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La Maison

Chapter 10 LE CIRQUE

Word Count: 3808    |    Released on: 30/11/2017

au-dessus de la toile qu'on soulevait pour entrer, cette inscription en lettres d'or sur fond bleu: Cirque Marinetti. Un tambour agitait frénétiquement ses baguette

me qui tant?t était vieille et tant?t adolescente. Combien j'aurais voulu pénétrer là dedans! J'entretenais du

ont la paresse me rassura. Un perroquet voletait d'un toit à l'autre. Assise sur un escalier, une femme vêtue de haillons dont les larges trous révélaient sans pudeur la peau ambrée, se peignait au soleil, et sa chevelure noire qu'elle ramenait en avant répandait de l'ombre sur tout son visage dont je ne pus rien savoir et qui, seul, m'intéressait. Un vieux bonhomme bronzé fumait sa pipe avec une majesté comparable à celle du v

cornet à piston, de deux petites fl?tes et d'un clavier qu'on frappait avec deux règles, -le tympanon m'était inconnu, -faisait tant de vacarme qu'on n'entendait plus le fidèle et monotone tambour du dehors. On s'habituait peu à peu et dans tout ce bruit je per?us une sorte d'appel indiciblement triste, doux et autoritaire ensemble, et si insistant qu'on n'y pouvait résister. Plus tard,

entreprise, J'irai-z-à Ven

jamais la maison ne comblerait mon rêve.

foule et qui me dégo?tèrent. Je n'étais pas venu assister à des pantalonnades et j'attendais, sans trop savoir quoi, une représentation émouvante et no

rs d'ensemble, j'allais dire de leur duo, car il y avait tant de rythme dans les souples mouvements de leurs deux corps que, véritablement, cela chantait. Dans toute leur carrière, glorieuse ou tragique, ont-ils jamais rien exécuté de plus hardi que ces vols d'un trapèze à l'autre, sans la sécurité du filet et sous la surveillance de la mort dont ils ne se souciaient pas plus qu'un épervier d'un couteau. Un cri étouffé de femme dans l'assistance me révéla la danger à quoi je ne songeais pas plus qu'eux, et dont j'eus brusquement la perception. Ainsi proje

de la beauté auquel j'étais déjà parvenu, mais la peur d'approcher d'elle et de ne la point tenir. Pourtant j'ai beau chercher ses traits dans ma mémoire, je ne les retrouve pas. Je devais la rencontrer souvent, et je me demande à présent si je l'ai jamais regardée, si jamais j'ai osé la regarder vraiment. Je lui attribue des yeux dorés, un teint doré comme à une vierge de vitrail que le soleil traverse. Quel age avait- elle? Seize ou dix-sept ans, pas davantage, et peut-être pas même autant. Les fruits de son pays n'ont pas besoin de beaucoup de mois pour m?rir. Elle paraissait plus grande qu'elle n'était à cause de sa sveltesse. On ne pouvait la dire maigre sans lui faire injure: mince, oui, mais d'une minceur pleine et musclée, et je m'étonnais des rondeurs naissantes de son torse. Elle sautait dans les cerceaux qu'on lui tendait et à chaque saut je craignais que le cheval ne se dérobat ou qu'elle ne manquait la large selle. De trembler

is, et avec cette troupe improvisée j'en voulus offrir le régal à mes parents, pour célébrer la fête de l'un ou de l'autre. On nous interrompit au beau milieu sans aucun respect de l'art dramatique. Seul, grand-père s'amusait bruyamment, de quoi t

fique et lointain. Mais grand-père aimait à fréquenter les artistes, les irréguliers. Je le voyais bien au Café des Navigateurs. Avec tout le groupe de M

-père? murmurai-je, ca

ir ces gens

nnue qui devait être l'italien. Sur ses lèvres, cette langue n'était pour moi qu'incompréhensible. Il la pronon?ait à peu près comme les mots dont nous nous servions. Tout au plus allongeai

eul personnage important que je crus reconna?tre, ce fut la danseuse de corde. Encore était-elle couronnée de cheveux gris un p

es bariolées. Ses pieds nus, ses pieds dorés, baignaient dans une couche de poussière. Ainsi humiliée, je la trouvais aussi belle que dans sa gloire, sur le piédestal de sa large selle, franchissant les cerceaux et saluée des acclamations de la foule. Déjà l'illusion m'illumin

eau rien qu'à la honte que me donna ce recul instinctif, et, dans mon ardeur à méri

ne seule épluchure. Elle condescendait sans impatience à cette infime besogne, et je lui étais reconnaissant de s'abaisser. Comme là-bas, sur la piste, dans ses

g à peler,

au comble du bonheur

, je pouvais bien aller jusqu'à la vermine qui se prend sans que personne le remarque, tandis qu'éplucher des

confidences. Une voix gut

zza

s affecté; du moins je savais son nom. Je revins à la maison au galop

! dou

e affolée tout mon être chantait comme la bo?te à musique lorsqu'on a déclanché le ressort. Je

vous avez, mo

en riant, mais

tout. Je n'a

uffle, j'allai m'appuyer brusquement contre un jeune pommier. Les arbres fleurissaient alors: c'était

illais pareillement l'amour en f

rait le clan des philosophes. Je saisissais au passage quelques fragments de ces appréciations et je br?lais d'étonner mes a?nés en leur montrant la supériorité que j'avais acquise sur eux tous. Ainsi j'étais partagé entre mon secret et ma vanité. Ce fut celle

ssura Fernand de Montrau

e plus élégant du collège à cause de ses cravates, et l'on s'inclinait devant sa compétence sur tout ce qui touch

tu es

oureux, je l'appris immédiatement par cette phrase et m

ir une collection de billes en cornaline auxquelles j'étais attaché comme à des bijoux. Il y en avait de rouges tachetées et de noires avec des cercles blancs. Je ne possédais rien qui me f?t plus cher. Un instant, j'hésitai devant un sacrifice aussi considérable et pensai du moins y soustraire cette agate couleur de feu où la lumiè

e dit-elle. Vo

comme si elle les transformait en un autre langage, tout fleuri et chantant. Je m'enhardis jusqu'à lui parler à

avec un peu d'emphase,

zar

se réjouit d

ais ce n'est pas Nazzarena,

n accent. Après quo

vo

an?

t d'Assise. Et

'ici,

le et sa maison. Comprit-elle sa bévue? Elle ne me deman

vo

e sai

se! On sait toujours

n'avez pas de

a, notre

urna pour regarder sur la place les bonnes grosses batisses en pierre de taille qui la bordaient de tous les c?tés: ma ville est ancienne et rude, et l'

être bien

oi

tout le temp

ployé à dessein, pour lui don

endroits où la recette est mauvaise. Une f

genre d'existence. A cette déclaration, elle ouvrit de grands yeux, bien étonnée sans doute qu'

ous ne viendrie

réjouir: elle l'écarta sans

ez pas savoir grand'chos

mon amour- propre. Je ne pouvais demeurer sous le coup d

monter

senti une inquiétude voisine de la frayeur quand de longs frissons lui parcouraien

ne croyait point à mon départ; je ne possédais aucun talent équestre, elle ne disp

eux de tout le mensonge qui s'abri

rée de la légende du lord de Burleigh. Le lord de Burleigh s'adresse à une paysanne qui est la plus jolie fille du village et la plus modeste, et il lui dit: Il n'est personne au monde que j'aime comme toi. Certes, je n'aurais jamais articulé tout haut cette phrase et même j'aurais plut?t serré les lèvres pour être s?r de ne pas l'articuler. Mais je la sentais vivre et elle

ous dévisager. Puis, brusquement, en manière de jeu, il joignit nos deu

ec violence, je me sentis devenir rouge jusqu'à la ra

, partagé entre la colère et

e. Que vous étiez

estai-je,

toute importance. Et puis quoi? tout serait fini par là. Pour que l'amour f?t

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