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Valvèdre

Chapter 10 No.10

Word Count: 7307    |    Released on: 06/12/2017

avaux métallurgiques. J'avais appris mon état en commen?ant par le plus dur, l'état manuel. Henri me trouva près de Lyon, au milieu des ouvriers, noirci, comme eux, par l

aules, sa ceinture dégagée, son

e lettre, qui m'a fait grand bien; mais je n'avais pas besoin de cela pour savoir tout ce qui te concerne. Je ne t'ai pas perdu de vue depuis sept ans. Tu n'as voulu recevoir de moi aucun service de fait; tu m'as demandé seulement de t'écrire quelquefois avec amitié, sans te parler du passé. J'ai cru d'abord que c'était encore de l'orgueil, que tu ne voulais même pas d'assistance morale,

tu me disais autrefois. Tu me trouvais trop ardent pour être un écrivain littéraire; tu me disais que je ferais de la poésie folle, de l'histoire fantastique ou de la critique emportée, partiale, nuisible par conséquent. Oh! je n'ai rien oublié, tu vois. Tu disais que les organisations très-vivaces ont souvent en elles une fatalité qui les entraine à l'exubérance, et qui hate ainsi leur destruction prématurée; qu'un bon conseil à suivre serait celui qui me détournerait de ma propre excitation pour me jeter dans une sphère d'occupations sérieuses et calmantes; que les artistes meurent souvent ou s'étiolent par l'effet des émotions exclusivement cherchées et développées; que les spectacles, les drames, les opéras, les po?mes et les romans étaient, pour les sensibilités trop aiguisées, comme une huile sur l'incendie; enfin que, pour être un artiste ou un po?te durable et

sans égal, et que, voyant ton père très-agé, très-usé et très-pauvre, tu t'es senti bien heureux de pouvoir doubler pour lui, par un placement en viager, à son insu, la petite somme qu'il te réservait, et qu'il t'avait confiée pour la faire valoir. Je sais aussi que tu as eu des moeurs austères, et que tu as su te faire apprécier pour ton savoir, ton intelligence et ton activité au point d

eu le bonheur d'arracher à

péril des plus immine

u hésité

; je constate que tu suis sans défaillance la ligne de t

ta femme et tes enfant

ots ne quittent pas si longtemps l'école du grand

ais être e

s je ne te fais pas de longs adieux. Je reconduis mon mond

cher

u seras

non, je ne le

avec ta compagnie finit à cette époque; je viendrai alors te soumettre un projet qui te sourira peut-être,

! Je n'ai jamais envisagé la possibilité de ce rapprochement qui me rappell

un site magnifique, au bord du Léman. Nous ne sommes plus entassés dans un local devenu trop étroit pour l'augmentation de la famille. Mon père ne s'occupe plus que de nos enfants et de quelques élèves de choix qui viennent pieusement chercher ses le?on

vieux père infirme, qui vit encore plus seul et plus triste que moi. To

tout peut s'arranger. Ne m'?te pa

retournai au travail, et, quelques heures après, je vis, dans un de mes ateliers, un jeune gar?on, un enfant de quatorze ou quinze

it-il avec assur

t en raillant un vieil ouvrier, qu'il n'est pas pe

s, reprit l'enfant,

? lui demandai-je en souriant de

que si bien récitée et si bien rédigée, que le vieil ouvrier la

-beaux yeux, un peu divergents, et qui lui faisaient deux profils d'expression différente, l'un bienveillant, l'autre railleur. Le nez, délicatement découpé, était trop long et trop étroit, mais plein d'audace et de finesse; le teint sombre, la bouche saine, garnie d

rofesseur Obernay, mon ma?tre. Le connaissez-vous par hasar

bon ma?tre! Et vous, êtes-vous un b

ucune surprise, voilà que vous savez mon nom, v

naissez pas; mais commen

une idée de cela dans les laboratoires. Mon professeur a dit: ?Puisqu'il mord à cette chose-là, je voudrais qu'il put voir fonctionner quelque grande usine spéciale.? Et son fils

rti?... Il vous

is pas! Vous êtes Francis! Je vous cherchais, et j'é

nu? De

ais votre portrait est dans la chambre d

rait est touj

erait pas? Mais, à propos, j'ai une le

e était

cette émotion-là, et je n'ai pas une heure à perdre. J'ai laissé ma femme sur le point de me donner un quatrième enfant, et j'ai peur que son zèle ne devance mon retour. Je ne te dis pas d'av

e et me regarda avec son air chercheur et pénétrant. Je me remis bien vi

c'était elle dans ses heures si rares de gaieté confiante. D'autres fois, c'était elle encore dans sa rêverie profonde; mais, dès que l'enfant ouvrait la bouche, c'était autre chos

ure il fut pris en grande tendresse par ces braves gens. Je le fis manger avec moi. Je le fi

lié de sa mère. Il se rappelait surtout avoir vu revenir un cercueil après un an d'absence. Il était retourné to

t endroit-là, disait-il;

ec une timidité pleine d'angoi

st? Mais il est en route pour revenir. Dans deux mois, nous le reverrons. Ah

son de l'aimer. Est-ce q

revenait toujours au printemps. Enfin voilà bient?t l'automne! Mais, dis do

si grand bonheur. Il commandera peut-être à Paul d'oublier jusqu'à mon nom. Et, dans six semaines, je me séparerai de mon trésor pour ne le revoir jamais!... Avais-je besoin de cette nouvelle ble

s, je recevais la

-lui ?voir les enfants, s'il le désire. Avant tout, qu'il soit ?sauvé, qu'il fasse honneur à la mémoire de celle ?qui a failli porter son nom!? Tu vois bien que, sans oser le dire, tu avais besoin de cela,

ement. Je refusai le renouvellement de mon emploi, j'acceptai les offres d'Obernay sans les conna?tre, à la seule condition de pouvoir décider mon vieu

, grand, beau et fort, ramant lui-même avec maestria. Les deux frères s'adoraient et s'étreignirent avec une ardeur touchante. Obernay m'embrassa en toute hate et pressa le retour. Je vis bien qu'il me ménageait quelque surprise et qu'il était impatient de me voir he

est trop de bonheur! m'écri

e ma petite pension, et je ne regrette pas tant qu'on le croirait mes brouillards de Belgique. Je ne serai pas faché de mourir en pleine l

était fier. L'excellent homme fut bien ému en me voyant. Il m'aimait toujours et mieux que jamais, car il était forcé de m'estimer. Il était marié, il avait épousé des millions israélites, une bonne fe

r domestique leur faisait un automne majestueux et pur. Ils m'accueillirent comme

à dix-huit; mais elle n'était plus, sans contestation, la plus belle des Genevoises: Rosa pouvait, sinon l'emporter, du moins tenir la balance en équ

e Juste. Je savais qu'elle demeurait à Blanville, et ne m'étonnais pas qu'elle ne v?nt pas à ma rencontre. Je

athie, et, Henri nous ayant laissés seul

a n'est pas possible, mais pardonner. Une grande force est nécessaire pour accepter le pardon, plus grande que pour l'offrir, je sais cela aussi, moi qui ai de l'orgueil! Donc, je vous estime beaucoup d'avoir le courage d'être ici. Restez-y. Att

mais il ne me convenait pas d'en attendre le jugement. Je le provoquai. Je me présentai à Valvèdre avant peut-être qu'il e?t pri

toute ma vie, mes fautes et mes mérites,

-moi, connaissez-moi tel que je suis aujourd'hui, et permettez-moi d'être l'ami dévoué de Paul. Par lui, on m'a amené ici malgré moi; on y a installé mon père, sans que j'en fusse averti; on m'offre un emploi important et intéressant dans la partie que j'ai étudiée et que je crois conna?tre. On m'a dit que Paul avait une vocation déterminée pour les sciences auxquelles ce genre de travail se rattache essentiellement, et que vous approuviez cette vocation. On m'a dit encore que vous consentiriez peut-être à ce qu'il f?t auprès de moi, et sous ma direction, son premier appren

a garda longtemps dans la s

est de votre devoir de chercher à l'être. Les malheureux volontaires ne sont pas longtemps utiles. Dieu les abandonne; il veut que la vie soit une floraison et une fructification. Mariez-vous. Je sais qu'Obernay, dans le secret de sa pensée, vous destine une de ses soeurs; laquelle, je n'en sais rien, je ne le lui ai pas demandé. Je sais que ces enfants n'ont aucune notion de son projet. Cette famille-là est trop religieuse pour qu'il s'y commette des imprudences ou seulement des légèretés. Henri, dans la crainte de vous créer un trouble en cas de répulsion de la part de la jeune fille ou de la v?tre, ne vous en parlera jamais; mais il espère que l'aff

c?tés, toujours enjoué et attentif, s'initiait à tous les détails de la pratique, charmant par sa présence et son enjouement l'exercice terrible de mon activité

de soleil. J'en vins à songer avec une émotion d'espérance et de terreur au projet d'Henri, que m'avait révélé Valvèdre. Valvèdre lui-même y faisait souvent allusion, et, un jour que, r

en, la

tait devenue l'habitude de mon coeur avec lui, tant il s'éta

de? Je veux savoir pourquo

a... je

ne pleurer et menacer à votre chevet! Rassurez-vous, ce sont là des croyances impies. Les morts sont purs! Ils remplissent ailleurs une mission nouv

in de cela? lui dis-j

inébra

tout cela ne s'abaissera jamais jusqu'à moi! Que suis-je auprès d'elle? Elle sait toutes choses mieux que moi: la poésie, la

lvèdre. Souffre-t-on de la s

je la vénère, je l'admire, mai

urq

elle en ai

e? vous

l e?t pu en cacher dix ou douze. Sa beauté male et douce, d'une expression si haute et si sereine, était encore la seule qui p?t fixer

e Juste, qui a été belle aussi, femme supérieure aussi, et qui,

près de moi. Il reprit la conve

, c'est Rosa q

e j'oserais songer, si

s que celles de sa soeur, mais persuadée et entra?née par la tendresse qu'elle ressent et qu'elle inspire. Moins instruite, elle l'est assez pour une femme qui a les go?ts du ménage et les instincts de la famille. Oui, Rosa est aussi un rare trésor, je vous l'ai déjà dit, il y a longtemps. Je

plus, pour ainsi dire, que de son souffle bienfaisant. En même temps que chaque aper?u de son lumineux esprit m'ouvrait les ho

e lui dis que j'aimais Rose, mais que jamais je ne le laisse

'est ainsi chez nous, vois-tu! On ne se jette pas dans les rêves romanesques, même quand on est disposé à se laisser convaincre; on attend la certitude, et on n

déla?de? Je me le

e serrant le bras avec forc

m'imposa encore si

on frère a?né, l'amour, me paraissait plus beau et plus vrai. Aussi, loin d'être porté à l'égo?sme du bonheur, je sentais l'ardent besoin de voir heureux tous ceux q

ar mon affection,

n père l'éducation la plus brillante et de ma mère l'exemple de toutes les vertus, c'est à Valvèdre qu'elle doit le feu sacré, cette flamme intérieure qui br?le sans éclat, cachée au fond du sanctuaire, gardée par une modestie un peu sauvage, le grain de génie qui lui fait idéaliser et poétiser saintement les études les plus arides. Elle n'est donc pas seulement son éleve reconnaissante, elle est son fervent disciple; il est, lui, sa religion, son révélateur

apprenant, grace à tes investigations, que madame de Valvèdre était mortellement atteinte avant de me conna?tre. Dis-moi maintenant,-ce que je n'ai

nay; je sais que no

c le plus profond détachement, il se croyait bien g

mpréhensible; c'est là son caractère, et je te dirai ici un mot

en dire que l'amour est un

ertes. S'il e?t eu de l'amour pour sa femme, il e?t brisé ses rivaux et toi-même. Il l'e?t poursuivie, il l'e?t ramenée et passionnée de nouveau. Ce n'était pas difficile avec une ame aussi flottante que celle de cette pauvre femme; mais une pareille lutte n'était pas digne d'un homme détrompé, et il savait qu'Alida, rendue pour quelque temps à ses devoirs, ne pouvait pas être sauvée. Il craignait, d'ailleurs, de la briser elle-même en la domptant, et, avant tout, par instinct et par principe, il a horre

nt, tout aussi bien que les violences, du domaine de la passion. Cette grande amitié compatissante qui, en lui, survivait à l'amour, ce besoin d'adoucir les plaies des autres en respectant leur

ouffert de la pensée qu'elle avait vécu sans bonheur, et qu'il n'avait pu, par aucun dévouement, par aucun sacrifice, lui donner autre chose qu'un instant de calme et d'espoir à sa dernière heure. Voilà Valvèdre tout entier; mais Valvèdre amoureux d'un plus pur idéal redevient mystérieux pour moi. Le respect de cet idéal va chez lui jusqu'à la peur. Moi, au refroidissement graduel de sa familiarité avec Adéla?de, qu'il tutoie encore, mais qu'il n'embrasse plus au front comme il embrasse Rose, j'ai vu qu'elle n'était plus pour lui comme les autres enfants de la maison. J'ai cru voir aussi, à chaque voyage qu'il a entrepris, au dernier surtout, un effort suprême,

saurai, m'écriai-je

ctère si égal, l'esprit si studieux, la joue si fra?che, que ni le désir, ni l'espérance, ni la crainte ne semblent pouvoir atteindre; cette Andromède souriante au milieu des monstres et des chimères, sur son rocher d'albatre inaccessible aux souillures comme aux tempêtes... pourquoi à vingt-six ans n'est

ri, Alida viv

O

'est plus, Adéla?de a

ntes

dre pr

er! il était peut-être loin, elle

agesse, est une sainte et belle chose, puisqu'elle peut alimenter des flammes si pures, si constantes et si paisibles; mais toute vertu a son excès et son péril. N'en

orte, très-féconde en bienfaits et en dévouements,...

i d

l'as ja

ne le s

mi et le ma?tre de Valvèdre, Antonin Valigny. Malheureusement, i

qu'Adéla?de souffre plus que Juste. Elle est plus forte que sa souffrance, voilà tout; mais son bonheur, si elle en a, est l'oeuvre de sa volonté, et j'ai cru, moi au

t d'obstination dévouée. Il me fallut surprendre des quarts de mots et des ombres de r

re. Le jour où, par mes soins et mes encouragements, ils

I

. TOINON ET Ce,

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