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Valvèdre

Chapter 9 No.9

Word Count: 7862    |    Released on: 06/12/2017

urg. Nous nous y promenions dans la journée, Alida toujours enveloppée et voilée avec le plus grand soin, moi ne la quittant jamais que p

je l'avais évitée en changeant de trottoir et en détournant la tête; j'avais même acquis à cet égard la pr

n'est pas vu. Durant les beaux jours de l'automne, je la menai souvent à la campagne, cherchant av

is sa figure s'altérer brusquement. Une toux sèche et fréquente, dont elle ne voulait pas s'occuper, disant qu'elle y était sujette tous les ans à pareille époque, m'inquiéta cepe

is c'est une organisation fragile, je vous en avertis. Le système nerveux prédomine trop. Paris

pour lui procurer une existence conforme à ses go?ts et à ses besoins, la moitié de la somme empruntée à Moserwald. Celui-ci m'écrivai

égions méridionales. Les Guides imprimés promettaient mervei

mille francs par mois. Ce sera très-peu, trop peu si vous manquez d'ordre; mais ne vous inquiétez de rien, et partez vite, si elle est malade. Cela doit lever tous vos scrupules,

cessaire. J'avais encore un avenir de vingt mille francs à aliéner, et

rassuré. La toux disparut; mais, peu après, je fus alarmé de nouveau. Alida n'était pas phthisique, elle était épuisée par une surexcitation d'esprit sans relache. Le médecin fran?ais que je consultai n'avait pas d'opinion arrêtée sur son compte. Tous les organes de la vie étaient tour à tour menacés, tour à tour guéris, et

mon agonie. Elle ha?ssait la campagne, elle s'y était toujours déplu. Sous le ciel imposant de l'Afrique, en présence d'une nature peu soumise encore à la civilisation européenne, tout lui semblait sauvage et terrifiant. Le rugissement lointain des lions, qui, à cette époque, se faisait encore entendre autour des lieux habités, la faisait

lle fut écrasée par le climat. Le printemps, déjà un été dans ces régions chaudes, nous chassa vers la Sicile, où, près de la mer, à mi-c?te des montagnes, j'espéra

accès d'abattement invincible

ins pales et amaig

la certitude inévitable, tu pleures ton rire! Pauvre cher enfant, je suis un fléau dans ta vi

nui qui te consume. Voilà pourquoi je ris de tes maux physiques prétendus incurables, tandis

dit-elle: je voudrais embrasse

nfants, et tu ne mour

ait-elle pas mourir en route? Une autre terreur s'emparait de moi, je n'avais plus d'argent. J'avais écrit à Moserwald de m'en prêter encore, et je ne pouvais douter

'esprit autant que de corps, ne me laissait pas un moment de calme. Elle ne pouvait supporter la solitude. Elle me p

r, éteints, comme si la mort l'e?t déjà saisie. D'ailleurs, j'avais bien reconnu une terrible vérité: c'est que ma plume, au point de vue lucratif, était pour le moment, pour

j'attendais cette lettre depuis si longtemps déjà, que je n'osais plus l'espérer. Je m'étais décidé à l'horrible humiliation d'écrire ma détresse à Obernay. Lui aussi était-il absent? Mais sans doute il allait répondre. Le temps de l'es

était tranquille et qu'elle était, d'ailleurs, résignée à accepter les dons de son mari comme un prêt que je serais certainement

je l'entendis qui causait avec Bianca. Cette fille, peu scrupuleuse sur le chapitre de l'amour, mais d'un dévouement admirable pour sa ma?tresse

vre malade: c'est là le chatiment le plus cruel qu

a, votre découragement fait tant

st do

t Bianca en s'approchant d

me voyant pas, crut que j'étais sorti, et retourna auprès de sa ma?tresse

ianchina; cela me soulage, nous sommes si peu seules! Ah! ma pauvre enfant, toi-même, tu ne sais pas ce que je souffre et quels remords me tuent! Depuis que j'ai tout quitté pour ce bon Francis, m

l'inter

mme aussi vertueuse que vous! Et vous auriez tous les droits po

as me juger indigne de lui, son coeur s'était retiré de moi par lassitude. Je lui en voulais donc, et, sans songer à mes torts, je m'irritais des siens. Mes torts! je n'y croyais pas; je disais comme toi: ?Je suis si vertueuse au fond! et j'ai un mari si indifférent!? Sa douceur, sa politesse, sa libéralité, ses égards, je les attribuais à un autre motif que la généros

ca, vous regrettez don

onc pas ce pau

ve ensuite, c'est l'équivalent d'un passé qui ne revient jamais. On dit, on croit qu'on aime davantage, on voudrait tant se le persuader! On ne ment pas, mais on sent que le coeur contredit la volonté. Ah! si tu avais connu Valvèdre quand il m'aimait! Quelle vérité, quelle grandeu

Francis lu

avait rêvé une autre femme, plus jeune, plus douce, plus instruite, plus capable de le rendre heureux, une femme comme Adéla?de Obernay. Sais-tu qu'il devait, qu'il pouvait l'épouser, et que c'est moi qui fus l'empêchement? Ah! je lui ai fait bien du mal, et j'ai raison de mourir!... Mais il ne me le reproche pas, il voudrait me faire vivre... Tu vois bien qu'il est grand, que j'ai raison de l'aimer... Tu as l'air de croire que je me contredis... Non, non, je n'ai pas le délire, jamais je n'ai vu si

a douleur. Quoi! c'était là le dernier mot de cette passion funeste! Alida mourait en pleurant son mari, et en disant: ?L'autre ne m'aime pas!? Ce

peut-être: je m'approchai de son lit, et, sans me pl

e vrai; mais pourquoi perdrais-tu le fruit de ces bonnes inspirations? Pourquoi exciter ton imagination pour t'?ter justement à toi-même le mérite du repentir et pour m'arracher l'espérance de ta guérison? Tout est consommé. Valvèdre a souffert, mais il est résigné depuis longtemps: il voyage, il oublie. Tes enfants sont heureux, et tu vas les revoir; tes amis le pardonnent, si tant est qu'ils aient quelque chose de personnel à te pardonner. Ta réputation, si tant est qu'elle soit compromise par ton absence, peut être réhabilitée, soit par ton retour, soit par notre union. Rends donc justice à ta destinée et à ceux qui t'aiment. Moi, soumis à tout, je serai pour toi ce que tu voudras, ton mari, ton amant ou ton frère. Pourvu que je te sauve, je serai a

par l'enthousiasme. Elle colla ses lèvres sur mon front en pleurant, comme un enf

ain, elle fut mieux, et je vis rena?tre l'impati

de soleil. Comme j'approchais de la ville, je vis une voiture de louage qui en sortait et qui venait vers moi au galop. Un avertissement mystérieux me cria dans l'ame que

avec celle que je lui envoyais pour Henri, à deux mois de date, par suite d'un accident arrivé à son secrétaire, qui, blessé et gravement malade, avait oublié de la lui remettre. Aussit?t que cet excellent Moserw

par le hasard. On craint toujours d'éclairer les malades sur l'inquiétude dont ils sont l'objet. Je craignais au

grace, et je vis bient?t que la distraction de voir un nouveau visage et le plaisir d'entendre parler de sa famille lui f

ne vous faites pas d'illusion. Il

pleurai amèrement: il y avait

ses propres larmes, il faut, je pense, a

i? où do

été forcé de la porter pour la conduire au rivage. Il était alors à Rome, s'inquiétant d'elle et s'informant dans tous les co

u Valvèdre à Naples? v

Il s'informera, il découvrira aisément quelle direction j'ai prise. Il a certainement deviné que j'allais vous rejoindre. Je ne serais pas étonné de le voir arriver ici peu de jours après moi. Ne vous y trompez plus, il l'aime encore, cette pauvre femme; il est enc

c'est tout le contraire: il faut que vous guettiez l'arrivée de Valvèdre, et que vou

tre? Vous ne trouvez pas que la

ux conduire Valvèdre auprès de s

elle le regrette donc? elle

famille, voilà ce qui est certain. Valvèdre sera généreux, je le con

uis il revint occuper mon petit logement afin d'être à portée de nous servir à toute heure. Il

elle; mais, chose étrange et qui peint bien cette femme puérile et charmante, elle eut avec lui un accès de coquetterie au bord de la tombe. Elle se fit peindre les sour

eait point à cela: elle suivait machinalement l'habitude de sa vie. Elle fut coquette d'esprit autant que de visage. Elle encouragea notre h?te à lui raconter les bruits de Genève, et, pleurant l

i, Moserwald repr

le e?t voulu suivre! je l'aurais promenée de fête en fête, je lui aurais fait un milieu nouveau. Avec de l'argent, on fait tout ce qu'on veut! Elle a des go?ts aristocratiques: l'h?tel du juif serait devenu si luxueux et si agréable, que les plus gros bonnets y fussent venus saluer la beauté reine des coeurs et la richesse reine du monde! Et vous, vous n'avez pas voulu comprendre;

en pure perte! Je ne pouvais pas agir comme vous pensez, et,

ment d'expirer sous mes yeux; aujourd'hui, elle m'appara?t comme ressuscitée. Qu'elle se soutienne encore ainsi quelques jours, e

était morte. Nous nous précipitames dans sa chambre. Elle res

sens qu'il n'ordonnait plus que des choses insignifiantes; mais il venait

? lui dit tout

dit-il en levant les

imer? Elle va mourir ainsi, sans nous voir, s

us entend peut-être. Il y a là,

de la galerie, dont les portes étaient grandes ouvertes pour laisser

mme l'ange de la mo

et la regarda attentivement pendant quelques secondes; puis il l'appela par son n

silence, et Valvèdre dit de nouveau en se penchan

li

etomba, ouvrit les yeux, fit un cri déchira

as. J'étais cloué à ma place, foudroyé par un conflit d'émotions inexprimables. Valvèdre ne semblait, m'a-t-o

et je l'aidai de tout l'effort de ma volonté, car je me sentais devenir fou, et je voulais être de force à accomplir jusqu'au bout mon affreuse

it à travers la porte. J'eus un accès d'humeur contre elle, et je la poussai brusquement dehors. Je ne voulais pas me permettre d'entendre ce que Va

er, comme avait fait Bianca, et je savais qu'on pouvait entendre en approchant de la porte. Je le gardai d'autorité auprès de moi à l'autre bout du salon. La voix de Valvèdre nous arrivait douce et rassurante, mais sans

seul, en le priant de ne pas s'éloigner; puis il s'adressa à moi pour me dire que madame de Valvèdre désirait me voir. I

vec moi, et, comme s'i

pas venu ici pour l'éloigner de vous dans un moment où toutes les personnes qui vous sont attachées veulent et doivent vous le prouver. C'est une consolation pour vos souffrances, et vous savez que je vous apporte

à moi de l'autre; ne me quittez pas encore!... Je voudrais mourir entre vous deu

regardant tour à tour avec une express

meure en paix; mais à peine serai-je sou

vec force, cela ne

ta-t-il en s'adressant à sa femme, que nous ne pouvons pas nous battre. Rassurez-vous, ma fille, je ne ferai jamais rien de lache. Je vous ai donné m

'est une grande expiation et qu'à cause de cela tout me sera pardonné? Si vous saviez comme je les ai adorés, pleurés! comme mon pauvre coeur inconséquent s'est déchiré dans l'absence! comme j'ai compris que le sacrifice était au-dessus de mes forces, et comme Paul, celui qui me rendait triste, qui me faisait peur, que je n'osais pas embrasser, m'es

plus éloigné que celui qui n'y songe point. La mort est partout et toujours, comme la vie. Elles se donnent la main et travaillent ensemble pour les desseins de Dieu. Vous aviez l'air de me croire tout à l'heure, quand je vous disais que tout est bien, par la raiso

!... Quel calme il a fait descendre, quelle confiance il sait donner! Confiance, oui, voilà ce qu'il disait, avoir foi dans sa propre confiance!_... Dieu est le grand asile, rien ne peut être danger, apr

ans souffle, jusqu'au lendemain. Un pale et triste sourire effleurait ses lèvres quand nous lui parlions. Tendre et brisée, elle essayait de nous faire

ouvrit les rideaux et le montra à sa femme. Elle sou

ez bien, n'est-c

t signe

uille,

re, avec

ulagée? Vous

effort, comme allégée délici

ion, déposa un long baiser sur le front, puis sur la main droite de la morte. Il reprit à son doigt l'anneau nuptial qu'elle avait cessé longtemps

sa femme à Valvèdre. Il me demandait pardon de ne pas me dire adieu. Il s'éloigna aussit?t, sans qu'on p?t savoir quelle route de terre ou de me

posée: cruelle amertume infligée par une ame forte à une ame brisée! Valvèdre me lais

e silence de la mort, ces ombrages solennels et ce lac argenté qui me rappelaient des pensées si ardentes et des rêves si funestes. Je revis tout ce

me garder avec lui, me faire voyager, me di

es devais. Je me gardai bien de lui en parler; il se f?t réellement offensé de ma préoccupation, ou il m'e?t trouvé les moyens de m'acquitter en se trichant lui-même. Je dev

jetant dans le désespoir et dans la mort une pauvre créature faible et romanesque, que j'étais trop romanesque et trop faible moi-même pour savoir guérir. Je lui avais fait briser les liens de la famille, qu'elle ne respectait pas assez, il est vrai, mais auxquels, sans moi, elle ne se serait peut-être jamais ouvertement soustraite. Je l'avais aimée beaucoup,

ma douleur et de mon repentir. Je lui racontai tous les détails de cette cruelle histoire. Je m'accusai sans

armes m'étouffaient à chaque instant. Moserwald,

ve, résolue, levée avec le jour, et arrivée là sur un cheval fier et bondissant. Je voulus savourer l'horreur de ma souffrance. Je me retournai pour regarder encore la villa. J'avais marché deux heures par un chemi

r! tu n'auras pas de rimes pour cette catastrophe de ta vie! Non, Dieu merci, tu n'es pas

se dirigeait vers le chateau. C'étaient les derniers honneurs rendus par les villageois des environs à la pauvre Alida; on la descendait dans la tombe, sous les ombrages de son parc. Que

des cris d'enfants montaient jusqu'à moi. était-ce une illusion? Elle était horrible, et je ne pouvais m'y soustraire. Cela dura deux heures! Chaque coup

était morte. Le mari m'ouvrit ma chambre sans s'occuper autrement de moi. Il revenait de l'enterrement de la dame, et, veuf

velle vision après toutes celles qui venaient de m'assiéger. Obernay était assis près de la table d'où

eurs jours avec une bonté extrême. Je fus très-mal, sans avoir conscience de rien. J'étais épuisé par une année d'agita

il était venu avec sa femme, sa belle-soeur et les deux enfants d'Alida assister aux funérailles. Toute la famille était repartie; lui se

rès ce qui s'est passé. Il faut persévérer et reconquérir, non pas mon amitié, que

fragment de le

e?u la foudre! Il l'avait attirée sur sa tête; mais, anéanti comme le voilà, il a droit à ta sollicitude. Il est le

gir pour elle du dernier choix qu'elle avait fait. Je suis certain qu'il l'e?t épousée si j'eusse consenti au divorce, et j'y eusse consenti si elle e?t l

pose pas. Il sentira profondément devant les orphelins

longtemps, et ce n'est pas de moi, de mon plus ou de mon moins de tristesse que tu dois t'oc

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