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Valvèdre

Valvèdre

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Chapter 1 No.1

Word Count: 12804    |    Released on: 06/12/2017

qui figureront dans ce récit, le lecteur voudra bien n'exiger de moi aucune

t mon avis est que, quand on nomme une localité réellement existante, on ne saurait la peindre trop consciencieusement; mais l'autre manière, qui, sans être de pure fantaisie, s'abstient de préciser un itinéraire et de nommer le vrai lieu des scènes pr

y a de cela vingt ans. Je la portai en divers lieux, qui réapparurent splendides ou misérables selon l'état de mon ame. Il y eut même des jours, des semaines peut-être, où je vécus sans bien savoir où j'étais. Je me garderai donc de reconstruire, par de froides recherches ou

stinais aux lettres, et j'avais ce rare bonheur que ma vocation inspirat de la confiance à ma famille. Je sentais le besoin de voir et de comprendre la vie générale. Mon père reconnut que notre paisible milieu et notre

ore, lorsque je finissais mes classes au collège Saint-Louis. Je n'éprouvais aucune curiosité pour les modernes foyers de civilisation, j'avais soif

e nous ne nous écrivions plus. Il est donc probable que je ne l'eusse pas beaucoup cherché, si mon père, en me disant adieu, ne m'e?t pas recommandé avec une grande insistance de renouer mes relations avec lui. M. Obernay père, professeur ès sciences à Genève, était un homme d'un vrai mérite. Son fils avait annoncé devoir tenir de lui. Sa famille é

cité catholique, et du monde nouveau, et des caravansérails de touristes, la ville de Calvin étageait sur la colline ses demeures austères et ses étroits jardins, ombragés de grands murs et de charmilles taillées. Là, point de bruit, pas de curieux, pas d'oisifs, et, partant, rien de cette agitation qui

; mais son intelligence cultivée avait fait une large trouée dans le monde du go?t et du progrès. Sa femme, plus ménagère que docte, avait néanmoins pour la science le même respect que pour la religion. Il suffisait que M. Obernay f?t adonné à certaines études pour qu'elle regardat ces occupations comme les plus importante

de la province. Ils s'intéressaient à tout et n'étaient étrangers à rien. Ils y mettaient même une sorte de coquetterie, et l'on pouvait comparer l

e montra le portrait de la petite Rosa, dessiné par sa soeur. Le dessin était c

lle. Je répondis hardiment que oui,

e belle personne. Elle ressemble à son père, qui n'est pas trop mal pour un homme de cinquante-cinq ans. Rosa est moins bien; e

tière, il me serait un guide excellent, et sa mère assurait qu'il allait être heureux d'avoir à diriger mes premières excursions. Il ne m'avait pas oublié, il avait toujours parlé de moi avec la plus tendre affection. Madame Obernay me connaissait comme si elle ne m'e?t jamais perdu de vue. Elle savait mes penchants, mon caractère, et se rappelait mes fanta

ai aux localités que je me rappelle les premiers noms qui me viendront à l'es

s paysages grandioses qui se déroulaient sous les yeux, de toutes les faces de la galerie extérieure, placée au couronnement de ce beau chalet. Un énorme banc de rochers préservait le hameau du vent d'est et des avalanches. Ce rempart naturel formait comme le piédestal d'une montagne toute nue, mais verte comme une émeraude et couverte de troupeaux. Du bas de la maison partait une prairie en fleurs qui s'abaissait rapidement vers le lit d'un torrent plein de brui

durant un jour libre et calme, avant d'entrer dans l

l'air d'un paladin. Quant à lui, bien qu'à vingt-cinq ans il e?t encore le menton lisse, l'extension de ses formes, ses cheveux autrefois d'un blond d'épi, maintenant dorés d'un reflet rougeatre, sa parole jadis un peu hésitante et craintive, désormais brève et assurée, ses manières franches et ouvertes, sa fière allure, enfin sa force herculéenne plut?t acquise par l'exercice que liée à l'organisation, en faisaient un être tout nouveau pour mo

voyage, chimiste, physicien, géologue, astronome et je ne sais quoi encore, était en course quand j'arrivai, et ne devait rentrer que le

du sien. Il était tout à la science, et, avec cette passion-là, quand elle est sincère et désintéressée, il n'y a guère de mécomp

par ce que l'on a nommé la maladie du siècle, l'ennui, le doute, l'orgueil. Elle est déjà bien loin, cette maladie du romantisme. On l'a raillée, les pères de famille d'alors s'en sont beaucoup plaints; mais ceux d'aujourd'hui devr

t été élevé dans l'indignation généreuse, dans la haine des idées rétrogrades du dernier Bourbon; on avait rêvé un grand progrès en 1830, et on ne sentait pas ce progrès s'accomplir sous l'influence triomphante de la bourgeoisie. On se trompait à coup s?r: le progrès se fait quand même, à presque toutes les époques de l'histoire,

da si le véritable but de l'homme n'était pas de s'instruire et d'aimer ce qui est toujours grand, ce qu'aucune situation sociale ne peut ni rapetisser, ni rendre inaccessible, l'étude des lois de l'univers. Nous discutames un peu sur ce poin

ires dans la vie de l'humanité. L'éternité s'en moque

tu avais en ce moment devant les yeux la preuve que tes travaux seront enfouis ou supprimés, ou

?tresse assez belle pour qu'on l'aime sans autre

llusion, ferveur de novice. Je ne voulus pas le lui dire et commencer notre reprise d'amitié par une discussion. J'étais, d'ailleurs, très-

poques de l'année où les cimes sont claires et calmes. Il était donc parti à minuit, et Obernay l'avait escorté jusqu'à sa première halte. Mon ami devait être de retour vers midi, et, de sa part, on me priait de l'attendre et de ne point me risquer seul dans les précipices, vu que tous les gui

ait arrangé pour y avoir à sa disposition un pied-à-terre confortable. Il avait si bien fait les choses, qu'Ambroise se regardait autant comme son serviteur que comme son obligé; mais le savant, qui me parut être un original fort agréable, avait exigé que le montagnard f?t de sa maison une auberge d'été pour les amants de la nature qui pénétreraient dans cette région peu connue, et même qu'il servit avec dévouement tous ceux qui entreprendra

xtrême distinction et la repoussante vulgarité qui caractérisent chez les juifs deux races ou deux types si tranchés. Celui-ci appartenait à un type intermédiaire ou mélangé. Il parlait assez purement le fran?ais, avec un accent allemand désagréable, et montrait tour à tour de la pesanteur et de la vivacité dans l'esprit. Au

aires, et qu'il voyageait en ce moment pour son plaisir. Il venait de Venise, où il s'était plus occupé de jolies femmes et de beaux-arts que du soin de sa fortune; il se rend

e voeux pour elle. Arrivé à dix heures hier au soir et à peine endormi, j'ai été réveillé par tous les gros souliers ferrés du pays, qui n'ont fait, deux heures durant, que monter et descendre les escaliers de bois de cette maison à jour. Tous les animaux de la création ont beuglé, patoisé,

core. E

La connaissez-vous, sa femme? Non? Ah! mon cher, qu'elle est jolie! Des yeux longs comme ?a (il me montrait la lame de son coute

étincelants, car vous

Je vous la cède pour

n'en saurai

un joli cadeau pour

sse? Je n'

aiment? Vou

corri

is cette bague-là peut

? C'est une bagatelle

ne fois, je n'a

plus tort; mais cela p

es affaires? Je peu

tes bij

je sui

état; mais j'

de joli état, si

-moi, je s

ion; mais je me suis un peu refait à mesure que j'ai surmonté le mauvais sort. Donc, vous ne connaissez pas les Valvèdre? C'est un singul

du reste, avec un tel mari, madame de Valvèdre était dans son droit, si elle avait eu les aventures que lui prêtait la chronique génevoise. J'appris par lui que cette dame paraissai

et il n'y est jamais: mais il lui a donné pour surveillante une vieille soeur à lui, qui, sous pr

sante captive. Peut-être la connaissez-vous p

l'envie qui m'a manqué; mais patience! l'occasion viendra un jour ou l'autre, à moins que ce jeune homm

t mon

et qu'on n'est jamais trahi que par les siens. Un apprenti

esprit fort, t

pas tenable. On prendrait la vertu au sérieux, et ce serait triste, qua

en ai

hement, contentez vos passions et n'en abusez pas

êtes b

n sou de ma poche ni un cheveu de ma tête, tandis que votre déférence ne reme

tes phi

lez-vous venir dehors fumer un cigare? Nous regarderons ce fameux mont Rose; on dit que c'est si joli! Je l'ai regardé hier tout le long du voyage; je l'ai trouvé pareil à toutes les montagnes un peu élevées de la cha?ne des Alpes; mais peut-être que

e vanité de lui expliquer la beauté du mont Rose. Il m'écouta avec son bel oeil juif, clair et avide, fixé sur moi. Il eut l

gt que ce gros bloc de vingt-cinq ou trente lieues carrées n'en montre sur toute sa surface; mais je suis content de m'en être assuré: vous m'avez prouvé une fois de plus que l'imagination des gens cultivés peut faire des miracles, car vous avez dit les plus jolies choses du monde sur cette chose qui n'est pas jolie du tout. Je voudrais pouvoir en retenir quelque bribe pour la réciter

clinquant, et que vous... vous êtes bijoutier, n

e n'ai ni l'adresse, ni la pati

fois, avant

ns les mains de ceux qui s'amusent à produire, à confectionner ou à créer, mais bien dans celles qui ne touchent à rien. Il y a trois races d'hommes, mon cher: ceux qui

i qui les ran?onne est

vous me méprisez. Vous dites: ?Voilà un brocanteur, un usurier, un crocodile!? Pas du tout, mon cher; je suis un excellent homme, d'une probité reconnue; j'ai la confiance de beaucoup de grands personnages. Des gens de mérite, des philanthropes, des savants même me consultent et re?

é. Je pris le parti de rire de son étrangeté, et, comme il vit que je n'avais aucun besoin de lui, mais que je le remerciais sans dédain et sans orgueil, il con?ut pour moi un peu plus d'estime et de respect qu'il n'avait fait à première vue. Nous nous quittames très-bons amis. Il e?t bien voulu m'avoir p

e bande continua sa route vers la vallée, et Obernay se jeta sur le gazon auprès de moi. Il était extrêmement fatigué: il avait marché dix heures sur douze sur un terrain non frayé, et cela par ami

envers lesquels il se montrait fort humain. Il était muni de plusieurs tentes légères et ingénieusement construites, qui pouvaient contenir ses instruments et abriter tout son monde. A l'aide d'un appareil à eau bouillante de la plus petite dimension, merveille d'industrie portative dont il était l'inventeur, il pouvait se procurer de la chaleur presque instantanément, en quelque lieu que ce f?t, et combattre tous les accidents produits par le froid. Enfin il avait des provisions de toute espèce pour un temps donné, une petite pharmacie, des vêtements de rechange pour tout son monde, etc. C'était une véritable colonie de quinze personnes qu'il venait d'installer au-dessus des glaciers, sur un vaste plateau de neige durcie, hors de la portée des avalanches. Il devait passer là deux jours, puis chercher un p

'il n'avait pas le droit d'exposer ta vie. D'ailleurs, tu aurais compris, comme moi, que, quand on n'est pas fort nécessaire dans ces sortes

comment se fait-il que tu ne sois pas extr

un signal donné, je peux lui envoyer des vivres, s'il en manque, et des secours, s'il en a besoin. J'ai, d'ailleurs, à faire march

un homme du plus grand mérite. C'est l'opinion de mon père, qui m'a quelquefois parlé de lui comme l'aya

'après mon père il est l'homme que je respecte le plus, et

là une parole excellente et dont

ompris cette infirmité de ma part, de même j'ai eu la confiance que tu me la pardonnais. Tu me connaissais assez pour savoir

pardonnai l'espèce de supériorité de vues ou de caractère qu'il avait paru s'attribuer l

en parallèle dans ma pensée littéraire et descriptive avec l'israélite Moserwald. Cela se présentait à moi comme une antithèse naturelle: l'un gras et nonchalant comme un mangeur repu, l'autre actif et maigre comme un chercheur insatiable; le premier, ja

Les musiciens simplement virtuoses ont l'oreille conformée d'une certaine fa?on, tandis que les compositeurs ont dans la forme du front l'indice de leur faculté résumatrice, et semblent entendre par le cerveau. Les paysans qui élèvent des boeufs sont plus lents et plus lourds que ceux qui élèvent des chevaux, et ils naissent ainsi de père en fils. Enfin, sans vouloir

bien, et nous nous repr?mes à causer. Je lui parlai de Moserwald, ma nouvelle connaisance, et je lui rapportai les plaisanteries de

our le caractère du mari, il est tout à fait inutile de te déf

de toi; mais, si ce juif me tombe sous la main, il f

ique, après tout, je ne sache de quoi il n'est pas capable avec sa ca

ous, je veux dire dans notre ville, et, sans lui av

is si na

cette na?veté cynique

s préjugés de race, to

gées, à laquelle Mo?se avait été initié. En outre, la persécution lui a donné la science de la vie pratique et un sentiment très-apre de la réalité. C'est donc un être puissant que je redoute pour l'avenir de la société, comme je redoute pour cette forêt où nous voici la chute des blocs de granit que les glaces retiennent au-dessus d'elle. Je ne h

une métaphore par

ue, et, ingrats disciples, nous avons voulu l'anéantir au lieu de l'amener à nous suivre. Il se venge. C'est absolument comme

es juifs sont les fu

restent juifs: il faut que tout se renouvelle ou périsse, c'est la loi de l'univers; mais, pour

mais avec lui, bien que je l

Valvèdre, et cela me dépla?t. Et puis il t'offre ses services, et cela m'inquiète. On peut toujours avoir besoin d'argent, et la fable de Shylock est un symbole éternellement vrai. Le juif a instinctivement besoin de manger un morceau de notre coeur, lui qui a tant d

ai de le rassurer en lui parlant de l'honnête aisa

as laissé entrevoir hier de tes angoisses vis-à-vis de l'avenir et de ton mécontentement du présent, je crains que les passions

la botanique

lles, parlons

ffection généreuse; mais conviens que tu penses trop en homme de spéci

e courage d'en convenir. J'ai eu sous les yeux de tels exemp

ies me reproch

de réaliser une existence de gloire personnelle avec l

es à mon ambition. J'accepte la gloire

précisément disposé à une extrême réserve. Il faisait le plus grand éloge de son ami, et il évitait d'avoir une opinion sur le compte de madame de Valvèdre; mais, malgré lui, il devenait nerveux et presque irascible en pronon?ant son nom. Il avait des réticences troublées; le r

donc bien

reiller, je vois que les mauvaises pensées de ce juif ont déteint sur toi. Eh bien, puisque tu me pousses à bout,

efois une raison de plus;

es amours n'éclosent que dans les ames malsaines, et, Dieu merci, la mienne est p

tienne, mon cher Henri; mais elle est v

destinés à devenir la proie des passions, et qu'il leur soit permis, plus qu'aux autres hommes, d'aspirer à une prétendue grande vie sans

us les yeux des dangers auxquels je ne songeais pas, et pour un peu je croirais qu

n ni en mal. Sache que les aventures qu'on lui prête à Genève, selon M. Moserwald (et je crois qu'on ne lui en prête aucune), n'existent que dan

nts et une belle-soeur; mais, toi, sais-tu que tu te contredis beaucoup sur le

sa conduite; je n'estime pas son

elle, de

pas; mais elle pa

st tout

il y a déjà... oui, il y a dix ans

s si jeune, en e

e, car il est agile et fort comme un sauvage, tandis

elle

e et d'un Suédois; son père était c

aces! Cela doit avoir p

i comme bea

mo

ans étendue, un caractère inégal, irritable et mou; aucune apti

ur la bo

ique plus que pour

sur ton compte. Tu n'aimes pas,

passant sa _jeannette[1] en sautoir. Il est permis aux fleurs de ne pas aim

en moi une sorte de trouble et comme une prédisposition à subir les malheurs dont Obernay voulait me préserver. On e?t dit que, doué d'une subite clairvoyance, il lisait dans le livre de mon avenir. E

les botanistes mettent leurs plantes à l

inquiet de moi? Son oeil exercé à lire dans les nuages a-t-il aper?u au delà de l'horizon les tempêtes qui me menacent? Qui donc vais-je aimer? Je ne connais aucune femme qui m'ait fait beaucoup songer, si ce n'est deux ou trois grandes artistes lyriques ou drama

ormis sur le c?té gauche. J'étais agité. Le juif Moserwald m'apparut et m'offensa si cruellement, que je lui donnai un soufflet. éveillé de nouveau, je retrouvai sur mes lèvres des mots confus qui n'avaient aucun sens. Dans mon troisième somme, je revis le même personnage, amical et railleur, sous la forme d'un oiseau fantastique énormément gras, qui s'enlevait lourdem

u deux. Il avait l'admirable faculté d'interrompre et de reprendre son sommeil comme toute aut

la nature splendide qui nous environnait. J'en jouissais en artiste ébloui qui ne cherche pas encore à se rendre compte de l'effet produit sur son ame par la nouveauté des grands spectacles, et qui, dominé par la sensation, n'a pas le loisir de savourer e

hes terribles pour chercher un petit saxifrage rarissimus qui devait se trouver par là, je

, et je crains fort de le trouver tout en graines, si je remets la chose à demain. Peut-être, ce soir, trouverai-je encore quelques corolles ouvertes. Je te rejoindrai à Saint-Pierre, à l'heure du d?ner. Toi, tu vas suivre le sentier où nous sommes; il te conduira sans danger et sans fatigue, dans

leur céder le pas et grimper sur des talus plus ou moins accessibles, pour n'être pas précipité dans une profonde coupure à pic qui rasait le bord opposé. J'avais réussi à me préserver, lorsque, me trouvant dans un des passages les plus étranglés, j'entendis derrière moi un bruit de sonnettes régulièrement cadencé. C'ét

ès semblable, un guide, un mulet, et sur le mulet une autre femme plus grande ou plus svelte que la première, coiffée d'un grand chapeau de paille et vêtue d'une amazone grise. Un troisième guide, conduis

fixa sur le mien au moment où la voyageuse se trouva près de moi, et elle arrêta brusquement sa monture en tirant sur la bride, au point de faire trébucher le guide, et au risque de le faire tomber dans le précipice. Elle ne parut pas s'en soucier, et, m'adressant la paro

ai si vous avez entendu dire que le c

dre est à cette heure en e

nt Rose? t

ers, voilà tout

re à cela! dit la dame

e, qui s'était approchée pour écouter m

très-clair, et personne n'est inquiet de l'expédition. Tout

ersonne à la figure ouverte et à la voix douce; madame de

tte femme qui avait tant piqué ma curiosité, grace aux réticences dédaigneuses d'Obernay! Elle ne me plaisait point. Elle me paraissait maigre et colorée, deux choses qui jurent ensemble. Son regard était dur et sa voix aussi, ses manières brusques et nerveuses. Ce n'était pas là un type que j'eusse jamais rêvé; mais

sible; mais sa belle-soeur errait encore par les escaliers, s'enquérant de toutes choses relatives à l'excursion de son f

répondis-je, il es

s Valigny, de Bruxelles, et sans doute vous me connais

, répondis-je un peu troublé

parler de moi, pourvu qu'il vous dise de moi autant de bien qu'il m'en a dit de vous; mais vous, m

suivi M. de Valvèdre que pendant

point de votre frère? N'êtes-vous pas habituée à

abituer, répondit

une soubrette italienne d'accent et très-jolie de ty

ri revient de sa promen

ient d'

re de cette charmante fille. D'ailleurs, tu serais bien ridicule de vouloir lutter contre un rival aimé, et sans doute plus

assa au vermillon le plus vif, puis le sang se retira tout entier vers le coeur, et il devin

sais tout, et je t'envie, ca

t, parlons raison. Cette arrivée imprévue, qui me comble de joie, me cause aussi d

Valvèdre. Tu crains de sa part

des influences... Je ne plais

ais c'est joli, plus joli qu'elle! Je n'a

dis-moi, puisque tu l'as vue, sa

le sache? J'ai cru comprendre qu

on mari?... Elle ne l'est pas ord

demoisel

belle-soeur. Toutes deux savent, d'ailleurs, que Valvèdre n'aime pas qu'on le suive et qu'on le tiraille pour le dérang

salle commune; mais elles n'y parurent pas. On les servit dans leur appa

ez elles. C'est une petite solennité; car, de la terrasse, nous verrons, à neuf heures, partir de la mon

pas curieux, pourtant je désire bien apprendre que ce

lle-soeur était réellement inquiète de Valvèdre. Je ne suis pas aussi

pée et ses cheveux dénoués et en désordre sous son chapeau de paille. C'était peut-être un sacrifice qu'elle avait fait à Obernay de rester ainsi, pour ne pas perdre un seul des instants qu'ils pouvaient passer ensemble. Pourtant je trouvai qu'elle acceptait trop bien cet abandon de sa perso

re du signal. Elle sortit alors de ce sanctuaire, et je vis qu'elle avait endossé un délicieux négligé. Ce n'était peut-être pas bien conforme a

ulet et drapée dans son burnous, je l'avais imaginée grande et forte; elle était, en réalité, petite et délicate. Animée par la chaleur, sous le reflet de son ombrelle, elle m'avait paru rouge et

it, et l'on se précipitait sur le balcon. Elle s'y pla?a la dernière, s

s g?tes de ceux qui entreprennent de sem

ec quelques pierres alentour. On n'y est pas trop bien, mais on y e

demanda vivement mad

t de beaucoup plus haut qu'elle part. Il aura dédaigné l'étape marqu

eaux ne sont-ils pas

tallé sa tente sans difficulté... Troisième fusée blanche! Ses instrum

une meilleure nuit qu

ruments sont ce qu'il

-je à dire à mon tour. M. de Valvèdre est si bien prémuni contre

s insomnies. Elle quitta le balcon où Obernay, n'attendant plus d'autre signal, restait à parler de Valvèdre avec Paule, et, comme je suivais Alida auprès de la table à thé, je fus encore une fois très indécis sur le cha

me dire: ?Eh bien, vous décidez-vous enfin à voir que je suis la plus parfaite créature que vous ayez jamais rencontrée?? Ce regard

madame

en offensa point; car elle me demanda avec u

, j'ai cru que

out. Je ne vou

ant que le premier, acheva de me bouleverser,

it ni bleu, ni noir, ni verdatre, ni orangé. Il était tout cela tour à tour, selon la lumière qu'il recevait ou selon l'émotion intérieure qui le faisait palir ou briller. Son expression habituelle était d'une langueur inou?e, et nul n'était plus impénétrable quand i

aroles que je viens de rapporter, et Obernay s'approchait de nous avec sa fiancée, que tout était déjà consommé dans ma pensée et dans ma conscience; j'avais rompu

s cheveux. J'examinais plut?t stupidement que sournoisement les dentelles de ses manchettes, le fin tissu de son bas de soie, la broderie de sa veste de cachemire, les perles de son bracelet, comme si je n'eusse jamais vu de femme élégante, et comme si j'eusse voulu m'instruire des lois du go?t. Une timidité qui était presque de la frayeur m'empêchait de penser à autre chose qu'à ce vêtement dont émanait un fluide embrasé qui m'empêchait de respirer et de parler. Obernay et Paule parlaient pour quatre. Que de choses ils avaient donc à se dire! Je crois qu'ils se communiquaient des idées exc

nifiants. Je me trouvais et je restais assis beaucoup trop près d'elle; j'aurais pu et j'aurais d? être à distance plus respectueuse. Je le sentais et je me sentais aussi cloué à ma place. Elle en souriait sans doute intérieurement mais elle ne paraissait pas y prendre garde, et les deux fiancés étaient trop occupés l'un de l'autre pour s'en apercevoir. Je serais resté là to

l'ardeur de cette volonté que j'étais encore si peu s?r de pouvoir assouvir me torturait, et, quand elle se calma, elle fut suivie d'un grand effroi. Je ne me demandai certes pas si, envahi à ce point, je n'étais pas perdu; ceci m'importait peu. Je ne me consultai que sur la marche à suivre pour n'être pas ridicule, importun et bient?t éconduit. Dans ma folie, je raisonnai très-serré; je me tra?ai un plan de conduite. Je compris que je ne devais rien laisser soup?onner à Obernay, vu que son amitié pour Valvèdre me le re

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