L'affaire Lerouge
oduire avait beaucoup plus irrité
it qu'il n'est pas de secret si soigneusement gardé qui ne puisse s'échapper, et
nce énorme de le confier au papier, comme s'il ne se f
e correspondance accusatrice? Comment n'avait-il pas anéanti, co?te que co?te, ces preuves écrasantes qui, d'un instant à l'autre, pouvaient se d
e elle se trouve satisfaite de la perspective de l'éternité. Absorb
ntre la femme dont il est épris? Toujours Samson amoureux
redemander ses lettres à cette complice adorée. Si elle lui f?t venue, ce
ntéressée à faire dispara?tre jusqu'à la plus légère trace des événements passés. N'était-ce pas elle, en définitive, qui
e rompit une liaison qui avait fait son bonheur, il songe
employer. Mille raiso
it assez s?r ni de sa colère ni de sa résolution pour affronter les larmes qu'elle ne manquerait pas de répandre. Pourra
ardonner, et il avait été trop cruellement blessé dans son o
absolument impraticable. Il s'abstint donc
je l'aurai si bien arrachée de mon c?
ui donner la joi
rent, et il en vint à se dire, à se pr
e réveiller. Il est des circonstances où une défianc
, c'était presque déclarer la guerre. D'ailleurs, existaient-elles encore? Qui le prouverait? Qui garantissait que Mme Gerdy ne le
sa que la suprême sagesse était de s'en remettre au hasard, et il laissa po
jamais un jour ne s'était écoulé sans qu'i
sa tête un danger plus terrible que l'épée de Damoclès étai
fatal. Souvent il s'était dit: que resterait-il à faire, si tout se découvrait? Il avait con?u et rejeté bien des plans; il s'était
and fauteuil armorié, précisément au-dessous d'un cadre immense où l'arbre généal
Il ne semblait ni irrité ni abattu. Seulement ses yeux exprimaient une hauteur encore plus
d'un père condamné à rougir devant son fils, vous êtes fait pour la comprendre et la plaindre. épargnons-n
de se préparer à la lutte présente, depuis quatre jours q
nce digne et fière. Il s'exprimait purement et nettement, sans s'égarer dans ces déta
ission de la plus haute importance, et qui devait rester secrète. Je l'ai re?u. C'est lui qui m'a révélé que je ne suis
jeter cet homme à la po
ans doute, lorsque, me présentant une liasse de let
us aviez du feu, j'imagine! Quoi! vous les avez tenues entre
it Albert d'un
était placé devant la cheminée, et de l'
D'ailleurs, j'avais au premier coup d'?il reconnu votre
al
jours. Non pour le consulter, il n'en était pas besoin, mais parce que je jugeais un entretien avec vous i
rtainement, par malheur. Vous le savez bien, puisque vo
aissait à l'avance, il l'atte
ur y croire les apprendre pour ainsi dire plusieu
ormelle. Toutes les lettres que j'ai lues disent nettement vos intentions, détaillent min
s lettres présentes à la mémoire, et il se rappelait que vingt fois, écrivant à Va
squ'au bout, vicomte? dit-il;
la dernière lettre qui m'a été montrée annonce simplement à madame Gerdy l'arrivée de Claudi
ut concevoir un dessein, le caresser longtemps, puis
re. Albert avait des soup?ons sérieux, il venai
elles qui lui ont paru les plus dangereuses, celles que j'écrivais après. Mais pourquoi avoir conse
n mot du comte. Quel serait-il? Son sort, sans doute,
morte! dit à haute
ndes racines. Il l'avait maudite, en ce moment il pardonnait. Elle l'avait trompé, c'est vrai, mais ne lui devait-il pas les seules années de bonheur? N'avait-elle pas été toute la poésie de sa jeunesse? Avait-il eu, depuis elle, une heure
me! murmura
Albert le regardait avec une curiosité inquiète. C'était la première fois, depuis que le vicomte était homme, qu'il s
d'une trempe à se laisser long
e, demanda-t-il, qui vous avait
nne à cette triste affaire. Ce jeune homme n'était autre que celui dont
nom, je me souviens; et avec une hésitation évidente
u'il venait à son insu, que le hasard seul lui
en à apprendre. Il réfléchissait. Le moment définitif éta
, près de moi, et causons. Unissons nos efforts pour éviter, s'il se peut, un grand malheur. Parlez-moi en toute co
ur, qu'il n'y a pas d
l'enten
etirer sans plainte, sinon sans regrets. Qu'il vienne, je suis prêt à lui rendre tout ce que,
Son visage devint pourpre et il ébranla la table du plus furieux coup de poing qu'il e?t donné en sa vie. Lui toujours si me
dvienne, entendez-vous, monsieur, les choses resteront ce qu'elles sont, parce que telle est ma volonté. Vicomte de Commarin vous êtes, vicomte de Commarin vous r
eur..., commen?a
nviens, et plus que vous j'en gémis. Pensez-vous donc que d'aujourd'hui seulement je me repens de l'égarement fatal de ma jeunesse? Il y a vingt ans, monsieur, que je regrette mon fils légitime; vingt ans que je me maudis de l'iniquité
les lèvres de son fils, il l
j'ai su trop tard apprécier. La crainte de faire planer sur votre naissance l'ombre d'un soup?on m'a retenu. Je me suis sacrifié à ce grand nom de Commarin que je porte. Je l'ai re?u sans tache de mes pères, tel vous le léguerez à vos fils. Votre premier mouvement a été bon, généreux, chevaleresque, mais il faut l'oublier. So
sat prendre la parole, tant, depuis son enfance, il était habi
l pas que les tribunaux interviennent? Qu'importe que ce soit tel ou tel qui se nomme ou Beno?t, ou Durand, ou Bernard! Mais quand on s'est appelé Commarin un seul jour, c'est ensuite pour la vie. La morale n'est pas la m
. Fortifié dans une résolution immuable, le vicomte écoutait comme on remplit un devoir, e
s à répondre
même pas tous les périls que j'entrevois. Il est ma
ui elle vous appara?t grevée d'une lourde faute, d'un crime, si vous voulez, et vous demandez à ne l'accepter que sous bénéfice d'inventaire. Renoncez à cette folie. Les enfants, monsieur, sont responsables des pères, et ils le seront tant que vous honorerez le
ai à me plaindre? n'est-ce pas au contraire le dépossédé? Ce n'es
emanda l
dépendait uniquement de ma volonté. Vous imaginez-vous donc que monsieur Gerdy sera de si facile composition e
le redo
ni votre rang ni votre fortune; mais songez à tout ce qu'il doit s'être amassé de fiel dans son c?ur. Il ne peut pas ne pas avoir un cr
a pas de
lettres,
as décisives, vo
convaincu, moi qui avais intérêt à ne pas l'être
vicomte? Vou
vous fasse appeler devant les tribunaux, et que là, sous la foi du serm
e à cette supposition si naturelle. Il délibé
nom de mes ancêtr
la tête d'un
c'est ce que je ne croirai jamais. Supposons-l
alliée. Au besoin je la verrai. Oui, ajouta-t-il avec effort, j'irai che
ua le jeune homme, s
ui, et je lui donner
r d'une conscience achetée. Qui s'est vendu à vous peut se vendre à un autre
rai l'e
pas assuré son concours? Elle demeure à Bougival, j'y suis allé, je me le rappelle, avec vous. Sans doute, il la voyait souvent; c'est peut-être elle qui l'a m
est-ce Claudine qui est morte, à
t Albert, Claudine Lerouge seule
M. de Commarin, je tr
orgueil de son sang paralysait en lui un bon sens pratique très exercé et obscurcissait une lucidité remarquable. S'avouer vaincu par une nécessité de la vie l'h
imenté la limite de leurs forces, se persuadent qu'ils so
t de leurs chimères, qui prétendent toujours les faire triompher, comme s
rompit un silence dont la du
ain une instance s'entame, notre procès sera dans quatre jours le sujet de conversation de l'Europe. Les journaux s'empareront des faits, et Dieu sait de quels commentaires ils les accompagneront! L'hypothèse d'une lutte admise, notre nom, qu
parler ainsi il faut que vous n'ay
'il vienne... Nous pouvons, à bas bruit, faire rectifier les états civils. Il sera facile de mettre l'erreur sur le compte d'une nourrice, de Claudine Lerouge, par exemple. Toutes les parties étant d'accord, il n'y aura pas la moindre o
'écoutait pas, i
omme? une position et de la fortune. Je lui assurerai l'une et l'autre. Je le ferai aussi riche qu'il l'exigera. Je lui donne
monsieur, il e
rerai, il transigera. Je lui prouverai que, pot de terre, il a tort de
ansaction. Elle ne pouvait manquer de réussir; une foule d'arguments se présentaie
it pas partager les e
l est une nature énergique, c'est la sienne. Il est bien votre fils, celui-là, et son regard, comme le v?tre, annonce une volonté de fer qu'on brise, mais qui ne fléchit pas. J'entends encore sa voix frémissante de ressentiment, tandis qu'il me parlait; je vois encore le feu sombre de ses yeux. Non, il ne transigera pas. Il
ssive, de son fils, le vieux gentilhomme s
us en venir?
tient pas, je reprendrai le mien. Je suis votre fils naturel, je céderai la place à votre fils légitime. Permettez-moi de me retire
oncez à me soutenir, vous vous tournez contre moi, vous re
it réellement très beau
arrêtée, répondit-il, je ne consent
ria M. de Commari
uissance à la traduire par des injures,
tel et vous lancer dans le monde. Je ne vois pour vous qu'une difficulté: comment vivrez-vous, monsieur le philosophe sto?que? Auriez-vous un état au bout des doigts, comme l'émile du sieur Jean-Jacques? Ou bien, excellent monsieur Gerdy, avez-vous réalisé des économies sur les quatre mille francs que je vous allouais par mois pour votre cire à moustache?
r, répondit Albert à cette avalan
? Mais j'en reviens à ma question
nir, j'ai compté sur vos bontés. Vous êtes si riche que cinq cent mille francs ne diminueront pas s
us refusais
pour vouloir que j'expie seul des torts qui ne sont pas les miens. Livré à moi-même, j'aura
e roman... Quel caractère! C'est du Romain tout pur, du Spartiate endurci. C'est beau comme
, mon
paules en regardant i
re cela? Non, monsieur, on ne commet pas de si belles actions pour son plaisi
ue celles que j
projets d'union avec mademoiselle Claire d'Arlange. Vous oubliez ce ma
lui ai expliqué ma situation cruelle: quoi qu'
e d'Arlange donnera sa pe
référer le batard d'un gentilhomme au fils de quelque honorable industriel. S
d'Albert transportai
monsieur, avez-vous donc dans les veines? Seule, votre digne
re, et cela suffit. Je suis son fils, et non son juge. Personne, devant moi, ne lui manquera d
rtaines limites. L'attitude d'Albert le jeta hors de lui. Quoi! il se révoltait, il osait le braver en f
Retirez-vous dans votre appartement et gardez-vous d'en sorti
agna lentement la porte. Il l'ouvrait déjà, quand M. de Commari
-il, revenez
na, singulièrement touch
digne d'être l'héritier d'une grande maison, monsieur. Je puis être irrité contre vous, je
fier de ce fils, et il se reconnaissait en lui tel qu'il était à cet age. Pour Albert, le sens de la scène qu'il venait d'avoir avec son père éclatait à s
int prendre sa place sous
-il doucement. J'ai besoin d'être seul pour réflé
it la porte, il ajouta, réponda
is tout mon espoir, que deviendrai-je
iolentes émotions de la soirée. Les domestiques devant lesquels il passa y firen
ns la maison, monsieur le comte vient encore de faire un
t de chambre; monsieur le comte se tenait à quatre pour ne pa
peut-il y av
qui ils ne se cachent pas, m'a dit que souvent ils se chamaillent des heu
u service des appartements, c'est moi qui, à la place de m
turel, vous n'attendez pas cinq sous de lui et vous savez déjà gagner votre pain sans travailler, mais monsieur le vicomte! Sauriez-vous m
e sa mère, riposta Jos
un pareil. C'était une autre paire de manches quand j'étais chez le marquis de Courtivois. En voilà un qui avait le droit de n'être pas content tous les matins. Son a?né, q
vait placer ses gages à la quinzaine; qu'est-ce qu'il peut avoi
s nuits à jouer et à boire, il fait une telle vie de polichinelle avec des actrices que la police est obligée de s'en mêler. Sans compter que moi qui vous parle, j'ai été plus d
iasmé, son service doit être cra
u'il a des cigares fameux. Enfin, c'est un bandit, quoi! tandis que monsieur le vicomte est une vraie fille pour la sagesse. Il est sévère pour les manquements, c'est vrai, mais pas ra
stiques. Celui de la société é
fier de ces personnages surprenants qu'exaltent les louanges unanimes. En y regardant de près, on découvre souvent que l'homme à succès et à réputation n'est qu'un sot, sans autre mé
la masse. Bien des gens sont ainsi au moral. Parlent-ils? on reconna?t leur esprit, on les a déjà entendus, on sait leurs idées par c?ur. Ceux-là sont bien accuei
On lui trouvait, par exemple, des idées bien avancées pour un homme de son rang, et en même temps on se plaignait de sa morgue. On l'accusait de traiter avec une légèreté insultante
tort de le laisser deviner. Peut-être avait-il été dégo?té par toutes les avances qui lui avaient été faites, par les prévenances un peu plates qu'on n'épargnait pas au noble héritier d'un des plus riches propri
e à coup s?r des femmes du faubourg, et c'était tout. Les mères ayant une fille à placer l'avaient soutenu autrefois
eur lui avait paru très insipide et fatigant. Il n'estimait pas qu'il soit plaisant de passer les nuits à manier des cartes et il n'appréciait aucunement la société des quelques femmes faciles qui, à Paris, font u
il avait été frappé de la crasse ignorance de certains hommes qui arrivent au pouvoir, il ne voulait pas leur ressembler. Il s'occupait de politique, et c'était la cause de toutes ses querelles
ncte de celle du comte, était ordonnée comme le doit être celle d'un gentilhomme très riche. Ses livrées ne laissaient rien à désirer, et on citait ses chevaux et ses équipages.
ifs ses amis. Un noble attachement est un admirable préservatif. En luttant contre les désirs de son fils, M. de Commarin avait tout fait pour en augmenter l'i
itée? Il s'était juré qu'il n'aurait pas d'autre femme que Claire; son père repoussait absolument ce mariage; les péripéties de cette lutte si palpitante pour lui remplissaient ses journées. Enfin, après tr
'escalier qui conduisait à ses appartements. Que faisait-elle à cette heure? Elle songeait à lui, sans doute.
it. Il avait des éblouissements, la tête lui sem
chercher le docteur, lui dit son valet de chambre,
ndit tristement Albert, il ne
domestique se re
uffrant, Lubin, cela ne sera rien. Si je
voix, être obligé de répondre lui paraissait insup
père, il ne pouvait songer à dormir. Il ouvrit une des f
re, garnies d'arbustes verts, apparaissaient comme de grands dessins noirs, tandis que dans les allées soigneusement sablées scintillaient les débris de coquilles, les petits morceaux de verre et les cailloux polis. à droite, dans les communs, encore éclairés, on entendait aller et venir les domestiques; les sab
tableau complet de sa magnifique
sans regrets tant de splendeurs; le souvenir de Claire m'aura désespéré. N'ai-je pas rêvé pour
ait, en se penchant un peu, apercevoir les f
s, il prit un journal du soir, le journal où était relaté l'assassinat de La Jonchère, mais il lui fut impossibl
re bien
us loin; son cerveau bouleversé
a. Le sommeil le surprit sur un divan où il s'é
fut éveillé en sursaut par le brui
flé d'avoir monté les escaliers quatre à qu
icomte, vite, partez, cachez-vous,
la bibliothèque. Il était suivi de plusieurs hommes, parmi lesquels
e s'avan?a ju
-il, Guy-Louis-Marie-Albe
mons
n en même temps qu'il pronon?
rin, au nom de la
raissait ne rien comprendre à ce qui se passait. Il avait l'air de se deman
t du commissaire de police à ses hommes et au père
uta le commissaire en
Albert y jeta
ssassinée!
e pour être entendu du commissaire de polic
uis p
tion. Ils avaient re?u l'ordre d'obéir au père Tabaret, et c'était le bonhomme qui les guidait dans leurs recherches, qui leur faisait fouiller les tiroirs et les armoires, et déranger les meubles. On saisit un assez grand nombre d'o
gnée particulière, et comme il ne s'en trouve pas dans le commerce. Elle porte une couronne de comte avec les initiales A. C. Ce fleure
mpreintes de mousse verdatre comme il en vient sur les murs. Il présente sur le devant plusieurs éraillures et une déchirure de dix centimètres environ a
présente une large tache verdatre produite par de l'herbe ou de la mousse. Le bout des doigts a été comme usé pa
yée et vernie, encore très humide. Un parapluie réce
bo?te de cigares nommés trabucos, et sur la chemin
ré, le père Tabaret s'appro
pouvais désirer, lu
tenir, ce gar?on. Vous avez entendu? Il s'est vendu du pre
il n'aurait pas été mou comme cela. Mais le matin, réveillé en su
uatre domestiques, leurs dép
trouver monsieur le juge d'instruct
u de la stupeur où l'avait plongé
devant vous quelques mots à monsieur le comte de Commar
rreurs! murmura
des ordres spéciaux les plus sévères. Vous ne devez désormais communiquer a
air d'avoir perdu la tête. M. Denis donnait des ordres d'une voix brève et impérative. Enf
it au trot de ses deux petites rosses. Une v