Madame Sans-Gêne, Tome III

eux que tra?ait sur le sable, devant la chambre d'Alice, la lampe, seule clarté per?a

cieusement accompli, il pous

e, quand j'ai vu son sabre briller sur ma pauvre tête et comme un fléau sur le grain s'abattre... Je l'ai vraiment échappé belle!... Il tapait comme un diab

escalader la fenêtre d'Alice, le digne Samuel Barker, le sosie de Napoléon emprunté par Maubreuil à M. de Neippe

ai soif!... ce combat m'a desséché la gorge... je donnerais une des vingt livres que m'a promises le patron pour un grog... un simple grog au whisky... pour moins que cela!... je donnerais de grand c?ur cette livre, et c

hasard, puis il s'arrêta, un léger frisson

ard avec son sabre; cela n'entre point dans nos convent

uit. Il allait tatonnant les charmilles, palpa

se dit-il, en s'approchant d'un gros orme, au

r et la culotte blanche, et il endos

ffrontait les coups de sabre du hussard... Oh! ces coups de sabre! ils me faisaient aimer les honnêtes, les inoffensifs coups de pied de mon ancien patron, le digne gentleman autrichien, M. de Neipperg... mais je suis redevenu

hapeau qui lui avaient servi à jouer le r?le que Maubreuil lui avait a

ner tranquillement

part dans la chambre de la demoiselle, le petit chapeau... je n'ai

ient de Maubreuil r

avait aussi ordonné de jeter dans la pièce d'eau, qui se trouve près d'ici, sur la droite, m'a-t-il indiqué, le costume de chasseur, et la culotte de c

s d'un ruisseau formé par le trop-plein de l'étang. Guidé par le bruit de l'eau se déversant dans une rigole, il se dirigea vers le petit lac qui s'étendait au milieu d'une vaste pelouse. Là, se postant sur une passerel

de l'argent et un passeport à l'auberge du Soleil-d'Or... bien!... mais il faut d'abord sortir de ce maudit parc... Ah! j'aper?ois un mur, pas trop élevé, fait à souhait pou

fflement d'air de gigue aux lèvres, s'apprêta à

on pied droit, s'enlevant de terre, allait se poser sur une aspérité du mur, quand une poigne solide s'a

que tu fiches là, toi

Il se releva, tout abasourdi, en

n des Anglais, sans doute? Ah! nous allo

is une lutte avec les armes naturelles ne lui répugnait point. Il avait appris à boxer avec les voleurs de Londres et se piquait d'une certaine force dans l'art de tambouriner u

it donc plus qu'agréable. Sam estima qu'il ne devait point reculer et qu'il y allait de son honneur d'accepter le combat qui lui était offert. Il ne pouvait d'aille

s coudes, espa?a ses poings et, au moment où l'homme s'approchait de lui, avec l'intention visible de le prendre au collet, il détendit, comme un r

oussa un g

prendre, moi, la boxe nationale des Fran?ais, la savate, ou, si tu aimes mi

, l'homme lan?ait son pied avec vitesse et appliquait sa semell

it et Sam, ét

eut-être tapé un peu fort, mais j'avais annoncé la tête, il fallait parer, et puis, tu n'avais pas négligé tes poings non plus, et si je n'avais pas le coffre aussi s

Sam qui, inerte sur le sol, p

brutalité. Sa vo

. remets-toi!... u

n!... balbutia S

La Violette, ex-tambour-major des grenadiers de la Garde, n'a frap

lon, qu'il croyait encore occupé par l'Empereur, avait surpris Samuel Barker escaladant le mur-après s'être penché de nou

ne sera rien, va! Les coups à la tête, ?a ne compte pas... j'en ai re?u huit ou neuf pour ma part, dont un coup de lance à Eylau, un éclat d'obus à Wagram et un coup de couteau à Tarragone... et ?a ne

st coutumière au soldat fran?ais, saisit Samue

, soignèrent l'Anglais; on lui lava la figure qui était toute saignante, l'hémorra

té avec plaisir qu'il n'y avait aucune blessure sérieuse. Une forte contusion devant avoir

ais sans doute conter fleurette, dit La Violette en riant, qu

cilement le fran?ais,

me un prisonnier. Pour pouvoir sortir de cette maison, pour s'en aller, sans être inquiété ni suivi, pour regagner cette auberge du Soleil-d'Or, à Brie-Comte-Robert, où se trouvaient les vingt-cinq livres qui lui étaient destinées, il fallait donner un motif à sa promenade nocturne dans le parc de Combault. La phrase que venait de lancer La Violette,

ur sa face, et baragouina, en s'effor?ant de placer un doigt sur sa b

rien dire!... m

te rit de

. Ah! mon gaillard, tu venais faire tes farces au chateau... tu as ravagé le c?ur d'une des femmes d

énégation et repla?ait son doig

. Mari!... P

de conquêtes en ce moment, mon bon goddam!... tu es blessé, tu as posé les armes, tu es un vrai frère, pour moi!... tu peux rester ici tant que tu voudras... Tant que ta binette

gner qu'il était profondément innocent de ce qu

redingote d'uniforme à brandebourgs, sortit pour reprendre

parc, recevait de La Violette, en réponse à ses coups de poing de boxeur, ce solide coup de chausson en pleine figure, qui pour longtemps devait changer sa physi

liéné qui se serait échappé d'un asile, s'arrêtait auprès de la borne indiquant les distances et les directions. Là semblait se trouver le but de sa marche désordonnée dans

menant le buste en arrière, comme pour prendre de l'élan, sans lacher la lame ma

up le sab

sant, for?a l'homme qui allait a

-il furieux, pour vous pe

n ami! répondit un

ui que vous soyez, passez votre chemin!...

ot, ne faites

celui qu'il avait pris, trompé par le costume et par les traits du visage, pour l'Empereur

t je viens vous em

chever une existence désormais misérable et sans but?... Vous ne savez

se, reprit la voix. Je suis, colonel Henriot, un ami inconnu... je me nomme le comte de Maubreuil... j'ai l'honneur de conna?t

, ne retardez pas plus longuement l'heure de la délivrance et de l'oubli qui va sonner pour moi... Merci, comte de Maubreuil, de votre

, croyez-moi, on ne se repent jamais d'avoir retardé de quelques instants une funeste résolution comme la v?tre... Si vous êtes toujours dans les mêmes intentions, quand je vous aurai parlé,

x que vous m'entendiez, et vous jugerez après si la mort n'est pas pour moi un bienfait

comme deux frères, colonel Henriot, car je me sens pour vous une irrésistible s

. elle donne la force de supporter bien des blessures... c'est elle qui fait se soulever l'homme frappé à mort et lui rend une minute d'énergie suffisante pour empoigner son pistolet et, appuyé su

dit Maubreu

l ajouta, prenant H

à, vous dis-je... et

ent sur la borne et

terrible de reconna?tre Napol

t s'il était bien certain d'avoir reconnu l'Empereur, car des méprises étaient toujours possib

ait peu. Depuis longtemps peut-être elle était sa ma?tresse. Alice, d'ailleurs, avait crié quand, tout joyeux de sa mission abrégée, il était accouru dans l'espoir d'apercevoir du moins sa fenêtre. Eh! quel aveuglement de sa part, quel

colère, la fureur... Il s'était r

l ne voyait qu'un homme qui lui volait son

it fra

qu'effleurer les habits. Il lui ava

auchemar, dans sa cervelle. La seule chose dont

mpagne. Il avait atteint, au bout de sa course fiévreuse, ce carrefour et c

ir, s'était dégagée du tourbillon de fureur, d

nti! Toute cette camaraderie d'enfance, si délicieuse à son souvenir, l'émoi d'Alice le retrouvant à Berlin, après la victoire d'Iéna, l'attente charmante, depuis son retour en Prusse auprès de la maréchale Lefebvre, de cette union que leurs deux c?urs avaient déjà formulée, avant qu

nt elle, avaient subi l'ascendant du ma?tre, que d'autres le subiraient par la suite, car l'Empereur n'éprouvait certainement pour elle qu'un caprice passager, qu'un désir éphémère; d'une main distraite il la cueillait, en passant, comme une fleur qui tente au bord du chemin, et bient?t, il la rejetterait, avant

pétait-il avec fureur et souffr

a nuit, ruminant des projets étranges

u grand d?ner du maréchal, regardant Alice, et de loin cherchant à lui transmettre par les yeux son amour, son impatience d'être auprès d'elle, son ennui de toute cette brillante société qui érigeait un mur d'uniformes, de soie, de broderies et de diamants entre elle et lui, son regard n'avait pas trouvé le sien. Alice avait les yeux fixés sur l'Empereur. C'était excusable. L'Empereur est si grand, si magnifique et sa présence est si accaparante! Mais l'Empereur lui aussi avait son ?il fixé sur Alice; alors il n'y avait fait aucu

ance à laquelle il n'avait alors porté aucune attention, vantant la beauté de sa fiancée, qui ne pouvait manquer, disaient ces insolents flatteurs, de faire sensation

que son infortune pouvait être d'avance

er cette mission, sans doute inutile, puisqu'on l'avait décommandée ensuite et qu'un cavalier avait été lancé après lui pour

e fille. Il éprouvait la sensation déchirante de la vision corrosive de la possession par autrui de la chair aimée, convoitée, jusque-là respectée, devenant la proie, la chose d'un autre.

un mois plus tard, que la femme qu'il avait épousée était la ma?tresse de Napoléon! On l'e?t peut-être soup?onné d'un infame calcul. Oui, le hasard l'avait servi en le faisant arriver à temps sous la fenêtre d'Alice. C'était un de ces caprices d'amant qui n'ont aucune explication raisonnable. Il était persuadé qu'il trouverait Alice

doute n'était admissible... Aucune réparation non plus! Alice était perdue pour lui à jamais,

plus à craindre d'explosion brusque. Henriot lui appartenait. Il dirigerait à son gré la fureur débordante, que la trahison d'Alice avait condensée. Comme un éclusier habile, il tenait le levier qui soulève ou abaisse les vannes, laissant s'échapper le flot ou le contenant. Henriot ferait ce qu'il voudrait; il l'avait amené au point psychologique qu'il avait calculé. L'amour trahi, l'amour-propre irrité, tous les sentiments généreux et

ors le monde, sans pardon possible, sans asile, sans appui, réduit à fuir, à se cacher, contraint de renoncer à l'armée, à la société, ainsi que la ce

nistres, la nuit s'empareraient de lui. Ils l'expédieraient sous bonne garde vers quelque forteresse obscure, aux ?les Sainte-Marguerite, à l'?le d'Aix. Là, il demeurerait enseveli dans une ombre profonde. Personne jamais n'entendrait plus prononcer son nom. Il serait effacé de la liste des vivants. Ses plaintes, des murs épais les étoufferaient; sa mort, s'il essayait de franchir les murs de sa prison et de tuer un ge?lier, s'accomplirait dans les ténèbres et dans le silence. Voulait-il donner cette joie à Napoléon d'avoir abusé d'une jeune fille, fiancée à l'un de ses officiers, d'avoir rompu le pacte d'amitié qui devait l'unir à l'un des plus

ensez le faire, colonel Henriot! dit en terminant le

ce? demanda faiblement He

me vengerais! articu

s-je?... On ne se ven

quand on le

que je le

ouloir ave

e!... accentua alors

ossé de grande route. L'existence lui semblait, tout en demeurant douloureuse, supportable avec la vengeance au bout. Les paroles de Maubreuil lui montraient sous un autre aspect la destinée. Oui, Napoléon l'avait trahi; sans égard pour ses services, sans crainte de ternir la pureté d'une ame virginale, comme celle

it de colère contre Alice et s'

on ses calculs. Le jeune homme était dans sa main, déjà résigné, presque docile, et passivement il obéissait.-Qu'on place entre ses doigts, naguère crispés, et maintenant soumis, un poignard, un pistolet, une fiole de poison, et qu'on laisse aller droit devant soi cet homme, devenu instrument, la fiole, le pistolet, le

'il releva la parole qui venait de s'échapper des lèvres f

une volonté bien trempée et qui ne casse pas au dernier moment comme un mauvais acier; enfin, il es

os conseils... ce que vous me direz, je le fera

luence d'une légitime indignation, vous ne prévoyez aucune difficulté. L'esprit est prompt et saute par-dessus les obstacles. Moi qui suis plus calme et n'ai pas les mêmes mo

te; sans vous, sans cet espoir que vous m'avez fait luire, comme un phare, et qui va désormais me guider dans mon naufrage, je serais étendu là, sur la route, le corps percé... A qui est décidé à donner existence pour existence, l'ennemi

gendarmes, à tous les agents de l'Empire, suffiraient à vous interdire cet accès, ce combat corps à corps que vous souhaitez? Croyez-moi, mon jeune ami, un tyran comme Napoléon ne s'attaque pas de face

mon sang bout et ma haine ve

vous conseille de combiner plus froidement le chatiment que

u visage ou dans les reins! C'est dans l'ombre qu'il m'a blessé, moi, ce n'est pas à face découverte qu'il m'a volé mon Alice... Il s'est gliss

ns non convertis ou qu'on a négligé de pourvoir d'une baronnie, d'un siège au Sénat ou d'une dotation; il s'y rencontre aussi des philosophes qui rêvent une fédération des nations d'Europe comme cela se voit parmi les états américains, et avec eux des royalistes sincères, comme votre serviteur, car je ne dois pas vous ca

mps de bataille, pour examiner si son pouvoir était légitime ou non, si la fa?on dont il l'exer?ait était nuisible ou heureuse... Ne me parlez donc pas des idées,

s de nos sociétés secrètes, qui ont déjà à plusieurs reprises montré leur force et leur audace aux sbires de Napoléon, c'est pour vous indiquer des compagnons, de

t appui, s'il

apoléon. Je vous l'ai dit: toutes les opinions sont admises chez eux. Entre eux un lien commu

rencontrer avec

ont fait de graves ravages dans leurs rangs. L'un

alerte et brillant cavalier. On l

on. Depuis, c'est le général Malet qui est le chef des Philadelphes, le centre de tout ce qui est attiré dans

l Malet, dit résolument H

la maison de santé du

el en

int-Antoine, tout proch

s comment

. Il peut recevoir des visites. Seulement Rovigo veille aux portes. Vous ferez attention à ne pas

r, il a déjà conspiré, et déjà il fut victime de

isant: ?Je viens de Rome et

le mot

e l'oub

nce?... Je n'aurai garde de l'oublier... Mais, vous-même, com

ie tout le monde en prison... Les Philadelphes avaient du bon, je ne dis pas... Mais leur chef, le général Malet, ruminait des conceptions vraiment trop extraordinaires... il attendait d'un événement guerrier le signal du soulèvement qu'il projetait... il comptait sur un boulet autrichien ou ru

oi cela

e, et cela sans lanterne, il a, un

i d

us!

de Maubreuil et la

j'en fais le serment!... A présent je veux vivre; oui, vivre pour me venger!... Comte, que faut-i

utes dangereuses pour ceux qui conspirent... Suivez-moi jusqu'à la ville v

son de santé du docteur Dubuisson.

ra... au jour de

. Ah! comte, je su

surmonter plus longtemps la crise nerveuse qui le secouait,

t, murmurait en regardant blanc

voir ce qui lui manquait... un bon poi