Robert Burns
un auteur dramatique qui a vainement essayé de se faire jour à traver
ères, le coup d'?il aigu et entrant qui discerne, à chaque instant, les ressorts secrets et leu
-même avait toujours été mon étude constante. Je me pesais seul; je me mettais dans la balance avec les autres; je guettais tous les moyens de reconna?tre combien de terrain j'occupais comme homme et comme poète; j'étudiais assid?ment le dessein de la nature, là où elle semblait en avoir eu un, les diverses lumières et ombres de mon caractère.[340]? Sa conduite et ses ?uvres montrent qu'il se connaissait bien. C'est grace à cette pleine et stable appréci
és, lorsqu'il m'arrive d'y lire une page ou deux du Genre Humain, et de saisir les manières vivantes, au fur et à mesure qu'elles naissent, tandis que les hommes d'affaires me bousculent de tous c?tés comme un encombrement en leur chemin.[342]? Et c'était sciemment, avec une sorte de parti pris et de dilettantisme curieux, que déjà il étudiait les hommes, car, dans cette même lettre, il disait ces paroles encore plus singulières chez un jeune paysan de vingt-quatre ans à peine: ?Je me fais l'effet d'un être envoyé dans le monde pour voir et observer; je m'arrange volontiers avec le filou qui me vole mon argent, s'il y a en lui quelque chose d'original qui me montre la nature humaine sous un jour différent de ce que j'ai vu. La joie de mon c?ur est d'étudier les hommes, leurs m?urs, et leurs fa?ons, et, pour ce sujet favori, je sacrifie joyeusement toute autre considération[342].? Il était, au milieu des lourdes natures qui l'entouraient, fier de ses pouvoirs d'observation et de remarque. Lorsqu'il était tombé à édimbourg au milieu d'un autre monde, et qu'il s'était trouvé mélangé à des classes d'hommes bien différentes et toutes nouvelles pour lui, il était encore tout attention à en saisir les manières[3
nt, une extrême modestie[348]?.-?Mrs Brydone, une femme très élégante de personne et de manières; les tons de la voix remarquablement doux[349]?.-?M. Scott, exactement le corps et le visage qu'on prête d'ordinaire à Sancho Pan?a, très sagace dans les affaires de fermage; assez souvent il rencontre ce qu'on pourrait appeler une solide idée plut?t qu'une idée spirituelle[350]?. Et ainsi de suite à travers tout son journal. Les impressions qu'il note le soir sont toujours des aper?us et des esquisses de caractères. Quelquefois on sent qu'il a cherché sans bien rencontrer; il s'est trompé, il en éprouve un léger dépit et il retient l'observation. ?Un cousin du propriétaire, un individu dont l'aspect est pareil à celui qui m'a abusé dans un gentleman à Kelso, et qui m'avait déjà trompé plus d'une fois: un co
355].? Il aurait dit avec Montaigne: ?Il ne faut pas estimer un homme tout enveloppé et empaqueté; qu'il se présente en chemise[356]?. Il n'y avait pas de qualité qu'il estimat davantage chez les autres que cette poigne du coup d'?il qui saisit un individu, le déshabille et l'expose tel qu'il est. Il admirait beaucoup Dugald Stewart, et il y avait, chez cet homme aimable et sage, un grand nombre de qualités également admirables. Mais d'elles toutes, c'est celle-ci qu'il retire toujours et qu'il place en avant: ?Des choses extérieures, des choses totalement étrangères à l'homme, se glissent dans le c?ur et les jugements de presque tous les hommes, sinon de tous. Je ne sais qu'un seul exemple d'un homme qui considère pleinement et vraiment ?le monde entier comme
re, avec leurs coefficients, dans une sorte de formule chimique. En parlant de Dugald Stewart, il dit: ?Je crois que son caractère, partagé en dix parties, se divise ainsi: quatre parties Socrate, quatre parties Nathaniel, et deux parties le Brutus de Shakspeare[360]?. En parlant d'une jeune fille rencontrée sur les Borders: ?Elle unit trois qualités qu'on trouve rarement ensemble: une pénétration aiguisée
me avec certains caractères, et de leur jeu avec certains sentiments; saisir ?à et là sur des physionomies des indications qui serviront à en interpréter d'analogues, mais de plus enveloppées; deviner par l'expression permanente des traits, les habitudes d'un esprit, et par leur expression présente, ses mouvements; demander aux rides elles-mêmes des renseignements et des confidences; chercher dans tout des signes imperceptibles, et comme les lettres éparses d'un alphabet mystérieux et infini qui
t brillants d'un délicieux éclat humide, un tout ensemble attirant, qui annonce qu'elle appartient au premier rang des ames féminines[363]?. Et cette autre étude, plus fine encore et d'un si joli coloris, d'un autre visage de jeune fille: ?De Charlotte, je ne puis parler en termes ordinaires d'admiration; elle est non seulement belle, mais adorable. Sa forme est é
g pur et
joues, et agissa
sque dit que son
lon populaire: ?Neil Gow joue: un corps des Hautes-Terres, court et solidement bati, avec des yeux grisatres éclairant son front honnête et sociable, une face intéressante, dénotant beaucoup de jugement, une ouverture de c?ur bienveillante, mêlés à une simplicité qui ignore la défiance[365]?. On voit ainsi qu'il dégageait sur les visages
mble indiquer, comme la brave femme d'Ayrshire l'observait de sa vache, que ?elle a ses idées à elle[368]?. à chaque instant, ce travail de rapprochement se faisait dans son esprit: ?Mr Grant, ministre à Calder, ressemble à Mr Scott d'Inverleithen[369]?.-?Mr Ross, un charmant homme, ressemble au professeur Tytler[370]?.-?Miss Ben Scott, ressemble à Miss Greenfield[371]?.-Mrs Monro, jeune femme aimable, raisonnable et douce, ressemble beaucoup à Mrs Greenson[372]?. Et ailleurs, en parlant d'une jeune fille: ?J'ai rarement vu une ressemblance aussi frappant
commune valeur de Mrs. K. m'avait échappé[375].? Le fait est qu'il était arrivé à une s?reté et à une promptitude de jugement remarquables. Rien n'est plus curieux, à cet égard, que les journaux de ses deux tours des Borders et des Highlands. Ils tiennent au large dans une dizaine de pages; ce sont des notes rapides, prises le soir en quelqu
e route. Ils sont tous croqués magistralement, en quelques traits, indiqués en quelques coups de crayon. C'est le Dr Bowmaker, ?un homme de forts poumons, et de remarque assez judicieuse, mais peu habile en bienséance et qui ne s'en doute pas[377]?. C'est M. Brydone, ?un très excellent c?ur, bon, joyeux et bienveillant; mais avec beaucoup de la complaisance sans choix des Fran?ais, et, par suite de sa situation présente et passée, un admirateur de tout ce qui porte un titre splendide, ou possède de grands biens[378]?. C'est M. Hood, ?un fermier honnête, digne, et facétieux[379]?; M. Ker, un veuf avec de beaux enfants, intelligent, distingué, bel homme ?en qui tout est élégant[380]?, ?son esprit et ses fa?ons ressemblent étonnamment à ceux de mon cher vieil ami, Robert Muir de Kilmarnock?; M. Clarke, ?un hom
lding, pas rapidement polie à la fran?aise, mais aisée, hospitalière et domestique[386]?. Il y a la ?jeune veuve gaie, franche, raisonnable et faite pour inspirer de l'amour[387]?. Il y a Mrs Belches, étourdie, ouverte, affable, éprise de sport champêtre[388]?. Il y a cette étrange figure d'Esther ?la femme d'un simple jardinier, une femme très remarquable pour réciter de la poésie de toute sorte et quelquefois pour faire elle-même des vers en écossais; elle peut répéter par c?ur presque tout ce qu'elle a jamais lu, particulièrement l'Homère de Pope d'un bout à l'autre; elle a étudié Euclide toute seule; elle est, en un mot, une femme d'une intelligence très extraordinaire. En causant avec elle, je la trouve au moins égale à sa réputation. Elle est très flattée de ce que je l'ai envoyé chercher et de voir un poète qui fait un livre, comme elle dit. Elle est entre autres une grande connaisseuse en fleurs, et a un peu passé le méridien
est comprimé en une dizaine de petites pages, où, au pied de la lettre, les remarques et les portraits s'étouffent. Qu'on songe que ceci n'est qu'un herbier, que chacune de ces notes représente une impression complexe ou tout
trouver étaient manifestement un sujet favori. Les remarques qu'il faisait sur eux étaient toujours perspicaces et pénétrantes, quoique penchant fréquemment vers le sarcasme.[391]? Et le Dr Mackenzie de Mauchline disait encore plus fortement: ?Son discernement des caractères dépassa
nnage, mais de le reconstituer, de le continuer, de le posséder au point de vivre en lui; le don d'en créer ainsi plusieurs, de les faire mouvoir à la fois; et en sentant pour chacun d'eux, de leur prêter cependant à tous un mouvement d'ensemble, une vie commune, qui constitue l'organisme d'une ?uvre dramatique. C'est le plus vaste et varié d
e rencontre, il avait récité le nouveau poème à son ami Richmond, lequel racontait plus tard que, autant que sa mémoire lui permettait de l'affirmer, il contenait deux chansons qui ne s'y trouvent plus: l'une par un ramoneur, l'autre par un matelot[393]. Burns lui avait en même temps donné une partie du manuscrit[394]. Chose singulière, il semble ne s'être pas plus soucié de ce chef-d'?uvre que d'une de ses improvisations de cabaret. Peut-être est-ce parce que, selon le témoignage de Chambers, sa mère et son frère l'avaient médiocreme
ent érigées p
es pour plaire a
e poème fut publié en entier, complété par la portion qui se trouvait en possession de Richmond[397]. Il s'en est fallu de peu qu'il ait disparu. Cela prouve avec quelle facil
ers d'un poète auquel Burns nous fera penser
gueusant trouvent m
ude; écume de grand'routes, épaves de tous métiers, gibier de prison, toute une truandaille bigarrée, déguenillée, dépenaillée, et merveilleusement pittoresque. Ce ramassis de loqueteux forme un cercle autour du feu; les uns assis sur des escabeaux, les autres accroupis ou vautrés sur leurs sacs. Ils boivent du whiskey dans leurs écuelles. Dehors, le temps est dur, et les pauvres diables sans feu ni lieu, harcelés toute la semaine par les intempéries, go?tent le bien-être d'être au chaud. Avec la boisson, la joie na?t dans leurs c?urs insouciants de vagabonds. Ils chantent, beuglent, braillent, glapissent tous ensemble, rythmant leur vacarme du choc de leurs tasses de bois ou de leurs gobelets d'étain. C'est un embrouillement de trognes allumées et hurlantes, de coudes qui se lèvent, de bras qui battent la mesure, de mains qui passent les brocs, de pots qui montent aux visages; un tumulte de grimaces et de gesticulations grotesques. C'est une bagarre de ga?té. Chacun des personnages de la bande chante sa chanson. Tous reprennent en ch?ur les refrains, qui éclatent comme des ouragans de grosse joie. La maison en tremble. Cependant, dans les coins obscurs, s'ébauchent des amours brutaux, des idylles de ribauds. De gros baisers claquent dans cette bacchanale. Comme partout, des jalousies et des querelles s'en suivent. Les menaces s'échangent, une rapière luit dans l'ombre. Tout s'arrange. La belle,
relient les unes aux autres. Elle s'ouvre par le récitatif suivant, dans lequel il est inutile de faire remar
lles jaunes jo
eant comme des
sent l'haleine
ns chassent, du
es gelées comme
lées en gi
oyeuse vingtaine de gue
Nansie étaie
rs haillons
asades et
issaient et
s, de leurs c
même en r
égiments, l'habitude de tenir son havre-sac bien en ordre. Le tableau de ce soudart, avec sa dr?lesse, et de leurs caresses, est justement un des pa
u feu, en vieux
is, bien étayé par
re-sac bie
ée était da
les couvertures
emplait s
il donne à la
baiser
le tend sa b
cuelle à au
ent claquait à
fouet de
chant et se
a cette
an
Mars, qui a été d
res et mes cicatrice
our une garce; celle
les Fran?ais au
daudl
tissage là où mon
oup de dés, sur le
étier quand on jou
tomba au son
daudl
rtis, parmi les batte
n témoignage un
ys me réclamait, av
es moignons, au so
daudl
aille mendier, avec un b
déchirés pendant
avec ma besace, ma bout
ais, en écarlate,
daudl
n cheveux gris, je dois rés
es rochers, souven
sac à vendre et un
e troupe d'enfer,
daudl
ita
t les solives
du refra
ts effrayés, rega
e plus profon
ux divin,
a: ?En
lette du so
nd tumult
an
elle, mais je ne
ncore en des jeun
scadron de drago
ant si j'aim
: Lal de
s amoureux fut u
our tonnant ét
bien prise, sa j
portée de passio
: Lal de
hapelain lui coupa
'épée par amou
e, et moi je r
e je fus fauss
: Lal de
t assez de mon
r époux le rég
doré, au fifre
rien, sauf que c
: Lal de
éduisit à mendier
de Cunningham, je
niforme flottaie
réjouit de tro
: Lal de
i vécu, je ne s
ma place à boi
ux mains je tiendr
mon héros!
: Lal de
ita
aillasse, d
boire avec une
nt peu qui repre
ent affairés
?l de boisso
trébuchant, to
, mit un baiser
ses fl?tes avec
an
e est un sot qu
est un sot qu
ont là que d
s un sot pa
ère m'ache
n allai à
'être mépris s
ez-vous atten
je risquer
la moitié de
lez-vous att
qui fait méti
attaché comme u
uré poliment
fus insulté d
iffonné une f
se qui fait des
ne le nomme e
à la Cour, m
ommé le prem
bservé ce t
maces pour am
notre escadro
u'un peu d
nt, voici ma
je suis bou
t sot pour son
diantrement plu
ita
parla une r
prendre pour ag
décroché plus
e dans plus d
it été un gars d
oit le triste
sanglots, elle
beau John des
an
uit gars des
ris les lois de
il fut fidèl
n beau John des
hey, mon beau John
n beau John des
un gars dan
avec mon John d
abeg, son pla
laymore pendu
s c?urs de to
t beau John de
z, hey
artout de la T
a?ment comme l
ignait pas un d
t beau John de
z, hey
rent par de
es bourgeons paru
joues, les pe
mon John des
z, hey
ls le saisi
lié au fond
tion sur c
on beau John de
z, hey
nant, il me
qui ne revi
sole qu'avec
à mon John de
hey, mon beau John
n beau John des
un gars dan
avec mon John d
ita
gmée de violoneux q
t aux marchés
n prise et cett
vait pas p
n petit c?ur com
ient mis
a hanche, et
sa gamme, un
r un ton
lon gr
ec un couple
lo en
an
ausser pour essu
c moi et soy
os soucis et
iffler sur
suis violone
airs que j'ai
aux femmes
s: Sifflez
moissons, aux n
eusement, n
ns partout, tan
ifflez su
uis,
t nous ronge
eil, au bord
e aise, quand
ns siffler
uis,
ulement le ciel
gratterai cri
froid et tou
iffler sur
suis violone
airs que j'ai
aux femmes
s: Sifflez
ita
llarde avaient frappé
le pauvre gra
violoneux
ne rapièr
par tout ce qu
cher comme
à partir de
at à elle po
ré, le pau
a sur ses
race d'un ai
finit la
e son petit c
meur la prit
a de rire
gars parla ain
an
, je travaille
er, voilà
artout sur le
nt ma pr
la prime, je
t vaillan
cherché, quand je
rétamer des
pté la pr
e crevette, c
uit et ses
ager avec ceu
utils et l
con, ma foi e
cher Kil
ques, si tu renc
jamais m'hume
ce flac
ita
l'emporta; sans
s ses embr
cue si tristem
rce qu'elle
iolino, a
it un homm
ion au nouv
nter la b
nté, cett
Cupidon déco
e autre dame
ratissa de pr
la cage à
un gars du m
oitant d'
ochant et en s
chanter: ?Le
le marché c
illard qui dé
ux qu'enr?la
tune e?t dureme
jamais atte
de souhait,-s
soin,-sin
t rien,-sinon
la Muse l
on, cett
an
barde de
nnêtes gens
Homère, la
n ville, j
lgré tout ?
is autant
u une, il m'
assez, malg
is bu à la m
de Castali
il coule et r
n, comme j
tout
s belles bea
e esclave
t ma loi, j'ai
el de s'op
tout
, cette heure-ci,
our mutuel
de temps, la
lination
tout
leur malice m
nt joué e
le pont! et
s garces
ré tout ?a, m
is autant
sang, pour leu
offre, malg
ita
e barde, et le
'un tonnerre d'a
de toutes l
poches, engagèren
ne pour couvrir
cher leur s
uveau, la b
quête
ac et de chois
de des me
essant, to
es deux
autour de lui, e
de chante
?u
ol fumant
gai cercle
nd, repren
ransports
ue pour ceux pro
est un glor
furent érigés
ties pour plai
tre et qu'es
soin de sa
nons vie d
e et comm
igue,
, un conte t
s ?à et là
, en établ
os femmes s
igue,
e, suivi d
s léger, à
e lit d
s brillantes s
igue,
st un to
ons pas commen
à parlent
e renommée
igue,
cs, bissacs,
ute la ban
s, à nos fem
tous, crie
ue pour ceux pro
est un glor
furent érigés
es pour plaire a
e s'y manifestent. Il serait étrange sans doute d'appeler ceci le meilleur des écrits de Burns, nous voulons seulement dire qu'il nous para?t le plus parfait de son genre, en tant que morceau de composition poétique, à proprement parler[409]?. Il nous semble que Carlyle n'est pas assez frappé de la vigueur extraordinaire de cette pièce. à nos yeux c'est le plus haut effort de Burns et le plus surprenant témoignage des aptitudes et des énergies qu'il y avait en lui. Il n'y a rien de cette vitalité, de ce mouvement, rien d'aussi dru dans la littérature anglaise, depuis Shakspeare, rien qui approche de cette vigueur ramassée. Tout à l'heure, nous comparions Tam de Shanter à John Gilpin; il y a dans la poésie anglaise, deux ?uvres qui font penser à celle-ci: le Beggar's Bush de Beaumont, le collaborateur de Fletcher[410], et le Beggar's Opera de Gay[411]. Mais quelle différence entre la poésie semi-pastorale et qui sent le masque et la représentation de cour du premier, entre les habiles refrains d'opéra-comique du second, et cette vie comprimée qui éclate et fume. ?Dans le Beggar's Opera, dans le Beggar's
ent naturel de sa carrière poétique, si elle avait été co
d'infortunes de famille, qui nous mena?ait depuis quelque temps, étant venu à crever, m'empêcha d'aller plus loin. à cette époque, je n'écrivais jamais rien, aussi, sauf un discours ou deux, le reste s'est échap
ace dans le vice, aux Brigands de Schiller. Il y a, dans les quelques vers qui en ont été conservés, un souffle de révolte sociale, de haine contre les oppresseurs, de pitié pour les malheureux,
ue je sois, mis
té, endurci
r se fond devant
upirs sincères,
s tristes fils
indignées, je
destruction de
fier est le
oupe infortunée
rtueux regardent comm
agabonds, mépri
me toujours, a l
amis et l'a
chassé comme
e plus indigne mis
i je fus injuste!
assent ceux de pres
abusé en
utant les crim
par les facultés que
. Il lui manquait seulement la pratique, le maniement des scènes, l'habitude de la composition théatrale. Il est probable que sa puissante intelligence aurait ma?trisé cette difficulté. Elle y aurait été aidée par son don de mouvement, et le besoin de clarté rapide qui était dans son esprit. Il pensa à étudier les ma?tres du théatre, avec qui il pourrait apprendre ce qui lui manquait encore
e Vanbrugh, de Cibber, ou n'importe quelles ?uvres dramatiques des plus modernes, Macklin, Garrick, Foote, Colman ou Sheridan. J'ai aussi grand besoin d'une bonne copie de Molière, en fran?ais. N'impor
des lettres de Thomson un passage intéressant, parce qu'il fournit plus clairement encore la preuve de la conviction que la voie de Burns se trouvait dans cette direction. ?En vérité, je suis parfaitement étonné et charmé par l'infinie variété de votre imagination. Laissez-moi ici vous demander si vous n'avez jamais sérieusement tourné vos pensées vers la production dramatique? C'est là un champ digne de votre génie, dans lequel il pourrait se montrer et briller dans toute sa splend
qui n'est pas très faite pour la scène, l'écosse n'avait pas produit d'?uvres dramatiques. Burns voyait qu'il y avait pourtant, et dans l'histoire écossaise si pleine d'événements, et dans les manières si pittoresques et si marquées de son pays, les éléments d'un théatre auquel n'auraient manqué ni la grandeur des péripéties, ni la variété des situations comiques. Avec une grande sagacité, il avait discerné ces deux sources d'insp
ce bruit sur la
ièce et cette nouvelle c
r tellement ce qu
-elle, comme le cognac,
poète qui, br?lant
er des chansons et de
esoin de chercher
n sont des plantes
besoin d'explorer
matière d'une
hèmes, dans l'his
a Muse tragique da
barde audacieux
Wallace résista, p
ées les Muses
igne du no
i même, il tira
e Angleterre et so
t exploit sang
pays de la macho
'un Shakspeare
imable, la malheur
te puissance des
e Rébellion furieuse,
tomba avec une am
lus cruel des ennemi
que la phrase pui
et aussi méchan
dans la page immo
t été des héros à t
z fait généreusement
viteurs des Mus
tait, mais les patronn
aisait cela, je m
t des poètes de la
la Renommée sa trompet
le Temps et le mettr
nard, traqué par des dogues, errant dans les montagnes et sur les bords des lacs, couchant dans les rochers, vivant de pêches et de chasses, il accomplit des exploits qui tiennent de la légende. D'ailleurs, toujours de belle humeur, plein de plaisanteries dans le péril, courtois envers les femmes, et, dans les cavernes sauvages, distrayant ses compagnons par des récits de romans chevaleresques. Enfin le succès cède à cette indomptable énergie. C'est le siège de Stirling. C'est la bataille de Bannockburn, dont le nom fait encore tressaillir les c?urs écossais. Le pays est délivré, la guerre transportée chez l'ennemi. C'est une existence de grand roi qui se termine dans la gloire. Quel contraste avec le sort de Wallace dont Bruce est pourtant le continuateur! Et quels épisodes à grouper autour de cette histoire! D'admirables héro?smes de femmes: c'était l'office du clan Macduff de placer la couronne sur la tête du roi; le chef de la maison ne put venir au sacre de Bruce; sa s?ur, qui avait épousé le comte de Buchan, un des partisans du roi édouard, part à cheval, traverse le pays et arrive à temps pour accomplir ce rite mystique. édouard l'ayant saisie fit construire une cage qui fut suspendue à une des tours de Berwick, et y fit enfermer la vaillante femme, de fa?on à ce que les passants pussent la voir. Plus tard, c'est la femme de Bruce qui le suit dans sa vie d'outlaw et en partage tous les périls. Et quelle figure grandiose que celle du roi édouard, le vieux et terrible conquérant! Il fait jurer à son fils que, s'il meurt, son corps continuera à accompagner l'armée et n
faut qu'ils soient emportés par des événements politiques, ou qu'ils les déterminent; qu'ils en soient, les uns les jouets, les autres les instruments; et qu'on per?oive le rapport entre cette mêlée de passions humaines, sans lesquelles il n'y a pas de théatre, et des faits plus vastes. Le drame humain, qui reste au premier plan, sert d'expression à un second drame plus grandiose qui gronde au loin. Celui-ci est comme un écho puissant, dont le bruit rapetisse la voix qui l'a éveillé, et, du même coup, en élargit la portée. Comme cela augmente les proportions du drame, qu'il faut ainsi hausser à la dignité d'un fait historique! Et quelle difficulté pour créer des personnages réels! S'il s'agit des grands, il faut comprendre des êtres que leur condition rend inaccessibles aux observateurs ordinaires, formés par une éducation spéciale, et gouvernés par des intérêts sans analogues. S'il s'agit d'hommes d'état, il faut atteindre des ames qui, par leur hauteur, ont dominé les autres, et vis-à-vis desquelles il faut, en plus que la sympathie des passions, une intelligence capable de comprendre et de reconstituer la leur. Si ce sont des héros, il faut ressentir ce que des ames choisies ont éprouvé
souffle historique, qui lui avait permis de comprendre l'histoire, et il avait vu de grandes infortunes qui lui avaient permis de la juger. Burns n'avait connu, en dehors de ses paysans, que quelques professeurs et quelques avocats; il avait vécu dans un temps prosa?que et bourgeois. Le seul événement historique dont il f?t assez proche pour en saisir la réalité et l'émotion était l'aventure romanesque de Charles édouard. Mais c'était un sujet impossible à traiter alors. D'un autre c?té, les lectures historiques, qui peuvent peut-être remplacer la vue des événements, lui faisaient aussi défaut. L'histoire, qui commen?ait avec Hume et Robertson, était abstraite et froide. Les correspondances, les mémoires, les confidences des gens de jadis n'étaient pas publiés. Il ne faut pas oublier que Walter Scott a découvert lui-même les matériaux de ses fictions et que, chez lui, l'archéologue a d? préparer le romancier. Le passé dormait profondément. Enfin, Burns était trop captif de la vie, elle le possédait trop; il ne pouvait s'en isoler sur une de ces hauteurs d'où
uve son indécision, car le projet de drame sur Bruce durait encore dans le courant de 1790. Il songeait à mettre à profit les opportunités que lui fournissait son service dans l'Excise, pour étendre son observation et trouver des caractères: ?Si j'étais dans le service, écrivait-il à Graham de Fintry, cela favoriserait mes desseins poétiques. Je pense à quelque chose dans le genre d'un drame rustique. L'originalité des caractères est, je le pense, la principale beauté dans ce genre de composition; mes voyages pour mon métier m'aideraient beaucoup à recueillir des traits originaux de la nature humaine[425].? Il était cette fois sur son vrai terrain et il voyait juste. Il avait, à un haut degré, toutes les qualités pour une créat
bitudes, de fa?on à saillir comme des rocs primitifs, au-dessus de la société ordinaire[426].? Et il ajoute: ?Leurs remarquables qualités de bon sens, d'humour, d'affection et d'énergie, se manifestaient dans de curieux dehors, car elles s'habillaient, parlaient et agissaient toutes, exactement comme il leur semblait bon; leur langage, comme leurs habitudes, était entièrement écossais, mais sans autre vulgarité que ce qu'un naturel parfait fait parfois prendre à tort pour de la vulgarité[426]?. Ces vieilles dames avaient été les jeunes femmes d'édimbourg, au temps de Burns. Lord Cockburn voyait dispara?tre en elles les derniers représentants de l'originalité écossaise. Si les caractères avaient ce relief dans la société polie et jusque dans les salons d'édimbourg, ils étaient plus accentués dans les classes moyennes et dans le peuple. Les personnalités étaient intéressantes jusqu'au fond de la nation. Par suite de leur éducation, de leur habitude de lire et de discuter, les paysans écossais n'étaient nullement ces animaux farouches et stupides, qui, dans d'autres pays, cultivaient le sol. Ils étaient plus instruits que la plupart de
acts, des scènes vivantes, agiles, pressées, pleines d'entrain, de rire; des personnages hardis, pittoresques, goguenards, campés de main de ma?tre. Les amoureux n'y auraient pas manqué. Des chansons auraient ajouté, comme chez les Dramaturges du règne d'élisabeth, un élément lyrique; et on peut affirmer que, depuis Shakspeare, jamais la poésie, la moque
nt ces occupations qui ont détourné une imagination si diverse et si vigoureuse, unie à un langage et à une force d'expression capables de suivre tous ses changements, de laisser un monument plus substantiel, pour sa gloire et pour l'honneur de son pays[427]?. Et Lockhart écrit avec non moins de conviction: ?La cantate des Joyeux Mendiants ne peut être prisée à sa valeur sans augmenter notre regret que Burns n'ait pas vécu pour exécuter le drame qu'il méditait. Cette extraordinaire esquisse, rapprochée des pièces lyriques d'un ton plus élevé, fruit de ses dernières années, suffit à montrer que nous avions en lui un ma?tre capable de placer le drame musical à la hauteur de nos formes classiques les plus élevées... Sans manquer de respect au nom de Shakspeare, on peut dire que son génie même aurait à pei
entée. C'était un an avant la naissance de Shakspeare, et dix ans avant celle de Ben Johnson. Si l'Angleterre avait été arrêtée au même moment, elle en serait restée à Gordobuc en fait de drame, et à Ralph Roister Doister en fait de comédie. La passion ni la poésie ne pouvaient na?tre dans cet air morose. En 1599, l'année où furent probablement composées les Joyeuses Commères de Windsor, une troupe anglaise étant venue à édimbourg, la Kirk Session de la cité passa un acte qui mena?ait de censure tous ceux qui encourageraient la Comédie, et le fit lire dans toutes les églises. Les chaires retentirent de déclamations contre la ?vie déréglée et immodeste des joueurs de pièces[430]?. En fait de haine contre les choses de l'esprit, les presbytériens écossais avaient un demi siècle d'avance sur les sombres et stupides fanatiques qui tuèrent le théatre anglais, en 1642. La réaction de la Restauration ne pénétra pas en écosse. Les tentatives dramatiques de Dryden, les comédies de Congreve, de Vanbrugh et de Farquhar n'osèrent pas s
d'espérer, bien qu
ent dit: ?Il n
allez-vous cherc
théatre, ni le po
Colomb par un é
d'abord, sur ses
courageusement pour l'établissement d'un théatre à édimbourg[437]. En 1736, il fit même construire à ses frais une salle de spectacle. Mais à peine était-elle ouverte qu'on passa un acte qui, sous prétexte d'expliquer un acte de la reine Anne sur les malfaiteurs et les vagabonds, interdisait à toute personne de jouer des pièces de théatre pour de l'argent, sans licence par lettres-patentes du roi ou du Lord Chambellan. C'était tuer l'entreprise. La salle fut fermée. Non seulement Allan Ramsay faillit être ruiné, il fut poursuivi jusque dans sa réputation par la haine des fanatiq
hn Home fut obligé de donner sa démission, de se retirer de l'église. Un clergyman qui avait assisté à une des représentations de Douglas fut suspendu pendant six semaines de ses fonctions par le Presbytère de Glasgow. Carlyle lui-même fut traduit devant l'Assemblée générale du clergé. Il fut habilement défendu par Robertson, l'historien, et acquitté. Mais, le lendemain, l'assemblée passa un acte interdisant au clergé d'encourager le théatre[441]. Voilà où en était l'art dramatique en écosse, en 1756. C'était le dernier effort de la sévérité puritaine. Les m?urs se corrompaient rapidement. En 1769, on construisit dans la nouvelle ville un théatre royal[442]. Il avait l'air d'une grange avec un portique classique; il portait, sur la pointe du toit, une statue de Shakspea
intactes ses m?urs et ses coutumes. Un peu plus tard et peu après le commencement de ce siècle-ci, ces conditions s'altérèrent. L'uniformité, qui a recouvert tant d'habitudes locales, s'est étendue de Londres vers le Nord et a franchi la Tweed. Bien que la vie populaire écossaise soit demeurée assez originale pour donner de la saveur aux romans qui la représentent, cette originalité n'est plus assez intense pour les peintures