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Les morts commandent

Chapter 4 No.4

Word Count: 5744    |    Released on: 06/12/2017

, ombre transparente, dont le frémissement de l'eau rendait les contours indécis. Sa main sou

et superbe, à trois cents mètres, d'un seul jet, et par suite de son aspérité, cette roche déserte paraissait plus haute et plus énorme. Au pied de ce colosse, son reflet colorait magnifiquement les eaux d'une nua

rochers dont les têtes noires émergeaient à la surface. Dès que la brise fra?chissait, les récifs se couvraient de blanche écume en faisant entendre de formidables rugissements; des montagnes d'eau pénétrai

avait navigué sur des navires appartenant à toutes les nations, et qui, dep

ul jour sans aller pêcher sur mon bateau. J'ignore ce que c'est qu'une maladi

peau fra?che, indiquant des membres vigoureux encore. Sa vareuse, ouverte sur la poitrine, laissait voir une toison grise, de même couleur que ses cheveux qui s

voris étroits et, à ses oreilles, pe

garder l'eau et même de surveiller la ligne qu'il tenait à la main pour contempler

es d'une constante mobilité. C'étaient les chèvres du Vedrá; des chèvres que l'isolement avait rendues à l'état sauvage; elles avaient été abandonnées depuis de nombreuses années et se reproduisaient

bêlements, décuplé par l'absolu silence, s'

ne hors de l'eau, Ventolera s'écria,

e hui

nnant de formidables coups de queue et faisant crisser ses pattes. D'un coup de pied, le pêcheur l'envoya

pas la messe, aujour

vous me le per

'office divin, chaque fois qu'il avait le c?ur en gaieté. Depuis qu'il ne faisait plus de voyages au long c

er mouvement, tous les poissons étant pour le vieux, et celui-ci continuant à lancer à pleine voix les

, père Ventolera... Vou

! je sais aussi des chansons... Je sais la complainte du capitai

n geste de

i, grand-père!..

met du Vedrá. Il n'était pas encore midi, mais

s poissons ne mordraient plus guère... N'impo

a corde qui servait à hisser

poupe à la proue, sans avancer et, bient?t, c

'Ivi?a. Jaime tenait le gouvernail, tandis que le vieux, serrant le panier d

e, un cylindre aplati, sans autre ouverture du c?té de la mer qu'une haute fenêtre, trou noir aux contours irréguliers. Au fa?te de la tour, une meurtrière qui avait servi jadis à placer un petit canon, se découp

'y arriver, dévia vers une plage voisine, où la

hé à un petit rocher, Jaime et s

yant fait un geste négatif, le vieux le quitta e

l, en chantant l'Intro?t à l'heure où l'on

es terrés, en portant au bout de son

re Ventolera, et dites que l'on

ime s'achemina vers la tour. Ses pieds chaussés d'espadrilles s'enfon?aien

les gradins naturels, taillés dans le roch

nickel et enfon?aient leurs racines dans le roc, comme s'i

guer, courant entre les arbustes, une sorte de paquets de poils gris ou fauves terminés par une queue pareille à une houppette blanche. C'ét

a. Elle s'arrêtait, de temps en temps, comme indécise, répétant les mêmes vers, sans se lasser. Puis elle passait à une autre mélodie, lan?ant à la fin de chaque

le chanteur. Il était assis sur une pier

d'arabesques dorées. Son bras gauche reposait sur l'instrument, tandis que la main s

sans faire d'autre mouvement, il demeurait là dans une attitude songeuse, la pensée sans doute con

i, dans l'?le, improvisaient des couplets

t ans. Souvent une quinte de toux venait brusquement interrompre son chant. Son cou frêle se gonflait et

aupières bleuies. En tout temps, il portait le costume de fête: pantalon de velours bleu, ceinture et cravate écarlate et,

en arrière et orné d'un ruban damassé, on voyait flotter, comme une frang

ce teint diaphane, Febrer compara mentalement l'éphèbe à

certaine excroissance inquiétante. C'était certainement un cou

g d'une courroie passée dans son bras gauche, tandis que sa main droite, qu

un bon

t quand il les rencontrait sur les chemins. Ils s'entre-tuaient parfois, toujours pour des rivalités d'amour, mais l'étranger ét

s excuses. Il était venu là, parce qu'il aimait à contempler la mer, d'un point élevé. Il était mieux à l'ombre de la tour. Ici nul ami ne

illance devant les timid

s. Et, s?rement, ils sont dé

me acquies?a

est cette j

ndier, répon

mandier? L

llorquí. C'était lui, le Cantó, qui lui avait donné ce joli surnom en la voyant blanche et belle comme les fleurs qui viennent sou

aient maintenant ce nom, et Margali

u'il savait découvrir les pseudonymes et que ceux

aroles du jeune homme. Où diable

conseillé à sa famille de lui éviter toute fatigue. Et lui, satisfait de l'ordonnance, passait ses journées en plein air, à l'ombre d'un arbre, à écouter chanter les oiseaux ou à guetter les atlótas

son poétique labeur. Mais, au bout de quelques pas, il s'arrê

?te, craignant de molester le se?or avec sa mu

e rez-de-chaussée de la tour, était, en réalité, un soubassement

enue. Jaime avait fait fabriquer, pour son usage, un grossier escalier de bois qu'il ne retirait jamais. La tour, construite en granit sablonneux, était comme usée, à l'extérieur

circulaire sans autres baies que la porte et la fenêtre opposée, ou

e cette chaux spéciale à Ivi?a, qui donne un aspect ria

en escalier qui conduisait à la plate-forme, on voyait enco

rne. Il n'y avait pas une seule vitre. Mais on était en plein été et Febrer, indécis sur sa destiné

u'entretenait jalousement la fille de son ancien fermier. Des filets et des lignes s'étendaient sur les murs en brunes tentures; un peu plus loin étaient accrochés le fusil et la cartouchière. Enfin, de longues et étroites valves marines, qui avaient la transp

euilles de ma?s, l'oreiller et les draps, couche rustique qu

pas le réveiller en chantant la messe sur la plage ou en lan?ant de petites pierres à la p

l'azur des vagues, filtrait à travers les fentes et venait frémir sur la blancheur des murailles. Les mouettes poussaient le

à peu dispara?tre la lumière du jour dans le bleu sombre de la nuit où s'allumaient les prem

utes précédant le sommeil que surgissaient en sa mémoire ses souvenirs les plus lointains. La mer grondait; les cris st

es amis de Palma? De quoi causai

lait embellir sa vie, la faire plus aimable. Et dire qu'il avait pu être comme les autres, qu'il

regard sur l'inté

Tout lui appartenait, au moins, et il ne craignait pas d'en partager la propriété avec des

eurs qui les avaient ramenées dans leurs filets. Deux vases de terre bleuatre, terminés en pointe

emme surmontée d'une sorte de tiare ronde qui couronnait les cheveux tressés. La terre grise dont elle était form

x d'orientale, fendus en amande. Il la voyait comme nul ne pouvait la voir. A force de la contempler durant de longues heures, dans le silenc

imait quatre mille ans avant ma naissance et qu'elle est venue me retrouver à travers le temps. Elle possédait une flotte, des esclaves; elle avait des manteaux de pourpre et des terrasses qui étaient des jardins suspendus; mais elle a tout

s choses graves et sensées... Et maintenant, voici que ses divagations sur la fiancée millénaire entamaient sa crédulité, la faisaient légèrement sourire, tout en lui inspirant une peur supersti

rents et à ses amis son incroyable aventure, son audace soudaine, ce récent voyage à Majorque, le séjour de quelques heures à Palma et

tions de Jaime étonn

n de moi. Je viens habiter la tour... je ne sai

ép souriait d'un air incrédule. Ruiné!... Tous les grands seigneurs disent cela et, av

don Jaime. Il allait cultiver des terres qui appart

endre habitable. Il donna l'ordre à ses enfants d'apporter les repas au se?or chaque f

es lignes d'une grosse écriture mal formée. C'était Toni Clapès qui lui écrivait. Il lui souhaitait beaucoup de bonheur dans sa vie nouvelle. Il lui disait qu

r ses affaires. Il avait pour cela une habileté diabolique. Il était chue

i réservait; il n'y voulait même pas songer. Le hasard l'avait amené là, il y resterait. Il n'aurait d'autres plaisirs, que la chasse et la pêche, d'autres pensées et d'autres désirs que ceux d'un homme primitif; et cette persp

n père l'appelait dans la cuisine de la métairie, devant

intenant

valier, l'atlót perdait sa timidité. Dorénavant il se défen

n en faisant l'acquisition d'un pistolet, orné d'incrustations d'argent, que lui v

les bals, les excursions aux lointaines paroisses qui célébraient la fête de leur saint patron et où l'un des principaux divertissements consistait à tuer un coq d'un coup de pierre; enfin le

ommes ne s'entre-tuaient jamais pour des questions d'intérêt. La jouissance du sol était bien répartie; en outre, la douceur du climat et la frugalité des habitants rendaient ceux-c

n, avant d'en venir aux mains. L'arme moderne qui ne lance qu'un projectile leur semblait insuffisante et, par-dessus la cartouche, ils ajoutaient une poignée de pou

une fille en age d'être mariée, il voyait se présenter chez lui les jeunes gens du

e combien de temps il pouvait disposer au cours de la veillée, avant d'être terrassé par le sommeil. Pui

nt de souffler dans le bimbau, instrument composé de deux petites lames de fer, qui bourdonnait comme un frelon et semblait leur faire oublier la fatigue de la marche. Ils venaient de très loin. Il

é le chapeau de paille agrémenté de larges rubans qui, aux heures ensoleillées, lui donnait l'air d'une bergère d'opérette. Elle portait le costume de fête: jupe verte ou bleue à menus plis, qu'aux jours ordinaires elle conservait, suspendu

n réglé, ils allaient docilement s'asseoir, l'un après l'autre, auprès de la jeune

i adressant des menaces. Si malgré cela, il persistait, le plus fort d'entre eux le saisissait par un bras et l'éloignait pendant qu'un autre prenait sa place. Parfois, quand les

la jeune fille e?t fait choix d'un atlót, sans s

is, une fois mariée, elle abdique à tout jamais toute souveraineté, cultive la

uelques lieues plus loin. Mais, lorsqu'ils sont réellement épris, ils guettent la maison, tendent des pièges au préféré, qui doit ma

poudre pour manifester son amour. Au sortir de la métairie de la jeune fille qu'il courtise, il décharge

Bonne nuit! et tirant un coup de pistolet immédiatement après... Mais, dans ce dernier cas, il doit fuir sur-le-champ, car les mem

es coutumes des douars qui s'

ces pêcheurs, belliqueux petits-fils de corsaires, étaient pour lui d'agréables compagnons d'existence. Il s'était plu d'abord à les regarde

ait à travers l'?le sans son fusil, il cachait un revolver

. Mais, insensiblement, il s'accoutuma à ne plus porter de cravate; puis, ce fut le faux col qu'il abandonna; enfin, il renon?a aux bottines. Pour chasser, il pr

ts de San José et se différenciait par quelques détails de ceux des villag

'étonnement que ses récits de voyages, et ses plaisanteries

ent à l'autre. Il y avait bien une demi-heure déjà qu'une colonne de fu

ments, allant et venant, près du foyer, suivie du regard par sa

pas. Elle arriverait avec son large chapeau de paille garni de longs rubans qui préservait des rayons br

s elle. C'était son frère, Pepét, qui était à la ville d'Ivi?a depuis un mois, Pepét qui se préparai

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