L'archipel en feu
l'un d
et déposait au pied du m?le, sans aucun compagnon, sans aucune arme, cet hom
ainsi se nommait le petit batiment
finissant en grosse touffe, non en pointe. Sa poitrine était large, ses membres vigoureux. Ses cheveux noirs tombaient en boucles sur ses épaules. S'il avait dépassé trente- cinq ans, c'était à peine de quelqu
Son cafetan, à capuchon de couleur brune, brodé de soutaches peu voyantes, son pantalon verdatre, à large
vents. Pas une anse dont il n'e?t vérifié le brassiage et les accores. Pas un écueil, pas une banche, pas une roche sous-marine, dont le relèvement lui f?t inconnu. Pas un détour du chenal, dont il ne f?t capable de suivre, sans compas ni pilote, les sinuosités multiples. Il est donc facile de comprendre comment, en dépit des fau
e marin, mais aussi au métier de pirate. à bord de quels navires avait-il servi pendant cette période de son existence, quels chefs de flibustiers ou de forbans l'eurent sous leurs ordres, sous quel pavillon fit-il ses premières armes, quel sang répandit sa main, le sang des ennemis de la Grèce ou le sang de ses défenseurs - celui-là même qui coulait dans ses veines - nul que lui n'aurait pu le dire. Plusieurs fois, cependant, o
lo, pourquoi il leur imposa rien que par sa présence, comment tous abandonnèrent
usement sur son passage. Lorsqu'il débarqua, pas un cri ne fut proféré. Il semblait que Nicolas Starkos e?t assez de prestige pour commander le silence autour
ue le quai forme au fond du port. Mais, à peine avait-il fait une vingtaine de pas dans cette direction qu
oin de dix hommes vigoureux
population maritime. Et ces cent hommes, sans demander où on les menait, à quel métier on les destinait, pour le compte de qui ils allaient naviguer
e heure, soient à bord de la
s'occupa plus que de choisir les dix hommes destinés à compléter l'équipage de la sacolève. Cependant, Nicolas Starkos s'élevait peu à peu sur les pentes de cette falaise abrupte qui supporte le bourg de Vitylo. à cette hauteur, on n'entendait d'autre bruit que l'aboiement de chiens f
avoir longé les ruines d'une citadelle, qui fut jadis élevée en cet endroit par Ville-Hardouin, au temps où les Croisés occupaient divers point
ence absolu régnait autour de l'acropole. Deux ou trois petites voiles, à peine visibles, sillonnaient la surface du golfe, le traversant vers Coron ou le remontant vers Kalamata. Sans le fanal, qui se balan?ait en tête de leur mat, peut-être e?t-il été impossibl
ce moment, il semblait que les choses extérieures ne fussent pas pour impressionner le capitaine de la Karysta, accoutumé sans doute à de tout autres scènes. Non, c'était en lui-même qu'il regardait. Cet air natal, q
er. Puis il fit quelques pas en remontant obliquement la falaise. Ce n'était point au hasard qu'il allait de la sorte. Une secrète pe
r, tranchant sur le sombre rideau des cyprès et des cèdres. Partout des roches qu'un prochain éboulement de ces terrains volcaniques pourra bien précipiter dans les eaux du golfe. Partout une sorte d'apreté farouche sur cette terre du Magne, insuffisante nourricière de sa population. à peine quelques pins décharnés, grima?ants, fantasques, dont on a épuisé la résine,
d-est, là où la crête éloignée du Taygète tra?ait son profil sur le fond moins obscur du ciel. Une ou deux é
batie au milieu d'un enclos de quelques arbres à demi dépouillés, entouré d'une haie d'épines. Cette demeure, on la sentait abandonnée depuis longtemps. La haie, en mauvais état, ici touffue, là trouée, ne lui faisait plus une barrière suffisante pour la protéger.
veuve, Andronika Starkos, avait quitté le pays pour aller prendre rang parmi ces vaillantes femmes qui marquèrent dans l
tylo, dont les excès lui faisaient horreur. Plus instruit, d'ailleurs, et avec un peu plus d'aisance que les gens du port, il avait pu se faire une existence à part entre sa femme et son enfant. Il vivait ainsi au fond de cette r
icolas Starkos déserta la maison pour aller courir les mers, mettant au service de la p
e pays, cependant, qu'Andronika y était quelquefois revenue. On avait cru, du moins, l'apercevoir, mais à de
falaise. Jamais une demande de sa part sur l'état d'abandon où elle se trouvait. Jamais une allusion à sa mère, pour savoir si elle revenait parfois à la demeure déserte. Mais à travers les terribles évén
as bien compte, l'y avait poussé. Il s'était senti pris du besoin de revoir, une dernière fois sans doute, la maison paternelle, de toucher encore du pied ce sol sur lequel s'étaient exercés ses premiers pas, de respirer l'air enfermé entre ces m
urs du passé. On n'est pas né quelque part pour ne rien sentir devant la place où vous a bercé la main d'une mère. Les
uil de la maison abandonnée, aussi sombre, aussi sil
.. Oui!...
ncore ne fit-il que les murmurer, comme s'il e?t eu la crai
était disjointe, les montants gisaient sur le sol. Il n'y
dont les auvents, à demi pourris par la pluie, ne tenaie
cri et s'envola d'une touffe de lentisq
fut sourdement faché de ce qui se passait en lui, d'éprouver comme une sorte de remords. S'il se sentait ému, il se sentait irri
mbre. Personne ne le voyait, et ?il ne se voyait pas lui-même!? En plein jour, peut-être
angles, tournant les coins dont l'arête effritée disparaissait sous les mousses, tatant de la main ces pierres ébranlées, comme pour voir s'il restait encore un peu de vie dans ce cadavre de
ite hantée ou visionnée. Il revint vers la fa?ade orientée à l'ouest. Puis, il s'approcha de la porte, pour la repo
iter encore une fois, il n'osait plus y entrer. Il lui semblait que son père, sa mère, allaient appara?tre sur le seui
e maniote - un jupon de cotonnade noire à petite bordure rouge, une camisole de couleur sombre, serré
acité un peu sauvage, un teint halé comme celui des pêcheuses du littoral.
ils, séparés depuis si longtemps de corps
se voir en présence de sa mère... I
isant l'accès de sa maison, ne dit que ces mots d'
remettra le pied dans la
s ses entrailles le chassait maintenant comme on chasse un tra?tre. Alors il voulut fai
il reprit le sentier de la falaise, il descendit à grands pas, sans
uil de sa maison, le vit disp
venu ma?tre de lui-même, atteignait le port où il hélait son gig et s'y embarq
os monta sur le pont de la Karysta, et, d
es voiles disposées pour un prompt départ. Le vent de terre
s, s?rement, silencieusement, sans qu'un seul cri e?t été
n mille au large, qu'une flamme
ondations. La main de la mère avait allumé cet incendie. Elle ne voula
r son regard de ce feu qui brillait sur la terre du Magn
ka l'av
remettrait le pied dans la