La comtesse de Rudolstadt
s du règne de Frédéric le Grand, était alors une des plus belles de l'E
éatre du roi et les comédiens du roi. Restait, pour les bons habitants de la bonne ville de Berlin, une petite partie du parterre; car la majeure partie était occupée par les militaires, chaque régiment ayant le droit d'y envoyer un certain nombre d'hommes par compagnie. Au lieu du peuple joyeux, impressionnable et intelligent de Paris, les artistes avaient donc sous les yeux un parterre de héros de six pi
yeux les nombreux membres de sa famille et l'inquiète fourmilière de ses courtisans. Son père, le Gros-Guillaume, lui avait donné cet exemple, dans une salle de planches mal jointes, où, en présence de mauvais histrions allemands, la famille royale et la cour se morfondaient douloureusement tous les soirs d'hiver, et recevaient la pluie sans sourciller, tandis q
artistes remarquables; et le roi, presque toujours debout à l'orchestre près de la ramp
s, il était venu chercher, dans un jour de dépit, des honneurs, des appointements, un titre de chambellan, un grand cordon et l'intimité d'un roi philosophe, plus flatteuse à ses yeux que le reste. Comme un grand enfant, le grand Voltaire boudait la France, et croyait faire crev
le jour, Voltaire commen?ait à se désillusionner singulièrement de la Prusse. Il était là dans sa loge entre d'Argens et La Mettrie, ne faisant plus semblant d'aimer la musique, qu'il n'avait jamais sentie plus que la véritable poésie. Il avait des douleurs d'entrailles et il se rappelait mélancoliquement cet ingrat pu
ves mariés au fond de l'Allemagne, était réunie à Berlin. On donnait le Titus de Métastase et de Hasse, et les d
eur nom de guerre semblerait l'indiquer; mais que le premier était le signor Uberti, excellent contralto, et le second, la Zingarella Consuelo, admirable
ntait point électrisée, et chantait avec cette méthode consciencieuse et parfaite qui ne laisse pas de prise à la critique, mais qui ne suffit pas pour exciter l'enthousiasme. L'enthousiasme de l'artiste dramatique et celui de l'auditoire ne peuvent se passer l'un de l'autre. Or il n'y avait pas d'enthousiasme à Berlin sous le glorieux règne de Fréderic le Grand. La régularité, l'obéissance, et ce qu'on appelait au dix-huitième siècle et particulièrement chez Frédéric la raison, c'étaient là les seules vertus qui pussent éclore dans cette atmosphère pesée et mesurée de la main du roi
, exécutés avec la pureté d'un mécanisme irréprochable, ravissaient le roi, la cour et Voltaire. Voltaire disait, comme chacun sait: ?La musique italienne l'emporte de beaucoup sur la musique fran?aise, parce qu'elle est plus orné
onté de le faire en personne et toujours judicieusement, lorsque, par un caprice inexplicable, la Porporina, au milieu d'une roulade brillante qu'elle n'avait jamais manquée, s'arrêta court, fixa des yeux hagards vers un coin de la salle, joignit les mains en s'écriant: O mon Dieu! et tomba évanouie tout d
n bref et impérieux; qu'est-ce que cela veut di
penchant respectueusement au-dessus de la rampe près d
na est comme morte. On craint qu'
n lui donne un verre d'eau, qu'on lui fasse respirer q
rant comme un rat, et le roi se mit à causer avec vivacité avec le chef d'orchestre et les musiciens, tandis que la partie du public qui s'intér
. Chez Frédéric, rien ne se passait avec cette solennité qu'impose un public indépendant et puissant. Le roi était partout chez
'orchestre, cela finira-t-il bient?t? c'est ridicule! Est-ce que vous n'avez pas
nte de l'affaiblir et de l'empêcher de continuer son r?le. Cependant i
ce n'est donc pas u
me para?t
que Porporino vienne nous chanter quelque chose pour nous dédo
, et la représentation fut terminée. Une minute après, tandis que la cour et la ville sortaient
tre tant d'égo?sme dans les jouissances du dilettante, qu'il est beaucoup plus contrarié d'en perdre une partie par l'interruption du spectacle, qu'il n'est affect
r au moment de faire son trille, et, dans la crain
dit une dame encore plus sensible: on ne tombe pas de
nde comédienne, on tombe comme l'on veut, et on ne craint pas
dre! disait, dans un autre endroit du vestibule, où se pressait le beau monde e
rquis; elle n'a pas d'amant, et si elle en a jamais, elle ne méritera p
evalier de toutes les filles de théatre, passées, présentes
e de Quedlimburg, à sa confidente ordinaire, la belle comtesse de Kleist, en revenant dans
gouvernante de la princesse, personne excellente, fo
parfois tant d'analogie avec Frédéric: est-ce que tu remarques quelque chose, toi? Tiens! remarque les
reille, et la princesse, se penchant vers madame
e fois depuis quinze ans ou vingt ans peut-être, depuis que j
dernière à propos de mademoiselle Barberini,
sque le jeune chancelier Cocce? en a fait sa femme, mon frère a été travaillé
ue Sa Majesté ne peut pas
iance! ah! le grand mot! vide de sens, comme tous les mo
selon sa coutume, à une autre disposition d'esprit, elle
e roi a eu une velléité d'amour pour cette Barberini. Je sais, de bonne source, qu'il a été souvent prendre le thé, avec Jordan et Chazols, dans son appartement, après le spectacle; et que même elle a été plus d'une fois des soupers de Sans-Souci, ce qui était, avant elle, s
isons... d'état, qu'il ne m'appartient pas de deviner, le roi a voulu quelquefois fair
re moins à cette froideur. Frédéric a toujours été hypocrite, vois-tu. Mais il ne me persuadera pas que mademoiselle Barberini ait demeuré dans son palais pour faire
vertueuse, elle
e pas, de Kleist? Allons, tu ne veux pas me répondre? Je te soup?onne, noble veuve,
une mésalliance de c?ur s'établir entr
dit d'ailleurs que cette Porporina a encore plus d'esprit, d'instruction, de grace, enfin qu'elle sait encore plus de langues que la Barberini. Parler les langues qu'il ne sait pas, c'est la manie de mon frère. Et puis la musique, qu'il fait semblant d'aimer aussi beaucoup, quoiqu'il ne s'e
ans la vie de notre grand prince. Tout cela est fait trop oste
; mais un certain attrait, une petite intrigue. Tout le
s roulades d'une actrice; mais qu'au bout d'un quart d'heure de paroles et de roulades, il lui dit, comme il dirait
e de Cocce?, je ne m'étonne pas qu'elle n'ait jamais pu le souffri
aitement modeste, conven
au roi. Peut-être est-elle fort habile. Si elle
n supplie, pas même à madame de Maupertuis,
orporina, et savoir si l'on peut tirer d'elle quelque chose. Je regrette beaucoup de n'avoir pas voulu la recevoir chez moi,
inement. Il était
cette fille. Qui sait si elle ne pourrait pas obtenir du roi ce que nous implorons vainement? Je me suis figuré cela depuis quelques jours, et comme je ne pense pas à
prenne bien garde..
de prudence que toi. Allons, il faudra y pense