Robert Burns
BELTREE, HAMILTON DE GILBERTFIEL
ur, de mouvement et de ga?té narquoise[149]. Leur forme est particulière. Ils sont écrits en une sorte de stance lyrique[150], terminée par un refrain qui est le même à travers tout le morceau. L'effort du poète consiste précisément à ramener ce refrain à la fin de chaque strophe, par un tour à la fois ingénieux et naturel. Quand la pièce compte une trentaine de strophes, comme cela est fréquent, on comprend qu'il y ait quel
et disparaissent, si on n'y regarde pas avec soin, sous la masse des ballades et des chansons. Il importe cependant de les en dégager et de
qui l'emportait avait été interceptée par les Anglais, au mépris d'une trêve qui existait entre les deux nations. Pendant dix-neuf ans le jeune prince fut retenu prisonnier[151]. Il fut élevé à la cour d'Angleterre, où il apprit à admirer Gower, et Chaucer, son ma?tre en poésie noble et amoureuse. Le donjon de Windsor a conservé son souvenir. C'est là qu'un matin de mai, quan
issai de nouve
promener au p
ouvellement arrivé
ou la plus fra
vue, me sembla-t-il
e soudaine, tout
ut mon corps
la forme de
elure d'or et s
és de dessins d
s brillant c
eraude et main
rtait une coiffure
ie rouges, et bla
col blanc co
belle cha?ne de
ndait un rubi
e était cell
étincelle de f
r br?ler sur sa
rouver le parei
r dans ce frai
r sa robe bla
it jamais vu
sa robe pressait l
it entr'ouverte; c
e jeunesse d
'en parler trop
quit sa passion, et qui, pour le luxe des descriptions, la révérence envers la femme, un sentiment de f
ssion fut terrible: la famille d'Albany fut détruite; il défendit aux nobles de voyager avec une suite trop nombreuse; confisqua les biens de ceux qui résistaient. Un jour il fit pendre trois cents brigands; tout chef rebelle était exécuté sur le champ. Son activité était infatigable; sa vigilance s'étendait à tout. Il promulgua des lois sur les pêcheries, sur les imp?ts, contre la simonie, sur les mendiants, des lois somptuaires. Il encouragea le commerce. On a de lui une loi qui ordonnait aux propriétaires d'arbres de détruire les nids de corbeaux, à cause des dégats que ces oiseaux causent aux blés. Tout arbre, sur lequel un nid de corbeaux était encore trouvé le deux du mois de mai, était abattu et confisqué[157]. Pendant quinze ans, il travailla sans relache à rendre à son peuple l'ordre et la paix. Il avait peut-être mené trop rudement les choses, a
peuple, afin de se rendre compte de ses besoins[159]. Ces deux poèmes, dont l'un s'appelle à la Fête de Peebles, et l'autre à Christ's Kirk sur le pré, sont à peu près identiques de sujet. Ce sont des descriptions de journées de fête rustique, avec leurs joyeusetés, leurs lourdes farces, et leurs querelles. Dans les deux, on voit les gens s
l'agitation matinale, dans tous les petits villa
quand tout le
fête de
ndre les chants
fort, à
et forêt ils
ent faits
ils n'y aurai
t leur jou
ient
te de P
s filles
ut avant le
mpêchait
paratifs e
s mouchoirs ne
te en colèr
ux prendre u
de Dieu,
l'au
e de Pee
de vieilles chansons, conduits par des cornemusiers. Il y a, sur la route, des rencontres où les gars plaisantent les fil
t à la maiso
s gai e
en mots t
assez de m
ts de la table, (et
es tous à
que le ling
lons d?ner,
deh
te de P
l'h?tesse app
x faisait une m
payer, un aut
nous fassio
disait: ?N'
ez que ce que
s se dressa
men?a
aill
te de P
lat de bois
e mit à
pence et d
e nous payo
e dressa s
?Tu es t
e cet offic
mérites bien
m
de Peebl
e bousculent, et en profitent pour déguerpir sans rien payer. On dirait une des Repeues Franches de Villon, et raconté
Swain arriva
gros homme,
er, vous allez v
un air de
er la danse du
r qu'elle
il se démèn
ils accoururen
e fo
te de P
lèrent tous
chèrent to
u'on f?t place
ain fait de
illes crière
Will Young s
mmères, all
ons dan
une
de Peebl
r de songer au pauvre souffleur de cornemuse, qui
sier dit:
gué de joue
'a encore
es airs que
s pour un
vous rui
ne me donnez
Diable vous
t-
e de Pee
e disent adieu, tout tristes de se quitter et se p
d'un entrain superbe. En un clin d'?il, toute une populace se rue dans la querelle. Ils arrivent de tous c?tés, à folles enjambées, accourent se faire casser la tête; ils ont des batons, des fourches et des fléaux; ils frappent à tort et à travers, les gourdins s'abattent sur les échines, les coups tintent sur les cranes, les barbes sont pleines de sang, les corps jonchent le sol; deux bergers se battent à coups de tête et se cossent comme des béliers; d'autres vont chercher le brancard d'une charrette et poussent dans le tas, frappant aux figures et défon?ant les dents; les femmes sortent, accourent, piaillent, glapissent, se précipitent dans les bousculades; les enfan
t plus frustes, d'un pinceau moins souple, mais plus vigoureux. On les comparerait volontiers aux tableaux du vieux Pierre Breughel. Il recherchait lui aussi les foires et les kermesses, les scènes de ga?té na?ve, semées d'ivrognes trébuchants, et de couples qui dansent. Il les a représentés, du premier coup, avec une bonne humeur primesautière, un entrain et une solidité d'observation, que nul de ses successeurs n'a dépassés. On le surnomma pour cette raison Breughel
ptions de la journée, puis le retour des couples le soir, avec quelques plaisanteries appropriées. C'est le plan de la Foire de la Toussaint et des Courses de Leith de Fergusson; c'est exactement celui de l
ds riment entre eux, et ceux de trois entre eux aussi; le neuvième vers ne compte qu'un pied, il ne rime pas, il sert à détacher le refrain de la strophe et à le faire claquer à part. Ce refrain a trois pieds dans à la Fête de Peebles, et quatre dan
ugh saisit
ans la
dans le
qu'on s
e mêle en
il tin
eut re?u
l cria:
meu
rk sur l'herb
ment. Il fit dispara?tre le dixième vers et transporta le refrain au neuvième, qu'il allongea d'un pied.
ciel, l'aub
coqs de
ouvre l'?
ce à s
e se lève
mence
utent sur l
chiens
tin-l
ernés. Les vers de quatre pieds riment entre eux, et ceux de trois entre eux également, mais, au lieu des deux rimes uniques qui maintiennent toute la strophe, il y en a quat
John, en
ts du d
s Meg ains
sa peau
quoise, d
ur toi t
, quelques
nt moins
jour-l
est en somme la même forme et la même allure, courte et rapide. Enfin les deux vieux poèmes ont transmis à ceux qui les ont suivis quelque chose de plus subtil et de plus précieux, leur esprit d'observation exacte, leur ga?té, leur ironie, leur franchise de touche,
it. Ce sont des histoires étendues et diffuses, se tra?nant péniblement en vers de dix pieds, sans strophes, de longs fabliaux à la fa?on du Moyen-ge, avec digressions morales, satires contre le clergé et allégories[168]. Le premier raconte un mauvais tour joué par un clerc à un prêtre. Le second se compose de trois histoires morales que trois prêtres de Peebles se racontent, pour se faire mutuellement plaisir. Dans la première de ces histoi
e Fergusson; nous prendrions surtout les deux pièces anonymes intitulées Le Mariage de Jok et Jynny, et La Femme d'Auchtermuchty[170]. Dans la première, la mère de Jynny énumère à Jok ce que sa fille lui apportera en mariage, et Jok déroule devant la mère de Jynny ce qu'il apporte de son c?té. C'est un long inventaire burlesque des deux appo
chty, vivai
à ce qu'o
bien boir
ni la faim
qu'une foi
la charrue da
vrai, à ce q
auvais par vent
t pour lui ni ses bêtes; pas d'avoine pour son cheval, pas de foin ni de paille pour son b?uf. Il entre en c
st le grain d
'a ni foin
as à la char
agère, si ce
t-elle, je
on jour d
veilles aux ve
maison, deda
ent. Il se met à la baratte et bat le beurre jusqu'à en suer; quand il s'est démené une heure, du diable s'il y a une miette de beurre; il a si bien échauffé le lait que celui-ci ne veut plus se cailler. Il met le pot sur le feu, puis il prend deux brocs pou
'abandonne
este de m
ais la maiso
vingt jours
peux bien ga
je ne la re
mon saisisse t
n contente d
empoigna un
mme fit un pas
Femme je
bat j'aurai
d j'abandonna
ndonnai
tourner à
moi nous ne nous ent
e-go?t d'origine étrangère. On dirait plut?t le sujet goguenard d'un fabliau fran?ais. Mais les détails sont écossais jusqu'au m
ong poème satirique contre la papauté, intitulé Un cure-dent pour le Pape ou le Pater noster du Colporteur; c'est une longue discussion théologique, en forme de dialogue entre un colporteur et un prêtre. Elle ne relève pas du genre qui no
ont les épitaphes qui tournent à l'épigramme. Mais tandis que celles-ci, à cause de leur forme brève et brutale d'inscriptions, sont souvent cruelles, ces oraisons funèbres burlesques fournissent à la pensée assez d'espace pour que le rire et l'émotion s'y mêlent, s'y poursuivent et s'y jouent. Il est superflu de dire qu'on ne revendique pas pour Robert Semple l'honneur d'avoir inventé cette forme littéraire, mais le mér
e petit hameau de Kilbarchan. Elle est connue, pour cette raison, sous le nom de Le Cornemusier de Kilbarchan. Pour quiconque
pitaphe de H
rdon, portait de
naient rouges
t quand il souff
on de ce que les Foires, les Mariages, les Fêtes perdent à ne plus l'avoir. C'est l'?uvre d'un esprit facile,
ations, quand
compagnait lest
d'abeilles, il la
rdait son
os cornemusiers p
Habbie e
es de chevau
r, le bai, le
nemuse, quan
it et p
passe-temps s
Habbie e
oli trait, à moitié pittores
t, les enfants
it, le vieux,
son bonnet av
orne
sa jument dan
repose
lui mon c?
a part de ses
ourses, aux Fêt
lice, n
lus des airs
abbie est
de Patie Birnie, violoneux, pure transcription du Cornemusier. Fergusson a écrit l'élégie de David Gregory, professeur de mathématiques à l'Université de Saint-Andrews; l'élégie de John Hogg, portier de ladite Université; et même l'élégie de la Musique écossaise, qui est sa meilleure. C'est en continuant dans cette voie que Burns a écrit son élégie de Tam Samson, joyeux compagnon, grand pêcheur, grand chasseur et grand joueur de curling. Il a employé exactement le même
lui. Ce n'est plus la strophe à huit vers de à la Fête de Peebles, la strophe régulière, adaptée aux récits et aux descriptions. C'est une strophe plus courte, plus alerte, avec des mouvements et des flexibilités intérieures. Elle se compose de trois vers de quatre p
cl?t un jo
s rentrent
vre affam
les v
e marque,
ds lége
ont la copie suivante, d'après le début de
d'été cal
che, à m
pour voir
irer la
l semait
pagnes
couraient
ntait d'a
jour-l
érature écossaise. Elle remplit une partie de l'?uvre d'Allan Ramsay et la majeure partie de celle de Fergusson. Elle convenait particulièrement au génie nerveux, agile et rapide de Burns. Il l'a employée dans une quantité de pièces de sa meilleure époque: l'élégie de la Brebis Mailie, la Mort et le Docteur Hornbook, les Deux Pasteurs ou la Sa
rvice que Robert Semple rendit à la poésie écossaise fut d'avoir son fils Francis Semple, le troisième de cette famille de poètes. Il a laissé quelques-uns des modèles les plus humoristiques du genre de poésies que nous retra?ons
ait pas complet si l'on omettait celles dont l'a enrichie William Hamilton de Gilbertfield. C'était un ancien lieutenant d
s de laine, et parle patois. Il en résulta, entre les deux poètes, un échange d'ép?tres plaisantes et cordiales[180]. La mode s'en est répandue après eux parmi les poètes écossais, et l'ép?tre familière a pris chez eux l'importance d'un genre littéraire. Il s'en trouve dans Fergusson. C'est d'après cette tradition que Burns a écrit sa première ép?tre à Lapraik qu'il ne connaissait que
rce qu'il est vieux, se remémore avec tristesse les jours où il était souple et rapide; il se rappelle les poursuites ardentes après les lièvres pendant des journées entières. Il y a, dans so
Roi, sur la p
rts lièvres d
ment je b
nd et v
a partie, av
et c
ssi bien par
armi les ro
les lièvres
ar l
les atteignait
brav
usé, fin
eux malin c
t pu nous payer
ques é
pas damnab
endent le
chien dur
isonne, je ne
n peut-i
'ai fait
rres avant que j
e acti
oles de la pauvre Mailie, l'unique brebis favorite du poète. Le sujet est traité d'une manière différente, et il est, dans
n'est pas un grand homme. Il est inférieur aux Semple de Beltree. Toutefois il n'en doit pas moins être tenu en considération dans la poésie écossaise. Il a servi à allumer la lampe d'A
en?ai à appre
er vos ?Roch
ck courait vit
flamma
ulation m'
s n'a jam
tre moulu d
ise peu
is rugueux, creu
ovial
, juste en plei
notre mod
e par un éloge de c?té. Ces strophes auraient suffi pour conserver le nom de Gilbertfield dans un
s serait da
is espér
ou avec G
de la r
usson, le pa
immorte
mmortalité. C'est quelque chose de comparable à celle qui est conférée aux hommes obscurs do
lpité, pendant un instant, toute une ame. Les hommes dont nous venons de parler n'ont pas été des écrivains; ils ont été, suivant une juste expression, les poètes d'un seul poème. C'étaient des amateurs qui ont eu, un jour, la main heureuse. Leurs productions ne suffisent pas à constituer une littérature; ils en sont les prem
é toute la vitalité. Il y avait eu des martyrs jusqu'au bord du XVIIIe siècle. Lorsqu'on visite le pittoresque cimetière de Sterling, d'où la vue est si noble, on remarque, parmi d'autres statues de martyrs, un groupe de deux femmes en marbre blanc. Elles avaient refusé d'abjurer le convenant; l'a?née avait dix-huit ans. On les lia à deux poteaux sur les sables où se précipite le flux rapide de la Solway. On avait placé la plus agée plus avant, afin que la vue de son agonie terrifiat la plus jeune. Mais l'héro?que fille continua à prier et à chanter des psaumes, jusqu'au moment où les vagues étouffèrent sa voix. Cela se passait en 1685. à la
commen?a cette étude de l'histoire nationale, cette récolte des souvenirs qui se sont continués à travers tout le XVIIIe siècle, et dont on peut dire que Walter Scott a été le dernier et le plus illustre ouvrier. Ses romans ont été la synthèse embellie de ces travaux successifs. Au sortir de la pesante littérature théologique, les premières productions du temps sont des ouvrages d'archéologie ou d'histoire locale: Les Exploits guerriers de la Nation éc
e l'écosse e?t une littérature, et qu'il y avait des motifs pour que cette litté
, dut se tirer de la vie du mieux qu'il le put. Il n'avait personne pour l'aider, mais il était déterminé à faire son chemin, et doucement, lentement mais s?rement, il ne cessa de s'élever. Par la persévérance dans l'effort, la prudence et le sens pratique, sa vie fait un contraste avec celle de Burns. Il apprit tranquillement son métier. Son humeur joviale, son esprit, lui donnèrent l'entrée de ces clubs qui étaient alors une des formes de la vie intellectuelle d'Edimburgh. C'est là qu'il composa ses premières pièces: c'était sa contribution aux plaisirs de la soirée. Peu à peu sa réputation se répandit. Il commen?a à publier des poèmes de circonstances, sur des feuilles volantes. Les braves gens d'édimbourg envoyaient leurs enfants avec un penny acheter ?le dernier morceau de Ramsay[187]?. Son ambition et ses efforts grandirent.
mme qui aim
souffrir longte
de lui jouer de m
s concitoyens. Il osa encourager les représentations théatrales, alors frappées de réprobation. Il alla jusqu'à faire construire, à ses frais, en 1736, une salle de spectacles, qui fut presque aussit?t fermée par les magistrats de la cité. Il y perdit beaucoup d'argent. Ce fut sa seule entreprise malheureuse. Il avait peu à peu conquis la riche
istoire de la poésie, et donné, au dialecte dans lequel elles sont écrites, la dignité d'un langage littéraire. Ses prédécesseurs n'avaient été que des amateurs; il a été un véritable homme de lettres; il en a eu la continuité d'ambition, l'application dans l'effort, la vue claire du but. Il est en cela beaucoup plus littérateur que Fergusson et Burns, qui sont venus après lui. Son ?uvre est plus consciente et plus voulue que la leur; elle est aussi moins personnelle et moins éloquente. Il a montré qu'on pouvait être un véritable écrivain en écossais, et que la langue de tout le monde, appliquée jusque-là à des boutades et à des caricatures, p
ies, chansons ou ballades, qui flottaient au hasard des récitations par tout le pays, ou dormaient dans des manuscrits.
bles filles de la
ies Charlotte,
olies et jo
, nu pieds,
égie du Brave Heck. Il n'a eu, en rien, le mérite de l'initiative, mais celui d'une volonté et d'une suite plus grandes dans les entreprises. Il est encore vrai qu'il n'a pas accompli sa tache dans l'esprit de sincérité, d'exactitude et de respect qu'y apporterait un éditeur de nos jours. Il faut l'avouer: il s'est permis des changements, des intercalations, des enjolivements; il a orné, pomponné, attifé, rajeuni ces vieilles chansons, rudes et frustes. Il n'a pas su oublier assez qu'il était perruquier. Il a fait leur toilette, il les a accommodées au go?t du jour, mettant ?à et là un rien de fard et une vapeur de poudre. Il est probable toutefois qu'il l'a fait avec plus de mesure qu'aucun de ses contemporains, et
l'optimisme d'un homme qui est satisfait de la vie, parce qu'elle lui a donné ce qu'il souhaitait, et aussi parce qu'il n'a point souhaité plus qu'elle ne peut donner. On y rencontre partout le contentement. Aussi Ramsay jette-t-il sur les hommes un regard qui n'eut jamais ni profondeur ni amertume, et quand Hogarth lui dédia ses illustrations de l'Hudibras, il les offrait à un talent bien différent du sien. Son burin apre, misanthropique, pénétr
nous intéressent le plus dans cette étude sont sa contin
ipopée d'hommes, d'enfants et de femmes, meurtris, ensanglantés et beuglants. Ramsay trouva cruel de les laisser plus longtemps dans cet état-là. Il ajouta au vieux poème deux chants nouveaux, qui tirent tout le monde de ce mauvais pas et continuent la fête. Vers la fin de la querelle, une commère résolue se jette parmi les combattants avec un grand couteau à choux et les menace de les éventrer s'ils ne cessent pas. On s'arrête, on s'écoute,
meunier, le fo
le brave
n'observaient
bien qu'ils
mais pu se guér
ndait de la
t toute la nui
eurs femmes de
nir le lend
r les tables et sur le sol. Une buée d'ivresse monte. Le savetier, le meunier, le forgeron, et Dick, et les autres s'en vont, titubant et trébuchant. Le brave Hutchon a la tête qui bourdonne, comme si elle était pleine de guêpes. Tout cela est plein de détails orduriers ou scabreux, qui rappellent certains coins et certains à-parte des toiles de Téniers. Tous ces mauvais sujets finissent par rentrer chez eux, où leurs femmes les accueillent diversement. Le nouveau marié, qu'on a fini par griser jusqu'aux moelles, va, se te
é, par un vieux berger fidèle, parmi les autres bergers, sur lesquels il l'emporte par une supériorité native. Il aime une jeune bergère et il en est aimé. Le retour de son père, à la Restauration, lui révèle son origine noble et lui dé
du Fidèle Berger, de Guarini, sans action, toute en description, en tirades poétiques, en dialogues dont la régularité rappelle les couplets alternés des églogues. Elle se passe dans une vie trop innocente pour ne pas être arcadienne. L'?uvre a quelque chose de faux, qui, du reste, était dans la culture intellectuelle de Ramsay. Il avait gaté sa faculté de voir directement, par un souci d'imitation littéraire; et il avait mal choisi ses modèles. Il avait trop fréquenté Pope. Ce n'est pas que nous n'ayions pour cet habile écrivain une admiration pleine de réserve; mais s'il peut fournir des
un peu artificielle, de la fermeté, et qui la soutient. Il résulte parfois de ce mélange de très excellents effets. Ce fond solide, lorsqu'il se mêle en d'heureuses proportions avec l'idéal un peu raréfiant des classiques modernes, produit des passages d'une grace achevée, et qui semblent vraiment antiques, parce que la pureté de contour que certains modernes ont empruntée aux anciens s'emplit ici d'un sentiment de vie actuelle. On pense à ces poteries agrestes qui, par un hasard heureu
isseau jusqu'au
urs du printemps et
leaux, par-dessus
n faisant un b
qu'à la poitrine, et c
nts remous l'he
r notre linge tandis
ur s'échauffe, no
ns; cela est sain
fra?cheur par une jo
sique sobriété du dessin, il suffit de la comparer à des peintures analogues prises dans Spenser, dans Shakspeare, ou Sh
bellie et simplifiée. Celui-ci, avec sa jolie fille qui sort, toute vermeille et riante, de la brume m
is éveillé et deh
tre un mur bas, re
river, légère, à
eg, mais Meg n
inait encore à tra
près de moi ava
t relevées, et m
et nues, plus bla
ussés dans leur fi
s tempes se jouai
ouges, et ses
e a plus de mi
ette dans son corsa
it, glissait, dan
riai: ?Ma jolie
pourquoi tu es
e, tu vas cueill
e dit: ?Qu'est-ce
ge, Meg Dorts, com
sement, et je sautai
d elle vit cela,
vec une commi
, puis me demanda
brebis égarées, per
ainsi fit-elle;
autour de son co
le pliante, et je
doux sur sa bo
tenais, dur et fe
ême bondissait
, elle me grondait
'elle ne pensait pas c
nnaissons rien dans la poésie de l'époque de Ramsay qui approche de cette fra?cheur, de ce naturel, de cette réalité gracieuse. Entre la poésie de la Renaissance et la moderne, on peut dire que le morceau est unique. Je ne sais pourquoi, par la souplesse aisée du vers, il me fait penser à un Cowper qui, au
tions et de la démarche, faites pour être la joie du regard humain. Mais une sombre discipline avait interdit le plaisir et enlevé le sens de l'admiration aux esprits. Ramsay les leur restitua. Il discerna la beauté et la séduction qui existaient autour de lui et que personne ne semblait voir. Il les a quelquefois tournées à une gentillesse maniérée. Mais il a rendu à la poésie écossaise son sourire. Il s'est arrêté aux jolis détails de la vie, avec plus de soin et de complaisa
ent publiés en volume en 1773, sans qu'ils paraissent lui avoir rapporté un shelling. Sa constitution délicate ne pouvait résister longtemps à la triple fatigue du travail, de la misère, et des excès. Au commencement de 1774, il commen?a à donner des signes de dérangement d'esprit. Il alarma un de ses amis en lui racontant, avec des regards effarés et des gestes extravagants, que la veille au soir il s'était pris de querelle avec des étudiants, que dans la bagarre l'un d'eux avait tiré un coutelas et lui avait tranché la tête, que sa tête avait roulé assez loin toute tremblante, toute coulante de sang, et que, sans sa présence d'esprit, il serait un homme mort; mais qu'il avait couru après elle, qu'il l'avait replacée si adroitement dans son ancienne position que les parties s'étaient rejointes, et qu'on ne pouvait découvrir aucune trace de sa décapitati
s pas venir souvent et vous asseoir près de moi; vous ne sauriez vous imaginer comme je serais bien ainsi; vous pourriez apporter votre ouvrage et coudre près de moi?. Elles ne purent lui répondre, et l'intervalle de silence fut rempli de leurs sanglots et de leurs larmes. ?Qu'avez-vous? reprit-il? Pourquoi vous chagrinez-vous pour moi, messieurs? Je suis bien soigné ici... je vous assure, je ne manque de rien... seulement il fait froid... il fait très froid. Vous savez bien, je vous l'ai dit que cela finirait ainsi... Oui, je vous l'ai dit. Oh! ne vous en allez pas encore, mère... j'espère être bient?t... Oh! ne vous en allez pas encore... ne me laissez pas!? Le gardi
s. Pauvre Fergusson! Il n'avait jamais respiré à longs loisirs l'atmosphère large et pure des champs; il avait vécu dans l'ombre puante des ruelles, au pied humide des immenses maisons dont le toit seul conna?t la lumière. Si le soleil appara?t chez lui, c'est au sommet des édifices quand il touche le coq de Saint-Giles ou le haut des cheminées. Enfermé toute la journée dans son taudis de commis, descendant le soir dans les tavernes, il semble surtout avoir vu le soleil en rentrant chez lui au point du jour. La clarté était pour lui une chose de luxe. Il lui manquait enc
rs arden
eurs des yeu
in de ne pas
d'av
dans un fi
au dr
vient en
ra de lui comm
èrement sa
verra en
peut s'épar
as de dra
sance, une certaine grace, une langue souple et claire, un filet d'ironie tranquille et légère. Il avait appliqué ces qualités aux scènes qui l'entouraient. Il a été le poète d'édimbou
ne salve de canons; les mendiants du roi arrivent recevoir leur cadeau annuel. Ce sont des mendiants privilégiés; ils re?oivent
Muse, comment les
vantails détac
itter leurs hab
voir le
strat qui est
naissance d
le jour de l'an; l'Ouverture et la Cl?ture de la Session[202]; l'élection du Magistrat[203]. Dans Auld Reekie, il chante la vie d'édimbourg, depuis le moment où les servantes se frottant les yeux commencent de bonne heure leurs mensonges et leur clabaudage, jusqu'à celui où, le so
ce par une desc
quand les nuits
oiles luisent
pour repousser l
eurs habi
ourg se tien
n'y en a guère
bien droites et
s et les pinte
e de ce
aut des
a commen
lles, en beaux
un beau
Toussaint, où l
bonne ale su
refusent pa
e de leur
é ce jou
s, des chaudronniers, des maquignons, des diseuses de bonne aventure, un marchand de bas d'Aberde
tambours alarm
piaille à
gentlemen et
z le bien de
et je vou
es plus un
nch où, comm
it un lo
ce jour
roirait revenu à la Tour de Babel. Le soleil se couche, et on rentre en ville s'entasser dans les tavernes. Mais il ne fait pas bon y trop rire. Les vieux butors de la garde civique sont là,
l) j'aimerai
e épée ou un
s ou mon cra
d'une si te
il re?ut un
rd que l
a son mai
t cracher
uge, ce
chaussée, repre
e coups de pie
ha un juron de
main sur
ve capora
t imb'cile
ent au poste,
yer l'amend
le jour
en revenant
s de cette
ailleurs de p
droit de port
achoire puissant
fense de l'
te cruelle
raison d
t ce jour
on des vieux ga?ls. Il avait sans
ec laquelle il fait route. C'est une idée assez malheureusement ingénieuse, qui n'ajoute rien à la pièce et a le défaut d'introduire dans un tableau réaliste une allégorie fa
Le Jour de naissance du Roi sont écrits dans la strophe plus courte de cinq vers. Fergusson, on l'a vu plus haut, s'est rattaché au filon des élégies comi
on est seulement moins savante et moins solide. La strophe de Spenser forme réellement un tout, grace aux rimes du milieu qui entrent dans le premier et le troisième tercets et les accrochent ensemble; on a en effet des rimes disposées ainsi: a b a b b c b c c. Dans la strophe de Fergusson, au lieu de trois rimes, on en a quatre, qui se suivent d
u qui va sur les
devers une
es vents et des
raversée, et lu
lotté sur main
souvent, virant
chemin, il arr
de moi dans ce
ent, mais je gag
celle-là, la strophe
répuscule avanc
onduit ses b?uf
a grange, après
ettoient le blé
dehors les froid
l'Hiver sous sa b
s mortels conf
plaine où s'é
Muse, en langue
e, relèverait plut?t du Noble Berger, par le mélange d'embellissement et de vérité. Mais l'embellissement ici ne porte que sur le c?té moral. Elle est écrite en pur dialecte écossais. à cause de l'influence qu'il a eu sur Burns, il est utile de voir d'un peu plus près ce morceau. C'es
le, bien éventée
azon abritent de la
urbes, du turf de bruyère
r fumée épaissi
ent de rentrer, es
un regard par d
st arrangé
ère a l'air n
aison propre, si
it bien que la
al et un coup
auprès d'un
auvreté ne vont
en beurrés fume
bscur le baril
prêt dans un co
plafond d'une
icieuse que la plus
nourriture, que m
par les ancêt
aint gars a sai
s, de l'aurore au
ndait leurs bras
doutables arcs d'
le sol les hardis
écossais repoussèrent
dresser leur tête pr
ues dans la vie de Burns. La peinture de ce foyer pourrait presque servir à reconstituer celui où notre poète a été élevé. On y trouve corroborés maints détails de
l commence quand l
réjouit les fai
averses d'été, des
aché autrefois le
, du marché, leurs h
a courtisé Jenny,
, Marion, à cau
onter sur l'escab
e réprimande de no
un murmure par
seté est partie
es enfants dont la
eurent et fass
cle autour de la
raconte des histoi
ansant autour
t dans les glens et les
ute la tête et les fa
ien que les dém
démons pour nous at
perdu leur lait p
été br?lé sur
as, mes amis, ay
rintemps de la vie, où
nos vaines imagin
jours décrépits de
berceau quand la t
le chien viennent près de lui; il leur jette quelques miettes de fromage. Les gars arrivent lui demander les ordres pour le travail du le
boureur et
ainc nos besoins
on soc et son coutre
lé se pencher sou
e l'écosse être tou
tes être protégées
nciers s'asseoir à l'a
serre de la maladi
rable cortège, les heures
poésie. C'est de beaucoup le plus heureux de ses efforts, et si son go?t l'avait toujours conduit à choisir de pareils sujets, il aurait pu disputer à Burns, la première place dans la renommée écossaise. En dehors de toutes considérations relatives, c'est un noble poème, une peinture reposante et fidèle des m?urs simples et vertueuses d'une intéressante classe de la société. Il montre combien Fergusson avait re?u de la nature les qualités pour accomplir l'?uvre nationale si a
esse, il voyait, dans cette vie malheureuse, une destinée qui n'était pas sans ressemblance avec la sienne. Il put penser plus d'une fois que sa fin, sauf la folie, ne serait pas très différen
rère a?né e
mon frère a?né
cordes de sa lyre rustique aux sons sauvages, avec la vigueur de l'émulation?[213]. Fergusson lui avait rendu ce service que d'humbles artistes rendent parfois à un plus grand ma?tre: ils lui donnent confiance et l'aident à oser, parce que la dis
e ingrat qui peut
de faim l'auteur d
rs il dis
n, tes bea
le savoir sec et
n sur vos c?u
geois d'é
de ce que vous g
i son garde
hant qu'il lui rendit et la tombe du cimetière de Greyfriars. Ce nom revient à plusieurs reprises dans sa cor
e fameux Fe
ille
e étincelle de
n le hardi et
rve le vers le plus éclatant. C'est une préférence qui nous semble exagérée. Fergusson est inférieur à Ramsa
extérieure, celui-ci n'a pas imité la manière de Fergusson, il lui a emprunté des sujets, moins encore, des idées de sujets. Maniés par les mains vigoureuses de Burns, les mêmes motifs, minces et délicats chez Fergusson, deviennent riches, s'animent, se chargent de vie, et prennent aussit?t, au lieu d'être des sujets locaux, un intérêt général de sujets humains. La distance qui sépare le plus haut effort de Fergusson, de ce qui n'est pas le chef-d'?uvre de Burns, c'est-à-dire Le Foyer du Fermier, du Samedi soir, est, on le verra, incommensurable. Les deux pièces n'appartiennent pas aux mêmes régions. Celle de Fergusson est de petite
qu'elle lui a été transmise modifiée par Fergusson. Presque partout ailleurs, il s'est servi de la petite strophe de cinq vers, la strophe de Robert Semple, qu'il manie avec une étonnante dextérité, et à laquelle il donne toutes les allures, de l'espièglerie à la plus haute gravité. Tam de Shanter et les Joyeux Mendiants, quoiqu'ils aient
Romance
Billionaires
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