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Valvèdre

Chapter 4 No.4

Word Count: 11832    |    Released on: 06/12/2017

vers le rêve du bonheur à tout prix, lorsqu'un signal parti de la montagne m'annon?a le retour probable d'Obernay pour le lendemain. C'était une double fusée b

en tout cas si poli, si prudent, et religieux observateur des plus délicates convenances, de quel front soutiendrais-je son regard? de quel air recevrais-je ses avances? car il était bien certain qu'Obernay lui avait déjà parlé de moi comme de son meilleur ami, et qu'en raison de son age et de son état dans le monde, M. de Valvèdre me traiterait en jeune homme que l'on veut encourager, protéger ou conseille

re la honte et le remords de trahir un homme qu'il m'e?t peut-être fallu estimer et respecter en dé

i, qui vais souffrir pour vous cent fois davantage? Songez donc au r?le de la femme en pareille circonstance: s'il y a lieu de feindre et de mentir, c'est sur elle seule que tombe tout le poids de cette odieuse nécessité. Il suffit à son complice de para?tre calme et de ne commettre aucune imprudence; mais elle qui risque tout, son honneur, son repos et sa vie, elle doit tendre toutes les forces de sa volonté pour empêcher le soup?on de na?tre. Croyez-moi, pour celle qui n'aime pas le mensonge, c'est là un véritable supplice, et

venir à mon secours. Obernay revint seul. Il apportait à madame de Valvèdre

vais à Valvèdre chercher ma soeur a?née. Je me charge de l'installer tout de suite à Genève, afin que vous puissiez retourner chez vous sans chagrin aucun. En même temps, je vais tout disposer à Genève pour le mariage de Paule, et je vous prierai de venir m'y rejoindre avec elle au commencement du mois prochain. De cette fa?

LVè

cédés et des formes polies de son mari, en même temps qu'elle peignait le détachement d'une ame supérieure aux déceptions ou aux désastres de l'amour. Il y avait pe

u et devant les hommes, le droit de tout exiger en retour de ses promptes et généreuses condescendances. Il était bien légitimement le ma?tre et l'arbitre de cette femme dont il se disait chevaleresquement le serviteur et l'ami dévoué. Oui certes, il avait le droit pour lui, puisqu'il avait la justice et la raison souverai

e, et je ne songeai plus qu'à l'assouvir. Alida ne l'entendait pas ainsi. Je commen?ai à la tromper résol?me

c M. de Valvèdre emmenant sa vieille soeur à Genève. Je n'avais plus de prétexte pour rester auprès d'Alida, car j'avais annoncé à Obernay qu'après une huitaine de

e dès le 15 juillet, et je t'attendrai. Nous sommes le 2, tu as donc tout le temps d'aller voir une partie de nos grands lacs et de nos belle

évité. Ce n'est pas sous les yeux de toute cette famille, avec son chef en tête, que je voulais revoir Alida. Pourtant je ne trouvais aucun m

blessée de ma résistance au désir qu'elle m'exprimait d'avoir mon escorte durant une part

me trouvai comme soulagé de pouvoir les oublier pendant quelques jours. Je m'enfon?ai dans les hautes montagnes, en attendant le moment où le retour de M. de

n sto?cisme à M. de Valvèdre. J'avais été irrité d'entendre sa femme et sa soeur parler sans cesse de sa force et de son intrépidité. Il semblait que ce f?t un titan, et, un jour que j'avais exprimé le désir de tenter une excursion pareille, Alida avait souri comme si un nain e?t parlé de suivre un géant à la course. J'aurais trouvé puéril de m'exercer en sa présence; mais, seul, et au risque de me briser ou de me perdre dans les ab?mes, je consolais mon orgueil froissé, et je m'évertuais à devenir, moi aussi, un type de vigueur et d'audace. J'oubliais que ce qui faisait le mérite de ces entreprises désespérées, c'était un but sérieux, l'espoir des conquêtes scientifiques. Il est vrai que je croyais marcher à la conquête du démon poétique, et je m'évertuais à i

s le soulager et le jugeant perdu, le regardaient d'un oeil sec et morne se débattre sur la paille. Le désespoir muet de la femme était sublime d'expression. Cette laide créature, go?treuse, à demi crétine, devenait belle par l'instinct de la maternité. Le père, farouche et dévot

ait un homme en casaque de laine et en guêtres de cuir, dont les mains blanches et la trousse de voyage dépliée annon?aient autre chose qu'un colporteur ou un contrebandier. Il fit prendre au petit malade une seconde dose de je ne sais quel calma

ésert, par la Providence, l'homme de bien et de secours, le messager d'es

erdure traversé de mille serpents d'or et de pourpre. Le fleuve et les nombreux torrents qui se précipitent dans son lit s'embrasaient de la rougeur du matin. Une brume rosée qui s'évanouissait rapidement me faisait para?tre encore plus lointaines les dentelures neigeuses de l'horizon et les profondeurs magiques de l'amphithéatre. A chaque pas, je voyais surgir de ces profondeurs des crêtes abruptes couronnées de roches pittoresques ou de verdure dor

choisir pour s'abriter et se préserver du vertige. L'oeil voudrait s'arrêter à quelque point de départ pour compter ses richesses: elles semblent innom

perdre trop t?t le spectacle de l'ensemble du Valais. Je m'assis sur la mousse d'une roche isolée, et j'y mangeai le morceau de pain bis que j'avais acheté au chalet; après quoi, l'ombre des

pensai à madame de Valvèdre comme à l'idéal de beauté auquel je rapportais toutes mes admirations, et je me rappelai sa forme aérienne, ses décevantes caresses, son sourire mystérieux. C'était la première fois que je me trouvais dans une situa

té après coup sur la beauté des choses, après m'être enivré du spectacle qu'elles présentent. Il me sembla que ces deux opérations de l'esprit s'effectuaient en moi simultanément, que je sentais et qu

parlais tout haut sans en avoir conscience,-j

et de ma prose dans ce lieu paisible m'effraya. Je regardai autour de moi instinctivement, comme si j'eusse commis une faute, et j'eus un véritable sentiment de honte en voyant que je n'étais pas seul. A trois pas de moi, un

peau, et je vis ses traits, que je n'avais fait qu'entrevoir au chalet. Ses cheveux noirs, épais et courts, dessinaient un front blanc et vaste, d'une sérénité remarquable. L'oeil, bien fendu, avait le regard doux et pénétrant; le nez était fin, et l'expression de la narine se

et je le saluai avec sympathie. Il me rendit mon salut avec cordialité, et m'offrit la tasse pleine d'eau qu'i

s que j'étais pour lui un objet de curiosité ou de sollicitude. Je me rappelai l'étrange exclamation qui m'était échappée en sa présence,

euve sur moi pour voir si je ne suis pas hydrophobe; mais tranquillisez-vous, vous n'aurez pas à me soigner.

de doute. Vous n'avez pourt

gne. Pourtant vous êtes un disciple de la science, et

ste, ni pour un peintre; mais, d'après ce que ces gens d

donc pu vous

la montagne; c'est pourquoi les bon

n secours, ou bien la charit

bourse ou la vie au coin d'un bois. Je m'en allais à Brigg en me promenant. J'ai flané en route. J'avais soif

ttez, je fumerai le mien près de vous. Savez-vous, docteur, que je suis

us ne me con

. L'enfant se mourait, je plaignais la mère en m'endormant; vous la consoliez, vous sauviez l'enfant à mon réveil! Le cadre était simple et touchant, et vous aviez le beau r?le. Dans la seconde scène, je voudrais pourtant relever l'artiste: vous pensez bien qu'on n'abjure pas l'orgueil de son état! mais que puis-

ne me crois supérieur à personne; mais supposons que je sois très-fort d'intelligence et cependant très-faible en philosophie, que j'aie un grand chagrin ou un grand

ne me dites rien. Il ne suffit pas de supposer, je ne sais pas m'exalter à froid. Confiez-mo

e crus voir passer un nuage sur son beau front, comme si j'eusse imprudemment rouvert

age, on a toujours eu un drame dans sa vie. Voici le mien. J'ai beaucoup aimé

ité de sa plainte, que je perd

. Quand vous m'aurez quitté, je pourrai bien trouver, en prose ou en vers, quelque tirade à effet pour vous répondre ou vous consoler; mais, ici, devant une figure qui commande la sympathie, devant une p

étais un modeste et brave gar?on, et que je venais de lui parl

s artistes m'ont toujours semblé aussi sérieux et aussi utiles que les savants quand ils sont vraiment artistes, et un grand espr

que vous me permettiez de vous contredire. Il est bien entendu d

-être moi qui ai tort. La jeunesse est

le lecteur imaginera sans peine en se rappelant la théorie de l'art pour l'art, si fort en vogue à cette époque.

tentent pas de l'aspect des choses, et qui vont chercher la raison d'être du beau au fond des mystères d'où s'épanouit la splendeur de la création. Ne me dites pas, à moi, que l'étude des lois naturelles et la recherche des causes refroidissent le coeur et retardent l'essor de la pensée; je ne vous croirais pas, car, si peu qu'on regarde la source ineffable des éternels phénomènes, je veux dire la logique et la magnificence de Dieu, on est ébloui d'admiration devant son oeuvre. Vous autres, vous ne voulez tenir compte que d'un des résultats de cette logique sublime, le beau qui frappe les yeux; mais, à votre insu, vous êtes des savants quand vous avez de bons yeux, car le beau n'existerait pas sans le sage et l'ingénieux dans les causes; seulement, vous êtes des savants incomplets et systématiques, qui se ferment, de propos délibéré, les portes du temple, tandis que les esprits vraiment religieux en recherchent les sanctuaires et en étudient les divins hiéroglyphes. Croyez-vous que ce chêne dont le magnifique branchage vous porte à la rêverie perdrait dans votre esprit, si vous aviez examiné le frêle embryon qui l'a produit, et si vous aviez suivi les lois de son développement au sein des conditions propices que la Providence universelle lui a préparées? Pensez-vous que cette petite mousse dont nous foulons le frais velours cesserait de vous plaire le jour où vous découvririez à la loupe le fini merveilleux de sa structure et les singularités ingénieuses de sa fructification? Il y a plus: une foule d'objets qui vous semblent insignifiants, disparates ou incommodes dans le paysage prendraient de l'intérêt pour votre esprit et même pour vos yeux, si vous y lisiez l'histoire de la terre écrite en caractères profonds et indélébiles. Le

asion et son sourire tant de bonté, que je me laissai morigéner sans révolte. Je me trouvais assoupli et comme influencé par ce rare esprit doué de forme

comptait passer la nuit; mais je pensai qu'il serait imprudent de me faire conna?tre sur cette route, qui était celle de Valvèdre, et où je comptais passer sans laisser mon nom dans aucune localité. Je prétextai un projet d'excursion en sens contraire; seulement, pour profiter encore quelques instants de sa compagnie, je le conduisis pendant un

eux à l'aide desquels on a groupé les modifications sans nombre de la pensée divine la rapetissent singulièrement à mes yeux, et que je serais désolé, par exemple, de savoir combien d'espèces de mouches sucent en ce moment autour de nous le serpolet et les lavandes. Je sais bien que l'ignorant complet croit avoir tout vu quand il a remarqué le bourdonnement de l'abeille; mais, moi qui sais que l'abeille a beaucoup de soeurs ailées qui modi

prendra d'elle ainsi que de sa supériorité sur la foule des espèces congénères, une idée plus grande, plus juste et plus féconde. Et ainsi de tout, croyez-moi. L'examen attentif de chaque chose est la clef de l'ensemble. Mais ce n'est pas là le point de vue le plus sérieux de la thèse que vous m'avez permis de soutenir devant vous. Il en est un purement philo

vec les théories d'Obernay, et ne pus m'empêcher de l

ience que l'homme civilisé est un malade fort délicat qui do

ition bien sceptique pour

propres misères qu'il trouve le renouvellement ou la conservation de ses facultés; mais cet oubli salutaire ne se trouve ni dans la paresse ni dans l'enivrement, il n'est que dans l'étude du grand livre de l'univers. Vous verrez cela à mesure que vous avancerez dans la vie. Si, comme je le crois, vous sentez vivement, vous serez bient?t las d'être le liéros du po?me de votre existence, et vous demanderez plus d'une fois à Dieu de se substituer à vous-même dans vos préoccupations. Dieu vous écoutera, car il est le grand écouteur de la création, celui qui entend

onc et quand don

int passer auprès d'un autre homme à la manière d'un fant?me pour se perdre dans l'éternelle nuit. Deux ames libres ne s'anéantissent pas l'une par l'autre: dès qu'elles ont échangé une pensée, elles se sont mutuellement donné quelque chose d'elles-mêmes, et, ne dussent-elles jamais se retrouver

Obernay. C'était une délicieuse résidence à mi-c?te, dans un éden de verdure et de soleil, en face de cette étroite et profonde perspective du lac, auquel les montagnes font un si merveilleux cadre, à la fois austère et gracieuse. Comme je descendais vers la vallée, un orage terrible s'amoncelait au midi, et je le voyais arriver à ma rencontre, envahissant le ciel et les e

ais espérer des renseignements certains sur la famille, et, tout en ayant l'air de ne pas la conna?tre et de ne m'intéresser qu'aux petites affaires de ma vieille h?tesse, je sus tout ce qui m'intéressait moi-même au plus haut point.

ait demandé à emmener mademoiselle Paule à Genève pour s'occuper de son trousseau, et madame de Valvèdre, quoique pressée par tout son monde, avait préféré rester seule au chateau avec le plus jeune de ses fils, M. Paolino, le filleul de mademoiselle Paule; mais l'enfant avait beaucoup pleuré pour se séparer de son frère et de sa marraine, si bien que madame, qui ne pouvai

s à mon h?tesse par un jardinie

le que de sortir de ma retraite sans être observé; car, à dix heures, le vieux couple ronflait comme s'il e

s et frayés seulement par les troupeaux au flanc des collines, où j'étais à peu près s?r de ne point rencontrer d'êtres trop civilisés. Enfin je m'assurai d'une direction invraisemblable, mais admirablement mystérieuse, pour circuler de mon g?te à la villa, et qui offrait des retraites sauvages où je pouvais me dérober aux regards méfiants ou curieux, en m'enfon?ant dans les bois jetés à pic le long des ravins. Cette exploration faite, je me hasardai à pénétrer dans le parc de Valvèdre par une brèche que j'avais réussi à découvrir. On était en train de la réparer, mais les ouvriers étaient absents. Je me glissai sous la futaie, j'arrivai jusqu'à la lisière d'un parterre richement fleuri, et

s ma chambrette, où je pris deux heures de repos. Quand je fus assuré que moi seul étais éveillé à la ferme, j'en sortis sans bruit. Le temps était propice: très-serein, beaucoup d'étoiles, et p

poignantes et saignent longtemps. Je me disais avec raison qu'une femme qui s'est crue adorée ou seulement désirée avec passion ne se console pas aisément de l'outrage d'un prompt et facile oubli. Je comptais sur les amertumes amassées dans ce faible coeur pour frapper un grand coup par mon apparition inopinée, par mon entreprise r

afaudage de ruses ne s'écroulerait pas devant un de ces irrésistibles regards de langueur plaintive et de résignation désolée qui m'avaient repris et vaincu déjà tant de fois; mais je m'effor?ais de croire à ma perversité, de m'étourdir, et j'avan?ais r

e entendra aucun appel. D'ailleurs, je voulais surprendre, appara?tre comme le deus ex machina. Madame de Valvèdre veill

uverte par les ma?ons: ils n'avaient pas laissé l'échelle que j'y avais remarquée dans le jour. Je me glissai dans une orangerie qui longeait une des faces du parterre, et j'y trouvai une autre échelle; elle était bea

rideau. Alida était là, dans un délicieux boudoir qu'éclairait faiblement une lampe posée sur une table. Assise devant cette table, où elle sem

e mon cou. Je crus qu'elle allait s'évanouir

uisse appeler sans me perdre de réputation. C'est que j'ai foi en vous. Le moment où je croi

er, et que je peux mourir. Voilà tout ce que je sais. Me voilà! que voulez-vous faire de moi? Vous êtes tout dans ma vie. Suis-je quelque chose dans la v?tre? Rien ne me le prouve, et je ne sais pas où j'ai pris la folie de me le persuader et de venir jusqu'à vous. Parlez, parlez,

es années d'anéantissement, je sentais qu'il fallait aimer ou mourir. J'ai trouvé en vous la passion subite, sincère, mais terrible. J'ai eu peur, j'ai cent fois jugé que le remède à mon ennui allait être pire que le mal, et, quand vous m'avez quittée, je vous ai presque béni en vous maudiss

espoir me revenait; mais elle, el

s lache, que je cède à un sentiment que la morale réprouve, et qui est une insulte secrète à la dignité de mon mari. Eh bien, qu'importe? laissez-moi ce tourment. Je saurai porter ma honte devant vous, qui seul au monde ne me la reprocherez pas. Si je souffre de ma dissimulation vis-à-vis des autres, vous n'entendrez jamais aucune plainte. Je peux tout souffrir pour vous. Aimez-moi comme je l'entends, et si, de votre c?té, vous souffrez de ma retenue, sachez souffrir, et trouvez en vous-même la délicatesse de ne pas me le reprocher. Un grand amour est-il donc la satisfaction des appétits aveugles? Où serait le mérite, et comment deux ames élevées po

ciers. Son langage frisait parfois l'emphase, et revenait tout à coup à la simplicité avec un charme étrange. Son intelligence, peu développée d'ailleurs, avait sous ce rapport une véritable puissance, car elle était de bonne foi, et trouvait, au service du

raisonné. Le moi tenait une place démesurée dans mes réflexions comme dans mes instincts, et, de ce que ces instincts étaient généreux et ardemment tournés vers le grand, je concluais qu'ils ne pouvaient me tromper. En caressant ma vanité, Alida, sans calcul et sans artifice, devait arriver à s'emparer de moi. Plus logique et plus sage, j'eusse secoué le joug d'une femme qui ne savait être ni épouse ni amante, et qui cherchait sa réhabilitation dans je ne sais q

us promettre de revenir la nuit suivante, et je revins en effet. Elle m'attendait dans la campagne, et, plus romanesque que passionnée, elle voulut se promener avec moi sur le lac. J'aurais eu mauvaise grace à me refuser à une fantaisie aussi poétique. Pourtant je trouvai maussade d'être condamné au métier de rameur, au lieu d'être à ses genou

nd sentiment de la pureté de notre amour? Et tu ne voulais pas me donner cette nuit charmante! Tu voulais partir comme un

ui répondis-je, pourquoi ne t'y fier qu

douces mains

aix de cette nuit sublime par des murmures contre le sort. Si j'étais s?re de la miséricorde

s ni à Dieu ni à

de me guérir, mais en ménageant ma frayeur et en me donnant confiance: confiance en Dieu d'abord! Dis-moi, y cro

des douces chimères de l'enfance. J'ai bu à la source froide du doute, qui coule su

s je vois bien que nous sommes aussi malheureux l'un

nsi l'un l'autre, pour mesurer en po?tes sceptiques la profondeur de notre néant, que nous étions venus sa

ansport. Si, au lieu de regarder dans l'inconnu en supputant les chances de l'avenir, qui ne nous appartient pas, tu étais noyée d

t pas l'amour, c'est la fièvre, c'est l'étourdissement et l'oubli de tout, c'est quelque chose

rage intérieur. Elle se laissa tomber sur le sable en pleurant. Désarmé, je pleurai aussi. Nous étions profondément malheureux sans nous rendre bien compte des causes de notre souffrance. Certes, je n'étais pas assez faible pour que la violence faite à ma passion me par?t un si grand eff

ette douleur que je vis en elle si poignante et si sincère me purifia, en ce sens que j'abjurai mes projets de séduction par surpris

la quitter, elle pensait que je pouvais impunément passer une semaine à Rocca; mais je voyais bien que la curiosité de ma vieille h?tesse l'em

ne main légère se poser sur mon épaule, et, en me retournant, je vis Alida elle-même, qui m'avait devancé là. Elle était venue à cheval avec un domestique qu'elle avait laissé à quelque distance. Elle portait un petit panier rempli de friandises. Elle avait voulu déjeuner avec moi sur la mousse à l'abri de son beau roch

chercher le tête-à-tête, et assez libre pour que le tête-à-tête se fasse souvent et naturellement. D'ailleurs, je découvrirai bien le moyen de m'absenter quelquefois, et nous nous rencontrerons en pays neutre, loin des yeux indiscrets. Je vais, dès à présent, travailler à ce que cela devienne possible et même facile. J'éloignerai les gens dont je me méfie, je m'attacherai solidement les serviteurs dévoués, je me créerai à l'avance des prétextes, et notre connaissance étant avouée, nos rencontres, si on les découvre, n'auront rien qui doive surprendre ou scandaliser. Voyez! tout nous favorise. Vous avez devant vous la liberté du voyageur; moi, je vais avoir celle de l'épouse délaissée, car M. de Valvèdre pense, lui aussi, à un grand voyage que je ne combattrai plus. Il s'en ira peut-être pour deux ans. Consentez à lui être présenté auparavant. Il sait déjà que je vous connais, et il ne peut rien soup?onner. Mettons-nous en mesure vis-à-vis de lui et du monde; ceci nous donnera du temps, de la liberté, de la sécurité. V

lable. Je m'engageai à sacrifier toutes mes répugnances, à assister au mar

que m'importait tout le reste? Nous nous écriv?mes tous les jours, et l'on peut dire toute la journée, car nous échangeames en une quinzaine des volumes d'effusion et d'enthousiasme. Jamais je n'avais trouvé en moi une telle abondance d'émotion devant une feuille de papier. Ses lettres, à elle, étaient ravissantes. Parler l'amour, écrire l'amour, étaient en elle des facultés souveraines. Bien supérieure à moi sous ce rapport, elle avait la touchante simplicité de ne pas s'en apercevoir, de le nier, de m'admirer

deux. Je consentais à voir son mari, et j'attendais avec impatience le moment de me rendre à Genève. Enfin ce m

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