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Jean Ziska

Chapter 5 No.5

Word Count: 2851    |    Released on: 30/11/2017

messes échouèrent devant les séductions de Sigismond. Il devint l'ennemi le plus ha? et le plus méprisé des Taborites, et, dès le commencement de 1420, Zis

qu'ils furent pris et massacrés en sursaut. Tous furent passés au fil de l'épée. Leurs maisons ra

esta attaché encore quelque temps au parti de Jean Ziska. Nous prenons note de lui pour qu'on ne le confonde p

a, réunit, sur une montagne de Cuttemberg qu'il baptisa Oreb, des troupes de paysans qui prirent le nom d'Orébites. Les Taborites et les Orébites fraternisèrent dans les combats et communièrent ensemble sur les champs de bataille. En c

e, en passant près de lui et en fracassant les branches, lui fit sauter un petit éclat de bois dans l'oeil, le seul qui lui restat. La forteresse n'en fut pas moins e

yait des paysans ou des ouvriers prendre parti contre les Taborites, à cause de quelque privilège agricole ou industriel qu'ils voulaient conserver. Les mineurs de Cuttemberg21, qui étaient Allemands pour la plupart, ha?ssaient tellement les Orébites, qu'ils les guettaient

s le Boehmer-Wald, à

elui qu'il devait se créer; et, tandis que les Hussites de Prague péroraient sur leurs quatre articles22, sans trouver en eux-mêmes la force de chasser la reine et les Impériaux, Ziska, appelant à lui, de tous les points, les plus braves et les plus ardents, avait organisé d'emblée un corps d'armée formidable, en même temps qu'un parti audacieux, aveuglément dévoué à son inspiration militaire, et sans cesse inspiré lui-même dans son rêve d'indépendance politique par une liberté d'examen religieux qui ne connaissait pas de limites humaines. Aussi le rocher de Tabor devint-il, comme par magie, le centre de la Bohème. C'était l'autel où le feu sacré ne mourait point; l'antre d'où sortaient, dans le danger, des légions de sombres archanges ou d'impitoyables démons; le paradis mystique où, dans les heures de repos, on allait essayer la réalisation d'une vie de communauté et d'égalité parfaite. Ziska, en pillant les monastères, savait donc bien ce qu'il faisait. Il avait une armée à faire vivre, et cette armée représentait pour lui la Bohème, puisqu'elle était la gardienne de toute liberté et de toute unité nationale. Il comptait sur une guerre qui devait durer, et qui dura effectivement plusieurs années. Il y avait dans les richesses des couvents de quoi entretenir cette armée tout le temps nécessaire; et, en même temps qu'il s'assurait des ressources considérables, il privait l'ennemi de ces mêmes ressources. La conduite de Sigismond prouva bient?t que Ziska ne s'était pas trompé en prévoyant que l'empereur apostolique pillerait les couvents et les églises pour subvenir à ses dépenses, avec aussi peu de scrupule que les hérétiques le faisaient de leur c?té. Aussi Ziska ne perdit-il pas de temps pour lui ?ter cet avantage. Les burgraves, en mettant la main à l'oeuvre avant lui, et en s'enrichissant des dépouilles du clergé, les uns pour satisfaire leur avarice ou leur prodigalité, les autres pour les offrir à Sigismond et acheter par là sa faveur, montrèrent bien à Ziska qu'il n'y avait pas à hésiter, et que tout acte de pitié ou de désintéressement tournerait à la perte de la Bohème. Les Taborites, poussés par une fureur religieuse, ne comprenaient peut-être pas la pensée politique de leur chef. Ils avaient réellement soif du sang des moines et des prêtres qui avaient dénoncé l'hérésie à Rome, et qui, mourant pour la plupart avec un courage héro?que, les mena?aient, jusque dans les tortures

quelle était cette formule politique

sentant de sa patrie, on l'a montré, surtout dans les premiers temps de son entreprise, portant l'épouvante et la désolation chez ses propres compatriotes, chez ses coreligionnaires; on a affecté de peindre la haine et la terreur de certaines prov

uelque humilié que soit le serf, on ne le surprend pas toujours dans une velléité de révolte et de courage. L'esclave s'habitue à sa cha?ne, l'indigent aime son toit de chaume, et la crainte d'être plus mal l'empêche souvent de désirer mieux. Les prêtres taborites arrivaient dans les campagnes, prêchant la parole du Christ à ses disciples: ?Levez-vous, quittez vos filets, et suivez-moi.? Ziska ajouta en vrai condottiere: ?Cédez vos huttes, votre vaisselle de terre, votre maigre repas, et le bétail dont on vous a confié la garde, et les armes dont on vous a munis contre nous, à mes soldats, à mes enfants; car ils

le temple est ouvert. La famille est dispersée par le glaive, qu'elle se reforme sous la parole de Dieu. Ici les veuves trouveront de nouveaux époux, et les orphelins des pères plus sages et des appuis plus s?rs que ceux qu'ils ont perdus.? C'est ainsi que, de gré ou de force, il entra?na les populations à sa suite. Il commen?ait par leur envoyer ses prêtres, et quand leur prédication avait échoué, il arrivait avec ses implacables sommations et ses sentences vengeresses. En peu de temps l'agriculture fut détruite, l'industrie paralysée; les champs devinrent stériles, les bourgades où l'ennemi e?t pu se reposer des monceaux de ruines, les bois et les montagnes peuplés d'invisibles défenseurs, chaque buisson du chemin une lanière pour le partisan aux aguets. Les seigneurs catholiques n'osaient plus sortir de leurs chateaux. Les garnisons impériales se tenaient muettes et consternées derrière

sous sa volonté, fanatiques et tièdes, Taborites et Calixtins. Mais n'antici

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