'éloigner de toi. Il y a eu, dans les derniers temps, bien des heures où j'ai été prêt à me jeter à tes pieds; j'étais

ecommencé ce martyre que je t'imposais. Allons, j'ai bien fait, n'est-ce pas, de m'enfuir? Je le sentais en te quittant! Oui, Thérèse, c'est là ce qui m'a donné la force de me sauver à Florence san

able pensée ne m'est pas venue; je t'en fais le serment, mon amie. Je ne sais pas si tu avais dit à ce batelier de ne pas nous perdre de vue; mais

t au visage, la femme qui m'avait trahi! Oui, Thérèse, c'est ainsi que, moi-même, j'eusse probablement jugé chez un autre la conduite que j'ai pourtant tenue vis-à-vis de toi et de Palmer avec autant de résolution que de joie. C'est que je ne suis pas une brute, Dieu merci! je ne vaux rien; mais je comprends le peu que je vaux, et je me rends justice. ?Parle-moi donc de Palmer et ne crains pas que j'en souffre; loin de là, ce sera ma consol

anctuaire du passé... Thérèse aimait Palmer, du moins elle voulait ou croyait l'aimer. Il ne lui semblait pas qu'elle p?t jamais r

vide rocher de Porto-Venere. C'était comme un détachement de la vie qui, par moment, n'était pas sans charme pour elle; mai

elle ne put se résoudre à le prendre pour confident de leur intimité. Elle répugnait à faire part de sa véritable situation, c'est-à-dire à confier des engagements sur lesquels elle ne s

u'elle se vit enfin à la tête de quelques billets de banque, elle paya largement sa bonne h?tesse et se permit de sortir avec Palmer pour se promener autour

u'elles ne se définissent. C'est avec sa mère que Th

larges voies naturelles qui tout à coup tombent à pic dans les ab?mes et vous laissent fort embarrassé de continuer. Si l'on revient sur ses pas et que l'on se trompe dans le dédale des petits sentiers battus par les pieds des troupeaux, on arrive à d'autres ab?mes, et nous sommes restés quelquefois, Palmer et moi, des heures entières sur ces sommets boisés, sans retrouver le chemin qui nous y avait amenés. De là, on plonge sur une immensité de pays cultivé, coupé de place en place avec une sorte de régularité par ces accidents étranges, et au delà de cette immensité se déploie l'immensité bleue de la mer. De ce c?té-là, il semble que l'horizon n'ait pas de limites. Du c?té du nord et de l'est, ce sont les Alpes Maritimes, dont les crêtes, hardiment dessinées, étaient encore couvertes de neige quand je suis arrivée ici. ?Mais il n'est plus question de ces savanes de cistes en fleurs et de ces arbres de bruyère blanch

pas un brin d'herbe; mais quels nuages d'or et de pourpre, quelles tempêtes sublimes, quels calmes solennels! La mer est un tableau qui change de couleur et de sentiment à chaque minute du jour et de la nuit. Il y a ici des gouffres remplis de clameurs dont vous ne pouvez vous représenter l'effroyable v

s affliger de ma folie. Je voulais ne vous parler que du pays, de mes promenades, de mes occupations, de ma triste chambre sous les toits, ou plut?t sur les toits, et où je me plais à être seule, ignorée, oubliée du monde, sans devoirs, sans clients, sans affaires, sans autre travail que celui qui me pla?t. Je fais poser des petits enfants, et je m'amuse à composer des groupes; mais tout cela ne vous suffit pas, et, si je ne vous dis pas où j'en suis de mon coeur et de ma volonté, vous serez encore plus inquiète. Eh bien, sachez-le, je suis bien décidée à épouser Palmer et je l'aime; mais je n'ai pas encore pu me résoudre à fixer l'époque du mariage, je crains pour lui et pour moi-même le lendemain de cette union indissoluble. Je ne suis plus dans l'age des illusions, et, après une vie comme la mienne, on a cent ans d'expérience et, par conséquent, de terreurs! Je me suis crue

s de spleen, il est vrai; mais, par nature, Palmer n'est pas très-clairvoyant et je peux les lui cacher. Je peux avoir devant lui ce que Laurent appelait ma figure d'oiseau malade, sans qu'il en soit effarouché. Si le mal futur se borne à ceci, que je pourrai avoir les nerfs irrités et l'esprit assombri sans qu'il s'en aper?oive et s'en affecte, nous pourron

it celui de l'amour. Le silence que Thérèse avait gardé sur ses relations avec Palmer avait rendu à l'artiste l'espoir de renouer avec elle

ceur maternelle qui me couvait durant des heures entières d'un sourire attendri et placide, ces épanchements du coeur, ces aspirations de l'intelligence, ce poème à deux dont nous étions les auteurs et les personnages sans y songer. Thérèse, si tu n'es pas à Palmer, tu ne peux être qu'à moi! Avec quel autre retrouveras-tu ces émotions ardentes, ces attendrissements profonds? Tous nos jours ont-ils donc été mauvais? N'y en a-t-il

e son amitié étaient trop vives si ce n'était que de l'amitié, trop froides et trop prude

pourtant parler du projet de mariage qu'elle ne pouvait se résoudre à regarder comme une résolution

maladie, je ne fusse réellement là qu'une soeur de charité?? Non, non, ce n'était pas le devoir, qui m'encha?nait à ton chevet, c'était la tendresse d'une mère. Est-ce qu'une mère ne pardonne pas toujours? Eh bien, il en sera toujours ainsi, vois-tu! Toutes les fois que, sans manquer à ce que je dois à Palmer, je pourrai te servir, te soigner et

et voulut écrire de son c?té, à Laurent, pour lui faire les

ecta vivement d'abord; mais il résolut de secouer ce chagrin qu'il ne se sentait pas la force de porter. Il se fit en lui un

e je revenais me mettre à tes pieds pour te dire: ?Eh bien, puisque tu souffres, souffrons ensemble. Je veux partager tes tristesses, tes ennuis et ta solitude.? N'était-ce pas mon devoir et mon droit?-Mais tu es heureuse, Thérèse, et moi aussi par conséquent! Je te bénis de me l'avoir dit. Me voilà donc enfin

à vous enfin, je sens que j'étais né pour autre chose que la vie que j'ai menée. Je renais, je sens l'ai

mon coeur, et à para?tre et à me faire aussi na?f, aussi gai, aussi enfant qu'elle-même.-Ah! qu'ils sont beaux, ces premiers jours d'une émotion naissante! N'y a-t-i

ailes comme un oiseau, est l'ouvrage de ton amour, de ta douceur, de ta patience, de ta colère, de ta rigueur, de ton pardon et de ton amitié! Oui, il a fallu toutes les péripéties d'un drame intime où j'

t de reconnaissance, Thérèse sentit pour la première fois son propre bo

t quand nous

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