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Valvèdre

Chapter 8 No.8

Word Count: 9474    |    Released on: 06/12/2017

de, les yeux fixes, les bras roides, évanouie, presque morte, comme le jour où je l'avais trouvée dans l'église. Les dernières paroles de Valvèdre, que dix fois j'avais été sur le poi

, c'est à nous de le ramasser! Ce grand philosophe nous a tracé notre devoi

s? quoi? répondit-

d'être dévoué: montrons-lui que nous nous aimons plus sérieusement qu'il ne pense. Permets-moi de lui prouver que je me crois

ria-t-elle, mes enfan

us les p

il me donn

c'est celui

les aime également, jamais

eux. Tu n'as commis aucune fa

mutuel rendrait très-facile. D'ailleurs, je ne sais pas si leur loi protestante n'attribue pas les fils au mari. Je ne sais rien, j

né, et c'est justement celui qui, sous toutes les législations, appartient au père, à moins qu'il n'y ait danger moral à le lui confier, et ce n'est point ici lé cas. D'ailleurs, de quoi te tourmentes-tu, puisqu'en res

e, les cheveux épars, les yeux brillants

ous partons; nous attendons le temps légal après la d

st un crime! Je suis mar

rotestant. D'ailleurs, tu ne crois pas en Dieu, ma belle,

'écria-t-elle, vous ne

le reste, je parle si sérieusement, qu'à l'inst

veux faire, ce n'est pas par amour! Tu hais mo

donc la première fois

me regardant d'un air de dout

dis

moitié de son revenu; je ne veux même pas de la pension alimentaire à laquelle

ndition que j'allais p

combien je te béni

ait horrible qu'à chaque instant elle doutat ainsi de tout; mais, en ce moment-là, comme il y avait aussi en moi plus de fierté bles

coeur déjà dépensé en partie, mon nom flétri probablement par le divorce, mes regrets du passé, mes continuelles aspirations vers mes

telligents, instruits, honorés. Je t'offre donc un nom moins aristocratique et moins célèbre que celui de Valvèdre, mais aussi pur que les plus purs... Le peu que ces chers parents possèdent, ils le partageront dès à présent avec nous, et, quant à l'avenir, je mourrai à la peine ou tu auras une

ngtemps à mes pieds ne me verra jamais aux siens, pas plus pour le remercier que pour l'implorer! Mais ce n'est pas de moi, mon pauvre enfant, c'est de

e M. de Valvèdre sur ton compte. C'est peut-être un grand homme que tu n'as pas compris; mais il ne t'a pas mieux comprise, lui qui n'a rien su faire de ton individualité, et qui a prononcé l'arrêt de son impuissance morale le jour où il a cessé de t'aimer. Que n'étais-je en face de lui et seul avec lui tout à l'heure! sais-tu ce que je lui aurais dit? ?Vous ne savez rien de la femme, vous qui voulez lui tracer un r?le conforme à vos systèmes, à vos go?ts et à vos habitudes. Vous ne vous faites aucune idée de la mission d'une créature exquise, et, en cela, vous êtes un pitoyable naturaliste. Vous êtes leibnitzien, je le vois de reste, et vous prétendez que la vertu consiste à concourir au perfectionnement des choses humaines par la connaissance des choses divines. Soit! vous prenez Dieu pour type absolu, et, de même qu'il produit et règle l'éternelle activité, vous voulez que l'homme crée ou ordonne sans cesse la prospérité de son milieu par un travail sans relache. Vous vous émerveillez devant l'abeille qui fait le miel, de

avant la raison et la vérité. Alida fut saisie par ce qu'elle prenait pour de l'éloquence véritable. Elle se

me et à qui je veux appartenir à jamais. C'est toi le coeur généreux, l'époux sublime, l'homme de génie! Qu'est-ce que Valvèdre auprès de toi? Ah! je l'avais toujours dit, toujours cru, que les po?tes seuls savent aimer, et que seuls ils ont le sens des grandes choses! Mon mari me repousse et m'abandonne pour une fau

oute souffrance et de toute appréhension, nous nous séparames

uberge, car je ne devais pas laisser savoir à sa famille que je fusse resté ou revenu à Genève, et, le jour de la noce, j'avais été vu de trop de personnes de l'intimité des Obernay pour ne pas risquer d'être rencontré pa

lus à reconna?tre en moi le rival dont Valvèdre, par délicatesse, lui avait caché le nom. Aussi l'explication des faits fut

dit-il, ce qui vient d

e et sa

est très-important pour moi d'en conna?tre

irer le voir; mais, au moment où j'allais le chercher, elle m'a arrêté en me disant qu'elle aimait mieux écrire. Elle a écrit rapidement quelques lignes et me les a remises. Je les ai portées à Valvèdre, qui sur-le-champ est accouru pour lui parler. Elle était déjà partie seule et à pied, laissant pr

-je à Obernay en l'inter

llez si vite, que je craindrais une rencontre facheuse entre M. de Valvèdre et toi. Quelque sage et patient que soit un homme de sa trempe, on peut être

ondissant de rage, tu

reprit Henri avec autorité, tu serais conduit par

r de ces choses que j'ai voulu te voir; mais je dois te prier, quelle que soit ton opinion, de me m

acherai pourtant de ne pas perdre la tête.

e contenait le billet que madame de Valvèdre t'

l'ultimatum. Je pars! D'accord avec vous, je demande l

'intention et trahi les serments de l'enthousiasme.-A présent, repris-je, tu le vois, tout est consommé! Je vais enlever cet

ompromise. Il faut qu'elle retourne à Valvèdre, ou que tu t'éloignes. C'est un peu de patience à avoir, puisque la réalisation de votre fantai

e à coup s?r; mais il m'est impossible de le suivre. Il a lui-même créé l'emp

? quand

e de ton jardin,

ais là? tu

n'avait aucun do

quoi. Eh bien, après? Il a parlé de son rival, non pas comme d'un homme raisonna

ue je ne méri

re trop enfant pour avoir bien compris ce que c'est que l'honneur. Que comptes-tu faire? V

èdre a prédit que je serais dupe et que je veux le faire mentir, parce qu'il a promis de me tuer si je ne faisais pas sa volonté, et que je l'attends de pied forme pour savoir qui des deu

épaules. Si Valvèdre voulait avoir l'opinion pour

eut-être pas tant le

toi

ien. Il a provoqué mon ressentiment,

st décidé,

une tragédie dont elle ne soup?onne pas l'imminence; et ce mystère, tu ne le trahiras pa

le serais plus; tu peux donner

reté, je reviendrai ici, et je me présenterai à M. de Valvèdre pour lui répéter tout ce que tu viens d'e

t que ses remontrances ne servaient qu'à m'ir

vais tacher de l'aider à ne pas trouver sa femme. Adieu! Je ne te souhaite pas beaucoup de bonheur; car, si tu en pouvais go?ter au milieu d'un pareil triomphe, je te mépriserais. Je compte

l revint sur ses pas. Je voulus me jeter à son cou. Il me repoussa en me dema

as que je ne me reproche de t'offrir les moyens de te perdre, mais j'aime mieux cela que d

x convulsive. Je lui fis signe que je n'avais besoin de

rès, j'étais en conf

i besoin de vingt mille fr

ec une joie sincère, vous ê

e dettes et je suis fils unique. Tant que mes parents vivront, je ne veux pas aliéner ce capital, dont ils tou

d'accepter, le mena?ant, s'il la refusait, de m'

ous qui, pour croire à ma solvabilité, acceptez la seu

s sortions de Genève, et il me conduisait à une de ses maisons de campag

cle; mais, en arrivant au lieu du rendez-vous, je trouvai qu'elle m'avait devancé. Elle s'élan?a de sa voiture dans la mienne, et nous continuames notre route avec rapidité. Il n'y avait

'est là que j'installai ma compagne dans un appartement mystérieux et confortable, en attendant les événements.

e vous avais donné ma parole de ne le confier à personne, mais que j'étais en mesure de vous faire parvenir n'importe quelle lettre il

elui de l'espérance. Je m'étais pourtant senti des dispositions pendant quelques jours... Le dieu m'abandonne, et je ne vais plus songer qu'à ma santé. L'événement auquel je m'attendais et auquel je ne voulais pas croire, votre départ précipité avec elle, m'a bouleversé, et j'ai ressenti encore quel

PHT

ontenait une troisième. Les voici to

as les yeux sur ta véritable situation. Pour que tu la comp

ton honneur, qu'une tierce personne était chargée de te faire tenir tout genre de communications, et que, le jour où il jugerait à propos d'avo

beaucoup de scrupule, un énorme mensonge. J'ai prétendu savoir qu'elle s'en allait à Valvèdre et, de là, en Italie, pour s'enfermer dans un couvent jusqu'au jour

e, s'est rendu sur-le-champ à Valvèdre, où j'aimais mieux le voir, pour sa d

e et toi aurez lu, vous persistez à méconna?tre un tel cara

voeux pour que le calme et la liberté des voyages lui soient définitivement rendus. Ceci n'est pas galant, et tu vas peut-être m'en demander raison. Je n'accepterai pas la partie; mais je dois t'avertir d'une chose: c'est que, si tu persistais par hasard à demander réparation à M. de V... de l'injure qu'il t'a faite en ne te disputant pas sa

... A HENR

ng du chemin, elle a d? suivre, pour se rendre en Italie, une tout autre direction. Mais est-elle réellement

intention. Je souhaitais lui parler: une conversation est toujours plus concluante que des paroles écrites; mais le soin qu'el

c ma lettre. J'ignore si, en te parlant, j'ai prononcé le mot de divorce, dont elle m'attribue la préméditation. Je suis certain de n'avoir envisagé cette éventualité que dans le cas où, foulant aux pieds l'opinion, elle me mettrait dans l'alternative ou de contraindre sa liberté, ou de la lui rendre entière. Je ne peux pas hésiter entre ces deux partis. L'esprit de la législation que j'ai reconnue en l'épousant prononce dans le sens d'une liberté réciproque, quand une incompatibilité éprouvée et con

n m'écrivant qu'elle comptait se remarier. Je ne suis pas homme à profi

e tient à le savoir pour rassurer sa conscience ou satisfaire sa fierté. Je lui dois donc la vérité. Je n'ai jamais eu la pensée d'un second mariage, et, si je l'a

ouvelles relations. C'est aussi le cas où elle me réclamerait de sang-froid

appel. Je ne rechercherai et n'accepterai aucun pourparler avec la personne qui m'a offert de se présenter devant moi. Je ne prévois pas, d

pour un temps dont je n'ai pas à fixer le terme. A mon retour, je serai moi-même le juge de cette question déli

er des explications qui n'auraient servi qu'à l'irriter et à la faire souffrir. A présent que la glace est rompue, je ne me crois susceptible d'être atteint par aucun ridicule, si elle veut entendre ce que j'ai désormais à lui dire. Il ne sera pas question du passé, je lui parlerai comme un père qui n'espère pas convaincre, mais qui désire attendrir. Complétement désintéressé dans ma propre cause, puisque par le fait, et sans qu'il soit besoin de solennité, nous nous séparons, je sens que j'ai encore besoin, moi, de laisser sa vie, non pas heureuse, elle ne le peut être, mais auss

èdre m'écrasa. Je me sentis si petit devant lui, que j'éprouvai un moment de terreur et de honte avant de faire lire à sa femme cette requête

r un miracle de la volonté la plus tendue qui fut jamais, réussi à nous maintenir au diapason de la confiance héro?que. Nous voulions croire l'un à l'autre, nous voulions vaincre la destinée, être plus forts que nou

. Elle souriait, elle était belle comme l'ange du n

vait remises à Bianca pour moi au moment où elle a quitté Ge

lettres était de

ire que je suis inquiète de vous, de votre santé altérée depuis quelque temps, de l'air agité d'Obernay, de l'air abattu de mon frère, de l'air mystérieux de Bianca? Elle n'a pas du tout l'air d'aller en Italie... Chère, je ne vous fais pas de questions, vous m'en avez dénié le droit, prenant ma sollicitude pour une vaine curiosité

fection. Ah! prenez ma place, ne les quittez pas, et vous ne me reverrez plus; mais non, vous avez du coeur, et de tels dépits ne sont pas dignes de vous. Vous n'avez jamais pu croire que je vous ha?ssais, moi qui donnerais ma vie pour votre bonheur et qui vous demande pardon à genoux, si j'ai eu envers vous quelques moments d'injustice ou d'impatience. Revenez, revenez! Edmond a beaucoup pleuré après votre départ, si peu prévu. Paolino a une idée

de et moins tendre, était plus

re m

e pas, veut de la dentelle. Paule est pour la broderie; mais moi, remarquez, je vous en prie, comme je suis judicieuse, je prétends que c'est avant tout à leur petite maman que ces minois doivent plaire, et qu'elle a, d'ailleurs, mille fois plus de go?t que de simples Génevoises de notre espèce. Donc, répondez vite, chère madame. On est d'accord pour désirer de vous complaire et de vous obéir en tout. Vous avez emporté un morceau de notre coeur, et cela sans crier gare. C'est mal à vous de ne pas

acrifiés, je me réconcilie avec ma faute, et je me relève de mon humiliation. Je suis contente de me dire que tu ne m'as pas ramassée comme un oiseau chassé du nid et jugé indigne d'y reprendre sa place. Tu n'en as pas moins eu tout le mérite de la pitié, et tu as trouvé dans ton coeur généreux la force de me recueillir, un jour que je me croyais avilie et que tu m'avais vu fouler aux pieds. Mais, aujourd'hui, voilà Valvèdre qui se récracte et qui m'appelle, voilà Juste qui me tend les bras en s'agenouillant devant moi, et la douce Adéla?de qui me montre mes enfants en me disant qu'ils m'attendent et me pleurent! Je puis retourner

he de salut et semble nous dire: ?Prends-la, ou tu es perdu.? J'entendais cette voix m

offre-là pour que je l'accepte? Tu ne le dési

urs, comme dit le po?te, et Ilion, ma patrie que j'ai perdue!? Non! je ne reviendrai plus sur mes pas, et, puisqu'il est dans ma destinée de mal comprendre les devoirs de la famille et de la société, au moins j'aurai consacré ma destinée a l'amour! N'est-ce donc rien, et celui qui me l'inspire ne s'en contentera-t-il pas? Si cela est, si pour toi je suis la pre

onscience. Ma fuite avec elle fut une mauvaise inspiration, une lache audace, une vengeance, ou du moins une réaction aveugle de mon orgueil froissé. Meilleure que moi, Alida avait pris mon dévouement au sérieux, et, si sa foi en moi fut un accès

et qui cachait bien des angoisses toujours renaissantes; mais l'idé

de rares intervalles, d'un ton doux et triste, comme elle parlait de ses enfants. Nous renon?ames aux rêves de libre triomphe qui nous avaient souri, et nous pr?mes de grands soins pour cacher notre résidence à Paris et notre intimité. Alida prit la peine de s'expliquer avec

sans reproche amer, celle-ci ménagera les apparences et n'aflichera pas son futur changement de nom. Elle le cachera au contraire; elle ne verra aucune personne qui pourrait le deviner et le trahir; elle sera morte pour le monde pendant plusieurs années, s'il le faut, et il ne tiendra qu'à vous de dire qu'elle est

pas assez forte pour que le chagrin de résister à son influence ne me f?t pas beaucoup de

r de ses injustices et de ses préventions, en lui signifiant qu'elle ne

lui dis-je, ou je me cacherai dans la maison de campagne de Moserwald. Tu passeras trois jours, huit jours si tu veux, avec tes enfants, et nous nous sauverons de nouveau; puis, quand tu sentiras le besoin de les embrasser encore, nous repartirons pour Genève. C'est absolument la vie que tu aurais menée, si tu étais retournée à Valvèdre. Tu aurais été les voir deux ou trois fois par an. Ne pleure donc plus, ou ne me cache pas tes larmes. J'av

er sur la cause de son refus. Enfin

abuser de ton dévouement. Non, je ne le veux pas, n'insiste pas, ne m'?te pas le seul mérite que j'aie pour m'acquitter envers toi. Il faut que je souffre, vois-tu; cela m'est bon, c'est là ce qui me purifie. L'amour serait vraiment trop facile, si on pouvait se donner à lui sans briser avec ses autres devoirs. Il n'en est pas ainsi, et Valvèdre, s'il m'écoutait, dirait que je proclam

aussi qu'il n'y a pas qu'une seule route pour s'élever vers le vrai; que, si la perfection semble être dans la religion du droit et dans les sanctifiantes vertus de la famille, il y a un lieu de refuge, une oasis, un temple nouveau pour ceux dont la fatalité a renversé les autels et les foyers; que ce droit d'asile sur les hauteurs, ce n'était pas la froide abstinence, la mort volontaire, mais le vivifiant amour. Transfuges de la société, nous pouvions encore batir un tabernacle dans le désert et ser

ice facile, au travers répandu, que pour ceux qui se recueillent et cherchent des mérites qu'elle n'a pas consacrés. Elle est inexorable pour qui ne

tude du fait, mais dans celle du sentiment et de l'idée. Restait

it pas fait opposition; mais il était parti pour un long voyage, disait-on, sans présenter sa propre demande au tribunal compétent. évidemment, il voulait forcer sa femme à réfléchir longtemps avant de se lier à moi, et, son absence pouvant se prolonger indéfiniment, l'épreuve du temps exigé par la législation étrangère mena?ait ma passion d'une attente au-dessus de mes forces. Est-ce là ce que voulait cet hom

it et avec quelle terreur elle bravait ce qu'elle croyait être le dernier mot de l'amour. Je savais les fant?mes que pouvaient lui créer sa sombre imagination et la pensée de sa déchéance, car elle était fière de n'avoir jamais trahi la lettre de ses

lle souvent, il n'e?t pas songé à me négliger

trempé de ses larmes. Je la connaissais assez désormais pour savoir qu'elle ne subissait aucune influence, qu'aucune persuasion n'avait prise sur elle, et que, pour la trouver toujours en

maine, je vis, au redoublement de son affection, que je l'avais bien comprise. J'ignore si j'eusse remporté

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