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Valvèdre

Chapter 3 No.3

Word Count: 9386    |    Released on: 06/12/2017

masser sa bague, hausser les épaules et la reprendre. Dès qu'il m'aper?ut, il m'attira jusque dans sa chambre et me parla avec beaucoup d'amertume, raillant ce qu'il appel

y a une manière de s'expliquer, et me voici à vos ordres. N'allez pas plus loin

trait de lumière, un aveu! Vous êtes mon rival, et c'est par jalousie que vous m'avez si brutalement o

ais pas perdre avec lui les précieux instants que je pouvais passer encore auprès de madame de Valvèdre ce soir

maison, je revins par là à l'appartement de madame de Valvèdre

me il est au moins inutile de les mettre au courant d'un accident ridicule, nous pouvons échanger ici quelques mots. Vous pla?t-il de me dire,

out avec la plus

r un instant de plus dans un piège que je ne veux pas qualifier. Vous auriez pu être moins acerbe dans la forme; mai

e, je vous prend

utier d'une mani

connais. Elles ont percé trop brutalement, lorsqu'à propos de ma théorie tout

laissez-moi jurer que

la part de ce juif et par contre-coup de la v?tre, une mortelle insulte. Ne croyez pas qu

e que je disais, je tombai à ses pieds en lui jurant que je la respectais, que je la plaignais, et que j'étais prêt à la venger. Peut-être en ce moment m'arriva-t-il de lui dire

, et, répondant à une parole que je

e. Vous êtes déjà son ami, puisque vous êtes celui de son fiancé; ou j'aurais tort contre vous trois, ou, en me donnant raison contre vous deux, Paule souffrirait. Permettez donc que je m'explique avec vous, et que je vous dise un peu qui je suis. Ce sera dit en deux mots. Je suis une personne accablée, finie, inoffensive par conséquent. Henri Obernay m'a présentée à vous, je le sais, comme une

vous part

reste, et je n'ai au

a, je vous

De quel droit, s'il vous pla?t, prétendriez-vo

rtir, mon Dieu? Est-ce que les out

t toujours une veuve d

connue et délaissée, je l

i n'est pas encore de mon age. Cependant, mademoiselle Juste de Valvèdre s'est faite oppressive et offensante. J'ai supporté cela cinq ans: je suis au bout de mes forces. Le moment logique et naturel d'en finir est venu, puisque le mariage de Paule avec Obernay est résolu, et devait être célébré au commencement de l'année. M. de Valvèdre semble l'avoir oublié, et Henri, comme tous les savants, a beaucoup de patience en amour. Je venais donc dire à mon mari: ?Paule s'ennuie, et, moi, je me meurs de lassitude et de dégo?t. Mariez Paule, et délivrez-moi de Juste, ou, si Juste doit rester souveraine dans ma maison, permettez-moi de transporter mes enfants et mes pénates auprès de Paule, à Genève, où elle doit demeurer après son mariage. Et, si cela ne convient pas à Obernay, laissez-moi chercher ou fixez-moi une autre retraite, un ermitage dans

ouement qui refoulait un profond sanglot, elle

a re

ns le droit, puisque Obernay va devenir votre beau-frère, et que je suis son alter ego, vous l'avez dit. Notre devoir est donc de vous défendre et de ne pas même souffrir qu'on vous importune. Je vous jure enfin qu'Henri ne prendra pas obstinément le parti d'une autre personne qui vous dépla?t et qui ne peut

se fier à un ami. Je ne comprenais pas, moi, qu'une femme si ravissante, si fière et si douce en même temps, f?t isolée dans la vie à ce point d'avoir besoin de

, je me rendis

, où en sommes-nous?

tre et je me bats quand il le faut. J'ai eu trop d'aventures de femmes pour ne pas savoir qu'il faut être brave à l'occasion; mais il n'y a p

z que je vo

i que vous n'êtes pas son aman

ère fois! Mais pour quelle femme la prenez-vous

us m'avez dit que vous la trouviez laide, vous m'avez offert de me servir..., et j'ai donné dans le panneau.

i ne connaissez que les voies de l'infami

que vous comprenne si mal la réalité. Comment! c'est outrager une fem

re, une attente tranquille et perfide dont une femme d'honneur doit s'indigner. C'est une manière de placer un capital sur la certitude d'un plaisir p

ant une table, la tête dans ses mains, il paraissait réfléchir. Quand

u sentiment, et que les femmes les plus sensées se laissent endormir par cette musique-là... Cela ne les amuse pas toujours, mais cela flatte leur vanité quelquefois plus que les parures et que le bonheur. Eh bien, je le répète, je ne vous en veux pas. C'est votre droit, et, si vous m'en voulez de ce que j'ai fait, vous manquez d'esprit. Nous ne nous devons rien l'un à l'autre, n'est-ce pas? nous n'avons donc pas de motifs pour nous ha?r. Au fond, je vous aime, je ne sais pas pourquoi; un instinct, un caprice d'esprit, peut-être une idée romanesque, parce que vous aimez la même femme que moi, et que nous devons nous retrouver plus d'une fois embo?tant le pas derrière elle. Qui sait? nous serons peut-être éconduits tous deux, et peut-être aussi vous

racer rapidement avec quelques mots d'argot financier sur une feuille de papier bla

crois pas fou. Vous me prenez pour un rival, pour un rival heureux qui plus est, et vous voulez me fournir les moyens qui, selon vous, me sont nécessaires pour ass

sta pensif un instant; puis il répondit, avec un beau et franc sour

ue vous voulez voir un calcul où il n'y en a pas! C'

acheter ma re

e femme que j'aime... Vous refusez mes services? N'importe! vous ne pourrez pas oublier

m'écriai-

pas ce mot-là; mais, pour le moment, je m'en

f autant que rusé. Je br?lai devant lui son blanc-seing; mais je ne sais avec quel art il tourna la fin de notre entretien. Il est de fait qu'en le q

a maison et du village enthousiasmés de sa générosité. Il n'e?t pas f

rcé madame de Valvèdre à une explication qui, contrairement aux prévisions de celle-ci, n'avait amené aucun orage. Il est bien vrai qu'Henri avait défendu le caractère et les intentions de mademoiselle Juste; mais Paule avait tout apaisé en déclarant que sa soeur a?née avait outre-passé son mandat, qu'au lieu de se borner à

ne vive reconnaissance pour madame de Valvèdre, et passa dans son camp avec armes et bagages. Si botaniste qu'il f?t, il était homme et amoureux. Quelques mots de lui, pendant qu'on servait le déjeuner, me mirent au courant de ce qui s'était passé la veille au soir après ma sortie, et de ce qui avait été décidé le matin même après la nouvelle du d

s, il recommencerait l'ascension d'un autre c?té, si ses premiers efforts n'avaient pas abouti. Quels souhaits je fis dès lors pour l'insuccès de l'exploration scientifique! Alida semblait calmée et presque gaie de ce campement dans la montagne. Elle me parlait avec douceur

ques, il embrasse je ne sais quels fluides, il va d'un coeur à l'autre sans se soumettre aux manifestations extérieures. Alida me l'a dit souvent depuis. Dès cette matinée, où je ne songeai pas à lui exprimer mon repentir et ma passion par un seul mot, elle se se

torrent, avec ses bottines minces, son ombrelle dans une main, un gros bouquet de tleurs sauvages dans l'autre, et laissant sa robe s'accrocher à tous les obstacles du chemin. Obernay allait devant avec Paule, emportés tous deux par une ardeur d'herborisation effrénée; puis ils faisaient

iez pas de vue. Je ne vous mènerai pas dans des endroits dangereux. Pourtant s

rnée et que j'aimerais bien mieux herboriser à ma manière, c'est-à-dire errer et

du Obernay; demain, nous arrangerons cela autr

de Ob

arde, ou plut?t comme un esclave intelligent occupé à écarter les épines et les cailloux de son chemin. Si elle regardait un brin d'herbe sur le revers du rocher, je m'élan?ais, au risque de me tuer, pour le lui rapporter en un clin d'oeil. Je tenais son ombrelle quand elle était assise, je débarrassais son écharpe des brins de mousse qu'elle avait ramassés en fr?lant les sapins; je lui trouvais des fraises là où il n'y en avait pas; je crois que j'aurais

oins élevée que la veille, mais plus éloignée au flanc de la montagne, elle reprit sa broderie, et les f

trant mon volume de poésies sur son guéridon.

ux-ci! ils s

même chose. N'avons-nous pas fait

t celle qui l'éprouve. La première parle beaucoup pour n

urs le rêve d

ra s'en moquer

ns les dix lignes de la préface, que l'auteur n'avait qu

s c'est égal, si vous voulez qu

avez-vous

; j'ai l'age que V

vais que des riens à échanger avec cette femme réputée par lui frivole, il n'écouta plus; mais alors je ne trouvai plus rien à dire, l

cisément, je l'aimais. Puisque vous faites si peu de cas de l'ingénuité romanesque, je

st an

t pas un

mpromettre et vous dire ce qu'il est devenu.

venu savant? dit-elle en baissant

ris-je en baissant la voix aussi. Oh! ne

e peux rien dire ici. Nous parler

rons! je ne

oi ne nous sommes-nous rien dit aujourd'hui? Moi, je suis taciturne, mais c'est par timidité. Une ignorante qui a vécu dix ans avec des oracles a d? prendre l

nnui et le besoin d'émotions étaient les mobiles de toute sa conduite, dirai-je aussi de ses attachements?... Je ne sus pas résister à sa prière et j'obtins seulement la permission de faire de la musique à distance. Placé au bout de la galerie, je fis chanter mon hautbois comme une voix de la nuit. Le bruit des cascades de la montagne, la magie du clair de lune a

me déclarer et je fus compris; je tremblais d'être repoussé si je parlais. Mon ing

ay me prit à l'écart apr

er une migraine, et je suis censé me retirer pour dormir; mais je me mets en route sur l'heure avec les guides, qui, par mon ordre, sont toujours prêts. Je marcherai toute la nuit, et, demain, j'espère rejoindre l'expédition dans l'après-midi. Tu le sauras, s'il m'est possible de t'envoyer une fusée dans la soirée. Si tu ne vois rien, il n'y aura rien à dire, rien à faire; tu

tu n'es pas s?r de reven

te demande de me remplacer, de protèger ma fiancée, de soutenir son courage au besoin... de lui donner patience, si, comme

ur! Pars vite, c'est ton devoir;

e M. de Valvèdre, lequel l'envoyait faire des observations sur une montagne voisine; que, pour la suite, j'inven

pourquoi je l'aurais plaint ou épargné; mais Obernay m'était un grave sujet d'effroi et de tristesse. J'eus beaucoup de peine à para?tre calme en expliquant son départ. Heureusement, mes compagnes furent aisément dupes. Alida était plut?t portée à se plaindre des périlleuses excursions de son mari qu'à s'en tounnenter. Il était facile de voir qu'elle é

, il me l'e?t dit. Il n'e?t pas douté de mon courage, il n'e?t lais

a veille de tant de bontés, mais j'étais mortellement triste en songeant à Obernay, et je faisais de vains efforts pour me sentir heureux. Elle s'en aper?ut, et, sans songer à deviner la vérité, elle attribua mon abattement à la passion contenue par la crainte. Elle me pressa de questions imprudentes et cruelles, et ce que je n'eusse

as blessée de

s vus, vous avez pris vis-à-vis de moi une attitude douloureuse, impossible. On m'a souvent reproché d'être coquette; on s'est bien trompé, puisque la chose que je crains et que je hais le plus, c'est de faire souffrir. J'a

omniez, ne pouvant me comprendre! Il est possible que

ne très-vive émotion auprès de moi, je le vois bien. Votre imagination s'est exaltée, et vous me diriez que vous êtes capable de tout pour m'obtenir, que je ne vous contredirais pas. Chez les hommes, ces sortes de v

ussi, de trouver cette froide sagesse bien tardive après trois jours de confiance perfide et de muet enco

vait de l'expérience et peut-être

and j'eus exhalé mon d

e moment-ci; mais je s

e la vie... Je sens que

e faites, tand

es mains dans les miennes avec violence.

peux bien vous le dire, à présent que vous l'avez déjà méprisée et refoulée en moi, j'ai senti pour vous une sympathie étrange..., perfide, à coup s?r! J'ai rêvé, j'ai cru me sentir aimée; mais, dès le lendemain, vous me ha?ssiez, vous m'outragiez... Et puis vous vous repentiez aussit?t, vous demandiez pardon avec des larmes, j'ai recommencé à croire. Vous étiez si jeune et vous paraissiez si na?f! Trois jours se sont passés, et... voyez comme je suis coquette et rusée! je me suis sentie heureuse et je vous le dis! Il me

illamment soumis. Alida me montrait un autre avenir tout à fait inconnu et plus effrayant encore. Elle m'imposait la tache d'adoucir son existence brisée et de lui donner un peu de repos et de bonheu

très-juste, ajouta-t-elle en me tendant la main avec un doux et froid sourire, et, comme vous êtes trop sincère pour essayer de jouer la comédie, je vois que je peux vous estimer encore. Restons amis. Je ne vous crains plus, et vous pouvez cesser de vous craindre vous-même. Vous aurez la vie tri

roide estime accordée comme un pis-aller. Je n'essayai ni de me justifier ni de m'excuser. Je restai muet e

rs, et qui me semblait déjà l'habitude normale, le but, la destinée de tout mon être? Non! cela ne se pouvait pas! Tout ce qu'Alid

e à propos. Cette femme exquise, blasée sur les hommages rendus à sa beauté, m'a pris pour un enfant sans coeur et sans force morale, capable de l'abandonner au lendemain de sa défaite. C'est à moi de lui prouver maintenant que je suis un homme, un homme positif en amour. Il est vrai, mais susc

vertu irréalisable, et de faire simplement accepter ma soumission comme une marque

pas digne de vous. Je le deviendrai, si

sous les yeux de Paule, et je retournai sur la galerie, où la réponse ne se fit pas attendre.

yerons! me

enfuit en

de d'émotions. Elle se réfugiait dans un mezzo termine où la vertu n'e?t pas vu bien clair, mais où la pudeur alarmée pouvait s'endormir quelque temps. Elle m'aidait à la tromper, et nous nous trompions l'un l'autre en nous persuadant que la loyauté la plus stricte présidait à ce contrat perfide e

e et son abandon lui créèrent des périls inou?s avec lesquels elle se joua comme si elle pouvait les ignorer. Sans doute, il y a un grand charme dans ces souffrances de l'amour contenu qui attend et qui espère. Elle en exaspéra pour moi les délices et les angoisses. Elle fut passionnément coquette avec moi, ne s'en cachant plus et disant que cela é

Valvèdre, ensevelis sous les glaces, exhalaient leur dernier souffle dans une étreinte suprême! Et moi, j'avais pu oublier mon ami pendant des heures entières auprès d'une femme qui me couvait d'un céleste regard de tendresse et de béatitude, sans pressentir le destin qui pesait sur elle et qui peut-être la faisait v

us une lettr

s et je cours auprès de lui. J'espère le décider à s'en tenir là et le ramener à Saint-Pierre, car la tourmente a envahi les hautes neiges, et les dangers qu'il a courus pour

ay sur son propre compte, que lui-même avait d? courir des dangers sérieux, Paule, à qui je f

! La fiancée d'un savant doit être un

urage: j'en aurai! Songeons à ma belle-soeur: que lui dirons-nous? Elle n'est pas forte; depuis quelques jours surtout, elle est tr

ttachée à son mari? m

prit Paule étonnée

ertes;

elle! Si vous les aviez vus un instant ensemble, vous sauriez tout de suite à quoi vous en tenir sur leur prétendue désunion. Tant d'égards mutuels, tant de déférences exquises et de délicates attentions ne se retrouvent pas entre gens qui ont des reproches sérieux à se faire. Il y a entre eux des différences de go?ts et d'opinio

es du mal implacable qui devait me torturer plus tard. Quand je revis Alida, sa figure altérée sembla confirmer les assertions de sa belle-soeur; elle avait été bouleversée et semblait attendre avec impatience le retour de son mari. J'en pris une humeur féroce, et, comme le temps s'était adouci et que nous nous promeni

ngués? Je n'avais pas voulu me farder, et c'e?t été bien en vain que je l'eusse tenté avec un homme qui sait tout. Je lui plus, il me trouva belle, il voulut être mon mari afin de pouvoir être mon amant. Voilà tout le mystère de ces grandes affections auxquelles une jeune fille sans expérience est condamnée à se laisser prendre. Certes, l'homme qui la trompe ainsi n'est pas coupable de dissimulation. Aveuglé, il se trompe lui-même, et son erreur porte le chatiment avec elle, puisque cet homme s'encha?ne à jamais, sauf à s'en repentir plus tard. Valvèdre s'est repenti à coup s?r: i

m'avez appris l'amour.? Et, en même temps, je me rendais bien compte de l'incrédulité avec laquelle j'eusse accueilli ce mensonge, de la fureur qui m'e?t envahi en me sentant trompé dès les premiers mots. J'étais en proie à toutes les contradictions d'un sentiment sauvage et despotique. Par moments, je m'essayais à l'amitié, à l'amour pur comme elle l'entendait; mais je reconnaissais avec terreur que ce qu'elle m'avait dit de son mari pourrait bien s'appliquer à moi. Je ne trouvais pas en elle ce fond de logique, cette maturité de l'esprit, cette conscience de la volonté, qui s

uoi me faites-vous l'honneur de m'aimer, si d'avance vous ne m'estimez pas? Est-ce que, moi, je vous

D'ailleurs, je vous l'ai dit et je peux l'attester sur l'honneur, je n'ai jamais aimé. Je n'ai donc rien à confesser, rien à raconter, tandis que vous... vous qui repoussez la passion aveugle et con

s abandonner au désespoir. Aujourd'hui, c'est autre chose, c'est moi qui apparemment implore votre confiance et vous supplie de me croire digne de vous. Tenez, pauvre enfant! vous avez un caractère

il y avait des larmes au bord de ses paupières. Je la retins, je demandai pardon, je m'interdis de jamais l'interroger. Les deux jours qui suivirent, je manquai cent fois de parole; mais elle ne s'expliqua pas davantage, et les pleurs furent t

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