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C'Etait ainsi…

Chapter 2 No.2

Word Count: 4155    |    Released on: 06/12/2017

ages, aux traits fins et ? la belle barbe noire. Assez bon mécanicien, il était intelligent et débrouillard, mais il avait un caract?re hargneux, difficile; cause d

oique marié, la terreur des ouvri?res, principalement de Zul

iolente au couteau, o? Berzeel, jadis, avait mordu la poussi?re. Le soir d'un dimanche, on l'avait ramassé, ainsi arrangé, ? moitié mort, devant un cabaret. De mémoire d'homme Berzeel avait toujours été un farouche batailleur. Doux comme un agneau et diligent comme pas un, tant qu'il était ? jeun et n'avait pas un sou en poche, il travaillait toute la semaine sans presque lever les yeux ni prononcer un mot; m

d'une seule traite, s'arr?tait-il bient?t devant un petit cabaret, o? il entrait prendre une goutte et quelques minutes de repos. Il avait son argent en poche; il le sentait dans son gousset comme une présence chaude et vivante. Pour qui donc aurait-il en besoin de se g?ner? il sirotait sa goutte; et, comme c'était bien bon, il en prenait encore une; et parfois une troisi?me, jusqu'? ce qu'il f?t compl?tement retapé. Alors il partait, avec la ferme intention de ne plus s'arr?ter avant son cher village. Mais, en route, la patte folle se fatiguait de nouveau; et pui

pour le repas de midi, ni pour celui du soir; et généralement il fallait que sa soeur allat le chercher de nuit dans les assommoirs et s'estimat heureuse lorsqu'elle parvenait, avec des peines inou?es, ? le ramener enfin sous leur toit. Il y cuvait sa saoulerie dans un sommeil de brute pendant dix ? douze heures, si bien qu'il n'était pas ? son ouvrage ? la fabrique le lundi matin; le plus souvent il n'y revenait qu'au cours de l'apr?s-midi, et parfois m?me le mardi matin, la face tuméfiée, les ye

n et de l'apr?s-midi, il en lisait ? haute voix des passages aux autres ouvriers et leur demandait ce qu'ils en pensaient. En lui vivait une conscience obscure d'injustice subie, de duperie; le sentiment aigu que lui, et aussi les autres, ne recevaient pas l'équivalent de ce qu'ils produisaient par leur travail. Pourquoi était-ce ainsi? Et pourquoi devrait-il en ?tre ainsi, toujours? Pourquoi M. de Beule et son fils, qui travaillaient seulement lorsqu'il leur plaisait de travailler, pouvaient-ils vivre dans le luxe et l'abondance, alors qu'eux, les pauvres bougres, devaient trimer chaque jour, du matin au soir, toute leur vie, sans aucun espoir de gagner jamais autre chose que leur misérable pain quotidien? Ce probl?me accablant, que Pierken ruminait constamment, le rendait bien souvent morose et triste. Cela ne se traduisait pas en mauvais vouloir ni esprit de révolte; mais Pierken était mécontent, toujours et e

savait tr?s bien, il supportait assez mal que Pierken, par exemple, qu'il considérait comme un feignant, pr?t de ces airs de supériorité intellectuelle et se posat un peu en chef spirituel de l'équipe grace ? ces blagues qu'il cueillait dans son petit canard. Leo était l'homme dont on avait toujours besoin quand il s'agissait d'une besogne exigeant une grande célérité et une force physique peu ordinaire. Dans ces cas-l?, d'ordinaire, on lui demandait son aide comme une faveur, et rarement en vain, car il était fier de sa force et de son adresse. Si le hasard voulait qu'il f?t dans une de ses heures renfrognées, il acquies?ait d'un simple signe de t?te sans prononcer un mot; mais s'il était dans une de ses heures folles, il répondait par une sorte de cri effroyable, un ?oui? qui se décomposait en ?Oooo … uuu

en e?t sa place ? c?té du vigoureux Leo, car l'aide du

ins; et alors son petit visage s'animait soudain d'une vie intense, et ses yeux brillaient d'une passion ardente. Cette passion était réellement en lui, profonde et cachée. Poeteken, le nabot, le gosse, le petit bout d'homme était sérieusement épris d'une des ouvri?res de la fabrique: Zulma, surnommée ?La Blanche?, la pauvre albinos, blanche de cheveux, blanche de sourcils, blanche de tout, celle que Bruun, le chauffeur, s'effor?ait de ?chauffer?. Les autres ouvriers s'égayaient follement de ces surprenantes amours. Ils ne rataient jamais une occasion de s'en amuser; les

s spirituel dans toute l'équipe. Surtout avec les femmes il était dr?le. Non pas qu'il leur f?t la cour le moindrement; mais il savait dire, d'un air tranquille et souriant, des choses d'un cynisme effarant, qui empourpraient le visage des ouvri?res, pendant que les hommes se tordaient de rire. En général les femmes le ha?ssaient. Elles ne l'appelaient jamais autrement que ?le grand voyou? et ne se g?naient pas pour lui jeter ce nom ? la face. Alors Free souriait cal

uvez, je n'ai pas de te

iet

? plein? s'écriait Fr

vec la plus grande attention; et alo

qu'il n'y ait rien au fond du verre, mais soigne le

ent; et, malgré sa mau

cée de remplir le verre

?t ? y poser

ree? ricanaie

n rendant le verre vide ? la serv

t tout, parce qu'il était applicable ? tout et ? chacun. En présence d'un étranger, qui par hasard lui en demandait le sens, sa joie était au comble; il était secoué d'une véritable crise de rire. Aux yeux des autres il passait pour lég?rement maboul. Il lui arrivait de chanter ? tue-t?te, pendant des heures, en plein vacarme des pilons. A d'autres moments, il se renfermait dans un mutisme maussade, un peu comme Leo. Il semblait alors porter le poids de graves soucis; et parfois il pleurait, sans qu'il f?t rien arrivé et sans que personne compr?t pourquoi. Si on lui en demandait la raison, si on insistait, il prétendait souffrir de violents maux de t?te. Certaines

le chez ses camarades, en passant de lui tapoter sa bosse; une autre taquinerie, de presser du doigt la joue ? la chique, pour que le jus de tabac lui coulat sur le menton. Il ne s'en fachait pas. Jamais il ne se fachait. Il vous regardait en souriant, comme pour dire: ?Allez-y, si ?a vous amuse; moi, ?a m'est égal.? Il n'avait qu'un vice: il buvait trop. ?Il se noierait dans le geni?vre; il est encore pis que Free!? disaient les autres. Et, en effet, Ollewaert était fou d'alcool et pr?t ? toutes les bassesses pour en avoir. Non seulement il troquait

e ma goutte si je peux

bo

dait Ollewaer

le vidait d'un trait, sans sourciller. L'équipe par

ue qui lui coulait des l?vres en une mousse brunatre; ses poings tremblants se crispaient. On lui aspergeait le visage d'eau froide; on lui desserrait de force, souvent avec une lame de fer, les mains et les machoires; et, généralement, au bout de quelques minutes, il se relevait et reprenait son travail, un peu

qui venaient l? déposer ou prendre leur chargement. Mais ils en voulaient surtout ? Bruun, le chauffeur, et ? Miel et Siesken, les deux aides aux meules verticales, qu'ils appelaient les ?cabris?. Pour eux, Bruun était tout simplement un flemmard. Ils avaient la conviction intime qu'il n'en fichait pas une secousse, parce que, au fond, il n'avait rien ? faire. Une machine ? vapeur, voyons, ?a travaillait tout seul: son unique besogne consistait ? ne pas laisser s'éteindre le foyer; et pour le reste il pouvait flaner, espionner, poursuivre ?La Blanche? de ses assiduités dégo?tantes. On ne se g?nait pas, ? l'occasion, pour lui clouer le bec en lui disant son fait, ce qui donnait alors lieu ? des sc?nes violentes. Bl?me de rage concentrée, Bruun se défendait, essayait de leur faire comprendre quel savoir, quelle r

l. Rien qu'? le regarder, on éclatait de rire. Il avait un doigt de front sous une calotte de cheveux drus, et deux petits yeux idiots, trop rapprochés du nez, ce qui donnait l'impression constante qu'il louchait. On pouvait lui faire avaler les bourdes les plus invraisemblables; mais lui-m?me parlait tr?s peu, probablement par

l, ? quel régi

e, sais-tu…., bégayait Miel, t

… dans quel

était loin d'

est-ce qu'on par

je ne comprenai

l'autre, généralement Leo ou Free, s'approchait de lui, le regardait bi

répétitions de la m?me farce, ne comprenant pa

rquoi me le dem

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