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Jean Ziska

Chapter 2 No.2

Word Count: 6905    |    Released on: 30/11/2017

recteur de l'université de Prague, traduisait en bohémien les livres de Wicklef, et prêchait le wickléfisme. Le wickléfisme était une des nombreuses formes qu'a

athies chez les autres peuples, et y répandirent mystérieusement leur doctrine, s'adressant aux hommes les plus remarquables, suivant l'usage de ces temps de persécutions. Ou prétend que Jean Huss repoussa d'abord avec horreur la pensée de l'hérésie, mais qu'il fut séduit par deux jeunes gens arrivés d'Angleterre, sous prétexte de prendre ses le?o

c?té, Jésus-Christ entrant à Jérusalem sur une anesse, suivi de la populace à pied; et, de l'autre, le pape monté superbement sur un beau cheval capara?onné, précédé de gens de guerre bien armez, de t

es montagnes de la Moravie. On dit même que lors de la persécution que leur fit subir Charles V, à l'instigation du pape Grégoire XI, Pierre Valdo en personne était venu finir ses jours en Bohème. Les lolhards de Bohême dont le nom ressemble bien à celui des lollards d'Angleterre, étaient originaires d'Autriche. Un de leurs chefs, br?lé à Vienne en 1322, avait déclaré qu'ils étaient plus de huit mille en Bohême. Les historiens constatent aussi des irruptions de béguins ou beggards, d'adamites, de turlupins, de flagellants et de millénaires dans les pays slaves et en Bohême surtout, à différentes époques. Prague avait eu déjà d'illustres docteurs qui avaient prêché que la fin du monde ancien était proche, que l'Antéchrist était apparu sur la terre, et qu'il siégeait sur le tr?ne pontifical. Jean de Miliez11, un des plus célèbres, avait été mandé à Rome pour se disculper, et on dit qu'il avait écrit ces propres p

, mais beaucoup à leur nom de baptême et à celui de leur village. Jean Huss prit le sien de Hussinetz, où il était né. Je prierai mes lectrices de faire attention, en lisant l'histoire de ces siècles, à la prodigieuse

s deux espèces et l'office divin récité dans la langue du pays, étaient surtout les cérémonies qui lui paraissaient constituer sa nationalité, représenter ses franchises et préserver dans l'esprit du peuple l'égalité des fidèles devant Dieu et devant

pourrait appeler sui generis, pour la vie des entrailles populaires. On disait les offices en langue bohème, et on communiait sous les deux espèces dans les campagnes, et secrètement dans les villes; il y avait même plusieurs endroits où on l'avait toujours fait ostensiblement, grace à des privilèges accordés et maintenus par les papes. Milicius fut persécuté et mourut dans les prisons, après avoir restauré l'ancien rite assez généralement. Mathias de Janaw était confesseur de Charles IV, qui l'aimait beaucoup et qui ne para?t pas avoir été bien décidé entre les principes hardis de son université et les menaces du saint-siège. On osa

es livres de Wicklef. Huss n'en prêcha que plus haut et souleva maintes fois le peuple enclin aux nouveautés. Son archevêque n'avait pas beaucoup de pouvoir contre lui; l'abrutissement de Wenceslas livrait l'état à l'anarchie. Irrité contre le pape qui l'avait déposé de l'empire, il n'était pas faché de lui voir susciter un mauv

re toute la discipline ecclésiastique. Secondé par Jér?me de Prague, Jacques de Mise, dit Jacobel, Jean de Jessenitz, Pierre de Dresden12 et plusieurs autres, il commen?a à fanatiser l

ons spirituelles entremêlées d'allemand et de latin qui sont encore en usage dans les é

ses erreurs par l'écriture, appela du concile au tribunal de Jésus-Christ, et déclara qu'il aimerait mieux être br?lé mille fois14 que de scandaliser par son abjuration ceux auxquels il avait enseigné la vérité. Il fut dégradé des ordres sacrés, livré au bras séculier par le concile, et conduit au b?cher d'après l'ordre de ce même empereur qui lui avait garanti par serment la vie et la liberté. Jér?me de Prague avait été arrêté et amené prisonnier à Constance quelque temps auparavant. Il faiblit, renia Wicklef et Jean Huss, et fut absous. Quelque te

e en 1410 par la mort de Rupert, voulut conso

nait l'étrange plaisir de se br?ler le bout des doigts à la flamme de sa lampe. Interrogé sur

M. Henri Martin, H

e public, adressé à toute la chrétienté, en faveur du martyr. ?0 saint homme! disait ce manifeste, ? homme d'une vertu inestimable, d'un désintéressement et d'une charité sans exemple! Il méprisait les richesses au souverain degré, il ouvrait ses entrailles aux pauvres; on le voyait à genoux au pied du lit des malades. Les naturels les plus indomptables, il les gagnait par sa douceur, et ramenait les impénitents par des torrents de larmes. Il tirait de l'écriture sainte, ensevelie dans l'oubli, des motifs pu

de bien de la Bohême, qui témoignaient de son orthodoxie et de sa foi; que c'était une assemblée de satrapes que ce concile, et le conseil des Pharisiens contre Jésus-Christ; et mille autres invectives, dont plusieurs sont remplies d'éloquence. Ces pièces coururent toute l'Allemagne, et irritèrent violemment le pape et les c

t), et par faire célébrer ses louanges dans toutes les églises; puis elle frappa des médailles en son honneur, e

saint Jean et aux principes purs de la saine orthodoxie. Ils traitent le retranchement de la coupe de constitution humaine, nouvellement inventée et inconnue aux sacrés canons; pardonnent à ceux qui, par ignorance et simplicité, se sont soumis jusque-là

res du concile appelaient la lèpre vaudoise. Wicklef et Jean Huss, théologiens consommés dans l'acception de la philosophie scolastique, érudits recherchés et honorés, hommes de science et par conséquent hommes du monde, soit qu'ils n'eussent pas été aussi loin que leurs adeptes prolétaires dans leur conception d'une nouvelle société chrétienne, soit qu'ils eussent voilé cette conception idéale sous des formules de simple discipline réformatrice, avaient écrit avec cette prudence de raisonnement que doivent conserver les hommes en vue pour ne pas compromettre leur doctrine dans la discussion avec les sophistes et les puissants de ce monde. Les ames populaires plus pressées par leur feu intérieur et par leurs souffrances matérielles, avaient vite songé à réaliser l'idée cachée au fond de cette que

ers de Prague avaient été accusés d'entendre les confessions et d'administrer le sacré corps de Notre-Seigneur. Les seigneurs bohémiens présents à cette accusation en avaient défendu, en rougissant, l'honneur de la Bohème, et le fait parut si énorme, qu'on n'osa persis

rs, les grands de Bohème s'assemblèrent pour délibérer sur les conséquences de la déclaration de l'Université. Ils formèrent une députation des plus considérables d'entre eux, pour aller trouver le roi et l'inviter à s'occuper un peu de son royaume. Il y avait beaucoup d'analogie, nous l'avons dit, entre la cond

débauche et naturellement poltron, bien qu'il e?t parfois des velléités de cruauté et des heures de rage aveugle. Dès qu'il fut arrivé dans sa capitale, des députés de la ville vinrent lui demander des églises pour y enseigner le peuple à leur manière, et y donner la communion des subutraquistes16. Il leur demanda du temps pour y penser, et fit dire sous main à Nicolas, seigneur de Hussinetz, qui était à leur tête, qu'il filait là une c

sous les deux espèces. C'est ainsi qu'on a

communisme pratiqué par ses soldats comme autre chose qu'une excellente mesure de discipline dans ces temps difficiles. Rien ne révèle en lui des aptitudes philosophiques, ni aucune méditation religieuse profonde. C'est un fanatique de patriotisme; mais ce n'est point un fanatique de religion, et si ses instincts de divination stratégique approchent de la faculté extatique, il ne parait point s'être embarrassé beaucoup des questions théologiques de son temps. Il comprenait

éroce du sauf-conduit de Sigismond comme une injure faite à la Bohême. Mais quoique le fait dont je vais parler ne soit pas authentique, il a paru, à quelques historiens, motiver encore mieux l'espèce de rage qui transporta Ziska contre les moines; car on peut dire qu'il ne vécut que de leur sang pendant les sept années de sa terrible mission. Selon la tradition à laquelle je me fierais assez dans les pays dont l'histoire a été supprimée en grande partie ou refaite par les oppresseurs, un moine avait débauché ou violé sa soeur qui était religieuse, et Ziska aurait fai

donner. Nous l'examinerons en détail, en le suivant, pour ainsi dire, pas à pas, et nous verrons à travers le sombre fanatisme qui lui a été injustement imputé, une volonté froide, clairvoyante, opiniatre, beaucoup plus éclairée et beaucoup plus saine qu'on ne le pense. Ainsi nous regarderions sa vengeance personnelle comme un

le, être sorti plusieurs fois du concile en fureur; puis il alléguait, non l'autorité infaillible des décisions de l'église, mais la puissance politique de ce concile, composé, non de quelque peu d'ecclésiastiques, mais des ambassadeurs des rois, et des princes de toute la chrétienté. Enfin il mena?ait les hussites d'une croisade qui serait suivie de grands scandales et de périls extrêmes. C'est pourquoi il les priait, très-affectueusement, de ne pas exp

ignent tous les genres de rébellion qui doivent être punis par le fer et par le feu, ou tout au moins par l'exil et la misère. Tous les fauteurs du hussitisme sont condamnés à mort; qu'on les br?le, ainsi que tous les livres, tous les traités qui ont rapport aux doctrines de Wicklef et de Jean Huss, et toutes les chansons qui ont été faites contre le concile; que l'université de Prague soit réformée; qu'on en chasse les wickléfistes et qu'on les punisse; qu'on rétablisse l'ancienne communion, et que les transgresseurs soient punis; qu'

squ'à l'abjuration de sa foi, jusqu'à la ratification du crime, à moins qu'elle ne consent?t, à s'effacer elle

r par les voies de fait à la conversion des hérétiques. Il débuta par entrer dans l'église de Slana, au milieu de la communion hussite, par jeter les calic

rituellement: Mes frères, leur dit-il, quoique nous ayons un roi ivrogne et fainéant, cependant si nous jetons les yeux sur tous les autres, nous n'en trouverons point qui lui soit préférable: et on peut même le regarder comme le modèle des princes; car c'est son indolence

ique, accablé d'insultes et menacé du supplice qu'il faisait subir aux hérétiques, se réfugia en Hongrie auprès de Sigismond, afin de l'animer contre les hussites. Mais il y mourut bient?t, après avoir eu la gloir

Mais craignant de tomber dans quelque embuscade, il songea à se camper dans une position forte avec son armée. Il choisit pour cela le site inexpugnable de Hradistie dans la province de Béchin; et, en attendant qu'il p?t y batir une ville, il ordonna à ses gens de dresser leurs tentes dans les endroits où ils voulaient avoir leurs maisons. Nicolas de Hussinetz, celui à qui Wenceslas avait promis une corde pour le pendre, vint l'y joindre avec sa bande. Au bout de peu de jours, il se rassembla en ce lieu quarante mille personnes d

om de taborites, et peu à peu formèrent une secte de plus en plu

Tocznicz. Ma?tre Mathieu fit dresser une table sur des tonneaux vides, et donna l'eucharistie au peuple sans nul appareil. La table n'était pas couverte, et les prêtres n'avaient point d'habits sacerdotaux. Ma?tre Coranda, curé de Pilsen, se rendit dans ce même endroit avec une grande troupe de l'un et de l'autre sexe, portant l'eucharistie. Avant que de se séparer, un gentilhomme ayant exhorté le peuple à dédommager un pauvre homme do

s furent échangés également entre les pèlerins, afin qu'ils eussent à se tenir sur leurs gardes, et ils s'envoyèrent les uns aux autres des chariots avec des gens bien armés. Mais avant que ces troupes eurent pu opérer leur jonction, elles furent attaquées par les Impériaux, ayant à leur tête Sternberg, seigneur catholique, président de la monnaie de Cuttemberg. Ceux d'Aust furent taillés en pièces; mais ceux de Knim repoussèrent Sternberg, et le forcèrent à la fuite, après quoi ils restèrent tout le jour sur le lieu

airer suffisamment. On sait l'indifférence de nos historiens fran?ais des derniers siècles, et le sans-gêne des corruptions de la basse-latinité du moyen age pour les noms étrangers. Je croirais cependant que le véritable nom ancien de Tauss est Tusia, à cause d'une anecdote consignée dans plusieurs livres à ce sujet. La tradition rapporte qu'en 974 l'empereur Othon 1er, obligeant Boleslaws, prince de Bohême, à

oujours en état de défendre la cause de Dieu et la leur propre. Pour nous, mes frères, ayant toujours devant les yeux la loi de Dieu et le bien de la république, nous devons être fort vigilants, et il faut que quiconque est capable de manier un couteau, de jeter une pierre et de porter un levier (une barre, une massue), se tienne prêt à marcher. C'est pourquoi, T. C. F., je vous donne avis que nous assemblons de tous c?tés des troupes pour combattre les ennemis de la vérité et les destructeurs de notre nation; et je vous prie instamment d'avertir votre prédicateur d'exhorter le peuple dans ses sermons à la guerr

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