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Valvèdre

Chapter 5 No.5

Word Count: 7387    |    Released on: 06/12/2017

ariage. Le 31 juillet, à cinq heures du matin, je m'embarquais su

je pris quelques instants de repos sur un banc. Quand j'ouvris les yeux, le soleil se faisait déjà sentir. Un homme qui paraissait dor

regards; mais le bateau était fort petit, et, au bout de quelques instants, je me retrouvai face à face avec mon aimable philosophe. Il me regardait avec attention, comme s'il e?t hésité à me reconna?tre; mais son incertitude cessa vite, et il m'aborda avec la grace d'un homme du meilleur monde. Il me parla comme si nous venions de nous quitter, et, s'abstenant, par grand

essayait de me quitter; mais je le suivais et le reprenais, poussé par un attrait inexplicable et comme condamné par une invisible puissance à m'attacher aux pas de cet homme, que j'avais résolu d'éviter. Quand nous approchames de Genève, les passagers, qui, de la cabine, firent irruption sur l

ant de violence, que je m'arrêtai un instant pour me remettre. Ce fut Obernay

ort de joie comme si je ne t'espérais plus. Viens, viens! toute la f

née de Valvèdre, mademoiselle Juste, personne moins agée et moins antipathique que je ne me la représentais, et une jeune fille d'une beauté étonnante. Bien qu'absorbé par la pensée d'

éla?de! Et voici l'autre que tu n'as pas connue, comme celle-ci, dans to

avait pas quatorze ans, et sa tenue n'était pas encore celle d'une demoiselle bien raisonnable; mais il y avait tant d'in

Fais attention à ton bel esprit, si tu veux qu'elle consente à te reconna?tre. Pourtant, grace à ta mère, qui lui fait l'honneur de lui écrire tous les ans en réponse à ses lettres du 1er janvier

'Alida me regardait. Laisse-moi revenir

sans qu'on s'attroupe pour la voir, et elle n'est pas seulement intimidée de cette avidité des regards, elle en est blessée et offensée. Elle en souffre véritablement, et elle en devient triste

a conversation, il me semble que mademoiselle Juste n'

e femme d'un grand mérite. Tiens, je veux te présenter à elle; car,

sque aussi belle que la soeur d'Obernay, et dont le célibat me semblait devoir cacher quelque mystère, car elle était riche, de bonne famille, et d'un esprit très-indépendant. En l'écoutant parler, je trouvai en elle une distinction rare et même un certai

at, Henri me conduisit dans ma chambre. Nous trouvames sur l'escalier madame Obernay et ses deux filles, qui vaquai

été compagnons d'enfance pendant un an, à Paris. M. Valigny était alors un gar?on plein de douceur et d'obligeance pour toi, ma fille, et tu en abusai

e la vis transformée. Cette rêveuse et fière beauté s'anima d'un splendide sourire, et elle me tendit la main avec une sorte de gaucherie charmante qui ajout

s extrémités fines de son père, qui avait été un des plus beaux hommes du pays; madame Obernay restait gracieuse et fra?che sous ses cheveux grisonnants, et, comme Paule de Valvèdre, sans être jolie, était extrêmement agréabl

ma toilette, qu'Obe

l; il t'attend pour faire conn

it revenue fortement dans la journée, s'empara de moi à tel point, que, voyant la porte de la maison ouverte, j'eus envie de fuir; mais Obernay était sur mes talons, me fermant la retraite. J'entra

familles, pour motiver ma présence aux environs de Valvèdre, quand on m'avait cru dans le nord de la Suisse à cette même époque? A cette crainte se joignait un sentiment de douleur inou?e et qu'il m'était impossible de combattre par l

gnore si je réussis à faire bonne contenance. Quant à lui, il eu

déjà. J'ai fait la traversée du lac avec lui ce matin, e

n'ayant aucun soup?on, puisqu'il ignorait mon mensonge, moi aussi en train de manger que si j'allais subir la torture. Pour m'achever, àlida vint s'asseoi

dit qu'à Saint-Pierre il avait été notre chevalier, à Paule et à

et je suis content d'être l'obligé d'une pe

rappante. Il l'avait vue toute petite, et, comme il avait quarante ans, il la tutoyait encore, tandis qu'elle lui disait vous avec un mélange de respect et de tendresse qui rétablissait les convenances de famille dans leur intimité. Elle le servait avec empressement, et il se laissait servir

mots avec Alida. Paule, appelée par madame Obernay pour essayer sa toilette de noces, sortit bient?t; mais mademoiselle Juste était comme rivée à son fauteuil. Elle continuait donc ses fonctions de gardienne de l'honneur de son frère en dépit des mesures prises pour l'en dispenser. Je regardai avec attention son profil austère, e

nfin par hasard que M. de Valvèdre, au lieu d'accompagner ses soeurs et ses enfants jusqu'à Genève le 8 juillet, les avait confiés à Obernay pour s'arrêter autour du Simplon. Je m

elle Juste; M. Obernay ne croyait

te, et que j'avais profité de ma bévue pour voir le Simplon, mais que, craignant les plaisanteries d'Oberna

dre, dit Alida avec la même tranquil

s autorisé, répondis-

ous les deux, et il me sembla bie

froi de cette fatale rencontre et lui demandai si ell

esprits, ayez du sang-froid. Je vous avertis que vous en manquez, et qu'ici vous avez paru d'une timidité s

s le ridicule du prétexte que je viens de trouver. M. de Valvèdre doit m'en vouloir de m'être moqué de lui en me donnant pour un comédien. Il est vrai qu'il s'est laissé

de cela? reprit Ali

t là-dessus! C'

t pas la feinte. Il a tout oublié; n'y penson

ontre mes lèvres. Ses deux enfants revenaient de la promenade.

avait parlé d'une préférenc marquée de madame de Valvèdre pour Edmond, et involontairement j'épiai les premières caresses qui accueillirent l'un et l'autre. De t

ci, il ne l'est

rire, et, serrant la têt

-il, il faut emb

l lui avait meurtri les joues avec ses baisers, où un peu

enfants se mirent à jouer. Alida me demanda à quoi je pensais en la regardan

je vais être séparée de l'un et de l'autre, à moins que je ne me fixe dans cette

réjouir de cette décision, qui épargnait à ses enfants les rudes épreuves du collège, et elle s'en réjouissait en effet, mais avec des larmes qui étaient visiblement à l'adresse d'Edmond, bien qu'elle fit son possible pour regarder comme une douleur égale l'éloignement du petit Paul. Elle so

s deux grimpèrent sur ses genoux et jouèrent avec son bonnet, dont elle leur laissa chiffonner les dentelles. L'espiègle Paolino le lui ?ta même tout à fait, et la vieille fille ne fit aucune difficulté de montr

r réelle et ce je ne sais quoi de m?r ou de calme qui trahit l'étude ou le respect de l'étude, on sentait aussi en elles, avec les qualités essentielles de la vie pratique, tout le charme de la vie heureuse et digne. Sous certains rapports, il me semblait être chez moi parmi les miens; mais l'intérieur génevois était plus enjoué et comme réchauffé par le rayon de jeunesse et de beauté qui brillait dan

t davantage. Alida était-elle aimée de ces trois jeunes filles? évidemment, Paule la savait malheureuse et l'aimait na?vement pour la consoler. Quant aux demoiselles Obernay, elles s'effor?aient d'avoir de la sympathie pour elle, et toutes deux l'entourai

dis-je: l'enfant est ravissante... et Ad

riez de l'indulgence pour ces beau

nsion nerveuse où je la voyais me fa

pendant le d?ner, vint me prendre résol?ment le bras, prétendant que tout le jeune monde devait jouer; son papa l'avait dit. J'essayai bien de me faire passer pour vieux; mais elle n'en tint aucun compte. Son frère ouvrit la partie de barres, et il était mon a?né. Elle me réclamait dans son camp, parce que Henri était dans le camp opposé et que je devais courir aussi bien que lui. Henri m'appela aussi, il fallut ?ter mon habit et me mettre en nage. Adéla?d

fus venu à bout, je la trouvai sombre et dédaigneuse. Elle était révoltée de ma faiblesse, de mon enfantillage; elle voulait me parler, et je n'avais pas su faire un effort pour quitter ces jeux imbéciles et pour venir à elle! J'étais lache,

ssent livré passage. Alida, plus hardie et comme dédaigneuse du péril, me reprochait d'être trop jeune, de manquer de présence d'esprit et d'être plus compromettant par ma terreur que je ne le ser

les circonstances les plus pénibles et les plus irrit

résignation, si je pouvais les assumer sur moi seul. Je suis trop jeune, dis-tu! Eh bien, pardonne à mon inexpérience, et tiens-moi compte de la candeur et de la nouveauté de mes émotions. Va, la jeunesse est une force et un appui dans les grandes choses. Tu verras si, dans des périls d'un autre genre, je suis au-dessous de ton rêve. Faut-il t'arracher violemment à tous les liens qui pèsent sur toi? fau

que vas-tu faire? Cette résolution de ton mari ne va-t-elle pas modifier ta vie? Comptes-tu retourner dans cette solitude de Valvèdre, où j'aurais si peu le droit de vivre auprès de toi, sous les regards de tes voisins provinciaux, et entourée de gens qui tiendront note de toutes tes démarches? Tu avais parlé d'aller dans quelque grande ville... Songe donc! tu le peux à présent. Dis, quand par

e, je n'osais trop me confier à la Bianca, qui me semblait bien jeune et bien éveillée pour ce r?le de dépositair

mais surtout la belle Adéla?de dans sa fra?che et pudique toilette. Elle donnait le bras à M. de Valvèdre, dont la considération semblait mieux que tout autre porte-respect la protéger contre les brutalité

out après qu'elle avait passé. J'entendis faire des comparaisons, des réflexions plus ou moins niaises. Il me sembla qu'il s'y mêlait des suspicions sur sa c

indifférence je ne sais quel air de souveraineté blasée, mais toujours absolue, qui m'irrita. Je trouvai qu'elle parlait à ces jeunes gens, non comme s'ils eussent eu des droits sur elle, mais comme si elle en avait eu sur eux, et c'était, à mon gré, leur faire trop d'honneur. Elle avait le grand aplomb des femmes du monde, et je crus retrouver, dans ses regards à des étrangers, cette prise de possession qui avait bouleversé et ravi mon ame. Certes, auprès d'elle, Adéla?de et ses jeunes amies étaient de simples bourgeoises, très-ignorantes de l'empire de leurs charmes et très-incapables, malgré l'éclat de leur jeunesse, de lui disputer la plus humble conquête; mais qu'il y avait de pudeur dans leur modestie, et comme leur extrême politesse était une sauvegarde contre la familiarité! Une

rose qui s'étaient détachées de son bouquet, et, comme elle revenait à sa place, je les enlevai vite et adroitement. Elle parut s'étonner un peu d'un si beau zèle, et cet étonnement même était une

dit-elle tout haut en souriant; vous

part d'un impertinent; mais il e?t fallu l'être jusqu'à l'imbécillité pour ne pas sentir dans l'extrê

omme j'allais gagner ma petite chambre, Valvèdre se tr

enfin à me chercher querelle, ce mystérieux personna

ssait de bien

ité et de disposer de votre chambre. Ce sont deux vieillards, et vous leur cédez naturellement la place; mais on ne veut pas vous envo

et j'accept

ation chez lui, me disais-je, à l

était une maison du voisinage, où il me fit traverser plusieurs pièces encombrées de caisses et d'instruments étranges

-il d'un ton indéfinissable, que madame de Valvèdre n'aime pas cette habitation, et qu'elle préfère l'agréable hospitalité des Obernay? Mais vous dormirez

pondis-je affectant l'indiffére

rsonne dans ce bal

e bal est la plus maussade manière de j

taine animation... Quand j'étais je

jeune, monsieur de Valvèdre. A présent,

uivi dans la chambre qui m'était destinée, comme pour s'assurer que

ndis-je un peu bl

e soustraire à son empire. Elle s'y soumet de bonne foi, parce que la plus nouvelle mode lui para?t toujours la meilleure; mais

e, j'éprouvai plus que jamais tout d'un coup le besoin de lui ouvrir mon coeur. Il y avait là quelque chose d'horrible dont je ne saurais même aujourd'

à retourner au bal, c'est-à-dire à être jeune, na?f et croyant, il essayait de savoir quelle impression Adéla?de avait faite su

fille adoptive. Que n'aurais-je pas donné pour découvrir qu'il l'aimait à l'insu de lui-même, et que l'infidélité d'Alida ne troublerait pas la paix de son ame généreuse! Ma

iture et la bonté de cette ame-là. Heureux l'homme qui sera digne d'être son compagnon et son appui dans la vie! C'est un si grand honneur et u

e involontairement, vous semblez

nna?t encore trop peu, et nul ne peut lire dans l'avenir; mais vous n'ignorez pas que

jouirait peut-êtr

ardemment? Prenez garde d'ê

épit de nos différences d'opinions et de caractères; mais ces différences, qu'il me pardonne pour so

qui mérite également ces sentiments-là, mais que j'ai fort peu connu; je parle de votre oncle Antonin, un savant à qui je dois les premières et les meilleures notions de ma vie intellectuelle et morale. Il y avait, entre lui et moi, à peu près la même distance d'age qui existe aujour

lement arraché de ma poitrine, sans le savoir et par la seule puissance de sa haute moralité, le trait empoisonné qui devait se tourner contre lui; mais je chérissais trop ma blessure, et j'eus peur de la voir

aladie de l'ame dont vous voulez me guérir; mais ceci nous mènerait trop

eilleur remède à vos ennuis que tous mes raisonnements. Un seul mot avant que je vous donne

tte honte! Vous m'aviez

aime à mystifier les pas

t spirituel, et on s'aper?oit tout d'un coup que l'on n'est qu'

re homme de mérite vous pardonne de tout son coeur

bien plus à propos d'Adéla?de qu'à propos de sa femme. Je me maudissais donc d'être toujours dans la nécessité de le faire souffrir. Pourtant je me rappelais les premières paroles qu'il m'avait

disant que je me trouvais encore trop jeune pour songer au mariage, et que, si

e la connais autant que l'autre, et c'est un trésor aussi que cette enfant-là. Mais partez donc et faites

enne, et je m'enfuis comme un coupable, pendant qu'il dis

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