Le juif errant - Tome II
e Arsène, respirait la simplicité la plus candide; il appu
dame, de vous avoir éveillée
ent, mon digne monsieur, pour
ne, et je ne peux venir que de temps à autre dans
arrivée ce matin; elle est grosse et vient de loin. La voilà, dit
une indifférence apparente; et il la mit dans la poche de
monter chez v
ma chèr
cuper de vos petites
rs comme à l'ordinair
comme à l
fond de sa boutique, elle tira d'un bahut un gros pain rond, en coupa une tranche, et choisit ensuite d'un oeil connaisseur un magnifique radis noir parmi plusieurs de ces racines, le divisa en deux, y fit un trou qu'elle remplit de gros sel gris, rajusta les deu
rnière marche de son escalier
tre panier
la main dans le gousset de son pantalon, il en tira huit sous qu'
chez moi, je vous rendrai, co
gne monsieur, à votre ser
e obscure, traversa une petite cour, monta d'un pas allègre jusqu'au second étage d'un corps de logis fort délabré, p
ture de laine mangée par les vers, un tabouret, une petite table de bois vermoulu, un poêle de fa?ence grisatre aussi craquelée que la porcelaine de Japon, une vieille malle à cadenas placée sous son lit, tel était l'ameublement de ce taudis délabré. Une étroite fenêtre aux carreaux sordides éclairait à peine cette pièce entièrement privée d'air et de jour
se apportée dans un sabot. Lorsque, selon l'expression consacrée, son poêle tira, Rodin alla étendre sur leur ficelle les deux mouchoirs à tabac qui lui servaient de rideaux; puis, se croyant bien celé à tous les yeux, il tira de la poche de c?té de sa redingote la lettre que la mère Arsène lui avait remise. En
r mélange de défiance et d'espoir, de crainte et d'impatiente curiosité. Après un moment de réflexion, il s'apprêtait à décacheter cette enveloppe... Mais il la rejeta brusquement sur la table, comme si, par un étrange caprice, il e?t voulu prolonger de quelques instants l'angoisse d'une incertitude aussi poigna
je ne l'ouvre qu'à neuf heures et demie, les
a se placer, pour ainsi dire, en contemplation devant deux vieilles gravu
ns les foires; une inscription italienne annon?ait que cette gravure avait été fabriquée à Rome. Elle représentait une femme couverte de guenilles, portant une besace et ayant sur ses genoux un petit enfan
traits était compensée par l'expression spirituelle de sa physionomie vigoureusement caractérisée; assis sur une pierre, entouré ?à et là d'un troupeau qu'il gardait, il était vu de face, accoudé sur son genou, et appuyant son menton dans la paume de sa main. L'attitude pensive, réfléchie de ce jeune homme vêtu comme un mendiant, la puissance de son large front, la finesse de son regard pénétrant, la fermet
t enfin pour titre:
ge enluminée, l
rances à ces images, Rodin s'en était tellement rapproché que, toujours debout et repliant son bras droit derrière sa tête, il se tenait pour ainsi dire appuy
nutes il garda cette
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ne pouvait ni se renfermer chez soi, ni même posséder un meuble fermant à clef; de la sorte, rien n'entravait l'exercice d'un espionnage mutuel, incessant, l'un des plus puissants moyens d'action et d'asservissement employés par la compagnie de Jésus. En raison de diverses combinaisons qui lui étaient pers
e?u l'ordre de quitter la France sans voir sa mère mourante, avait hésité à partir; on se souvient, disons-nous, que Rodin a
peut compter sur moi, mais qu'à
inal-prince, prouvaient assez que le socius, malgré son apparente subalternité, était à cette époque regardé comme un homme très important par plusieurs princes
montre ne marquat neuf heures et demie, Rodin, afin de ne pas perdre de temps, fit méthodiquement les apprêts de son frugal déjeuner; il pla?a sur sa table, à c?té d'une écritoire garnie de plumes, le pain et le radis noir; puis, s'asseyant sur son tabouret, ayant pour ainsi dire le poêle entre ses jambes, il tira de son
enait deu
vec le manche de son couteau, écarta dédaigneusement cette lettre du revers de sa main crasseuse et parcourut la seconde missive, tenant s
en des chiffres de la lettre, qu'il ne s'était pas trompé, tant ce qu'on lui annon?ait lui paraissait inattendu. Sans doute Rodin reconnut qu'il avait bien déchiffré, car, laissant tomber ses bras, non pas avec abattement, mais avec l
ation, de frayeur et de confiance que son génie inspirait à plusieurs personnages influents, Rodin apprenait du gouvernement pontifical, que, selon une éventualité possible et probable, il pourrait, dans un temps donné, prétendre avec chance de succès à une position qui n'a que trop excité la crainte, la haine ou l'envie de bien des souverains, et qui a été quelquefois occupée par de grands hommes de
Rodin, selon ses visées personnelles, songeait à se faire de son ordre (do
de modestie d'ambition, de défiance de soi, assez commune aux hommes réellement supérieurs, R
et caché, Rodin se leva brusquement, prit la lettre qui lui avait causé une si heureuse surprise, et alla pour ainsi dire l'étaler sous les yeux de l'image du jeune patre devenu p
e qu'il venait de recevoir e?t exaspéré son appétit, il pla?a la lettre devant lui pour la relire encore une fois, et, la couvant des ye
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l'opposition de cette ambition immense, déjà presque justifiée par les év
férence des aptitudes ambitieuses de ces personnages est concevable. Lorsqu'un homme d'un esprit éminent, d'une nature saine et vivace, concentrant toutes les forces de son ame et de son corps sur une pensée unique, pratique obstinément ainsi que le faisait Rodin, la chasteté, la frugalité, enfin le renoncement volontaire à toute satisfaction du coeur ou des sens, presque toujours cet homme ne se révolte ainsi co
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enêtres situées au troisième étage du batiment qui dominait le corps de logis où il habitait s'étaient légère
à tabac, n'avait été nullement garanti de l'examen indis